43me Année. Samedi 5 Novembre 1859. No 4,392. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. Par la miséricorde de l)ien et la grâce du Saint'Siége apostolique, Evêque de Bruges, prélat domestique de Sa Sainteté et assistant au trône pontifical, au clergé et aux fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction. LE PROPAGATEUR pour là. ville i 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an 4 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. 7PE.SS, 5 Novembre. REVUE POLITIQUE. Le Times publia dernièrement une lettre de l'empereur Napoléon au roideSardaigoe; l'authen ticité en fut d'abord révoqué en doute. Aujour d'hui cependant que le Constitutionnel déclare qu'il y a tout lieu de croiie b l'authenticité de cette pièce, une certaine signification officielle loi est acquise. L'Empereor y exprimait ses vues au sujet de la régénération de l'Italiese résumant en substance dans les poinis suivants L'Italie serait composée de plusieurs États indépendants unis par un pacte fédéral. Chaque État adopterait un système représentatif particulier et des réformes salutaires. Il y aurait un drapeau unique, un système commun pour les douanes et les moonaies. Le centre directeur serait b Rome, et formé des représentants nommés par les souverains sur une liste proposée par les Chambres, afin que l'in fluence des familles régnantes, suspectes de partia lité pour l'Autriche, fut balancée par l'élément sorti de l'élection. Le Pape serait président honoraire de la Confé dération, et ferait des réformes. Voilb pour la constitution fédérative de la Pénin sule. L'Empereur demande en outre que Parme et Plaisance soient réunis au Piémont; que le duc de Parme soit appelé a régner b Modène; que la Toscane, accrue peut-être de quelques territoires, soit rendueb son grand-duc; qu'un système libéra! soit adopté dans tons les États de l'Italie; que l'Autriche, pour sa part, consente b compléter la nationalité de la Vénitie, non-seulement en créant une représentation et une administration séparées, mais encore une armée italienne que les forteresses de Mautoue et de Peschiera soient reconnues forte resses fédérales.Enfin si les droits des souverains ont été réservés, l'indépendance de l'Italie centrale a été également garantie, puisque toute idée d'in tervention étrangère a été formellement écartée. On remarquera qu'il n'est dit mot de la Romagne, b moins que cette dernière clause s'y rapportât indirectement. Le Morning-Post déclare et répète que l'An-1 gleterre prendrait probablement part b un Congrès qui serait convoqué sur les bases indiquées dans la lettre précitée de Napoléon III, c'est-b-dire avec la condition préalable de l'Indépendance de l'Italie centrale et de la constitution de la Vénitie en pro vince italienne avec des garnisons fédérales. Ces concessions faites b la révolution conviennent beaucoup b l'organe de lord Palmerston; mais en même temps il soutient que la proposition de la restauration des précédents ducs est illogique et inacceptable. Et Victor-Emmanuel agréera-t-il pour sa part la transaction proposée, lui qui, depuis plusieurs mois, travaille b tout autre chose? Après lesdépu- tatioDS qu'il a reçues, après les promesses qu'il a faites, après les espérances qu'il a données, il serait assez mal venu de dire b ces populations qui, sur sa parole, ont prononcé la déchéance de leurs sou verains a Repreuez-les. i> Une correspondance de Turin b VUnion de Paris donne de curieux détails sur les causes qui ont fait appeler Garibaldi dans la capitale sarde. Il paraît que, cédant aux conseils de la France, les ministres de Victor-Emmanuel avaient décidé qu'ils renonceraient b l'annexion des Roroagnes et inviteraient Garibaldi renvoyer ce qu'il compte d'officieis piémontais dans ses troupes; mais celui- ci a répondu, par une lettre où il déclare nettement qu'il poursuivra tout seul, si on l'abandonne, la politique qu'on a embrassée en commun sous le ministère Cavour. C'est pour le ramener b de meilleurs sentiments que M. Ratazzi lui a fait savoir que le Roi désirait l'entretenir. Quel sera le résultat de cette royale intervention? Apparem ment on le saura bientôt. L'affaire du dernier écrit de M. de Montalem- bert, Pie JX et la France en 1849 et en 185g, préoccupe encore tobs les esprits en France. Après le double avertissement donné au Correspondant et b VAmi de la Religion, la police a fait une descente chez le libraire Jacq. Lecoffre pour saisir le même écrit publié sous forme de brochure, sous prévention du délit d'excitation b la haine et au mépris du gouvernement de l'Empereur. Cette descente implique un procès en police correction nelle dans lequel l'auteur et l'éditeur