No 4.434.
7 Z G 31 MARS.
REVEE POLITIQUE.
43me Année.
LE PROPAGATEUR.
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POL'R
TROIS MOIS.
FOI CATIIOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAr.
AN, 5 FR. POL'R 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
On a généralement été assez surpris do ton éner-
giqoe, dont lord John Rossell a désapprouvé a la
Chambre des Communesla politique impériale dans
la question de Savoie. Le Daily-News, feuille
ministérielle, se croit autorisé b dire que la France
n'est plus l'alliée de l'Angleterre, tout eo ajoutant
que le nouveau traité de commerce sera favorable b
l'union des deux peuples.Toujoursest-il vrai de dire
que le cabine! britannique ne pouvait plus résister
davantage au mouvement national, qui se prononce
dans le Parlement et daos la presse contre les vues
d'agrandissement que poursuit le gouvernement
frauçais.
De même que l'Angleterre les autres grandes
puissances, si elles ne s'opposent pas l'annexion
de la Savoie et de Nice, désapprouvent tout au
moins. C'est cette situation défavorable, cet isole
ment où se place la France qui inspire les préoc
cupations sérieuses d'un grand nombre d'écrivains
politiques. Ce n'est pas une coalition, dit l'un
d'eux, mais c'est un concert de désapprobations et
de mécontentementsQue faut-il pour que la
malveillance de l'Europe devienne de l'hostilité?
une circonstance, une occasion.
II se confirme de toute part que le général de
Lamoricière est parti pour Roine. Une feuille im
périaliste croit devoir rappeler b celte occasion
l'article du code Napoléon qui défend, sous peine
de perdre la qualité de Français, de prendre b
l'étranger du service sans l'autorisation du gouver
nement.
Nous ne savons, dit très-bien un journal, si,
lorsqu'il tient ce langage le Pays y est autorisé,
mais ce que nous pouvons affirmer c'est que le jour
où le gouvernement défendrait au général de
Lamoricière de combattre pour le Souverain-
Pontife, ce jour-là, ce ne serait pas le général
Lamoricière, ce serait le gouvernement qui ne
serait plus français.
Selon toute probabilité, les troupes françaises
vont quitter Rome. Le Constitutionnel déclare
qu'il a toujours été admisque l'occupation de Rome
ne pouvait être indéfinie; le gouvernement ponti
fical paraissant désirer le départ des troupes fran
çaises, la France n'attendrait plus que le moment
où leur départ ne compromettra pas la sécurité du
Souverain-Pontife.
On a parlé, dit encore le Constitutionnelde
négociations avec le roi de Naples si ces négocia
tions aboutissent, la France n'y mettra certainement
pas obstacle, et les soldats français quitteront la
ville éternelle quand ils y seront remplacés par
l'armée d'une puissaoce chrétienne.
Au nombre des pièces les plus curieuses que le
dépôt au bureau de la Chambre des Communes des
documents relatifs b la question italienne, a révélé
au grand jour, figure une dépêche d'un diplomate
anglais, lord Bloomfield. Ce document, daté do 5
mais, rapporte une conversation de M. de Schlei-
niiz, ministre des affaires étrangères de Prusse avec
l'ambassadeur français, prince de Tailleyrand;
dans laquelle se plaignant de la conduite du gou
vernement des Toileries dans l'affaire de la Savoie,
le ministre se croit en droit de faire remarquer que
pendant la dernière guerre d'Italie, c'est le gouver
nement Prussien qui a apaisé les esprits en
Allemagne, et ce aux dépens de sa propre popula
rité. Singulièrement édifiée, la presse autrichienne
rapproche le langage actuel de M. de Schleinitz
d'avec ses protestations antérieures, alors qu'b la
suite de la paix de Villafranca l'empereur François-
Joseph se plaignit d'avoir été abandonné par ses
alliés naturels. Le gouvernement prussieu répondit
alors b ces plaintes eo énuméraot tout ce qu'il avait
fait et surtout tout ce qu'il allait faire dans
l'intérêt de la cause commune; ce n'était pas
la cause de la faute de la Prusse si, découragée trop
tôt par ses revers, l'Autriche n'avait pas attendu
que la Prusse eût suffisamment échauffé et régularisé
le patriotisme de l'Allemagne. Reste b savoir
maintenant par quelle explication plausible le
gouvernement de Berlin justifiera de sa loyamé.
Quant b nous, dit noblement YOst-deulsche-
Post, nous considérerons comme un devoir d'hon
neur et de patriotisme de ne pas prendre pour
modèle la politique d'apaisement du ministre
prussien, mais nous ferons tout ce qui nous sera
possible en fait d'agitation pour qu'au moment du
danger, l'Autriche assiste la Prusse et ne se rappelle
pas les services au nom desquels M. de Schleinitz
invoque la reconnaissance de la France.
