43me Année. A» 4.419. 7 r. 2 S 8 Février. Les renseignements que fournissent en même temps le Morning-Posl et le Pays sur la question italienne, ne concordent guère, quoiqu émanant de sources semi-officielles. Ainsi le Posi annonce le départ prochain des troupes françaises de Rome; le Pays, au contraire, dément cette nouvelle. Une dépèche de Berlin confirme cette opinion de la feuille impérialiste. Il y est dit que le gouvernement français retirerait des Etals Romains les troupes d'occupation, si le Saint-Père en exprime le désir et s'en gage ne pas faire appel des forces étrangères. Il n'est guère probable, sans doute, que Napoléon abandonne la posi tion qu'il occupe au centre de l'Italie et cède la place aux gouvernements catholi ques. Car le roi des Deux-Siciles ne man querait pas de voler au secours du Pape, et le gouvernement espagnol manifeste les mêmes dispositions. On signale au sein de la catholique Espagne un mouvement très prononcé de l'opinion dans le sens de l'in tervention. La Reine Isabelle a écrit au Saint Père unelellre pleinede témoignages de dévoûment. Pour en revenir aux renseignements peu conformes, que publient le Pays et le Morning-Post, et dont nous parlons plus haut, il est encore remarquer que l'or gane officieux du gouvernement impérial annonçait que la question des nationalités en Italie serait soumise au suffrage univer sel, landisquelejournaldelord Palmerston affirmait que la France aurait renoncé faire prévaloir le suffrage universel et que le vote aurait lieu par les mêmes électeurs qui ont déjà voté. Par une coïncidence remarquable, un journal libéral de Turin dit que les Assemblées de l'Italie centrale ne peuvent pas consentir une applica tion sérieuse du suffrage populaire sans se suicider. Aveu bon enrégislrer. Les organes de la politique impérialiste ne font plus mystère, comme dernièrement encore, des vues bien arrêtées de l'Empe reur sur la Savoie et le comté de Nice. Il paraît qu'un arrangement cet égard auraitélé prisantérieuremenl la dernière guerre et même dès l'époque du mariage de la princesse Clothilde. Mais s'il faut s en rapporter au langage de la presse piémonlaise, le gouvernement sarde exige rait, comme condition de la cession de la Savoie, l'expulsion de l'Autriche de la Vénélieet se montrerait peu disposé renoncer au territoire de Nice. Les motifs qui militent en faveur de l'annexion l'Empire de la première de ces provinces, ne sont point applicables la seconde. Les populations du comté de Nice ne manifes tent guère de sympathie pour la domination française, et ce pays n'est point situé en deçà, mais bien au delà de ce qu'on trouve expédient de nommer tes frontières natu relles de la France. Telle est la thèse que les journaux piémontais soutiennent de concert avec la presse ministérielle britan nique. La solution des difficultés pendantes en Europe dépendra d'ailleurs en grande partie de l'issue de la lutte qui va s'engager au Parlement entre les tories et les parti sans du cabinet. L'opposition torie, ap puyée sur les intérêts protectionnistes et sur les adversaires de l'annexion de la Savoie, s'apprête livrer une grande ba taille, dont l'issue est d'autant plus dou teuse, que le ministère n'est point homo gène. Comme les sympathies vouées par le gouvernement français la cause de lord Palmerston ne sont un mystère pour personne, on croit que c'est uniquement ^ans le but de lui être uliie que le Moniteur est venu dernièrement annoncer la réduc tion prochaine de l'armée. Entre les plus dignes et les plus coura geux champions de la cause sainte du vénérable Pie IX, les Dupanloup, les Montalemhert, les Villemain, les Broglie, les Falloux, est venu prendre place un des hommes d'État les plus distingués de l'An gleterre, lord Normanby. Protestant, il vient défendre le Saint-Siège; wigh, il vient montrer les intrigues de lord Pal merston et de lord Russell; anglais, il vient mettre ses compatriotes en garde contre la doctrine des nationalités et les conséquences qu'on pourraiten tirercontre l'Angleterre elle même. Le parti mazzinien s'agite beaucoup Rome, mais ne constitue en réalité qu'une infime minorité. La véritable population romaine a donné au Saint-Pèrejin éclatant témoignage de ses sentiments de fidélité et de dévouement; Pie IX s'était rendu la promenade du Pincio, et ayant parcouru pied tout un quaVtier de la ville, une foule immense et respectueuse s'est portée sur son passage, comme pour l'assurer de 1 attachement et de la vénération de ses sujets. En Toscanele gouvernementrévolution- naire vient de publier uu décret qui annule le Concordat conclu entre le grand-duc Léopold 11 et la cour de Rome. On a beaucoup parlé d'un changement de ministère \ienne. Tandis qu'une dépêche de cette ville dément le bruit de la retraite du comte de Rechberg, une correspondance assure qu'on se croit dans la capitale de l'Autriche la veille de grands changements dans le système sécu laire de politique extérieure et intérieure de l'Empire. Une autre correspondance, qui reconnaît les immenses embarras où se trouve l'Au triche et la crise redoutable qu'elle traverse en ce moment, espère qu'elle trouvera dans l'extrémité de ses périls une force pour les vaincre. La Hongrie qui fermente en ce moment, est néanmoins liée par les liens les plus puissants la maison de Habsbourg. Le cabinet de Vienne peut, en renonçant cette pensée de centralisa- lion qui, (les faits semblent l'établir,) n'est pas actuellement applicable aux parties si distinctes et si hétérogènes de l'empire, obtenir uuefforténergiquedeces provinces satisfaites par la reconnaissance de leurs droits personnels et particuliers, en faveur du gouvernement central qui relie les membres de ce vaste corps. Un journal conservateur observe que les derniers actes de Napoléon III paraissent avoirréuni contre lui ceux qui sontdévoués l'Eglise avec ceux qui regrettent le gou vernement des assemblées législatives. Le rapprochement intime de toutes les frac tions jadis hostiles et divisées du parti catholique en France, et de tous les amis de la liberté parlementaire, œuvre tant do fois tentée et tant de fois avortée depuis dix ans, ne s'est-elle pas accomplie d'un seul coup par la lettre de l'Empereur au Sainl-Pére, l'Encyclique qui l'a suivie, et la suppression de ['Univers? Tout présage une résistance calme, mais ferme la nou velle politique impériale. Il faut s'attendre àquelquegrande manifestation de l'opinion catholique en France. En dehors des nouvelles relatives aux grandes questions l'ordre du jour, men tionnons encore une recrudescence de persécution contre les catholiques dans l'empire russe; signalons une victoire complète remportée par les troupes espa gnoles sous les murs de Tétouan, qui ne saurait plus, paraît-il, résister quequelques jours; enfin la victoire remportée par le président du Mexique sur les partisans de Juarez. La bataille a eu lieu devant Mexico. Les perles des libéraux sont considérables. Malheureusement pour la nationalité mexi caine, il est possible que celte défaite décide une intervention des Etats-Unis, auxquels Juarez vient de vendre les droits, les intérêts et la dignité du pays qu'il prétendait gouverner. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POl'R 6 MOIS, 2 50 POUR TROIS MOIS. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. POL'R LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POL'R 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. REVUE POLITIQUE. Le Sénat est convoqué pour le lundi.15 de ce mois, 2 heures. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 20 janvier 1860, le sieur Vrarabout, gouverneur de la Flandre occidentale, est autorisé 'a porler la décoration de chevalier de

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1