On nous écrit de Courtrai
Le rétablissemenldelancienne confrérie
des SS. Cheveux, dans l'église de Notre-
Dame, se fera avec un éclat tout extraor
dinaire. Non-seulement Sa Grandeur Mgr
Malou viendra présider en personne la
cérémonie religieuse, mais d'autres prélats
encore se joindront notre pieux et savant
Evêque pour rehausser par leur présence
l'exaltation du précieux dépôt, que notre
ville est fière de posséder.
La procession, que l'on organise, ne le
cédera en rien celle dont nous avons été
témoins lors de la proclamation du dogme
de l'immaculée Conception. Le cortège se
composera d'un grand nombre de groupes
dont le goût et la variété rivaliseront avec
la richesse et l'élégance. On y remarquera,
entre autres, les groupes historiques de
Philippe d'Alsace, de Baudouin de Con-
stantinople, de l'impératrice de Conslan-
tinople, etc., etc.
Eh quoi! tout particulier, lecteur du Consti
tutionnel ou non, pourra, de la niaiD la niaiD,
multiplier ses largesses au malheur, la fantaisie,
au vice même, et moi je De pourrai pas offrir mon
deDier la vertu, la grandeur, la sainteté?
Mieux que cela tel journaliste éroérite fondera
des prix de littérature; tel philanthrope créera des
prix de bienfaisance, tel sportmaD couvrira d'or
une jument de course ou un jockey favori; tel
libertin jettera son patrimoine sous les pas d'une
danseuse; la presse se taira ou applaudira; les
tribunaux resteront muets. Et parce que moi ou
quelques pauvres fidèles nous prélèverions sur
notre travail une aumône offerte eo toute simplicité
au Père de nos âmes, le Constitutionnel criera au
scandale, nous dénoncera, s'armera de ses foudres,
et ira fouiller jusque dans l'arsenal du seizième
siècle pour y chercher un vieil engin, rongé
de rouille et humide d'arbitraire, pour me faire
reculer, moi, en plein soleil du dix-Deuvième
siècle! Allons donc! Le Constitutionnel calomnie
son temps, son pays, ses adversaires; ces colères ne
sont plus de saison; ces violences ont passé de
mode; ces menaces n'excitent que le sourire.!
C'est aujourd'hui 5 mai le 39" anniversaire de
la mort de l'Empereur Napoléon I". A cette
occasion, la Société des anciens Frères d'armes du
premier Empire a assisté en corps un service
auDiversaire qu'elle a fait célébrer 10 heures du
malin, l'église de Saint-Martin.
Nous apprenons que plus de soixante officiers,
pris dans les divers régiments de la cavalerie belge,
seront attachés l'Ecole d'équitatioo dont le réta
blissement, en notre ville, est décidé. Le nombre
de chevaux s'élèvera i5o.
Par arrêté royal du 1" de ce mois, le sous-
lieutenant J. Lepère, du 2" cuirassiers, est nommé
lieutenant.
m riT
Aujourd'hui, 10 heures précises du matin,
devait avoir lieu, sur la Grand'Place de cette ville,
la vente par justice du mobilier bien modeste et
plus que ceoteoaire des religieuses de l'école de
Lamotte, ainsi qu'il avait été annoncé par affiche.
Par mesure de prudence, il avait été enjoint aux
enfants de se rendre l'école susdite, dès 6 i|2
heures du malin. Dès bien avant l'heure fixée pour
la vente, une foule compacte et qu'on peut, sans
exagération aucune, évaluer plus de i,5oo per
sonnes, pour la plupart de la classe pauvre et
parents des enfants qui reçoivent l'instruction chez
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année, et nous n'en recevons aucune. Mou inquié
tude a ce sujet serait plus grande, il est vrai, si je
ne savais qu'il lui est bien difficile de nous écrire
saus nous compromettre, et c'est probablement,
j'espère, la seule cause de son silence. Nous allâmes
donc habiter avec miss Anna. Elle mourut il y a
deux mois. Depuis lors, je suis allé demeurer dans
la maison voisine et Claire est restée dans la
sienne; elle s'est chargée du soin de son petit
ménage et du mien. Nous dioons et déjeûooDS
ensemble.
