43me Année. Samedi 21 Janvier 1860. No 4,414. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 7 3 S21 Janvier. REVUE POLITIQUE. ÉLECTIONS DE LOUVAIN. COMBATS DE L'EGLISE. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. Le Journal de Rome fait connaître aux catho liques, dans une note officielle, que le Saint-Père a répondu par un refus aux conseils contenus dans la lettre de Napole'on H1 do 5t de'cetnbre. Il ne pouvait en être autrement. Le Saint-Père n'a point le droit d'accorder ce qu'on lui demande. Un conseil ainsi donoé ressemble trop un ordre pour qo'un souverain puisse jamais le suivre. D'ailleurs, Pie IX a juré de maintenir l'intégrité des Liais de l'Eglise, et pour loi les serments sont sacrés. Il ne cédera qu'à la force. Une correspondance de Rome regarde comme tout au moins improbable l'évacuation de la ville éternelle par la garnison française. En présence, dit-elle, de l'incertitude des événements qui peu vent surgir eu Italie, l'empereur des Français n'abandonnera pas une position aussi avantageuse, au point de vue stratégique, que la ville de Rome, qui le reud maître de l'Italie centrale et qui, par ses communications avec Civita-Vecchia, lui per met de jeter, en peu de jours, toute une armée au cœur même de la Péninsule. Au reste, des ordres ont été envoyés tout dernièrement de France pour qu'on poussât, avec la plus grande activité, les travaux de fortification de Ci» ita - Vecchia. De pareils ordres ne seraient évidemment pas transmis, si ou avait l'intention si sérieuse d'évacuer les États-Romains. Le même correspondant qualifie de ridicule le bruit qui a couru du départ du Saint-Père de Rome. (I faudrait bien pen connaître le courage de Sa Sainteté et l'énergie de son âme pour penser qu'il n'osât pas regarderie danger en face et résister noblement toutes les iniquités dont il pourrait être l'objet. Si, en 1848, Sa Sainteté s'est retiré Gaëie, c'est que la révolntion était triomphante Roine, que l'armée l'avait trahie, que la populace égarée l'assiégeait dans son palais et avait donné la mort plusieurs de ses serviteurs. Il serait toutefois bien difficile de préjuger a quelles tristes extrémités le vénérable Pontife pour rait de nouveau se voir réduit. Une double éven- tnalité se présente tout d'abord. Car, d'une part, le maintien de la garnison française Rome livre le Saint-Père aux obsessions de son impérieux pro tecteur; de l'autre, le retrait des troupes françaises des Etats-Pontificaux, expose Pie IX aux violences et la scélératesse de ses ennemis. La lettre que Garibaldi vient d'adresser aox étudiants de Pavie jette une sinistre lueur sur les passions homicides qui fermentent au sein de la démocratie italienne. Dans un style digoe d'un épileptiqueatteint de rage, le général de Victor-Emmanuel vomit, phrases enlrecjupées, la menace, la calomnie et l'outrage contre le prêtre et contre le Chef vénéré de l'Eglise. Il y convie tout Italien venger sur ces misérables hypocrites soutane noire les a malheurs, les injures, les souffrances île vingt a générations passées! Victor-Emmanuel est douué par Dieu aux Italiens, comme un auge rédempteur; la Papauté est un chancre; la serre que l'Autriche porte sur la Vénitie-n'est a plus la serre de l'aigle, mais la griffe du hibou,... et hibou cadavre!.... a Mais, continue le grand homme, un eonemi terrible existe encore.... le a pins redoutable.... redoutable.... parce qu'il est répandu dans les masses ignorantes, où il domine par le mensonge!.... redoutable.... parce qu'il est sacrilègement couvert du manteau de la religion redoutable.... parce qu'il vous sourit avec sou sourire de Satan et qu'il est glissant comme le serpeut.... quand il veut vous mor- dre!.... Et cet ennemi redoutable!.... si redou- table!.... jeunes gens.... c'est le prêtre!.... La lettre entière du héros de la jeune Italie est sur ce ton et développe des idées analogues. Ajoutons que si la vindicte de Garibaldi s'attaque si noblement Pie IX, sa reconnaissance est acquise h l'Empereur des Français et au roi de Piémont. Au reste, si pour les aveugles adhérents de ta cause révolutionnaire il est quelque chose qui puisse leur dessiller les yeux, c'est la lueur de ce lugubre éclair de haine, d'impiété, de foreur et de folie. La Gazette officielle de Vienne donne un démenti au Times qui avait annoncé que l'Autri che répondaot a l'Angleterre aurait déclaré qu'elle n'avait nullement l'intention d'intervenir par la force dans l'Italie centrale. L'Autriche n'a pas été interrogée, elle n'a donc pas eu répondre. En préseoce du volte-face complet que là France