doivent figurer, et déjb l'on parle de MM. Berryer et Oufaure comme devant plaider. Quelques-uns nomment M. Od. Sarrot, qui était ministre du président de la République, au moment de l'expé dition de Rome. Dans la situation actuelle des choses, alors que la voix des catholiques et de leurs pasteurs est bâillonnée en France, on conçoit quel intérêt comporte une pareillecaose, interprêtée par les maîtres de la tribuue et do barreau. L'Ami de la Religion s'énonce en ces termes Nous n'attaquons point les intentions du gouver nement b l'endroit de la souveraineté temporelle du Pape. Noos nous souvenons toujours des engagements solennellement affirmés au com mencement de la guerre; mais nous avons bien le droit de faire entendre nos réclamations et nos cris d'alarmes lorsque, a nos yeux, les désordres éclatants et non réprimés des Romagnes sont une injure pour notre patriotisme et pour l'honneur catholique de la France. Différer dans l'appréciation des faits n'est point un acte d'opposition systématique. Mais s'il existe un dissentiment véritable entre le gouver nement et une partie importante de l'opinion, s'il est vrai que les catholiques de France demandent une intervention plus énergique et plus directe en faveur de l'autorité du Saint-Père, obstinément méconnue, l'expression loyale de ces sentiments et de ces vceux peut-elle être confondue avec la voix des a passions personnelles et des haines de partis? Nous croyons, quant b nous, que c'est faire acte de bons citoyens et de fils dévoués de l'Église romaine. Le mandement suivant a été adressé par Mgr. Malou, évêque de Bruges, aux iidèles de son diocèse JEAN-BAPTISTE MALOU, Nos Très-Cbers Frères! Dès les premiers mois de celte année nous vous avons demandé des prières pour obtenir do Ciel la paix de l'Europe, qui semblait gravement compro mise b la naissance d'une guerre dont personne ne pouvait prévoir l'issue et dont tout le monde craignait les suites. Grâces aux prières qui ont été adressées au Ciel, de toutes les parties do monde catholique, cette paix tant désirée a été obtenue au moment où on l'attendait le moins, et une nouvelle ère de tranquillité semblait dès lors renaître pour l'Italie comme pour l'Europe. Mais par un concours fatal des circonstances, le trouble qoe la guerre avait jeté en Italie, n'a point cessé avec le traité de paix qui mettait fin b ces terribles luttes. Au contraire une partie des sujets de Notre S'-Père le Pape, excités par des hommes de désordre, qui ne reculent devant aucun crime pour arriver b leurs fins, se sont maintenus en état de révolte cootre leur Souverain légitime, et ils en sont venus, dans leur inconcevable délire, jusqu'b déclarer Sa Saioteté Pie IX déchu des droits souverains qu'il exerçait sur les Romagnes, l'antique domaine do Saint-Siège apostolique daDS ces pays. A cet attentat qui explique tous les antres, ces hommes égarés ont ajouté toute espèce d'actes répréhensibles et même de forfaits. Ils se sont distingués surtout par le zèle déplorable avec lequel ils ont inauguré dans ces provinces la licence la plus effrénée des mœurs, et le dévergondage le plus débouté de l'impiété. Comme partout, où les agents de la révolutioo s'emparent du pouvoir, une persécution d'abord sourdemais aujourd'hui ouverte, a été organisée cootre les ministres du Seigneur: les dernières nouvelles arrivées de ces contrées nous apprennent qu'un vénérable piélat le modèle des pasteurs, vieot d'être jeté en prison avec ses prêtres les plus dévoués. Le reste du clergé est en fuite; toutes les églises sont envahies, profanées, souillées par d'horribles sacrilèges. Les excès de ces malheureux sont devenus si criants que Notre Saint-Père le Pape, a cru devoir les proclamer b la face de l'univers, afin que tons les fidèles du monde redoubleot leurs prières, et obtiennent enfio du Ciel la cessation des crimes dont on ne trouve guères de souvenir que dans l'histoire des temps et des pays barbares. Voici en quels termes Notre Saint-Père le Pape a exprimé ses plaintes et ses douleurs, devant le sacré collège des cardinaux, dans le Consistoire, tenu b Rome, le 26 septembre dernier (Suit l'allocution du Saint-Père que nous avons déjb publiée. Ensuite Mgr. l'Évêque continue ainsi Maintenant que pouvons-nous faire N. T. C. F., Nous pasteurs et vous fidèles enfants de l'Église, sinon redoubler de ferveur en adressant b Dieu et b la sainte Vierge Marie, nos supplications les plus pressantes et nos vœux les plus ardents, afin que le Seigneur daigne mettre un terme aux douleurs de Notre Saint- Père le Pape, qui est le Pète de tous les chrétiens, en ramenant b l'obéissance, b la vertu

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1