43me Année. Mercredi 15 Février 1860. IV0 4,421 LE PROPAGATEUR. POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAU AN, S FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. G 13 Février. REVUE POLITIQUE. D'après une correspondance de Paris, que publie le Nord, le gouvernement français aurait reçu du cabinet de Vieone une re'ponse anx propositions adressées d'abord par l'Angleterre 'a la France et transmises ensuite de Paris b Vienne, dont nous avons dernièrement donné le résumé d'après les déclarations de lord Russell. Dans sa réponse le Cu de Rechberg discuterait arec beaucoup de calme, article par article, les propositions de l'Angleterre; il exposerait que le principe de non-intervention est violé chaque jour par le Piémont dans les Etats de l'Italie centrale. Il ajouterait que, tout en tenant compte au gouvernement français des efforts qu'il a faits en faveur des princes dépossédés dans les duchés, l'Autriche ne peut se départir des engagements contractés h Villafranca et consacrés h Zurich, ni par conséquent reconnaître en droit des faits contraires b ces engagements. Si le traité de Zurich, dit M. de Rechberg, est respecté pour ce qui concerne la Vénétie, pourquoi ne le serait-il pas en ce qui concerne les duchés? M. de Rechberg terminerait en déclarant que si les propositions de l'Angleterre sont acceptées, c'est une grande expérience qui va se faire dans l'Italie centrale; l'Autriche ne s'opposera pas par la force des arrnes'a celte épreuve, bien convaincue que les événements ne tarderont pas h dooner raison b la cause du droit et de la justice. Ainsi qu'il fallait s'y attendre, c'est par erreur qu'on a annoncé l'acceptation par la Prusse des propositions anglaises. Cette erreur est le résultat d'une faute qui s'était glissée dans le résumé télégraphique de la séance de la Chambre des Communes. Au reste, le télégraphe n'est pas coupable seu lement d'errenrs involontaires, et c'est b juste titre qu'une correspondance romaine signalait dernière ment les abus auxquels donnent trop souvent lieu ces dépêches télégraphiques, qui, accueillies par tous les journaux indistinctementpropagent d'un trait de plume des nouvelles mensongères et calomnieuses, et avant que la vérité soit connue, faussent l'opinion et sèment l'agitation dans les esprits. Les prévisions de guerre gagnent continuelle ment du terrain et préoccupent tous les esprits. L'armée française daôs la haute Italie va recevoir une aogmeotatiou de i5,ooo hommes; si toutefois les chtflres avoués ne restent poiut en-dessous de la vérité. Il y a loin de Ib aux propositions émanées de l'Angleterre et agréées par Napoléon III. Le ministère britannique, de son côté, présente un budjet de la guerre d'environ 3o millions liv. sterl. (75o millions.' Le Times se demande contre qui I on prépare ces formidables armements, main tenant que le traité de commerce franco-anglais est représenté comme devant consolider la paix en Europe.- L'opposition, dit un journal belge, que la France rencontre, de la part du Piémont, dans la question de Savoie; la posiliou daugereuse du cabinet anglais; l'attitude ferme de l'Autriche; l'incertitude des autres puissances: tout cela cause en France une anxiété dont la Presse s'est faite l'organe: C'est là un état violent et qui pèse sur les affaires autant que sur les esprits. La lassitude est générale et plus frrte encore que l'anxiété Après l'entrevue de Villafranca, l'Europe dut croire que les deux Empereurs avaient rétabli, entre deux poignées de main, l'alliance de l'Autri che et de la Fraoce en ruinant les espérances des Itaiieus et en relevant celles des archiducs. Elle sait maintenant que le droit des archiducs, formelle ment reconnu b Villafranca et seulement réservée Zurich, est tout b fait abandonné,et que les relations eotre les cabinets de Vieuue et de Paris ue sont pas meilleuresaujourd'hui qu'au moment oùla fameuse allocution fut adressée b M. de Hubner. Pour cet article, la Presse a reçu uo premier avertissement motivé sur ce que de fausses nou velles s'y trouveut mêlées aux appréciations les plus malveillantes; sur ce que cet article blesse b la fois l'esprit national et la vérité. Selon nous, le grand tort de la Presse, devant le gouvernement impériale, c'est d'avoir frappé trop juste. Depuis longtemps les feuilles révolutionnaires et pseudo-libérales se sont évertuées b représenter la situation des Étais du Roi de Naples sous les plus sombres couleurs et b répandre b cet égard les nouvelles les plus défavorables. Tel était le mot d'ordre émané des