43me Année.
4,411.
7 PP. 33 S, il Janvier.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR.
POUR LA TILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
La réuoion du Congrès perd de plus en pins ses
chanees et les affaires d'Italie paraissent devoir être
réglées par une entente entre les deux cabinets de
Saint-James et des Tuileries, mais en faisant tout-
à-fait prévaloir la politique que le ministère
Paliuerston-Russell a toujours ostensiblement sui
vie, et qui n'est guère celle qui dicta les traités de
Villafranca et de Zuricb.
L'un des indices les plus significatifs de cet état
de choses ressort de la mission que lord Cowley est
allé remplir Londres. La Patriefeuille impéria
liste, qui représente le mieux aujourd'hui les idées
en faveur aux Tuileries, après avoir reconnu la
haute importance de la mission confiée h l'ambassa
deur anglais Paris, ajoute ces mots Qu'il y ait,
dans un avenir peu éloigné, d'importantes modifi
cations de territoire, cela est possible, cela est
même vraisemblable.
Personne ne sera donc étonné d'apprendre qne
le Pape a adressé Napoléon III one lettre où il
pose comme condition de la présence d'un repré
sentant du Saint-Siège au Congrès, la garantie par
l'Europe du territoire des États de l'Église, tel
qu'il avait été fixé en i8i5.
D'un autre côté, suivant une correspondance de
Paris, on supposait dans les régions diplomatiques
que le premier acte de M. Thonveoel en prenant
possession du ministère des affaires étrangères,
serait l'envoi d'une noteau gouvernement pontifical
afin de poser les bases de l'évacuation de Rome.
Beaucoupesliment que le gouvernement français,
désireux de donner quelques satisfactions aux
agitateurs révolutionnaires, sans rompre entière
ment avec le Souverain-Pontife et les catholiques,
cherche faire accepter par la cour romaine une
transaction crainte de pis. Le Nonce du Saint-Père
Paris se serait, au rapport d'une correspondance,
exprimé ce sujet de la manière la plus énergique
et la plus formelle: Si l'on croit, disait-il
dernièrement, arracher au Pape par l'intimidation
des concessions que son devoir lui interdit de faire,
on se trompe du tout au tout. Nous sommes prépa
rés h tout, et si le temps des persécutions revient,
nous prouverons que nous avons du sang dans les
veines.
L'émotion n'est pas moins vive dans le clergé et
parmi les catholiques français. Le jour de l'an, on a
remarqué qu'au lieu du long cortège ecclésiastique
qui accompagne ordinairement l'archevêque aux
Tuileries, il n'avait avec lui que douze membres du
clergé. On assure que la députation des curés de
Paris qui est allée complimenter l'archévêque,
s'était entendue pour lui communiquer ses douleurs
et ses alarmes, et que celui qui portait la parole,
ayant exprimé u la ferme confiance que l'on
trouverait le pasteur la hauteur de sa mission et
au niveau des circonstances si les jours orageux
reveuaieut, 1 arcbeveque a interrompu en disaut
que les jours d'orage étaient venus et qu'il fallait
prier pour le Pape et pour l'Eglise. La Patrie a
cherché, il est vrai, h démentir le fait, mais l'auto
rité de la feuille voltairieuue est fort minime a cet
égard.
Poor en revenir au rapprochement qui vient
d'avoir lieu entre la politique française et britan
nique, il est bon de remarquer que le Times, qui
accepte l'entente des deux cabinetsse refuse h
tout traité virtuel, tout accord dont la lettre les
engagerait l'un vers l'autre. Il ne veut absolument
pas que le gouvernement anglais se lie par des
écrits, même par des paroles. Au reste, ca qu'il
suggère relativement aux affaires d'Italie, ce n'est
pas une solution de droit, c'est uoe solution de fait.
Le Morning- Post, journal de lord Palmerston,
adopte l'opioion du Times, et trouve que ce qu'il
y a h faire se réduit engager la France et l'Autri
che retirer leurs troupes de la Péoiosule et laisser
ensuite les Italiens arranger eux - mêmes leurs
affaires. Le Morning-Post remarque que les Au-
triehiens ayant évacué l'Italie centrale, il n'y a plus
qu'il s'entendre avec le gouvernement fraoçais.
Les catholiques d'Irlande signent, en foule, une
adresse lord Palmerston, pour lui demander de
défendre, dans les conseils de l'Europe, le respect
et l'intégrité du pouvoir temporel du Pape, comme
condition de l'indépendance de son pouvoir spi
rituel.