A ces mots Claire sourit en regardant Alfred.
C'est elle qui fait la cuisine, dit-il eu devi
nant sa pensée. Je vous assure qu'elle ne s'en tire
pas trop mal.
C'est bien de l'indulgence, pauvre Alfred,
dit Claire avec une grâce charmante.
Valentin pensa Ça va probablement peu
près comme ici. Grands seigneurs cuisiniers ne
peuvent rien faire de bon.
Enfin, continua Alfred, elle est si gracieuse
et si bonne; si grande surtout dans le malheur et si
courageuse, qu'elle me ferait presque oublier tout
ce que je souffre, si elle n'en souffrait avec moi, et
les Sœurs de Lamotte, stationnaient devant l'école
de ces bonnes Sœurs. Quand on voulut sortir le
mobilier de la maison, la foule s'y opposait et for
çait, avec menaces, les agents préposés au transport
rebrousser chemin et remettre les meubles en
leur lieu et place. Deux portefaix qui avaient porté
un coffre la Grand'Place, furent avertis par la
populace qu'ils avaient cesser, et celle-ci accom
pagnait ces avertissements en montrant le poing.
A propos du coffre susdit un campagnard
qui vint passer sur le lieu de la vente, offrit
poor le meuble eo question trois francs, on allait le
loi adjugerquand M. Louis Verleure proprié
taire en cette ville, dit 70 francs, et en fit l'ac
quisition. Tiens, dit le campagnard tout ébahi,
■nais avec une admirable naïveté, je ne savais
pas que les meubles se vendaient si cher h Ypres.
PersonDe ne voulant plus, ni même n'osaDt plus
servir de portefaix, on avisa de faire transporter
les meubles par chariots; mais le moyen d'en
trouver, aucun voiturier ne voulut prendre sur lui
cette mission. Entre temps, la foule grossissait et
grossissait toujours, et chacun de dire son petit
mot, tout l'avantage bien entendu de ces pauvres
et humbles Sœurs de Lamotte, mais au grand
désavantage de la loi très - impopulaire sur la
patente et de son auteur.
De temps en tempsdes huées se faisaient en
tendre, la classe pauvre commençait murmurer
de plus belle et s'exciter.
Enfin, vint stationner devant la porte de l'école
on lourd chariot attelé de deux forts chevaux. On
allait procéder au chargement du mobilier. Mais la
populace commença devenir enragée, on cria, on
hua, la police empoigna UDcampagnard pour servir
d'exemple, rien n'y fit, on menaça de piller le
chariot, s'il avançait.
La vente tardait donc et cette affaire menaçait
de prendre de plus grandes proportions, quand
on vint annoncer la foule, que tout était arrangé.
C'était M. le sénateur Baron Mazeman qui offrait
208 francs pour tout le restant du mobilier.
Ainsi donc, grâce deux hommes très-respec
tables de cette ville, M. le Baron Mazeman et M.
Louis Verleure, dont nous ne pouvons assez louer
la générosité dont ils ont fait preuve en cette
circonstance, tout était dit. La vente du mobilier
avait produit 278 francs, il était satisfait au fisc qui
réclamait i84 fr. 3i c. pour la patente et les
religieuses de Lamotte conservaient leur mobilier.
Mais une fois de plus les sœurs de Lamotte auront
acquis la conviction qu'elles oot pour elles la
sympathie de tous ceux qui savent apprécier les
services éminents qu'elles rendent la jeunesse
pauvre.
plus que moi. La journée se passe peindre ensem
ble; nous vendons nos ouvrages un brave homme
qui nous les achète bien cher. Depuis que nous
avons perdu sa gouvernante, nous avons plus
d'occupation elle surtout qui est chargée d'une
infinité de petits soins; nous sommes moins a
notre aise; mais enfin nous ne nous plaignons pas.