loges. Il s'agissait d'ébranler, ou tout au moins de perdre daus l'opinion l'ami fidèle du Pape, l'iuflexible défenseur du principe monar chique. Mainte fois cepeudant les correspondances d'Italie et les rapports de voyageurs impartiaux ont fait justice de ces mensongères déclamations. Sans entrer ici daus de trop longs détails, nous constaterons seulement, avec un correspondant de l'Union de Paris, que l'année qui vient de s'écouler a bien été l'épreuve la plus décisive qu'on pût faire subir au royaume des Deux-Siciles, tout a été tenté vainement, et rien n'a pu ébranler les popu lations. Jamais, cepeudaut, ou ue leur avait offert une occasion plus favorable de pactiser avec la révolution; tout y a concouru b l'extérieur avec la guerre d'Italie et les encouragements b un soulève ment des Alpes b l'Adriatique; b l'intérieur, avec le licenciement des Suisses b la même époque. Qu'eu est-il résulté, cepeudaut? La tranquillité n'a été troublée sur aucuu point du royaume; d'innocentes tentatives de démonstrations ont été reconnues impossibles. UN HÉROS ITALIEN MALHEUREUX. Nous lisons dans un journal Le mariage du géuéral Garibaldi est- il ou non une mystification On prétend de nouveau que le guerrier italien D'à jamais en l'idée de se remarier, que M11" Raimondi n'a pas quitté Fioo, et que le général, qui a traversé Turin avec une dame, qui n'était pas sa femme, est allé passer quelques jours daus l'île de Caprara, où il possède des biens. D'après une antre version, le mariage aurait eu lieu, mais immédiatement après la cérémonie, une lettre anonyme, dirigée contre la jeune épouse, et dont les assertions n'auraient pas été niées par elle, aurait déterminé Garibaldi a s'éloigner. La dame qui l'accompagnait b son passage b Turin était sa fille Teresita. La dernière version paraît être la vraie: Gari baldi marié aujourd'hui, était quasi-veuf et très- malheureux paraît-il, le lendemain. On lit ce sujet dans une correspondance très libérale de Paris Peut-être, direz-vous: l'homme le plus mal heureux du monde, c'est le général Garibaldi, si populaire, si triomphant hier, et qu'atteignent aujourd'hui des chagrins intimes auxquels il ne devait pas s'attendre. Vous savez qu'après des aventures de guerre, si romanesques qu'elles sem blaient empruntées b la légende des siècles passés, Garibaldi était devenu le héros d'un incroyable roman d'amour. Vous savez qu'une belle et noble jeune fille s'était éprise de sa gloire, et qu'elle ce voulait pas d'autre mari que le chef des volon taires italiens. Les journaux ont raconté comment Garibaldi, qui a dépassé la cinquantaine, avait longtemps hésité b un mariage aussi dispropor tionné; puis comment il avait fioi par se laisser vaincre par la passion et le dévoûment de sa fiancée. L'union a été célébrée ces jours-ci, mais elle a duré b peine quelques heures. Le lendemain de son mariage, Garibaldi s'est éloigné de sa jeune femme; il s'est retiré dans son île pour y reprendre ses travaux d'agriculture, interrompus par la guerre de l'indépendance, et où le suivra, sans doute, la malignité impitoyable de toute la réaction européenne. NÉCROLOGIE. Nous apprenons b l'instant une bien douloureuse nouvelle. Une noble vie vient de s'éteindre M. le vicornte Joseph Walhs, dont la plume a servi avec tant de dévouement et d'éclat, durant un débui siècle, la cause des éternels principes, a rendu son âme b Dieu lundi matin, entouré de sa famille en larmes et fortifié par les derniers secours de cette religion qu'il avait si noblement uéfeudue. Patrie de Bruges.) M. Pierre-Jean Nagels, receveur de l'enre gistrement et conservateur des hypothèques, en retraite, est décédé pieusement b Hasselt, le 7 de ce mois, après une longue et pénible maladie. Il était né b Ruremonde, le 26 août 1789. NOUVELLES DIVERSES. On nous écrit de Staden, district de Rouleis, 1 o février En ce moment, 9 heures du matin, un incendie éclate dans notre commune, savoir, dans la ferme occupée par P. De Vogel malgré les secours apportés, la grange et une étable ont été détruites. On a réussi b sauver dix vaches, les porcs et la plus grande partie des ustensiles aratoires. Le dommage le plus considérable est celui d'une meule de grain, composée de 3ooo gerbes de froment, laquelle avait été engrangée, il y a deux jours. Quelques bottes de Ittt ont été aussi consumées. La grange était assurée. Ou ue connaît pas la cause de ce sinistre. C'est le cinquième incendie qui a eu lieu dans notre commune depuis le mois de juiu 185g 7

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1