Uoe correspondance adressée de Milan au Times
contient d'instructives indications sur le revire
ment des esprits qui se produit en Lorobardie
l'égard du Piémont. D'après cette correspondance,
le mécontentement contre le minislère Ralazzi
serait son comble. Le ministère a introduit des
lois piémoolaises moins libérales que la loi lom
barde; il a imposé une- bureaucratie plus pédao-
tesqueplus insupportable que la bureaucratie
autrichienne; il a laissé de côté les Lombards dans
la distribution des places. Les nombreuses nomi
nations de Piémoutais, dit la correspondance du
Times, sont considérées comme une invasion de
sauterelles affamées dans les riches plaines de la
Lombardie.
Une dépêche de Londres fait connaître la
teneur du Message annuel du Président des États-
Unis. Nous y voyons que le premier magistrat de la
République recommande l'envoi dans le Mexique
de forces militaires destioées I aider la solution
des questions pendantes. Pour bien saisir le sens
de ces paroles il est bon de se rappeler que de tous
les peuples civilisés les citoyens des États-Unis
furent les seuls soutenir le parti de Juarez et
prendre fait et cause contre le gouvernement
légitime de Mexico. Aujourd'hui qu'il ne reste
d'autre refuge aux rebelles que la Vera-Cruz, les
Yankees auraient-ils jugé urgent de jeter tout-à-
fait le masque et d'intervenir les armes la main
Nous ne nous portons pas garants de l'exactitude
de la nouvelle qu'on va lire; mais nous commen
çons par la reproduire en la laissant sous la garantie
de YUnion commerciale, qui la publie
On nous mande de Bruxelles, dit ce journal,
que les crédits nécessaires l'envoi et l'entretien
d'un corjis expéditionnaire en Chine seront deman
dés aux Chambres dès la reprise de la session.
C'est le Roi qui a pris l'iuitiative du projet;
c'est lui qui a fait les premières ouvertures au
gouvernement impérial et au cabinet de Londres
pour l'adjoDction d'un contingent belge l'armée
expéditionnaire. S. M. est convaincue, nous écrit.
on, que la Belgique doit saisir cette occasion de
faire acte de vie politique; elle voit dans la
réalisation de son projet la création définitive de
notre indépendance nationale.
La brochure sur l'expédition en Chine, n'est pas
écrite par le capitaine Brialmont, comme l'annonce
YUnion commerciale.
Elle est due un officier d'ordonnance altaché
la personne du Roi.
OPINION DE LORD PALMERSTON
Sur la brochure le Pape et le Congrès.
L'intégrité des états romains doit
être considérée comme l'élément es8en-
tiel de l'indépendance politique de la
péninsule italienne; aucune invasion du
territoire de ces États De saurait avoir lieu sans
amener des résultats d'une grande gravité et
d'une haute importance.
Les lignes que nous transcrivons, n'ont pas été
écrites, il est vrai, pour les événements actuels.
Elles appartiennent une note de lord Palmerston,
adressée sous la date du 11 septembre 1847, lord
Ponsomby, ambassadeur Vienne.
Le jotiroal le Tablet annonce l'heureuse arrivée
Rome de Son Éminence le cardinal Wiseman.
L'illustre prince de l'Église est arrivé dans la ville
éternelle par uu convoi du soir qui l'amenait de
Civita- Vecchia; le docteur Eoglish l'ayant reçu
la stationle conduisit au collège anglais, où les
élèves de la maison et ceux du collège Pio lui
firent une brillante réception. Son ÉmiDence
compte habiter le collège anglais pendant tout le
temps de son séjour Rome. Cette résidence doit
lui être chère car pendant plusieurs années il a
rempli les fonctions de président de ce même
collège. Tous les catholiques apprendront
avec/satisfaction que le voyage en Italie a déjà
exercé sur la santé de Son Eminence l'influence la
plus favorable. On a tout lieu d'espérer qu'elle ne
tardera pas recouvrer les forces qu'elle a perdues
pendant sa dernière maladie.
acte officiel.
Par arrêté royal du 6 janvier 1860, le sieur
L.-J. Vanheole, avoué près le tribunal de 1"
instance d'Yprcs, est nommé juge suppléant
la justice de paix du 1" canton de cette ville,
en remplacement du sieur ReDty, démissionnaire.
nécrologie.
M. De Lombaerde, curé Zande, est décédé le
7 janvier.
nouvelles diverses.
Le 6 de ce mois un incendie a éclaté dans
l'étable du cultivateur Van Loo Staden. Neuf
vaches et un cheval sont devenus la proie des
flammes, ainsi que quelques bottes de paille et des
pommes de terre.
La perte est évaluée 4ooo francs. Le tout est
assuré.