43me Année. N° 4,395 pour la ville 6 fr. par an, pocr le dehors fr. 7-50 par 4 fr. podr 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. p0dr 3 mois. 7FRHS, 16 Novembre. REVUE POLITIQUE. DE LA FRANC-MAÇONNERIE. v. sa devise. LE PROPAGATEUR Le traité de Ztiricb, maintenant connu, ne s'éloigne pas beaucoup de ce que l'on en avait dit. D'après une circulaire du ministre des affaires étrangères de France, le gouvernement français et le gouvernement autrichien en appelleront b un Coogrès pour accomplir la tâche de régler le sort de l'Italie centrale et d'organiser fédéralement l'Italie. Un correspondant du Journal de Bruxelles, remarquable d'ordioaire par la perspicacité de ses vues et la justesse de ses opinions, penche h inférer du langage de M. Walewski que la diplomatie française, tout en appuyant la res'autation desducs, se réunirait b la diplomatie anglaise, pour leur imposer les prétendues réformes qu'exigeot le libéralisme et le parti piémontais. J'ai enteodu, poursuit-il, faire une autre remarque il est bieo entendu que le droit des princes dépossédés sont réservés, mais ils ne sont pas reconnus. La preuve en est qne tandis que Rome, Naples et le Piémont auraient leur entrée au Congrès, on ne parle ni de la Toscane, ni de Parme, ni de Modène comme étant appelés b y figurer. Quant au projet d'une coofédéralioo italienne, il faudrait pour parvenir b la réaliser, deux choses La première, c'est que les populations dominées par le parti révolutionnaire qui les terrifie b l'aide de la dictature que le Piémont a mise dans ses mains, rappellassent leurs princes légitimes; la seconde, c'est que l'Autriche consentit b laisser la Vénitie b une armée italienne qu'il ne serait pas difficile de soulever contre elle. C'est-b-dire que le Congrès aura b obtenir l'impossible pour passer b cette seconde impossibilité, one fédération dans laquelle figureront le Piémont, Rome, Naples et l'Autriche, c'est-b-dire les éléments les plus con traires. Le gouvernement français continue b nser de rigueurs exceptionnelles envers la presse catholi que. VIndépendant de l'Ouest vient de recevoir un avertissementpour avoir signalé le contraste de ses procédés b l'égard de la presse religieuse et des défenseurs do Saint-Père, d'avec la tolérance qu'il manifeste envers la presse anticatholique et ennemie du pouvoir do Souverain-Pontife. C'est ainsi qu'on n'a laissé distribuer aucun exemplaire de la brochure de M. de Montalembert, tandis que le pamphlet de M. About a pu avant sa saisie, circuler b plus de dix mille exemplaires en France, indépendamment des exemplaires répandus b l'étranger. D'un autre côté, dit uoe correspon dance de Paris, voici qu'une nouvelle interdiction a été laite aux journaux religieux; on leur avait défendu jusqu'ici de reproduire les mandements des évêquessur la douloureuse situation du Saint- Siège, mais on ne leur avait pas défendu d'annon cer la publication de ces mandements, cette nou velle interdiction vient de s'ajouter b la première. Ainsi le gémissemeut catholique expirera dans le vide. Le Moniteur français, continuant b marcher dans la voie ouverte par la lettre de Napoléon III b j Victor-Emmanuel, a blâmé la mesure prise parles diverses assemblées de l'Italie ceotrale qui ont nommé le prince de Carignan régent des duchés et des légations. On a prétendu qne le roi de Piémont, faisant droit aux instances de son allié, aurait déclioé l'offre des provinces révoltées. Depuis, uoe dépêche pubiiée par le Morning- Post est veone déclarer que le roi n'aurait pas refusé la régence, pour le prince de Carigoan, mais qu'il aurait manifesté le désir que la Jécision de la question fut ajournée. On sait le cas qu'ont fait jusqu'b présent le gouvernement sarde et lessoppôts de la révolu tion des désirs et des déclarations officielles de l'empereur Napoléon. L'élection du prioce de Carigoan b la régence n'était évidemment qu'un coup monté b Turin et ponctuellement accompli par les adhérents de la révolution, dont le mot d'ordre c'est la réunion de la péninsule toute entière sous la couronne de Savoie et le sabre dictatorial de Victor-Emmanuel. Ce but atteint, et tous les gouvernements conservateurs d'Italie renversés, la révolution victorieuse et omnipotente se redressant dans toute sa force, abattra d'un seul coup, comme une vaine idole, cette puissance éphémère et trompeuse, que l'aveugle ambition des rois de Sardaigne aura tenté d'asseoir sur le sol mouvant de toutes les passions subversives, au mépris des droits les plus sacrés et des principes les plus essentiels b la conservation des trônes et des états. Sur ces entrefaites, et en attendant que le noeud de celte sombre tragédie se déroule, la France lait la garde aux frontières de la Péninsule, sermonant de son mieux le roi de