vient d'accomplir dans la question italienne, la position de l'Autriche est assurément fort embar rassante. Se contentera-t-elle de prolester contre la spoliation, exercée avec un sans-gêne inouï, sur les domaines de l'Église et les petits Etals d'Italie, et attendra-t-elle une occasion plus propice pour faire ren Jre de gré ou de force justice au bon droit Mais, si l'Autriche laisse en paix la révolution consolider sou œuvre, la révolution n'oubliera rien noo seulement pour la chasser du nord de la Péninsule mais pour miner partout son pouvoir, en fomentant la révolte en Hongrie et eu Gallicie. En ce moment surtout il importe la tnnisoo d'Habs bourg de ne se point dépouiller de ce qui lui reste de prestige aux yeux des peuples, eu paraissant consentir sa défaite. Fuirle péril, dit un écrivain politique, ce n'est pas ici l'éviter. La démission du ministère sarde est nn fait dont les causes ne uons sont pas encore bien connues. Le rappel de M. de Cavour paraît le triomphe définitif du principe de l'annexion. La lettre de Napoléon III au ministre d'Etat a été accueillie avec uu chaleureux enthousiasme en Angleterre et dans le camp libre-échangiste. Il semble cependant que l'explosion de tonte cette joie ait éclaté un peu prématurément. D'abord, il est positif que les réductions de tarif ne s'opéreront qu'après de minutieuses enquêtes, afin de ne bles ser, autant que possible, aucun intérêt. Enfin, la version la plus accréditée est que les réductions une fois résolues ne se réaliseront que progressivement. Les prohibitions elles-mêmes ne seraient levées qu'à la fin de 186 ttout en les remplaçant par des droiis de 2â el 5o pour cent. Ce q ni d ailleurs distingue le programme exposé dans la lettre de l'empereur M. Fould c'est son caractère iodéfiui et indéterminé. Ne renfermant peu près que des généralités, le programme impé rial laisse la porte ouverte bien des interprétait ns En attendant voilà l'Angleterre encore une fois satisfaite, et les esprits en France en pleine ébulli- lioo, partant occupés. Résultat doublement heu reux, et moios hypothétique coup sûr que la mise exécution du libre-échange. ïaiDIHÏIDS 3)33 (fiûïaJBlKDTLBSs» Nous avons fait connaître hier, par nn bulletin spécial b nos abonnés de la ville, le résultat des élections de Louvain. Le nombre des votants était de 3,624. Pour le Sénat. Ont été élus M. le baron d'Overschie de Neeryssche, candidat conservateur, par 1,978 voix; M. le baron de Lacoste, idem, par 1,970 suffrages. Leurs compétiteurs libéraux ont obtenn, savoir M.CIaes, 1,635 v.et M. Goopy de Quabeck, 1,599. Pour la Chambre des Représentants Ont été élus M. le baron de Man d'Attenrode, candidat conservateur, 1,931 voix; M. Landeloos, idem, i,g46 voix; M. Beeckman, idem, 1,876 voix; M. Van Dormael, idem, 1,865 voix. Les candidals ministériels nut obtenu M. De Luesemans, 1,777 suffrages; M. Peeters, 1,644 M. Delporte, 1,695; M. d'Udekem, i,636. t" abticlf. Le sort de l'Eglise sur la terre, c'est d'être tou jours combattue et de triompher toujours. Son histoire n'est qu'un enchaînement de luttes et de victoires, digues de fixer l'attention de tout homme raisonnable. Quand le Christ prononça ces paroles jamais mémorables Vous êtes Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Il prévoyait cette longue suite de maux qui allaient fondre sur son Eglise, tous les assauts qui seraient livrés son existence, son indépendance, sa hiérarchie, son unité, son autorité les persé cutions, les schismes, les hérésies, les apostasies, les révolutions cet enchaînement de mépris, d'injures, de ruses, d'hypocrisie, d'astuce, de violences et de sang ;depuisNéroo jusqu'au persécuteur de Pie VII; depuis Celse et Julien l'Apostat jusqu'à Voltaire et ses adeptes; depuis Arius jusqu'à Luthei el Calvin; depuis les Manichéens jusqu'aux rationalistes de nos jours, ces apôtres de l'avenir comme ils s'in titulent eux-mêmes. Il prévoyait tout ce que les siècles futurs renferment et renfermeront d'efforts et de malices tendant la renverser ou la dé truire; en un mot, il voyait tontes les puissances de l'eufer prêtes fondie sur son Église, sans que celle-ci put leur opposer antre chose que la Foi, la Patience, la Vérité.... et il prédit que c'est l'Église qui l'emportera; et comme il l'a prédit, il a tenu parole. Certes, la foi d'un catholique grandit ap puyé sur ce double prodige; sa confiance ne s'ébranle pas, quand même tous les ennemis du nom catholique s'armeraient contre la Papauté. De nos jours il y a recrudescence d'attaques e;

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1