ÉDUCATION RELIGIEUSE.
Les progressistes yprois ont proclamé
en toutes WWes que Céducation religieuse
affaiblit Cespril de famille. Par conséquent,
selon ces grands génies, cette éducation
doit être bannie de la société. On ne peut
montrer ni plus d'esprit ni plus de bon
sens. Des hommes qui soutiennent une si
noble thèse, pour donner le change
l'opinion des parents, sont dignes de
chanter tous les jours la louange de l'in
struction libérale, et de faire une tirade
d'injures contre l'éducation cléricale.
Les catholiques ont la simplicité de dé
fendre la thèse diamétralement opposée, et
loin d'en rougir, ils en sont fiers. Quel est
le grand but que se propose l'éducation
publique? Si nous ne nous trompons, c'est
de développer dans chaque individu toute
la perfection morale et intellectuelle dont
il est susceptible. Rendre le jeune homme
heureux en le rendant meilleur, voilà le
premier et le plus essentiel objet de
l'éducation. Or, nous le disons bien haut,
la seule base possible d'une bonne éduca
tion moralec'est la religion. Qu'ou réu
nisse sur une seule tête tous les enseigne
ments toutes les sciences, toutes les
sollicitudes, tous les soins, pour accomplir
celle importante mission de l'éducation
d'un enfant; si l'on ne fait concourir en
même temps la puissance de l'idée reli
gieuse, tout s'écroulera; et l'enfant avec
sa forte dose d'instruction dépourvue de
moralesera d'abord un brandon de dis
corde dans la maison paternelle, pour
devenir ensuite le fléau de sa propre
famille, si toutefois l'éducation libérale et
antireligieuse n'a pas tellement affaibli en
lui l'esprit de famille, qu'elle lui ait fait
rompre tout lien de cette nature, non pas
précisément par vertu par esprit de dé
vouement et de sacrifice, mais par un
esprit de liberté, moins ascétique et plus
conforme ses affections terrestres.
Nous en appelons ici aux mères qui ont
des enfants libéralement éduqués; qu'elles
soient sincères et qu'elles parlent au
moins cette fois-ci franchement! En effet,
quelle désolation pour une bonne mère,
quand une maison d'éducation, trompant
sa confiance ou plutôt son incurie, lui
rend, non un fils tendre et respectueux,
qui, par sa conduite irréprochable, prolon
gera ses jours, et portera le bonheur dans
sa famille; mais un fils, raisonneur sans
foi, et incrédule sans mœurs, qui revient
dans sa maison troubler son repos, fron
der sa piété, désoler sa vieillesse, pour la
précipiter ensuite dans la tombe, avant le
temps marqué par la Providence.
Quoiqu'on en dise, l'éducation religieuse
fut toujours l'unique source des vertus
domestiques qui rendent une famille heu
reuse. Elle forme le jeune-homme
l'oubli de soi même, l'affection de ses
parents, l'attachement sa famille,
l'amour de ses semblables elle le forme
l'esprit de sacrificesau sentiment du de
voir, la passion de l'ordre, la piété, au
culte des bonnes et grandes actions. Voilà
des vertus qui remplissent de joie le cœur
d'un bon père et d'une mère affectueuse
qui exaltent une famille respectable, l'en
noblissent eten font un objet digne d'envie.
Mais voilà précisément des vertus qui,
fortifiant l'esprit qui doit régner dans toute
famille, y apportent le contentement et le
bonheur; des vertus qui, purifiant {'affec
tion terrestre ou brutale pronée par nos
progressistes, la rendent toute céleste,
plus durable et par suite seule digne de
l'homme raisonnable.
On a dit plus d'une fois qu'une maison
d'éducation doit être pour l'adolescent
comme une seconde famille, qu'il y trouve
une seconde maternité. C'est là qu'il doit
apprendre vivre de la vie de l'àme, pour
devenir'ensuile un citoyen vertueux, utile
ses semblables, un bon père de famille,
si telles sont les vues de la Providence.
Mais si la piété loin d'y être en honneur,
est devenue un objet de raillerie et de
sarcasme; si le respect humain celte lèpre
des âmes lâches et vulgaires, celte maladie
de la société moderne, étend ses ravages
dans l'établissement qui l'éducation de
la jeunesse est confiée, si la foi vivante
encore dans le cœur d'un petit nombre
d'élèves, y est réduite s'envelopper d'une
sorte de mystère, pour échapper aux per
sécutions d'une majorité mécréante et
corrompue, que deviendront les espéran
ces des parents? Et que deviendra la
famille elle même qui une éducation
maladroitement libérale prépare de pareils
cbefs, de pareils pères?
