M. le président. Combien gagnait-il chez
vous?
Méteyé no fr. par mois, et il les valait
mieux qu'un autre 60, vu la manière dont il
traitait les...
M. le président.En dehors de ces faits, vous
n'avez rien loi reprocher?
Méteyé. Oh do toot, c'est on garçon très bon
pour les chevaux.
Le tribunal condamne Gilles h quinze jours
de prison.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
DÉPÊCHE FRANÇAISE.
Paris, 36 février.
11 a paru un décret au Moniteur portant la réor
ganisation de l'artillerie, supprimant les cadres de
dépôt, et les batteries de parc; augmentant le
nombre des batteries pied, en créant trois régi
ments nouveaux. Le même décret rétablit le train
d'artillerie.
Le Moniteur donne également le programme de
l'ouverture du Corps législatif, qui est fixée au 1"
mars.
ANGLETERRE.
Une étrange aventure est arrivée ces jours
derniers h de jeunes époux de Whitstable en
(Grande-Bretagne). Le sieur Kemp était parti de
Whitstable en compagnie desa tante et de son père
pour se marier h Canlerbury avec une jeune fille de
l'endroit, miss Austen. La bénédiction nuptiale
ayant été donnée aux jeunes époux, on dîna et le
temps s'écoula fort agréablement jusqu'au soir.
Vers neuf heures, l'époux et l'épouse et leurs
parents, en tout six personnes, montèrent eu
voiture pour aller passer la nuit de noces chez eux
Whitstable. Malheureusement ils avaient compté
sans l'hiver. Dans la journée, la neige était tombée
en si grande abondance, elle interceptait si com
plètement la route, qu'à mi-chemin, le voiturier
désespérant d'arriver destination avec les voya
geurs, prit le parti de les laisser dans la voiture sur
la route et, quant lui de rentrer sur son cheval
son logis. Il en fut ainsi en efTet. On supplia en
vain le charretier. Il abandonna les jeunes mariés
au milieu de la neige et partit. Force fut au couple
de passer en plein air, par une température
glaciale, la première nuit de la lune de miel.
Heureus'emenl le lendemain matin on vint prendre
les voyageurs abandonnés et on les couduisit sains
et saufs leur destination.
Maidstone Gazette.)
Une lettre de Londres du 33 février donne
des détails intéressants sur le fVarrior, frégate
cuirassée d'un nouveau modèle, dont la construc
tion se poursuit activement dans les chantiers de la
Tamise. L'Amirauté ayant mis la question au
concours, quinze concurrents ont présenté des
plans, et c'est après un examen approfondi de ces
plans qu'elle a adopté le modèle en cours d'exé-
cution. Le Warrior, en y comprenant son épéron
en fer, aura 58o pieds anglais de longueur sur une
largeur de 58. Sa profondeur sera de 4i pieds.
Sou armement se composera de 56 canons, dont
i4 du système Armstong et du calibre de 100.
Il sera pourvu d'une machine de 1,300 chevaux
qui devra donner au navire une vitesse variant
entre 14 et t6 nœuds. Le fVarrior, d'après les
marchés passés par l'Amirauté, coûtera 8 millions
235,000 fr., dont 5 millions pour la coque et 3
millions ppur la machine. Son poids la mer sera
de 9,000 toooeanx.
FRANCE.
Nous recevons de Lille des informations qui
prouvent que le parti industriel français se tient
agir, dès que la session législative sera ouverte.
M. le sénateur Mimerel se mettra la tète de
l'opposition.
On est fort inquiet de l'avenir dans le départe
ment du Nord. [National.)
Uo cantonnier du chemin de fer du Nord
devient, jeudi passé, père d'un gros garçon. L'en
fant est porté aussitôt la commune la plus
prochaine. On le présente l'état-civil.
L'employé, relevant ses lunettes. Où est-il
né, cet enfant
Le cantonnier. Chez moi, donc!
Où ça, chez vous?
Sur la ligoe du chemin de fer, vingt
minutes d'ici.
Je vous demande quel village?
N'y a pas de village. N'y a que trois cabanes.
Ça ne fait rien; l'endroit doit avoir uo nom,
sapristi
Heureusement que l'employé de l'état-civil a
une petite carte du département. On prend la
carte; on y suit d'un œil attentif le tracé
du chemin de fer; le doigt de l'employé s'arrête
uo embranchement.
Voyons! n'est-ce pas là qu'elles sont, vos
trois cabanes
Oui... quelque part par là...
J'en étais sûr. Vous voyez bien que l'endroit
porte nn nom
L'employé prend une plume et écrit sur les
registres de l'état-civil, côté du nom de
l'enfant
Né Bifurcation.
On lit dans le Phare de la Manche de Cher
bourg Nous recevons de Barfleur, la date du 18
février, la note suivante sur la perte du trois-
mâls paquebot la Luna, capitaine Shaonon
Un affreux événement a eu lieu hier 17, vers
midi, au large de Gatteville, nou loin de Barfleur,
et a ploogé notre population dans une consterna
tion profonde. Un trois-mâts, parti du Havre
destination des colonies, est venu échouer, on ne
sait encore par quelle cause, sur le rocher le
Quillebœuf, où se perdit jadis le navire Blanche-
Nef, et s'y est brisé en quelques minutes.
