43me Année.
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pour la ville 6 fr. par an, p0cr le dehors fr. 7-50 par
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois. p0cr 3 mois.
*mt article.
LE PROPAGATEUR
?FE3S, 10 Décembre.
REVUE POLITIQUE.
L'obstinatioo de M. Ricasoli, chef du goûter-
uetneut toscan, l'a emporté snr l'ambition avide de
Victor-Emmanuel. Appelé fa Tarin pour conférer
avec le Roi, il a obtenu que la Toscane restât com
plètement indépendante des autres États de l'Italie
centrale. M. Suoncompagni prendra bien le titre de
gouverneur-géoéral de la ligue, et aura sous ses
ordres le commandant en chef de l'armée; mais
M. Ricasoli reste président du gouvernement pro
visoire de Toscane, tandis que M. Farini prend le
titre de dictateur de Parme, de Modène et des
Romagnes réunis.
Uoe correspondance de Turio fa VUnion rap
porte que M. Ricasoli, dans son entrevue avec
Victor-Emmanuel, a soutenu, avec des arguments
que lui seul possède, que les Romagoes ne sui
vraient jamais le sort des autres provinces; qu'il y
avait des engagements trop formels de la part des
deux Empereurs pour qu'on ne permit ni l'annexion
de ces pays au Piémont, ui leur absorption par un
royaume séparé. Quant fa la création de ce même
royaume, Ricasoli a, dit-on, soutenu que c'était
une affaire qu'oo traitait en secret, et que beaucoup
de gens en Toscane y croyaient. M. Ricasoli a aussi
exprimé ses craintes que les charges financières du
Piémont, venaut fa tomber sur no peuple qoi a
très-peu d'impôts, ne le dégoûtassent avant le
temps du régime sous lequel on voulait le ranger.
Enfin la présence de M. Ricasoli fa Tarin n'a réjoui
personne; il a dit beaucoup de vérités, voilfa pour
quoi les journaux se sont bornés fa annoncer son
arrivée et son départ iHtvvtv
On ajoute, dit encore le correspondant de
VUnion, que le cabinet de Turin, persuadé de ses
vains efforts pour avoir la Toscane et les Légations,
aiderait sous maio, sans tiopse compromettre avec
la révolution qu'il voudrait maîtriser, le plan d'une
préparation fa un royaume d'Ëtrurie coofié fa un
prince étranger, dont l'élection serait soumise au
suffrage universel, a On sait qu'fa plusieurs reprises
il a été question de tailler un royaume dans la
péninsule en faveur du prince Napoléon, gendre
de Victor-Emmanuel et grand ami des libéraux
avancés.
Une dépêche télégraphique de Palerme, en date
du 27 novembre; signale nn nouvel exploit de la
démocratie italiaoissime. Le commandeur Manis-
calco, directeur-général de la police en Sicile, a été
poignardé sur la Place de la Cathédrale fa côté de
sa femme et de ses enfants. L'assassin, ajoute la
dépêche, était bien vêtu; il a échappé. La blessure
est grave, mais peut-être non mortelle. On crai
gnait que cet attentat ne fût suivi d'un soulève
ment; il n'en a rien été.
Les lettres d'invitation ao Congrès que l'Autri
che et la France viennent d'adresser de concert
anx puissances, font connaître qu'on a adopté,
pour l'admission des États italiens, le système mis
en pratique ao Congrès d'Aix-la Chapelle, eo
1818,c'est fa dire la présence avec voix consultative
seulement.
L'affaire de l'Ami de la Religion, concernai!!
la publication d'une lettre attribuée fa Victor-
Emmanuel, a été appelée le 7 courant. M. l'abbé
Sissoo, directeur-gérant, a été déclaré coupable du
délit de publication de fausses nouvelles en attri
buant a un tiers une lettre apocryphe, de nature a
troubler la paix publique. Mais le tribanal ayant
écarté l'ioculpation de mauvaise foi, n'a condamné
M, l'abbé Sissoo..... qu'a trois mois de prison et
1,000 fr. d'amende!
L'imprimeur du journal, M. de Soye, n'a pas été
épargné. Il a eu pour sa part, un mois de prison et
5oo fr. d'amende. On croit, dit une correspon
dance de Paris, que d'autres mesores de rigueur se
préparent contre quelques feuilles qui partagent les
priocipes de VAmi de la Religion en cherchant fa
les propager en province.
Voici d'ailleurs fa quoi se réduit, d'après des
renseignements dignes de créance, le délit imputé
fa M. l'abbé Sissoo. La lettre attribuée au roi de
Sardaigue avait été soustraite dans les archives da
ministère des aflaires étrangères deTurin et envoyée
fa Rome; c'est de Ifa que ce document est venu
fa VAmi de la Religion. Seulement il y avait dans
ces archives deux projets de lettres, et celui des
deux projets qui a été soustrait n'est pas celui de la
lettre qui a été adoptée, signée et par conséquent
envoyée fa l'Empereur. Ceci explique la confiance
avec laquelle le journal incriminé a publié celte
pièce qui venait d'une source qui lui donnait toute
confiaoce; il ignorait comme la personne qui a
envoyé la lettre, qu'elle n'eût pas été adoptée et
expédiée fa Paris.