Nous le répétons, ces jeunes gens, que
les parents placent maintenant dans les
maisons d'éducation, seront un jour face
face avec les graves et austères devoirs
de la vie, ils seront appelés, sinon secou
rir leurs pères, du moins sans doute
diriger une famille; alors ils devront le
bon exemple leurs enfants et leurs
inférieurs, la soumission aux lois, le res
pect aux autorités; il faudra que l'huma
nité règle leurs entreprises, que la chasteté
gouverne leurs sens, qu'une régide pro
bité les guide dans leurs affaires; que la
religion reçoive publiquement leurs hom
mages. Voilà l'homme tel que la société et
la famille le réclament. Or, nous le pro
clamons, qui veut l'entendre, c'est l'édu
cation foncièrement religieuse qui seule soit
capable de le former. Loin donc que celte
éducation affaiblisse l'esprit de famille,
elle le fortifie au contraire; et il faut être
dépourvu du bon sens le plus vulgaire ou
doué d'une effronterie rare, pour ne point
reculer devant ces paradoxes que la haine
de l'enseignement catholique inspire aux
prétendus oracles du progrèsmais que
l'expérience de tous les temps et le sens
intime de tous les hommes repoussent
avec une égale énergie.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
dans le sens des derniers articles publiés par MM.
Villemaio et d'Hausson«ille, dans le Courrier du
Dimanche, ou du mémoire présenté h l'Empereur
François-Joseph par les tnaguals de Hongrie? Ou
dirait qoe chaque souverain sait mieux que per
sonne ce qui couvient b son empire, et que la res
ponsabilité est attachée b la puissance. Soit. Mais ce
qui est vrai en-deçà des Alpes l'est également au-
delb. a
fuient évangélisés; et non seulement ceux qu'il
fallait confirmer dans In foi, mais ceux que l'ido
lâtrie retenait sous sod joug, devinrent l'objet des
soins et des recherches d'Hubert.
On le vii comme autrefois s'enfoncer dans la
profondeur des foièis, gravir les montagnes, péné
trer dans le creux des vallées presque ignorées des
hommes; mais ce n'étaient plus les bêtes fauves
qu'il allait chercher.... Il poursuivait une plus
unble proie; il cherchait les brebis de Jésus-Christ
égarées loin des pâturages; il allait découvrir dans
les solitudes quelques familles de pâtres et de
chasseurs, réunies autoor d'un chêne druidique,
autour d'une fontaine aux ondes sacrées, autour
des ruines informes de quelque temple jadis con
sacré aox dieux de Rome par les légions errantes
de César ou de Germanicus.... Hubert, au péril de
sa vie, prêchait Jésus Christ b ces bommes farou
ches; et bientôt les eaux de la fontaine, désormais
sans prestiges, servaient b donner le sceau du
baptême b ces nouveaux chrétiens.
Les Ardennes, le Brabant, furent purifiés des
restes de l'antique idolâtrie par les soins d'HubeM,
et sa prédication fut autorisée par de fréquents
miracles. Pour être continué.)
Dans la liste des jurés qui connaîtront des
causes comprises dans la première série de
la quatrième session pour 185 g, qui s'ouvrira
Bruges lundi i4 novembre, sous la prési
dence de M. le conseiller Vuylsteke, nous
remarquons les noms suivants
MM. Rembry-Delva, écheviti Menin.
J. Du mortier, brasseur Connues.
H. Van Renyughe, propriétaire Poperinghe.
J. Cools, peusiounaire Ypres.
J. Van de Zande, propriétaire Ypres.
J. Deleforterie, conseiller communal Menin.
J. Van Houtte, boutiquier Dixmude.
A. Beaucourt, avocat Ypres.
Ch. De Vos, propriétaire Poperinghe.
Bovyn-Rembry, négociant Menin.
TRIBUNAL CORRECTIONNEL D'YPRES.
Dans son aodience de Jeudi 27 octobre, le
tribunal d'Ypres a rendu un verdict d'acquittement
en cause de M. Pieters, médecin b Neuve-Église,
prévenu d'avoir occasionné la mort, par impru
dence, au sieur Lampierre, par l'admioistralion du
Sulfate de potasse au lieu du sel d'Epsom. M"*
Verlynde occupait pour la défense. Daos uu
plaidoyer aussi pénétrant que logiqne, l'habile
avocat, par un exposé succinct des circonstances, a
démontré en premier lieu, que la substance con
statée par l'analyse chimique dans le corps da
malheureux Lampierre, n'a pu lui être délivrée par
l'honorable M. Pieters. Se plaçant ensuite sur le
domaine de la science, M1" Verlynde a su trouver
dans l'autorité des auteurs les plus estimés, comme
dans l'opinion de plusieurs habiles practiciens de
la ville, tout l'appui désirable pour établir, h toute
évidence, contrairement aux conclusions du rapport
des médecins légistes, que le Sulfate de potasse, par
sa nature, n'a pas pu produire la mort presque
instantanée du sieur Lampierre.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
M. Idecuré de Dammeest nommé curé de
Bavicbove.
M. Van der Haeghen vicaire Sweveghem
est nommé curé b Damme.
NOUVELLES DIVERSES.
Dans le but de favoriser le placement chez les
cultivateurs des chevaux de liai: de l'artillerie dis
ponibles, le ministre de la guerre a décidé que les
cultivateurs ne seront plus obligés de verser, b
titre de garantie, dans la caisse du corps le tiers de
la valeur des chevaux qui leur seront remis.
Par suite de cette décision, les 4 et 5 de
l'instruction do 9 septembre i85g sout supprimés.
Les pièces d'or françaises de 20 francs ont