L'équipage et les passagers ont péri, l'excep
tion de deux homme* qui ont été sauvés par
le généreux dévouement de quelquet-un» de nos
habitants, parmi lesquelsil convient de citer Renouf
(Jacques), dit Prémare, décoré de l'ordre impérial
de la Légion d'hooueur et de plusieurs médailles,
pour des actes semblables; Leparc, syndic des
gens de mer; Brisset, sous-brigadier ambulant des
douanes, qui n'ont pas craint, aiosi que trois marios
dont je n ai pas les noms, d'exposer leur vie en
se dirigeant, malgré la violence du vent et l'impé
tuosité des flots, sur le lieu du naufrage; et les
jeunes Hyacinthe Ravenel et Fichet, qui se sont
jetés l'eau et ont couru les plus grands dangers
pour porter secours un malheureux marin qui,
cramponné aux débris d'uoe embarcation, était sur
le point de succomber.
Nos informations nous permettent de donner,
dans notre prochain numéro des détails plus précits
et plus circonstanciés sur ce désastreux événement.
On nous assure que la Luna s'est brisée sur le
même rocher ou se perdit, le 11 novembre 1130,
le navire la Blanche-Nef, avec trois enfants du
roi d Angleterre, Henri Ie', les princes Guillaume
et Richard et la princesse Adèle, le comte et la
comtesse de Chester, 16 dames de la cour, le fils
et le frère de l'évêque de Coutances, Roger,
et quantité d'autres grands personnages, au nombre
de 160: des 365 personnes qui se trouvaient
bord, il ne se sauva que le nommé Bérold,
boucher de Rouen.
On annonce une nouvelle circulaire de M.
le ministre de la justice aux procureurs généraux,
circulaire destinée régler l'attitude du gouverne
ment au pint de vue judiciaire avec la partie
clergé qui continue s'agiter. Celte circulaire de
M. Delaoge servirait de corollaire celle de ses
collègues de l'intérieur, de l'instruction publique et
des affaires étrangères sur le même sujet.
S'il est certain en jurisprudence, lisons-nous
dans le Moniteur des Tribunaux, que toute lettre
confidentielle ne peut être publiée par celui qui l'a
reçue sans le consentement de celui qui l'a écrite,
cette règle n'est pas applicable la lettre anonyme.
Celle-ci n'est pas confidentielle de sa nature; elle
appartient celui-là seul auquel elle est adressé ou
ceux auxquels elle a été transmise par ce dernier.
La Cour impérial de Caen vient de décider qu'en
pareil cas la simple possession de la lettre anonyme
confère au détenteur tous les droits du propriétaire,
et, spécialement, celui de la produire en justice. La
présomption que la propriété sans condition lui a
été traosmise par le destinataire ne saurait être
renversée que par la preuve contraire, «dministrée
par écrit, l'intérêt de la question n'étant pas
susceptible d'être apprécié.
D'après une correspondance de Paris la
France aurait envoyé Milan un agent diplomati
que chargé d'inviter le Roi Victor-Emmanuel
abandonner définitivement l'idée d'aunexer l'Italie
centrale ses États, sauf peut-être Modèue et
Parme. La France, toutefois, ne s'opposerait pas a
la constitution, en état indépendant, de la Toscane
au profit du jeune duc de Gênes, neveu de Sa
Majesté sarde. Quant aux Romagnes, leur sort
resterait réservé jusqu'à la réunion d'une confé
rence européenne et serait alors fixé par l'établis
sement d'un vicariat laïque qui serait exercé, soit
par la Sardaigne, soit par la Toscane.
Si le cabinet de Turin repousse ces propositions,
la France retirerait ses troupes qui occupeut encore
l'Italie septentrionale, et laisserait le Roi Victor
Emmanuel courir seul les dangers d'une nouvelle
lutte avec l'Autriche.
Le sieur Vouvrier en soie fort l'aise, est
sujet parfois, dit le Salut public, de Lyon, des
accès de somnambulisme. Marié tout nouvellement,
V..., légèrement ému de boisson, rentrait mardi,
dix heures du soir, au domicile conjugal, et ne
tardait pas s'endormir profondément. Vers trois
heures du malin, sou* l'empire d'un accès de
somnambulisme, notre homme se lève, allume sa
lampe et descend dans sa cave, où il met en bou
teilles, après l'avoir percée, une pièce de vin.
Vers six heures, la nouvelle épouse, alarmée de
la disparition subite de son mari, court le demander,
saus obtenir la moindre nouvelle, chez tous les
voisins. De guerre lasse, on se rend dans la cave, où
l'on trouve notre somnambule, qui, dans sou som
meil, se livrait l'opération ceuologique indiquée
plus haut. V..., porté sur les bras de ses voisins, a
été replacé dans son lit, et ne s'est réveillé que le
lendemain, midi, sans avoir la moindre conscience
de ce qu'il avait fait dans son état somnambulique.
La dame C..., femme en secondes noces d'un
débitant de Lyon, âgée de 4o ans, est accouchée
samedi de sou quinzième enfant. Sa fille aînée
a épousé le frère de son second mari; elle se trouve
donc ainsi la belle sœur de sa fille, et sa fille a un
enfaot de deux ans. La femme C... est la grand'mère
et la tante de cet enfant sa fille devient par
le fait la tante de son frète; et le nouveau-né
devient oncie de sa tante et frère de son cousin
germain. Voilà, il faut en convenir, une généalogie
d'une bizarrerie sans pareille.
La Société de Saint- Pierre, dont le centre
est Lyon, s'étend déjà d'autres villes, telles que
Marseille, Paris, Bordeaux, et dans peu de temps
elle aura couvert la France. Cette Société se pro
pose de concourir par les moyens les plus énergi
ques et les plus absolument dévoués, la défense