43me Année. Samedi 17 Décembre 1859. No 4,404. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 7PRES, 17 Décembre. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an* 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 PAR an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. Les gouvernements appelés!) preudre part aux délibérations du futur Congrès, ayant tous envoyé leur adhésion, désignent successivement leurs plé nipotentiaires. La France et l'Autriche, et proba blement la Prusse et la Russie,auront pour premiers représentants leurs ministres des affaires étrangères. On présume que M. de Cavour représenterait la Sardaigne. Le gouvernement britannique a désigné pour premier plénipotentiaire lord Cowley, am bassadeur b Paris. S'il en faut croire quelques journaux de Londres, l'Angleterre n'entre au Congrès qu'avec une résolution bieo arrêtée de ne pas permettre l'effet des stipulations de Villafranca et de Zurich re!a->. tives la restauration des archiducs. Par exemple, l'Observer, qui est un organe ministériel, déclare que, quelque puisse être la décision du Congrès, le cabinet britannique emploiera certainement son autorité et son influence b faire ériger l'Italie cen trale en royaume libre et indépendant. Il pourra échouer dans celte tentative, ajoute-1-il^ mais on peut regarder comme admis que le gouvernement dont lord Palmerston est le chef, s'il reste en minorité, fera une protestation telle qu'elle empê chera en fait les desseins despotiques de l'Europe d'être mis exécution, a C'est prendre le verbe bien haut, sans doute, dans les conseils de la paix, pour une puissance qui au jour de la lutte et du danger s'est tenue si prudemment en arrière. Une correspondance romaine dit que la lettre d'invitation adressée par le gouvernement français au gouveroeraeot romain révèle l'ioteotion d'enle ver bce dernier tout motif d'opposer des observa tions et des réclamations nouvelles. Le gouver nement pontifical, continoe-t-elle, on le sait, avait déjà fait savoir expressément que dans le cas d'une réunion des plénipotentiairesil n'admettrait pas de discussion sur l'intégrité de la souveraineté du Saint-Père et sur la question des réformes. En morale comme en droit le Pape ne saurait, en effet,, dans une assemblée dont il fera partie, laisser iraiter la révolution Ionientée chez lui par le Pié mont, b la suite des entreprises du chef des Fran çais autrement que comme un accident passager qu'il s'agit de faire cesser. Il ne saurait davantage accepter de cette assemblée une pression arbitraire tendant b loi arracher en faveur de ses peuples des concessions dont il veut avoir lui seul la généreuse toitialive. a Une antre correspondance de Rome rapporte que le mécontentement b Bologne prend chaque jour de plus grandes proportions. Ce n'est pins seu lement, dit-elle, le peuple des campagnes qui se sent mal b l'aise sous le regard de ces soldats d'aven ture, dont on a toot b redouter, c'est le peuple des villes qui, par la translation du gouvernement b Modènese sent livré b la domination militaire. Tant que chacune des villes capitales des petits Etats a été un centre où les ambitions particulières ont eu leur jeu, les horreurs de la situation ont semblé aux yeux des ignorants et des inexpérimen tés comme couvertes d'un voile épais; mais aujour d'hui la réalité se montre cette réalité, c'est l'iso lement avec ses tristesses, c'est l'amoindrissement avec ses humiliations. Le Morning-Advertiser annonce qu'un grand meeting des catholiques résidant b Londres doit avoir lieu lundi prochain 19, dans le but d'adopter un projet d'adresse au Souvérain-Pontife. Les journaux anglais rendent également compte d'un graod meeting catholique, qui a en lieu b Halifax dans le but d'exprimer toute la sympathie des adhérenrs b la cause du Saint-Père. La presse religieuse est décidemment mal vue dans les régions gouvernementales françaises. Un second avertissement vient de frapper la France centrale de Blois. Déjb on prédisait le même sort b VUnivers et b VAmi de la Religion. L'orage n'a cependant point éclaté, mais on continue b croire que ces journaux doivent se tenir plus que jamais sur leurs gardes. Les lettres de Constantinople du 7 annoncent positivement que M. de Thouvenel, ambassadeur de Frauce, a remis une note demandant officielle ment un firtnan favorable b M. de Lesseps. Les ambassadeurs d'Autriche, de Russie, de Prusse et de Sardaigne ont appuyé simultanément la note conformément b leurs instructions. Le conseil des ministres, après une discussion orageose, a invité les puissances b s'entendre avec l'Angleterre. Ce résultat nous paraît fort négatif. L'enquête sur les élections de LooVain, qui, dans l'intention des meneurs, devait découvrir aux yeux du pays la corruption électorale du parti conserva teur a déchiré le voile