43me Année No 4,438. LE PROPAGATEUR. POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. FOI CATIIOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. POUR LE DEnORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 5 MOIS. T??.as, 14 Avril. REVUE POLITIQUE. Les dépêches relatives la Sicile, qui nous arrivent par la voie de Sardaigoe, sont toujoors fort alarmantes. Elles représentent l'insurrection comme prenant de nouveaux développements, déjà maî tresse d'une partie de l'île et tenant assiégé les troupes royales dans Palerrae. Heureusement les nouvelles reçues par une autre voie sont en contra diction avec ces dépêches que leur origine rend suspecte. En acceptant le commandement des forces mili taires pontificales, le général Lamoricière a publié un ordre du jour. Il y déclare ne pas hésiter reprendre son épée, réclamée par le Pape et les catholiques. La révolution, dit-il, menace l'Europe comme autrefois l'islamisme; la cause du Pape est celle de la civilisation et de la liberté. Il termine en engageant les soldats avoir confiance dans le succès de la cause qui lui est confiée. L'entreprise d'Or tega, qu'on a qualifiée d'échauf- fourée et d'acte de démence, vu qu'elle n'a point réussi, était loin cependant d'être dénuée de chances de succès. Mais, dans ces sortes d'entreprises, dit uue correspondance, l'imprévu joue toujours un grand tôle. L'état de la mer a été si mauvais pendant ces derniers temps, que le prince, son frère et les généraux qui les accompagnaient ont été ballottés par Les vagues pendant plusieurs jours, sans pouvoir aborder sur le point du littoral indiqué d'avance,ni au jour convenu. Cette circon stance, ceux qui ont l'expérience de ces sortes de coups de main ne s'en étonneront pas, a suffi pour tout désorganiser. Au surplus, le mouvement a été plus considéra ble que ne l'avouent les feuilles et les correspon dances officielles, et il est certain, dit-on, que le parti catholique, si puissant eu Espagne, est fort mécontent de la marchesuivie par le gouvernement. Quant au parti libéral, il a été profondément blessé de la façon dont la paix a été conclue, et il a vu l'a, avec raisou une concession honteuse l'influence anglaise. Nos lecteurs se rappellent encore la position équivoque où le gouvernement prussien se trouvait dernièrement fourvoyé la suite de la publication d'uue dépêche de lord Bloontfield, d'après laquelle M. de Schleinitz aurait voulu se faire on titre vis- à-vis le gouvernement des Tuileries de sa politique temporisatrice et de son opposition l'élan belli queux de l'Allemagne lors de la dernière guerre. M. de Schleinitz a senti le besoin de se justifier par uue lettre l'ambassadeur de Prusse Londres. Il s'y défend d'avoir voulu rendre services la France par l'attitude qu'il fil prendre au cabinet prussien et d'avoir cherché par ce moyen captiver les bons offices de la France daos l'espoir d'en retirer profit. Uue correspondance parisienne expiime des appréhensions peu rassurantes relativement la paix générale. Ou considère, dit-elle, la question italienne comme vidée; et c'est vers lè nord, maintenant .et vers l'Orient, que se tournent les regards. La guerre est peut-être retardée, elle changera probablement de théâtre, mais elle aura lieu. C'est là non seulement la conviction de l'armée toute entière, mais encore celles des per sonnes qui tiennent le plus l'entourage immédiat de l'Empereur. Nos relations avec l'Angleterre sont loin de s'améliorer; il eu est de même de celles avec la Prusse, et l'alliance que l'on cherchait, ces jours ci, conclure avec la Russie, paraît très- gravement compromise par suite de la décision prise de recourir au suffrage universel pour l'an nexion la France de la Savoie et de Nice. Vous savez, en effet, que le Czar ne veut pas reconnaître ce principe. De tous côtés, on ne voit donc que difficultés, et l'épée seule pourra trancher ce nou veau nœud gordien. L'un de nos grands journaux nous fournit des considérations plus consolantes au sujet du mouve ment de rénovaliou religieuse qui se manifeste avec une énergie croissante chez nos voisins du midi. Les courants de l'opinion, dit-il, se font toujours sentir chez les grands peuples, lors même que les institutions manquent la libre manifesta tion des idées, et qu'un pouvoir habile et fort prend tâche de discipliner les consciences sa guise et de fournir le mot d'ordre la natioo. On sait que Paris prend quelquefois des allures catho liques mais il paraît qu'il ne les a point revêtus depuis longtemps comme cette année l'occasion des fêtes qui terminent la Sainte Quarantaine. 