43me Année. N° 4,432. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. ?P?.SS, 24 MARS. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR. POL'R LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POL'R 6 MOIS, 2-50 POL'R TROIS MOIS. POL'R LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN", 5 FR. rOER 6 MOIS, 2-75 POCR 3 MOIS. Un correspondant de l'Union noos transmet quelques détails sur une manifestation qui a eu lieu dans la Ville Éternelle le i6. Un très-grand nombre de personnes de toutes les classes se sont re'uuies, ce jour-là, dans la basilique vaticane pour s'associer aux prières du Vicaire de Jésus-Cbrist. Dès le soir même, les jtaliaoissimes avaient annoncé qu'ils prendraient leur revanche le lendemain. Ils n'ont pourtant tien tenté le 17; mais le 19, ils ont essayé d'engager, avec les forces de la police, une lutte dans laquelle ils ont succombé. L'émeute a été immédiatement réprimée, dit la dépèche télégraphique qui nous aunonce cette nouvelle. Mous enregistrons toujours avec b.nheur les témoignages de respect et d'affection qui de toutes les parties du monde arrivent au Saint-Père. L'Express annonce qu'une adresse signée de 5s36o personnes a été expédiée du diocèse de Liverpool Rome pour être remise au Souverain-Poutife. C'est ainsi que le chef de l'Eglise reçoit un gage de fidélité de la part même des sujets de ce gou vernement qui lui a fait tant de mal. On sait qu'une flotte anglaise est envoyée devant Naples; mais cette mesure a été précédée d'une correspondance fort amère, en juger par quelques phrases extraites par le Times des dépêches dépo sées par lord John Russellau Parlement. On ne s'étonoera pas de voir la diplomatie anglaise intervenir dans les affaires du gouverne ment napolitain. On ne s'étonnera pas non plus de la voir prendre sous sa protection les sujets du roi qui sont accusés d'avoir machiné quelque complot. Depuis la mission fameuse de lord Miolo, il n'y a rien de plus ordinaire. Si accoutumés que nous soyons ces façons de faire des mioistres britanni ques, il est cependant impossible qu'on ne soit pas tristement surpris du Ion que lord Elliot affecte dans les dépèches auxquelles nous faisons allusion. En vérité, le noble lord n'aurait pas été plus hautain et plus impoli s'il avait eu affaire quelque agent secondaire des conseillers de sa gracieuse souve raine. La presse révolutionnaire suit toujours son système l'égard du royaume de Naples. Quand, grâce aux mesures prises par la police, une émeute avorte, elle crie aux arrestations arbitraires et inutiles; quaod on laisse, au contraire, la mani festation se produire au jour fixé d'avance, elle affirme que la révolution est imminente. Les journaux officieux du gouvernement français semble prendre très-aisément leur parti de l'an nexion complète de la Roraagne, qui bientôt, sans doute, sera suivie de celle de la Toscane. Les troupes françaises du nord de l'Italie, d'après une dépêche télégraphique d'hier soir, ont com mencé un mouvemement qui les porte avec lenteur vers les frontières du Piémont la direction que suivent les deux corps d'armée les conduit l'un Nice, l'autre par Suze Chambéry. M. Graudguillot, rédacteur en chef du Consti tutionnel, daigne élever la voix pour rassurer la France et l'Europe sur les suites du départ de l'armée d'Italie Le mouvement de retraite de l'armée française, dit-il, a commencé Milan. Notre occupation va donc cesser. Mais il serait tout-'*-fait inexact de voir dans ce fait le signe d'un refroidissement avec le Pié mont. La France quitte la Lombardie parce que l'iodépendance de la Péninsule est irrévocablement assurée. Elle rappelle son armée parce qu'elle a la certitude qu'aucun danger ne menace le Roi son allié. L'Italie, afîraocbie par nos victoires, s'appar tient désormais, et elle doit avoir, partir de ce jour, la responsabilité des destinées dont elle s'est montrée digne. Il ne faut donc voir dans la retraite de notre armée que l'indice d'une solution prochaine de la question d'Italie, et non pas le signal de complica tions que la sagesse aussi bien que l'intérêt du Piémont sauront prévenir. L'autorité de la parole de M. Graudguillot De nous enlève point, nous l'avouons, toute craiote de l'aveuir. On n'arrête pas ainsi les révolutions au milieu de leur chemin l'idée italienne, c'est le regno d'Italia, sinon la république depuis la Sicile jusqu'à Venise. Les italianissimes oe se soumettent pas; ils ne renoncent rieo; ils attendent. Une correspondance parisienne du Journal de Bruxelles apprécie en ces termes le rôle