43me Année. Mercredi 9 Novembre 1859. N° 4,393. 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 7PKSS, 9 N ovembre. REVUE POLITIQUE. DE LA FRANC-MAÇONNERIE. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, p0cr le dehors fr. 7-50 par trois mois. pour 3 mois. D'après une dépêche télégraphique de Berne, en date du 6, on croyait que les signatures des plénipotentiaires de Zurich seraient données le lendemain et que la convocation do Congrès sui vrait immédiatement. On pensait que le Congrès siégerait b Paris. Personne, au reste, daos l'état actuel des affaires u'attacbe grande importance aux protocoles de la diplomatie. L'entrevue de Sreslan comporte de plus sérieuses préoccupations, mais les versions qui circoleot, sont fort contradictoires. La visite du Czar au Prince-Régent fut représentée naguère comme destinée b asseoir les bases d'une coalition anti-française entre les deux puissances du nord et l'Angleterre. Ce bruit semble aujourd'hui avoir beaucoup perdu de terrain. En effet, d'après une autre version, la Prusse se croyant menacée sur le Rhin aurait bien songé b établir la triple alliance dont il s'agit, mais la Russie ayant posé pour condition première la révision du traité de Paris de i856, lord J. Russell refusa de négocier sur cette base. La Prusse, au contraire, se montre naturelle ment accommodante, et non seulement une alliance étroite se serait conclue b Breslau entre les deux Princes, mais ils auraient encore conçu l'espérance de se rattacher l'Autriche. La Russie appuyerait de toute son influence les intérêts aulricbieos en Italie, en retour du consentement de l'Autriche b la révision du traité de 1856. Une troisième version, que publie la Gazette d'Augsbourg, assigne une portée bien différente b la démarche du Czar. D'après elle Alexandre II aurait travaillé au contraire b détacher la Prusse de l'alliance britannique et b obtenir sa neutralité en cas de conflit entre les puissances occidentales. Les complications, dit la Gazette, entre la France et l'Aogleterre s'aggravent de jour en jour, et Napoléon, avec cette préméditation que nous connaissons depuis la guerre de Crimée et surtout depuis la guerre d'Italie, sait les amener peu b peu, mais plus clairement d'heure en heure, au premier plan. A moins d'événements imprévus, nous mar chons par dégrés b une guerre entre les deux puissances occidentales. Naturellement, Napoléon va isoler l'Angleterre comme il avait isolé tour b tour la Russie et l'Autriche. Comme il marche aujourd'hui b ses fins avec la plus grande sécurité possible, il n'irait certes poiut hâter la crise eu empirant b dessein l'état de ses rapports avec l'Augleterre, s'il n'était sûr de la neutralité de la Prusse. Pour l'obteuir, cette neutralité, il s'est servi de la Russie, dont la coopération lui était assurée d'avance. Car le mécontentement de celle- ci contre l'Angleterre est bien plus grand encore que contre l'Autriche.... La Russie s'est donc chargée avec plaisir d'isoler la Grande-Bretague pour le châtiment qui l'attend, et nous croyons qu'elle a réussi. Saus vouloir attacher b la version de la Gazette d'Augsbourg plus d'importance qu'il ne faut, on remarque toutefois qu'elle coïncide singulièrement avec les attaques que le Times, qui passe pour refléter mieux que tout autre l'état des esprits et le courant de l'opinion en Angleterre, dirige dans son dernier numéro, contre la Prusse et son armée, attaques qui semblent tout b fait inexplicables. Quant b la situation tendue des relations entre les deux alliés de la guerre d'Orient, voici encore ce qu'en dit VOst-Deutsche-Post Napoléon III est évidemment arrivé maintenant au troisième point de son programme. Après la Russie et l'Au triche, voici le tour de l'Angleterre. On a eu la simplicité de croire que l'Empereor commencerait la guerre contre son voisin d'outre-Manche, sur une flotte de débarquement et une tentative d'in vasion. Louis-Napoléon n'a recours b de pareils moyens qo'b la dernière extrémité. Pour le mo ment il combat l'Angleterre en Afrique, aux deux extrémités opposées des côtes de la Méditerranée, l'Egypte et le Maroc. An même moment où la flotte française stationne devant Gibraltarla question de Suez, qui n'était d'abord qu'un jeu, pour Napoléon, est poussée avec toute l'énergie possible. La chute du grand-vizij Ali-Pacha est l'œuvre de M. deTbouvenel. Ali éfait l'adversaire déclaré du canal... M. de Thouvenel invita ses collègues b adresser au Sultan, sur la découverte du complotune lettre de félicitations qui con tiendrait un blâme indirect coutre le ministère. M. de Thouvenel comptait sur la fierté d'Ali- Pacha et ne s'était pas trompé. Ali donna sa démissioo H Mentionnons en peu de mots les nouvelles les plus importantes qui nous parviennent d'Italie. Les feuilles lombardes retentissent des plaintes des populations contre le sysième