Dis donc tout, Alfred interrompit Claire.
Elle veut dire, reprit-il, que, voyant l'armée
de Condé s'organiser, je voulais m'y rendre et
venger mon père. Il me semblait que je ne devais
pas avoir un moment de repos, tant que je n'aurais
pas tué un de ces bleus qui avaient tué mon père
Mais elle me représenta l'abandon où j'allais la
laisser. Les dangers de toute espèce qu'elle avait
craindre se présentèrent mon esprit. Je n'eus pas
le courage de l'abandonner ainsi. Je suis resté; j'ai
renoncé pour elle au bonheur de me battre contre
des ennemis et des persécuteurs.
Nous avons donc vécu ainsi que nous vous le
disons, jusqu'à ces derniers jours. Un de nos amis
nous fit connaître votre demeure; nous avons dit
Nous irons demain, et nous voilà. Nous venons
vous demauder aujourd'hui de bénir uue affection
Dans la liste des jurés appelés siéger pendant
la 1" série de la 2" session de 1860, de la
cour d'assises de la Flandre Occidentale, qui
s'ouvrira le 11 de ce mois, sous la présidence
de M. le conseiller Onrael, nous remarquons
les noms suivants
MM. J. Schottey receveur des contributions Merckem.
E. Van Hille, distillateur Dixmude.
E. De Mueleuaer, écheviu Moorslede.
Denis-Cappelle, rentier Meuiu.
E. Liebaertsecrétaire Laugemarck.
I. Dervaux, cultivateur Comines.
E. Titeoa, notaire Boesiughe.
Van Eecke Aunoot, notait e Neuve-Église.
L. Coevoet, négociant Poperinghe.
A. Syoensecrétaire communal Merckem.
P. de Tliibaut-de Boesinghe, bourgmestre Boesiughe.
R. Slook, notaire Ardoye.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 37 avril, un deuxième sub
side de i,5oo fr. est alloué l'administration
communale d'Ypres, pour l'aider faire exécuter
un groupe en marbre.
Des arrêtés royaux du 27 avril accordent
aux administrations communales ci - après désignées
les subsides suivants pour l'exécution de travaux
d'assainissement
Menin, 2,5oo. Mouscron, 65o. WackeD,
45o. Wervicq, i,5oo. Ypres, 12,000.
Poperinghe, 2,5oo. Hooghlede, 1,000.
Passchendaele600. Dixmude, 2,200.
que les nôtres oot approuvée, que mon pauvre
père eût été si heureux de bénir avec nous. Des
larmes s'échappèrent des yeux du jeune homme.
Ce récit avait vivement touché M. de Sérigny
la pureté de cœur de ces jeunes gens, la fraîcheur
de leurs sentiments, conservés purs au milieu de la
corruption générale qui les entourait, le pénétrè
rent d'admiration.
Oh! Dieu, leur dit il, Dieu vous doit sa béné
diction; je vous la donne en son nom. Recevez-la,
mes enfants, et demeurez lui fidèles. De tous les
biens, le plus précieux est celui que vous avez
choisi.
Après les avoir entendus l'on et l'autre en con
fession et les avoir admirés en secret, l'abbé de
Sérigny s'occupa de dresser l'autel pour dire la
messe; Claire l'aida dans les soins qu'il prit pour
le parer le mieux possible; et, de son lit, le vieux
Valentin assista cette pieuse et touchante céré
monie.
Tous deux se mirent genoux, prononçant aux
pieds du prêtre le sermeut solennel, avec uue paix
et une sécurité pleines de bonheur. Si le bonheur
pouvait être certain des cœurs pour l'avenir,
c'était bien ceux là! Mais l'avenir!....
Pour être continué.)