43me année. samedi 17 mars 1860. no a,440. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. TPB.33S, 17 Mars. REVUE POLITIQUE. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. Lord Covrley avait été chargé par le gouveme- ment anglais de poser b M. Thouvenel la question soixante De quelle manière la promesse de l'Empereur, de consulter les puissances au sujet de l'annexion de la Sa.oie et du comté de Nice, doit- elle être mise b exécutiou L'une des pièces diplomatiques déposées le i3, par lord J. Russell, sur le bureau de la Chambre des Communes, nous fait connaître la réponse du gouvernement français. Les instructions de l'am bassadeur anglais portaient sur quatre points qui ont amené successivement les explications suivantes du ministre des affaires étrangères i* Une note sera envoyée aux agents français près des cours signataires des traités de i8i5, pour exposer les voeux du gouvernement impérial, ainsi que les raisons par lesquelles on pense que ces vœux doivent être satisfaits; 2° il y aura, sur la question d'annexion, un vote préalable en Savoie et b Nice; mais le principe seul est arrêté; l'époque et le mode ne le sont pas; 3* l'annexion sera abandonnée si les populations la repoussent; 4* enfin, les expressions réclamer, revendiquer, du discours d'ouverture de la session législative, ne s'appliquent b aucune époque particulière; l'Em pereur pense que le nouvel ordre de choses qui va être établi en Italie lui donne le droit de proléger la frontière française; c'est en vertu de ce droit qu'il s'est servi des expressions en question. La note promise dans cette dépêche paraît avoir été expédiée dès mardi ou mercredi dernier. Parmi les pièces diplomatiques que lord John Russell a déposées, le i3, sur le bureau de la .Cha mbre des Communes, il en est encore une qui offre un caractère tout particulier d'intérêt; c'est la dépèche adressée par lord Bloomfield au noble lord, pour lui faire connaître les sentiments de la cour de Berlin dans l'affaire de l'annexion savoi- sienne. M. de Schleinitz aurait dit que la Prusse, comme toute l'Allemagne, était formellement op posée b l'annexion, et qu'il pensait qu'en tout état de cause la Fraoce peut être invitée b ne pas faire un pas en avant dans cette affaire, avant qu'une conférence ne soit réunie. Dans la dernière discussion de la Chambre de» Communes, lord Palinerston a d'abord établi qu'il y avait tout lieu de croire b un agrandissement de la Suisse en mente temps qu'a un agrandissement de la France s'appuyaot sur une communication de M. Thouvenel en date du 4 février. Il a dit encore qu'il n'était pas douteux que le peuple de Savoie ne fut admis b voter et que les puissances de l'Europe ne fussent consultées, si bien, a - t-il dit, que le gouvernement français pût encore être amené b renoncer b son projet. Lord Palmerston nous semble s'être un peu trop avancé sur ces divers points. Sur le premier, par exemple, celui de l'annexion d'une partie de la Savoie a la Suisse, il est en désaccord avec un article que la Patrie a publié hier soir sous ce titre la Savoie ne peut etre demembrèeSur le second point, celui du vole populaire de la Savoie, pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. lord Palmerston n'est pas non plus complètement d'accord avec un article assez important du Cour rier des Alpes, cité par le Pays d'hier soir. Nous ne pensons pas, dit ce journal, que le gouvernement puisse soDger b réunir la Savoie pour émettre un vote snr une qnestioD toute tranchée pour elle. Ce que l'on a en vue, ce sont des adhésions des conseils provinciaux, des conseils municipanx, sortis récemment du sein des popula tions par l'élection, et pouvant ainsi parler au oom de celles-ci. Le bruit court que M. Kern, représentant de la Suisse b Paris, aurait été chargé par le conseil fédéral de déclarer b M. Thouvenel que la Suisse considérera comme nuls et non avenus tons les engagements de neutralité souscrits par elle, si l'annexion de la Savoie b la France a lieu sans que la Confédération soit mise en possession des garan ties qu'elle réclame pour la sécurité de ses frontières. Si ce fait se vérifiait, il aurait une très-grande importance; car il paraît évident que la Suisse n'eût pris cette attitude décisive qu'après avoir consulté les grandes puissances. UN CIIAR ALLÉGORIQUE a l'occasion de la mi carême. On m'assure que parmi les splendeurs bruxel loises et carnavalesques de la mi-carême, doit figurer un char traîné par une locomotive du Graod-Luxembourg et conféré b l'exhibition des principales libertés publiques, telles que le doctri- narisme les a travesties. Sur ce char, drapé de noir et simulant on tombeau antique, on remarquera LA LIBERTÉ D'ASSOCIATION. i» groupe Quelques messieurs bien vêtus et enlacés de chaînes dorées sont assis et pèsent de tout leur poids sur de pauvres diables au visage noirci; les premiers sont les maîtres de charbonnage du Cou chant de Mons; les seconds sont les ouvriers mineurs, dont le travail et les salaires sont diminués par la coalition impunie des patrons. 