que joue le gouvernement sarde vis-à-vis du Souverain- Pontife. Aleajacta est, le sort en est jeté! Voilà décidément le roi de Piémont au nombre des spoliateurs du Saint-Siège! Les paroles sont res pectueuses, mais les paroles De changent pas la portée de l'acte, elles y ajoutent un caractère de dérision cruelle. Le roi de Piémont proclame la souveraineté du Pape sur les Roroagnes et il l'usurpe; il se déclare prêt le défendre, et il l'attaque; il ajoute qu'il est disposé accroître l'éclat qui entoure le Roi-Pontife, et il s'empare d'une province dont les revenus contribuaient entretenir ces grandes œuvres qui sont l'honneur du monde catholique. En outre, le principe de la dissolution de tous les États européens est posé. Il n'y a plus de droit daos le monde si cette iniquité prévaut, il y a des volontés et des forces. Ni le principe de la propriété politique, oi la tradition, ni la prescription ne peuvent former et conserver les Etats. Il suffit d'avoir uo voisin ambitieux et avide, et un noyau de mécontents chez soi, pour voir les provinces que l'on possède le plus légiti mement échapper une souveraineté plus que séculaire. C'est le divorce, ce principe destructeur de la famille, transporté daos ces grandes familles qu'on appelle les Etats. Avec les intrigues de la politique, l'ascendant de la force et les dés du suffrage universel pipés par la fraude ou fixés par la violence il n'y a pas d'Etat qu'on ne puisse dissoudreQu'importe maintenant que l'on consomme cette iniquité avec des paroles cares santes? L'iniquité en est-elle moins flagrante? Qu'importe qu'on prenne le langage d'un fils en agissant en ennemi? Cet acte de piraterie politique que commet le Piémont en pleine paix avec le Saint-Siège, en s'eraparant d'une de ses provinces, mérite-t-il moins d'être signalé l'indignation du monde civilisé? Il De servirait rien de dire que le Pape peut éviter cette extrémité, en acceptant le roi de Pié mont, sinon comme vicaire, il ne consent pas k l'être, M. de Cavour qui gouverne en ce moment le monde, l'a dit toute l'Europe, au moins comme représentant politique de la suzeraineté idéale du Saiot-Siége. C'est dire que le spolié s'emploiera colorer la spoliation! C'est dire que, par une connivence immorale avec M. de Cavour, le Pere commun des fidèles, Celui qui garde le dépôt des paroles de la vérité éternelle, deviendrait le com plice d'uD odieux mensonge! Le correspondant, que nous citons, dit encore J'ai peine croire que le précédent (l'inaugura tion du droit révolutionnaire) que crée la maison de Savoie, tourne son avantage. Déjà elle va perdre ce qu'il y a de plus solide et de plus fort dans son territoire, la Savoie, c« berceau d'où ses princes sont sortis; elle va perdre le comté de Nice, en vertu de ce principe de l'annexion par le vote.... Qui oserait dire qu'elle acquiert définitive ment la Romagne, la Toscane, Modène et Parme Une acquisition ainsi faite, par les moyens que nous connaissons, avec des complicités qui peuvent de venir demain des hostilités, avec la connivence de la révolution qui se sert des princes, mais qui ne consent pas les servir, durera-!-elle longtemps? La spoliation des Etats du Saint-Siège, l'excom munication qu'encourt par ce seul fait Victor- Emmanuel, portera-t-elle bonheur sa maison, après avoir été fatale tant de maisons princières? L'avenir le dira, mais le passé a déjà répondu que non. ACTES OFFICIELS. Un arrêté royal du 20 mars accepte la démission offerte par M. Van Ackerede ses fonctions de bourgmestre de la commune de Deerlyk, arron dissement de Courtrai. Par arrêté royal, en date du 20 mars 1860, est nommé Commissaire de police de la ville de Wervicq, arrondissement d'Ypres, en remplacement du sienr Catteau-Vanrullen, dont la démission a été accep tée, le sieur E. Danneau. M.Desorgher, percepteur des postes et chef de station Harlebeke est nommé en la même qualité Waereghem. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Il est bon de rappeler qu'en s'appropriant un objet quelconque, trouvé n'importe où et que l'on sait ne pas être son bien, on s'expose des pour suites correctionnelles du chef de vol. C'est ce qui vient encore d'arriver un artisan des environs de Bruxelles, qui, ayant trouvé un vêtemeDt de peu de valeur, crut pouvoir en disposer sa guise, par suite d'un mauvais préjugé. Le tribunal ne l'avait condamné qu'à une légère amende, mais la cour d'appei, accueillant l'action a minimd du minis tère public, a prononcé un emprisonnement, bien

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1