4,5oo communions d'hommes Notre Dame dans la seule matinée de dimanche, 600,000 persounes fréquentant les églises du endiedi-saiut au jour de Pâques, ce sout là des faits qui oui une valeur véiitable dans l'état actuel de la politique. Il est clait que ces jours derniers la grande ville a jugé bon de se montrer catholique et romaine la face du monde, et cela en présence d'une excommuni cation qui, si elle n'atteint pas directement le pouvoir impérial implique au moins le blâme le plus sévère de sa politique. Cette manifestation vaut bien des discouis et des articles de journaux. CHRONIQUE RELIGIEUSE. Une lettre de Mgr. Samhiri patriarche d'Autioche, adressée au secrétariat de l'œuvre des missions d'Orient Paris, apprend que les progrès delà véritable Église continuent parmi les peuples schismatiques de Syrie. Des villages entiers, leurs pasteurs en tête, se sont réunis Mgr. d'Autioche pendant les premiers mois de la présente année 1860. Le vénérable prélat dit que sa santé se sou tient au milieu des travaux ainsi que celle de son secrétaire, l'abbé Memarbaschi, connu aussi en Belgique. La basilique de Mardin, dédiée l'Im maculée Conception et élevée avec les aumônes des nations occidentalessera terminée celte année. Mgr. Samhiri envoie sa bénédiction apostolique tous ceux qui l'ont accueilii pendant son séjour dans nos contrées. NÉCROLOGIE. M. le général Trezel, ancien ministre de la guerre en France, ex-gouverneur du comte de Paris, vient de mourir l'âge de 80 ans. M. le général Trezel était resté fidèle ses convictions politiques et son affection pour le gouvernement qu'il avait servi. Un des héros de la bataille de Solférino, le général de brigade Dieu, a succombé dimanche aux suites des blessures qu'il avait reçues dans cette journée célèbre. Cet officier général appartenait l'arme de l'état-major. Il avait longtemps servi en Afrique, et en dernier lieu il commandait comme ■colonel d'état-major la subdivision d'Orléansville. Dieu avait été promu au grade de ge'néral de bri gade peu de temps avant la bataille de Solférino; sa nomination est du 26 mai 1859. En dirigeant une attaque du 74* sur le champ de bataille, il avait aperçu une batterie d'artillerie dont le tir lui paraissait irrégulier. Il descendit de cheval et vint lui-même pointer les pièces. C'est en remontant cheval qu'il reçut la grave blessure laquelle il a succombé, après dix mois de souf frances. Le général Dieu était un des officiers les plus distingués de son arme. Sa mort est une véri table perle pour l'armée. NOUVELLES DIVERSES. On nous écrit de Poperinghe, 13 c'. Au marché de ce jour, le houblon de la dernière récolte a été vendu raison de fr. 80 les 5o kilogrammes. Le fait suivantraconté par VUnion de Courlrai, est assez curieux pour être reproduit Par arrêté de la dépulation permanente du con seil provincial du 2 mars 1860, M. J. Petit, pharmacien, est nommé secrétaire de la commission médicale locale de la ville de Courtrai. Or, si nous avons bonne mémoire, il y a quel que six mois que M. Petit est passé de vie trépas que faut-il donc voir dans cette nomination? Les longs retards apportés faire des Dominations aux quelles la loi ordonne cependant de pourvoir dans un délai déterminé. Le laisser-aller de la bureau cratie-machine, et le défaut d'attention des chefs, oublieux de leur qualité d'administrateurs pour s'occuper d'intrigues politiques? Hier, vers cinq heures du matin, un incendie a éclaté dans un bâtiment servant placer le matériel des travaux du canal en construction Courtrai, faubourg de Gand, appartenant MM. Adam et C'° Bruxelles. On avait fait du feu dans le bâtiment, malgié la défense du surveillant. La perte est évaluée 'a 200 fr. On ignore si le tout était assuré. Le prince.de Galjes est arrivé la station du Nord, Bruxelles, mardi 6 i|2 heures; le comte de Flandre y attendait S. A. R.; une voiture de la cour a conduit le priuce de Galles et le comte de Flandre au palais. Le prince de Galles, avec sa suite, est parti mercredi matin, 9- 112 heures, de la station du Nord, Bruxelles, pour se rendre Cobourg; on dit que le prince de Galles compte faire un voyage en Amérique. Le Comte de Flandre est revenu au palais après le départ du prince. L'adminisliation des postes a autorisé les facteurs ruraux accepter des particuliers habitant les communes rurales procuration de retirer les valeurs déclarées et les valeurs cotées, et de toucher les mandats d'articles d'argent adressées ces particuliers. La commission donnée au facteur en pareille

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1