2° groupe Un ouvrier lient avec force et défend contre un gendarme la caisseoù se trouve le montant des cotisations volontaires des tisserands gantois. LA LIBERTÉ DE LA CHAIRE. Un prêtre bâillonné se trouve confié b la garde de M. Tesch. LA LIBERTÉ DES FONCTIONNAIRES PU BLICS. Deux écrivains, l'un militaire, l'autre civil,sont attachés b un poteau au-dessus duquel sont inscritscesmots: non activité.destitution. LA LIBERTÉ DE LA PRESSE.On aperçoit d'abqrd un pauvre journaliste morfondu placé sous la surveillance d'un agent de la police de sûreté. On voit ensuite, sous l'aspect d'une femme légère,"VÊcho du Parlement, d'une main cou ronnant de lauriers un buste b trois visages (ceux de MM. Frère, Teschet Rogier), et, de l'autre main, donnant les férules aux journaux de bas - étage, LA LIBERTÉ DES PROSCRITS. Un poteau tricolore porte celte inscription Les proscrits sont hors la loi et le sol belge a cessé d'être un asile pour les victimes du despotisme. Les banque routiers seuls sont admis. L'ÉGALITÉ ENTRE FLAMANDS ET WAL LONS. Deux divinités fluviales, b ia figure terrible et poitant sur des bannières dorées les mots Meuse et Moselle, tiennent enchaînés deux pauvres fleuves couronnés d'épines, ceints de roseaux et ayant noms la Lys et I Escaut. Enfin, sur un siège plus élevé et dominant le char, la Belgique, sous la figure d'une femme voilée, semble plongée dans la tristesse. Elle tient en main un papier où l'on peut lire Ils m'ont ravi tout ce qui faisait ma gloire et ne m'ont pas même laissé l'honneur! Espérons que les courageux citoyens qui ont conçu le projet de ce char tristement symbolique, ne se laisseront pas intimider par le mauvais vou loir, l'opposition et pis encore, des séides ministé riels, effrayés de celte dure leçon, publiquement infligée b leurs doctrines liberticides. Victor Van Damme. POURSUITE EN MATIÈRE DE PRESSE. Od lit dans la Gazette de Liège Nous venons de recevoir une assignation b com paraître en tribunal de simple police. De quelle contravention nous sommes-nous rendu coupable? Que le lecteur le devine nous le donnons eo cent nous le donnons en mille million ou milliard? Personne ne trouvera le mot, nous en sommes sûr. Voici notre crime Dans un alinéa de la rubrique Liège, la Gazette a mentionné dernièrement que, par suite des der nières pluies, le niveau de la Meuse s'était élevé de plusieurs pieds. Le lecteur corapreod-il maintenant. A-t-il saisi le délit Non! Eh bien, pour qu'il se rende compte de toute la malignité que renferme la mention d'une crue d'eau de plusieurs pieds, nous allons reproduire textuellement les paroles de l'assignation qui nous a été remise ce matin. Nous sommes prévenu d'avoir contrevenu b l'art. 3 de la loi du i" octobre i855 par I'emploi illégal d'une dénomination de rue- sure ancienne pour déterminer la hauteur de la crue des eaux de la Meuse, dans la Gazette de liège du 6 mars 1860, n° 56, 2° colonne, où se troove imprimée la phrase suivante Les pluies tombées depuis dimanche ont fait subir a nos rivières une crue de plus de sept pieds. Fait a Liège, le 8 mars 1860. L'officier du ministère public, (Signé) Aug. Defize. Conforme M. Bormans. Avant-hier la séance de la Chambre a été remplie presque toute entière par un long rapport de M. Defré, sur une pétition de M. Fafcharops, inventeur d'une macbioe d'épuisement a traction directe qui a rendu l'exploitation des mines des services vraiment remarquables, et qui maintenant se trouve, b l'âge de y5 ans, dans un état voisin de la misère. Depuis longtemps déjà, M. Fafchamps a eu recours b la Chambre; diverses reprises, ses réclamations ont été inutilement renvoyées b M. le ministre de l'intérieur. S'il n'est pas d'autre moyen, il faudrait proposer une loi. Mil. Van Overloop, Guillery, J. Lebeau ont parlé dans le même sens.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1