centralisateur intro duit par le Piémont. S'il est une chimère absurde c'est b coup sûr l'idée tant rebattue de nos jours par les meoeurs et par les niais de l'unification de la Péninsule. Peu de peuples, en effet, non seule ment manifestent une antipathie aussi prononcée pour la centralisation administrative, mais même accusent une tendance plus naturelle b se morceller en nationalités distinctes et rivales. Aussi le mé contentement contre les mesures du cabinet de Turin est-il b son paroxysme dans toutes les classes de la société, Une correspondance de Turin donne d'intéressants détails au sojet d'un rappro chement vers le parti conservateur, tenté par le général Dabormida, ministre des affaires étrangères. Les conditions mises en avant par deux des som mités du parti, portaient en substance: réconcilia tion avec le Saint-Siège, acceptation comme pro gramme de politique extérieure la lettre de l'Empe reur b Victor-Emmanuel, retraite de M. Ratazzi. Les collègues du général ont fait échouer son projet et rejeté le pays et la maison de Savoie dans les bras de la révolution. Le Moniteur de Bologne publie une lettre de l'évêque de Rimini dans laquelle ce prélat déclare qu'il n'a jamais été arrêté, mais une note du Journal de Rome nous apprend quel cas il faut faire de cette rectification imposée. L'évêque n'a pas été, il est vrai, mis eu état d'arrestation, mais il a été insulté, menacé, et une perquisition rigoureuse a été exercée dans sou palais. De nombreux curés et ecclésiastiques ont été jetés en prison. Les menaces et les vexations sont telles que la plupart des prêties de Rimini et du diocèse se sont vus dans la triste nécessité de quit ter leur poste et de se réfugier b Urbino et b Pesaro, de sorte que des populations nombreuses se trou— ventsans prêtres et privées de tout secours religieux. iii. sa coordination. La franc-maçonnerie est la plus formidable machine qui ail jamais été organisée contre l'Eglise et les Etats. Elle professe deux sortes de doctrines; l'one publique, l'autre secrète: Celle-ci cachée aux profanes ne se révèle qu'b un petit nombre d'élus. Cepeodant ne croyez pas que tous les initiés aient connaissance des machinations, qu'on trame contre le trône et l'autel. Il n'y a que les invisibles de la secte, vénérés et obéis aveugle ment, qui soient instroits de tout ce qui s'y passe; et ceux-ci font marcher la machine comme bon leur semble. Pour bien comprendre cela, il faut se former unç idée juste de la coordination de la franc-maçon* nerie.'Cette secte machiavélique renferme en soi plusieurs; comités; Or, voici comment chaque comité franc-maçonnique est constitué. Selon pèrte Bresciani elle se divise en filières, chaque filière a son chef de file et sous lui d'autres chefs secondaires qui l'aident dans l'œuvre des sections, dont se divisent les filières; ces sections se subdi visent ensuite en escadres. Il y a dans chaque ville un régulateur qui s'appelle le Grand Orient, il communique avec le chef de filière, mais il ne connaît point le chef des aotres filières. Le Grand- Orient a sons loi différents chefs d'escadre, autour desquels se rallient jusqu'b dire initiés. Outre le Grand- Orient il y a des insinuateurs ou des enrôleurs, qu'on choisit parmi les plus remuants et les plus rusés; ceux-ci rodent et parcourent les réduits les plus obscors et les plus cachés et s'insinuent partout pour entourer et attirer de nouveaux prosélites dans les Universités, les Lycées, les Académies, les écoles militaires, dans les magasins de port, les magasins de vivres, les boutiques, daos les grandes assemblées d'ou vriers, daos les garnisons de soldats, et même jusque dans les villages, les bourgs et les hameaux. Quand il les ont attirés dans le piège, ils les conduisent aux maîtres, qui ont la charge d'in- strbire les néophites des rites et des observances, des usages de la congrégation, des dissimulations, des prévoyances, des finesses, des défenses, d<s subterfuges, des jargons, des signes et de tous les secrets qui le placent dans les mystères du premitr cercle, puisqu'ils n'ont plus tous les emblèmes enfantiusde l'ancienne maçonnerie. Ceux qui ne soupçonnent pas que cette société tende b un but pervers et épouvantable, doivent savoir que les grades de la franc-maçonnerie sont nombreux, et qu'on ne parvient aux derniers que tard, et b force de longues épreuves, encore le nombre de ceux qui y parviennent est-il fort restreint. On arrive bien jusqu'aux grades inféi iems du Grand-Orient, aux grades d'insinuateurs, de censeurs, de scrutateurs et même de maîtreson est uiêtue employé sous la dénomination de lances brisées, dans les entreprises hardies et d'enfants perdussous la dénomination de justiciers, caté gorie rentrant dans celle des sicaires et divisée en plusieurs classes; mais la plupart des franc-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1