De nouvelles négociations de paix sont ouvertes
entre l'Espagne et le Maroc, b la demande de cette
dernière. Les conditions posées par les Espagnols
paraissent être une indemnité de 4oo millions de
réaux avec occupation de Tétouan jusqu'à parfait
paiement, tout le rayon territorial de Melilla, des
avantages commerciaux, la protection des mission
naires et la résidence b Fez d'un représentant
de l'Espagne.
ÉLECTIONS DE BRUGES.
Jeudi matin, les électeurs de l'arrondissement de
Bruges ont procédé a l'élection d'uu membre de la
Chambre des Représentants, en remplacement de
M. Coppieters 'l Wallaut, décédé.
i,55o électeurs, sur 2,5a8 que compte l'arron
dissement ont pris part au scrutin. M. De Ridder-
Dujardin, candidat de l'opinion libérale, a obtenu
i,4ii suffrages. Eu conséquence, M. De Ridder-
Dujardin a été proclamé représentant.
La Chambre a décidé jeudi qu'après le vote des
articles du code pénal sur les coalitions, elle pren
drait des vacances jusqu'au mardi 17 avril.
On lit dans Y Écho de Bruxelles
Nous venons d'entendre dire par un homme
assez bien informé que le ministère a fait rédiger un
projet de loi sur la propriété des cimetières. Le Roi
n'indiquant depuis fort longtemps, b ses ministres,
aucun conseil de cabinet qu'il se charge de présider,
ceux-ci ont pris le parti de faire remettre b Sa
Majesté par un intermédiaire, le projet de loi, pour
qu'elle voulût bien l'examiner et les autoriser
ensuite b le présenter b la Chambre.
Le Roi aurait répondu tout de suite et avant
lecture, b ce qu'on rapporte: Est-ce encore un
brandon de discorde qu'on veut présenter aux
Chambres? N'en avons-nous pas assez?
La Gazette de Cologne termine ainsi qu'il suit
un article sur la résistance de la Suisse b l'annexion
de la Savoie
Les hommes d'État suisses nous inspirent du
respect par leur énergie d'action, et par leurs
documents conçus avec autant de clarté que de
fermeté.
Comme les droits qu'ils revendiquent sont
garantis par toute l'Europe et importants pour
toute l'Europe, nous espérons que la Suisse sera
appuyée par la Prusse, l'Angleterre et les autres
puissances. Napoléon III fera bien de ne pas agir
avec trop de précipitation et de se rappeler que ce
sont Ib ces mêmes Suisses qui, en 1838, ont bravé
la puissance de la France pour défendre les droits
d'un seul citoyen (Louis-Napoléon), qui paie
aujourd'hui leur générosité d'ingratitude.
Nous recevons la nouvelle de la très-prochaine
évacuation de Rome par les troupes françaises.
Cette évacuation est décidée et le général de Goyon
en aurait hâté l'exécution eo demaudarit son rappel
b cause de l'arrivée du général Lamoricière, son
ancien chef, en présence duquel il ne pourrait se
trouver b Rome.
On aurait répondu a M. de GoyoD qu'il serait
faii droit a sa demande et qu'il pouvait se tenir
prêt évacuer Rome, en compagnie de trut son
corps d'armée.
NÉCROLOGIE.
M. Mansuetus-Spillebout, bourgmestre de Rou-
lers, vient de mourir b l'âge de 81 ans.
On lit dans VUnion de Charleroi Mm#
veuve Dubois, née Scholastique Dussart, victime
de l'affreux attentat que tout le monde sait, a
succombé b ses blessures, mercredi b onze heures
du matin.
M. de Muelenaere, depuis 28 ans juge-de-
paix du canton de Thiell, ancien bourgmestre de
Piltbera, ancien membre du conseil provincial, a
été enlevé mardi dernier a sa famille et b ses
nombreux ainis, b l'âge de 69 ans et 6 mois. Le
défunt était le frère de M. le comte de Muelenaere,
ministre d'État et membre de la Chambre des
Représentants.
NOUVELLES DIVERSES.
Nous lisons dans la Gazette van Thiell:
Nos lecteurs savent que le contrôleur de Thielt
était sur le point de mettre les garnisaires b l'école
dentellière adoptée des Apostolines; nous appre
nons que les sœurs de ce couvent intentent un
procès aux agents du fisc. Le tribunal aora proba
blement b décider au premier jour cette question,
qui cause tant d'inquiétudes aux pauvres et leurs
bienfaiteurs.
La section centrale chargée de l'examen de
la proposition de M. Goblet tendant b modifier le
règlement de la Chambre s'est réunie mardi d'et a
nommé pour rapporteur M. E.Vanden Peereboom.
Il a été décidé, en premier lieu, pour prévenir
Y absentéisme, que les noms des membres présenls,