43me Année FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Mais en attendant que le Congrès aborde les graves questions du jour, et retarde encore l'ou verture de ses séances, b la. suite, dit-on, des dissensions qui tiraillent le cabinet de Londres, l'armée de la ligue s'organise. Le Corriere mer cantile de Gênes prétend qu'au printemps elle comptera 55,ooo hommes bien équipésdont 38,000 de cavalerie, et plus de 80 pièces d'artil lerie. Déjb, ajoute le Moniteur toscan, un marché a été conclu avec one des principales fabriques de l'étranger pour l'acquisition de 30,000 armes de précision, qui doivent être prochainement livrées. ÉDUCATION RELIGIEUSE. No 4,406. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. ?FESS, 24 Décembre. Une correspondance romaine fait connaître qne le Souverain-Pontifeen consentant se faire représenter dans le Congrès, a résolu de faire des réserves formelles en faveur de l'indépendance de son pouvoir temporel et des droits de l'Église. Ce n'était pas au cardinal Antooelli qoe devait écheoir la charge de premier plénipotentiaire; mais Pie IX a cédé aux désirs de l'Autriche et de la France, qui auraient insisté sur ce que le ministre secrétaire d'Etat de Sa Sainteté connaît b fond toutes les questions italiennes qui pourront être soulevées au sein de la réunion diplomatique. Mgr. Sacconi, nonce du Saint-Siège b Paris, sera le second plénipotentiaire. La correspondance croit que, dès les premières séances du Congrès, les diplomates romains demanderont qu'avant toute discussion l'autorité du Pape soit rétablie dans les Romagoes. A ce propos, nous devons dire, sous la foi de la Nouvelle Gazette de Prusse, que les cabinets de Saint-Pétersbourg et de Berlin ont fait déclarer au gouvernement pontifical qu'ils insiste raient avant tout pour que les provinces soulevées de l'État ecclésiastique fussent replacées sous le sceptre du Saint-Père. Relativement aux dissentiments qui paraissent avoir éclaté entre les membres du cabinet britan nique, des lettres de Londres rapportent que lord ■J. Russell aurait manifesté son intention de renon cer b son portefeuille, si lord Palmerston persistait dans son inexplicable opposition au percement de l'isthme de Suez. D'un autre côté les membres peelisles du cabioet auraient menacé de se retirer si l'abaissement du cens h 6 li». pour l'exercice du droit électoral dans les bourgs, mesure proposée par le projet de réforme élaboré par lord Jobn Russell, était maintenue daos le bill qui, dans le courant de cette session, doit être soumis au parlement. On recherchait les.moyens de résoudre cette double difficulté. Le Nord croit cependant que la crainte de voir revenir les torys aux affaires, a engagé lord John b céder sur la question de Suez et b envoyer b M. Bulwer l'ordre de s'opposer d'une manière absolue au firmao du Sultan autorisant le percement de l'isthme. Celte question de l'isthme de Supz domine avant tout l'esprit des feuilles anglaises. On a décoovert b Londres que la société du canal se propose de conquérir l'Egypte, et de là l'empire anglais des Indes. Les Maores sont infatigables. Ponr la huitième fois, ils ont attaqué, le 30, les positions espagnoles. Ils étaient au nombre de 8,000. Ils ont été repoussés dans un grand désordre causé par la mitraille et les grenades. Les pertes des Espagnols ne s'élèvent qu'b 5i blessés. Uo grand nombre de volontaires de tontes les provinces d'Espagne partent pour aller rejoindre l'armée d'Afrique. Les journaux rosses ont pnblié dernièrement les détails de la soumission d'une popolation montagnarde de cent mille hommes, de l'aile droite du Caucase, avec son chef Mahommed-Amin. D'autres peuplades, ajonte-t-on, se préparent b se soumettre. 6ma et dernier article. Nous concluons de tont ce qne nons avons dit daos nos articles précédents, que l'éducation religieuse seule est b même d'engendrer l'enfant b la vie de la vraie intelligence; elle seule peut redresser les penchants vicieux de son âme et les tendances perverses de sa volonté; elle seule enfio, par une action permanente et continue, connaît le secret de former les habitudes fortes de sa vie et de les plier aux devoirs importants et parfois dif ficiles que la société a droit de réclamer; en un mot que c'est cette éducation beole qui peut for mer l'boratne intelligentl'homme vertueux l'homme social. Nous avoua «ttégué b l'appui de notre thèse les preuves les plos convaincantes et les plus propres b dessiller les yenx aux moins clairvoyants. Peut-être pourrait-on nous faire le reproche d'avoir insisté trop sur nue chose que personne ne conteste; qui n'avoue en effet que l'éducation religieuse est nécessaire au boobeur de chaque individu, de chaque famille et de chaque nation? que sans elle on ne trouve