43me Année. Mercredi 2 Novembre 1859. N° 4,391.
SAINT HUBERT.
pour Là VILLE 6 fr. par an, 1°®® LE dehors fr. 7-50 par
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois. pour 3 mois.
TPB.BS, 2 Novembre.
REVUE POLITIQUE. I
LE PROPAGATEUR
Tout se prépare, en Espagne, pour l'entrée en
campagne do corps expéditionnaire. Le maréchal
O'Donnell doit partir le i" novembre, et les
Opérations doivent commencer do 7 an 8.
Le Moniteur universel publie, relativement b
l'expédition française, la dépêche suivante Le
général de Martimprey au maréchal Raodon
Après un combat de trois heures le 3* zouaves a
planté son aigle sur le col d'Aintaconrals où tout
le corps expéditionnaire bivaque. Nous n'avons
pas eo de grandes pertes.
Des versions contradictoires circulent au sujet
du but et du résultat de l'entrevne de Breslao
entre l'empereur Alexandre et le prince-régent de
Prusse. Plusieurs journaux y voient la conclusion
d'une ligue anti-française, et prétendent que les
deux Princes auraient jeté les bases d'une coalition
h conclure avec la Grande-Bretagne, ponr le cas
où il éclaterait une rupture entre les puissances
occidentales. Oo préteod encore que les gouver
nements de Berlin et de S'-Pétersboorg se seraient
mis d'accord relativement b la question des duchés
italiens, eo ce sens que tout en soutenant les droits
des archiducs, ils seraieot opposés b one restaura
tion forcée et h une intervention militaire.
Le mouvemeot réformiste tend b se bifurquer
eo Allemagne. Deux documents sont venus der
nièrement encore indiquer cette teodance une
proposition des États secondaires b la diète germa
nique, en séance du 30 octobre, et la réponse de
la Prusse.
La proposition insiste presqu'exclosivement sur
la nécessité d'organiser une Allemagne militaire,
pour la défeose de la commune patrie, et réserve,
avec beaucoup de soin, les droits particuliers des
Etats.
(Suite et fie.) Voir le n° 4>^9° du Propagateur.
Cependant Hubert nourrissait le désir de trans
porter le corps de saint Lambert au lieu témoin
de son martyre et de la vénération des peuples; les
secrets avertissements du Ciel augmentaient ce
désir; et, après avoir consulté Dieu dans le jeûne
et la prière, il se résolut b le réaliser. Cette transla
tion se fît avec splendeur (an 730); le saint corps
fut reporté dans l'oratoire sur lequel Hubert bâtit
une vaste et magnifique église, et il obtint la per
mission de transporter en ce lieu le siège épiscopal
de Maëstrichl. Charles-Martelson parenty
ajouta la souveraineté temporelle de Liège, pour
lui et pour ses successeurs; et Hubert devint ainsi
le premier prince-évêque de Liège el le fondateur
de cette ville puissante et célèbre.
La vie du saint évêque s'était écoulée dans les
travaux; la vieillesse et les infirmités achevaient
de le mûrir pour le ciel. Averti mystérieusement
de sa fin prochaine, il redoubla de boones oeuvres,
de prières et de mortifications; et un jour, après
avoir longtemps prié devant l'autel consacré 1
La réponse du représentant prussien, an con
traire, font en se tenant dans une réserve prudente
snr les détails, marque une teodance bien accentuée,
b une unification plus compacte de l'Allemagne.
Le gouvernement de Berlinen prenant cette
attitude, vise sans doute b frapper un double coup.
Étendre son influence an détriment de celle de
l'Autriche, en s'assimilaot les nombreux petits
États protestants de la Confédération; et ressaisir
sa popularité perdue par suite de son inaction et
son manque d'initiative dans la dernière guerre.
L'Autriche, par contre, a déclaré, au rapport
du Journal de Dresde, dans la dernière séance de
la Diète, que la proposition des moyens États ré
pond a sa manière de voir.
Une réaction prévue et prédite depuis long
temps se prononce chaque jour d'avantage en
Lombardie contre la domination piémoutaise.
Milan refuse de devenir une ville de second ordre
et manifeste tout haut son mécontentement. On
parle déjb de la candidature de Mazzini qui passe
rait b une graode majorité. L'irritation dit une
feuille milanaise fort répandueest générale b
Milan et va gagner de proche en proche toute
l'Italie; car b voir comme 00 nous traite, Florence,
Parme, Modène et Bologne sauront le sort qui les
attend.
Le Journal de Rome confirme l'arrestation de
l'évêqoe de Riroioi par les révolutionnaires roma-
goolsarrestation déjb connue depuis quelques
temps, mais audacieusement démentie par les
meneurs de la révolution.