qui ouvrait les intrigues libéral es exercées par les administrations publiques. Les menaces, les promesses, les promotions, les destitutions, l'emploi des deniers publics même, tout concourt dans le camp libéral vers le but d'amener b fa Chambre les hommes inféodés au ministère de mai-novembre. Les journaux ministériels qoi se targuent avec taDt d'emphase d'être les amis de la lumière, cachent soigneusement les faits rapportés dans la note publiée par MM. Van Overloop et Notelteirs, membres de la commission d'enquête, contre le rapport de M. De Ire'; ils ne disent mot de la lettre irréfutable publiée par M. Moeller, qoi prouve que le rapport de Joseph Boniface n'est qu'un tissu de réticeuces et de contre vérités. Quoiqu'il en soit, l'eoquête anra cet immense avantage de démontrer la nécessité d'introduire dans nos lois électorales uue disposition qui per mette aux électeurs d'aborder l'urne d'une manière aisée et facile, sans imposer, au plus grand nombre, les frais et les inconvénients auxquels le plos petit nombre n'est pas assujetti. Ainsi l'on rendrait l'intimidation plus difficile et l'on sonslrairait l'électeur b la pression de quelque part qu'elle vienne. Rien de parfait sous le soleil; toute dis position humaine a ses inconvénients; mais le vole par canton aurait au moins l'énorme avantage de ne pas obliger l'électeur campagnard b se trans porter b plusieurs lieues, de le soustraire b l'in fluence audacieuse d'individus qu'il craiot parce qu'il ne les connaît pas, de lui laisser la liberté de voler suivant ses convictions et ses sympathies du moment où la liber té du vote sera bien affermie, nous n'avons aocune crainte sur l'avenir de nos institutions et sur la conservation de nos libertés. Partout où l'électeur peut agir d'après son libre arbitre, le résultat des élections, surtout dans nos Flandres, est presque sans exception conservateur, tandis que les choix sont libéraux dans les localités où les infloences libérales exercées par les admi nistrations de hanl et de bas étage pèsent effronté ment snr la liberté du vote. On noos écrit de S'-Omer Mercredi 7 décembre, b denx heures s'est faite l'installation des Rév. Pères Carmes déchaussés. Dès la veille, les mesures les plus actives avaient été prises pour donner b cette solenuité toute la pompe désirable. Des mâts vénitiens, surmontés d'oriflammes, marquaient le passage du cortège, depuis la rue S'-Berlin jusqu'à l'église Notre- Dame. Un autel provisoire, entouré de caisses d'arbustes et enveloppé de banderolles aux étoiles d'or et d'argent, s'élevait en face de la nouvelle retraite des Carmes et attendait le repos du S' Sacrement. A deux heures les RR. PP. arrivaient a l'église Notre-Dame, où one foule immense, inattendue, les avait précédés. Depuis longtemps notre cathé drale n'avait vu se presser dans ses vastes nefs une affluence aussi nombreuse, et ce mouvement de la population qui se contiouait au dehors non moins manifeste, non moins considérable prouvait com bien les croyances religieuses ont encore de racines vivaces dans le penple de ces contrées. M. le vicaire-général Des Billiers, sur qui Mgr De Parisis, Évêqne d'Arras, s'était remis du soin de l'installation, a ouvert la cérémonie. Dans un langage simple, correct, mesuré, écbo de l'autorité et de la raison, M. le vicaire-général a rappelé les éminents services d'ordre e! de perfectionnement moral que les congrégations religieuses avaient rendus b la société; les litres de gloire et d'honneur qu'elles ont donnés b la religion. Saos jamais abdiquer cette modération qui double la force de la vérité et de la logique, il a défendu contre le pré jugé ces institutions salutaires, qu'il a si ingénieu sement appelées les ouvrages avancés de tÉglise, s Pois, terminant par one allusion heureuse aux Carmes qu'il installait Que vous demandent ces religieux? s'est-il écrié, un peu de cet air que vous respirez, pour leur poitrine une pince sur le pavé de vos rues, pour y mettre leurs pieds dénudés une planche et un peu de paille, que vous avez pu voir hier, pour reposer leur tête; du pain et quelques légumes pour se nourrir; un oratoire pour prier! Et encore des mains généreuses et bénies leur ont permis de ne pas recourir votre charité. Toublie cepen dant. Ils sont ambitieuxces bons pères. Us vous demandent aussi de vous fortifier de leurs exemples, de vous faire partager leurs prières et de vous offrir leur aide dans le travail si difficile de l'édification. Le R. P. Marie, chargé de porter la parole au nom de l'Ordre, a pris place dans la chaire après M. le vicaire-général. L'éloqueoce du R. Père, vive, colorée,abondante,exaltée par la ferveur jusqu'aux transports de l'enthousiasme, a développé le sujet immense qui avait été choisi ia mission actuelle

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1