que désordre, anarchie et bouleversement? Mais nous pourrions observer b notre tour, qne les choses les plus communes et les plus patentes en principe, sont dans la pratique souvent les moins observées. D'ailleurs si la vérité est bien ancienne dans le monde; il n'en est pas moins vrai de dire que de nos joursb force de s'abreuver b la coupe du mensonge que les feuilles libérales et progressistes offrent b leurs bénévoies lecteurs, on a perdu le goût de toute vérité, et par cela même elle est devenue nouvelle b bien des personnes. Oui, i! s'est élevé de nos jours nne race d'hom mes, soi-disants réformateurs, qui, pétris des soup- çotis les plus injurieux envers le ciergé, cacheut une haine implacable contre la religion d'hom mes inquiets et jaloux de tout empire qui n'est pas le leur, déclamant avec violence contre le pouvoir religieux sous le nom de clérical, pour donner le change aux simples et mieux affermir leur domina tion despotique; d'horoines enflés d'orgoeil, qui mettent des systèmes saugrenues b la place de l'expérience de plusieurs siècles, et s'écrient dans leur délire périsse plutôt la religion, pourvu que triomphent nos priucipes; d'hommes frivoles, inca pables de vérités fortes, qui savent bien moins ce qu'ils veulent que ce qu'ils ne veulent pas, qui rêvent nue-religion sans clergé, on plutôt un clergé sans autorité sur les esprits, c'est-b-dire complète ment inutile; d'hommes enfio incorrigibles que ni les révolutions en tout genre, ni des années entières de calamités n'ont pu désabuser, et qui sont occu pés, b l'heure qu'il est, en déclamant sans cesse contre l'instruction religieuse, b creuser on abîme où pourrait bien s'engloutir dans notre pays la société avec la religion; bé bien, en face de ce dévergondage, de ce débordement des mauvais principes, il n'y a pas de reproche qui tienne. Nous avons cru faire acte de boo citoyen en montrant l'abîme qui s'ouvre déjà tout béant b nos pieds. Le désir d'être utile b la jeunesse, aux pères de famil le, b la société, a seul guidé notre plume. Qoe nos contradicteurs viennent après cela nous dire, qu'en déclamant contre l'éducation cléricale, ils n'en veulent pas b l'instruction religieuse, comme si ces deux mots n'étaient pas synonymes en leur bouche. Qu'ils fassent d'une question aussi importante que celle de l'éducation de la jeunesse, une question de boutique propre tout au pins b amuser des eofants; il n'y a rien en cela de bien étonnant; ils nousoot habitués depuis longtemps b tant de diatribes, que les plus grands écarts de leur esprit ne doivent plus surprendre personne. Oh Don nos pieux progressistes n'en veulent nullement b l'instruction religieuse; mais b l'in struction cléricale! Il faut bien que cela soit ainsi, puisqu'ils le disent eux-mêmes; il son! par trop religieux pour oser tromper l'opinion publique; et l'on peut dire en toute sincérité qu'en fait d'irréligion ils sont aussi innocents que des enfants qui viennent de naître. A Dieu ne plaise que ces dévots progressistes décrieot jamais l'éducation religieuse! Pour cela il leur faudrait jeter le masque religieux dont ils couvrent d'ordinaire leur figure hypocrite. Ils savent la ficelle qu'il faut mettre en mouvement pour atteindre au but qu'ils se propo sent. Il faut infuser au peuple la haine du clergé. C'est le clérical qui doit servir de cible b leurs attaques déloyales. Il faut exprimer la même idée mais sous one antre formesubstituer le mot clérical au mot religieux, parce que celui-ci pourrait blesser le sens moral et religieux du peuple b qui on veut donner le change. Il faut contrôler amèrement et d'un ton de pitié les mandements des Évêques. Il faut exercer sans relâche une in quisition malveillante des actes du clergé et surtout de ceux de l'épiscopat. Il faut exclure le ptêtrede toute société qui pourrait produire quelque in fluence sur le peuple et la jeunesse. Il faut enfin poursuivre de lâches vociférations le prêtre quand il a fait son devoir, car (00 se le dit tout bas, sinon tout haut) la prêlraille est une lèpre dont il faut guérir le pays par le fer ou par le jeu. Eo un mot il faut se servir de la religion pour opprimer la religioo; et tout cela, notez-le bien, par respect pour la religioo et l'instruction religieuse, qui se trouve assez mal entre les mains du clergé et compte plus de défenseurs intrépides parmi nos religieux progressistes que parmi les évêques mêmes. Voilà comment parlent, comment agissent des hommes qui se piquent de savoir, de politesse et de loyauté! Vraiment c'est b ne pas y croire! Quant b nous, nous défendrons en tout et partout la vérité; nous soutenons, b qui veut l'enleudre, que toute éducation, pour être bonne, doit savoir for-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1