Les correspondances de Rome attestent l'accueil
enthousiaste fait b Pie IX b son retour dans sa
capitale. Malgré le mauvais temps une foule nom
breuse était accourue pour recevoir la bénédiction
du Saint-Père et lui témoigner edmbien elle était
heureuse de le revoir. Toutes les rues que devait
parcourir le Pape étaient ornées de draperies et
saint Aubio, en l'église de Saint-Pierre b Liège, il
se tourna subitement vers la muraille et indiqua b
haute voix le lien où serait sa sépulture. Peu de
temps après, il se rendit en Brabant pour consacrer
une église. La longueur des cérémonies prescrites
pour cet objet paraissait redoubler son état habituel
de faiblesse et de maladie, et un de ses prêtres,
craignant pour une vie si précieuse, lui proposa b
voix basse de faire abréger l'office; mais Hubert,
ranimant aussitôt sa ferveur, répondit
A Dien ne plaise, mon frère! faites en sorte,
je vous en prie, que tout s'accomplisse avec le
respect et la dignité dus au Maître que nous
servoos!
Non content de cette réponse, il voulut une
dernière fois monter en chaire et évangéiiser ce
peuple qui allait perdre son pasteur; il prêcha sur
le compte exact et terrible que Dieu nous deman
dera de nos oeuvres. Son discours achevé, il voulut
se remettre en route, mais ses amis remarquèrent
qu'il portait sur le visage les marques d'une fin
prochaine. Arrivé durant la nuit b sa maison de
cure, ii se coucha, eo proie b une fièvre violente
le corps succombait mais l'esprit s'élevait b Dieu
sans relâche. Après quelques heures d'agonie, on
entendit la voix dn saint qui récitait haut et ferme
de décorations de diverses sortes; il y avait b pen
près uoanimité partout. Cette manifestation a
prouvé une fois de plus que l'immense majorité
des habitants de Rome aime et vénère son souve
rain et est heureuse de vivre sous son paternel
gouvernement.
Un travail récent de M. de Montalembert,
publié dans le Correspondant sous le titre de Pie
IXet la France en 1849 et en 1859. a produit
ces jours derniers uoe immense sensation. Rap
pelant d'abord, dit un correspondant de Paris do
Journal de Bruxelles, la mission admirable que
remplit la France en i848, quand, se conduisant
en fille aîoée de l'Église, elle reconduisit b Rome
le Pape que la plus monstrueuse ingratitude avait
ebassé, il compare avec nne amère tristesse b cette
noble conduite celle qo'elle tient aujourd'hui. Il
montre, en effet, que la France est responsable de
la situation de l'Italie. La France n'est pas admise
b dire qu'elle ne saurait rien y faire, que les choses
sont ce qu'elles sont et qu'elle c'y peut rien
changer. C'est elle, ce sont ses victoires qui ont
encouragé les prétentions do Piémont et l'insurrec
tion de la Roraagne. Sans elle, le Piémont D'aurait
eu qu'un mauvais vouloir impoissant et one ambi
tion stérile; sans elle les révolutionnaires romagnols
auraient peut-être mnrmuré contre l'autorité pon
tificale, mais ils n'anraient pas osé tenter de la
renverser. Ce sont nos victoires qui ont détroit la
force de compression qui arrêtait l'explosion. Nos
succès ont fait disparaître la situation qui existait,
et l'ont remplacée par une sitoation nouvelle.
Nous sommes donc mal venus b dire maintenant
Qu'y faire? a Nous devons savoir ce qu'il y a b
faire,et, en conscience, il faut que nous le fassions
M. de Montalembert repousse avec uoe élo
quence pleine de bon sens, cette objection tirée de
la volonté de l'Europe qui ne permettrait pas la
prolongation de notre séjour en Italie. Et depuis
quand la France demande-t-elle b l'Europe la
le Symbole des Apôtres. Après cette profession
de foi, il voulut prononcer une fois encore la prière
du Seigneur; mais b ces mots Pater Nosler, qui
es in cœlis, succéda un profond silence l'apôtre
des Ardennes n'était plos; il était mort entre les
bras de son fils Floribert, le trentième jour de mai
-737, b l'âge de soixante et onze ans.
Le corps d'Hubert fut enseveliau milieu des
larmes du peuple, dans l'église de Saint-Pierre de
Liège; mais les miracles qui s'accomplirent b ce
tombeauobjet d'une vénération universelle
attirèrent l'atteution de l'Église. Au bout de seize
ans, on procéda b la canonisation du saint évêque;
son sépulcre ouvert laissa voir son corps sans
corruption; on déposa ses précieux restes dans une
châsse offerte par Carloman, roi de Neustrie, et
ils furent exposés b la vénération des fidèles sous
le maître-autel de l'église de Saint-Pierre (3 no
vembre 743).
Un siècle après, l'évêque Walcam, ayant fait
rebâtir l'abbaye d'Andaïo, située dans les Aiden-
nes, et l'ayant peuplée de religieux bénédictins
tirés de l'abbaye de Saint-Pierre de Liège, leur
confia les reliques de saint Hubert, dont ils prireot
possession avec une joie et une confiance inexpri
mables. Leur maison porta désormais le nom do