Piémont et les révolutionnaires italiens, mais déclarant toot haot qu'elle ne souffrira pas qu'aucune puissance inter vienne en faveur des princes dépossédés. Au reste, nous ne prétendoos pas que les bouleversements rêvés par les fauteurs de désordre doivent nécessai rement se réaliser. Nous nous plaisons an contraire b espérer que quelque coup inopiné de la Pro vidence brisera la trâme de leurs complots, et refoulera dans l'abîme le flot montant de la révolution. i A chaque révolution qui ébranle le monde, a retenti le cri de liberté, égalité, fraternité C'est le cri de guerre de la révolution; c'est la devise de la franc-maçonnerie. Voyons ce que ces mots signifient dans la bouche des révolutionnaires; et ce qu'ils ont produit dans la société. Nous ne consulterons que l'expéiieuce qui est la meilleure conseillère des temps. Liberté! et d'abord Liberté des cultes! Mais que comprend-t-on de nos jours par cette liberté des cultes? Ce n'est pas la tolérance de toutes les religions dans un pays; mais la proscription de toute croyance b la révélation. Non on ne veut plus d'un protestantisme croyant; encore moins d'nn catholicisme. On dit tout haut que l'un et l'autre abrutissent l'intelligence par le joug qu'ils lui imposent; ce qu'on demande aujourd'hui c'est la négation de tout dogme, c'est la proclamation du déisme et du panthéisme. Voila pourquoi b chaque émeute le clergé est honni, bafoué, signalé b la haine d'un peuple abusé par les vils organes du libéralisme maçonnique. Ensuite Liberté civile! c'est-b-dire anéantissement de l'autorité civile. Voici comment les peuples une fois affranchis du joug religieux, se demandent toot naturellement pourquoi l'autorité civile devrait-elle être pins respectée que l'autorité sacerdotale? Les libéraux maçonniques se garderont bien de fournir une réponse suffisante; au contraire attisant le feu de la licence, ils excitent les peuples b exterminer ces souverains, qu'ils avaient déjb dans leurs concilia- bules désignés sous le nom de despotes et de tyrans. On établit, il est vrai, des constitutions; mais les loges les dépeignent comme rétrogrades, elles eu appellent b la souveraineté du peuple pour détruire les pactes fondamentaux et parvenir insensiblement b une complète anarchie. Ou bien la majorité delà nation, osant faire la moindre résistance aux exi gences des franc-maçonsdes coups de pavés mettront celte majorité b la raison; elle sera impi toyablement mise au pilori, comme incapable de gérer plus longtemps les affaires. El que résulte- t-il de ces violeuces? C'est que toute notion de soumission b la loi disparaît de l'esprit des popu lations; c'est que les gens de bien n'osant plus se montrer, les maçons seuls siégeront dans les con seils des rois. O la belle liberté qui n'existe que pour le parti démolisseur Les adeptes de la maçon nerie invoquent b tout propos le mot de liberté pour couvrir leurs projets liberlicides, et les geos de bien indignement frustrés eu son nom de leurs droits les plus sacrés seraient b la fin tentés de la maudire. Égalité! Leurre palpable encore une fois. Tandis que dans tous les codes modernes et parti culièrement sous les régimes constitutionnels, l'accès aux fonctions publiques est déclaré libre a tous les citoyens sans exception, le parti libéral et révolutionnaire rend illusoire le bénéfice de l'éga lité civile et politique. Les nations sont divisées en deux grandes fractions celle des initiés et l'autre des profanes. Aux premiers les honneurs les dignités, les fonctions lucratives et influentes; aux seconds le dédain, l'exclusion et l'ostracisme. Les lois ne se font plus dans l'intérêt de la généra lité mais dans l'intérêt d'un parti privilégié la partie la plus paisible, la plus dévouée des popu lations subit le sort de ces races conquises, consi dérées par des peuples anciens comme inférieures, de par la nature, b leurs conquérants. Fraternité! Nous laisserons ici parler l'abbé Gyr, auteur d'un ouvrage récent sur la franc- maçonnerie Un lien occulte unit les frères maçons et établit entre eux une espèce de solidarité au détriment des profanes. Le maçon a fait serment de sa fortune, de son honneur et de scn sang les chefs de leur côté, ont juré d'accorder de pré férence b leurs subordouués la protection et les faveurs. Quaut aux profanes, ils ne fout pas partie de la grande famille humaine; ils sont déshérités par les enfants de la veuve; et pour eux, il n'y a ni bienfaisance, ni appui, ni justice. Fraternité! c'est-b-dire révolutions, bouleversements politi ques et sociaux; Fraternité! c'est-b-dire nivel lement complet des inégalités sociales, et inaugu ration du socialisme. Oui, telle est bien la signifi cation de ce mot donné par les maçons les p

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1