ÉDUCATION RELIGIEUSE.
Noos avons démontré jusqu'ici, que l'éducatioo
religieuse est fa même d'engendrer les âmes fa la
vraie intelligence; et de les rendre fortes et géné
reuses dans la pratique de la vertu. Reste encore le
troisième but de toute bonne éducation, savoir
de former les habitudes de la vie du jeuoe homme,
pour le plier aux graves devoirs qui l'attendent,
afin d'eu faire nu homme éminemment social.
Nous ne craigoons pas d'avaocer, que l'éduca
tion libérale ou antireligieuse ne peut pas donner
fa la jeunesse les habitudes saintes et généreuses,
nécessaires fa l'boiume social. Elle ne peut pas
initier l'adolescent fa la pratique des devoirs, saus
lesquels il lui est impossible de se préparer fa sa
mission d'époux, de père, d'homme public, de
citoyen vertueux et vraiment utile fa ses semblables.
C'est le fruit d'uue éducation qui émerge, qui sort
tout entière de l'élément religieux.
En effet, qu'est-ce qui constitue, aux yeux de
tout homme sensé, les devoirs les plus essentiels
d'un bon époux? N'est-ce pas une chasteté presque
angélique, une fidélité fa toute épreuve, des égards
respectueux, une tendresse chrétienne que rien ue
peut vicier oi ébranler?
Eu quoi consistent maintenant les plus impé
rieuses obligations de tout boa père de famille?
N'est-ce pas fa mainteuir l'ordre et la paix dans sa
maison, fa veiller sur ses enfants fa qui il doit l'in
struction et la correction soutenues par le bon
exemple, sans lequel toutes les leçons deviennent
souvent oiseuses; puisque les enfants n'agissent
que par imitation
Quant aux hommes publics, quels sont les de
voirs que la société a droit d'exiger d'eux? Pour
bien répondre fa cette question vous n'avez qn'fa
examiner pourquoi ils ont été établis sur la terre.
Est-ce pour s'enrichir par des voies injustes aux
dépens de la sueur du peuple? Est-ce pour agir
envers les inférieurs avec une partialité révoltante
afin de dominer la conscience publique? Est-ce
pour changer, renverser l'ordre éternel des choses,
ou pour laisser marcher la société an hasard, eo
permettant que les peuples s'abandonnent sans
règle et sans frein fa tontes les séductions da vice
et da mensonge? Mais vous êtes les premiers b
dire: mille fois non! Vous avancez au contraire
que la Providence n'a élevé les uns au dessus des
autres que pour le bonheur de tous; que par con
séquent les devoirs les plus graves de tout homme
dépositaire de quelque pouvoir, c'est de faire
règoer la justice, les lois, les bonnes moeurs, la
paix et la tranquillité; c'est d'agir toujours et par
tout avec une droiture, nne intégrité, une impar
tialité fa toute épreuve; c'est de rendre la religion
respectable, parce qu'elle est le plus sûr garant de
la morale publique et le plus ferme soutien de la
société; c'est enfio le bon exemple; parce que les
inférieurs imitent naturellement ceux qui occupent
des postes honorables ou qui tiennent le premier
rang de la hiérarchie politique et que par suite c'est
d'eo haut que les peuples reçoivent l'impulsion
pour le bien comme pour le mal.
Vienoent enfin les obligations des particuliers.
Que faut-il qu'ils observent pour le bonheur de
la société? Il faut qu'il règne parmi eux nne
charité vraiment fraternelle, l'amour filial, le res
pect des lois, la soumission fa toute autorité; il faut
que les bonnes moeurs règlent leur conduite, que
l'amour du travail excite leur ardeur, et que leor
intérêt privé cède toujours le pas fa l'intérêt com-
mun de tous; il faut enfin que la probité, la bonne
foi et la justice les accompagnent toujours dans le
commerce avec leurs semblables.
Voilfa les devoirs essentiels de tout époux, père,
homme public ou privé; et personne n'oserait
s'inscrire en faux. Mais examinons ce que peut
l'éducation antireligieuse, pour préparer la jeunesse
fa des devoirs aussi impérieux.
L'homme naît mauvais, égoïste, cupide, volnp-
tuenx; etcomme nous avons vu dans un autre
article, la science non vivifiée par la sève religieuse,
loin de tempérer ces mauvais instincts, en précipite
plutôt l'éclosion, en entretient le feu dévorant, en
exalte toute l'énergie coiruptrice. De Ifa il résulte
que le rationalisme, prenant bientôt le dessus snr
toute foi dogmatique, fera prendre en pitié le prin
cipe fondamental de toute croyance et de tonte
morale; et en peu de temps la jeunesse, selon la
pensée d'un apôtre, blasphème tout ce qu'elle
ignore et se corrompt dans les choses qu'elle
n'apprend que d'après les théories d'un naturalisme
abrutissant,
Mais la dépravation de l'esprit, n'engendre-t-
elle pas nécessairement la dépravation du cœur
Quand un jeune homme ne croit plus fa Dieu, au
ciel, au Christ, fa l'éternité des peines et des ré-