On écrit de Bruges Nous apprenons le départ pour Rome de M. l'abbé Goetbals, comte romain et chevalier de l'ordre du S' Sépulcre. Cet honorable ecclésiasti que qui a fait ses études théologiques dans la ville éternelle et qui jouit de l'avantage d'être person nellement connu du Saint-Père, entreprend expres sément ce voyage pour déposer aux pieds du trône pontifical l'adresse b Pie IX des catholiques de la Flandre-Occidentale. Cette adresse revêtue de 44,743 signatures forme un épais in folio, magnifiquement relié aux frais du comité central, par M. Beyaert. Sur la couverture rayonne une gravure sur métal doré au feu représentant les armes pontificales et due au talents de M. Van Damme. Le frontispice b l'intérieur en peinture du moyen âge,est l'œuvre des frères De Paepe, mignaturistes; l'exécution leur en fait le plus grand honneur. Cinq jeunes gens de Bruges sont partis mardi pour s'engager dans l'armée pontificale. Le départ de l'un d'entre eux a donné lieu b une scène déchirante: sa pauvre mère, au comble de la douleur, ne voulait pas se séparer de son enfant; elle jetait des cris déchirants qui ont ému tous les spectateurs. Pendant la prochaîne session de la cour d'assises de notre province, le crime commis b S'-Pierre durant la grand'messe sur la servante de M.Thomas viendra sur le tapis, 5i témoins seront entendus. Huit jours après, paraîtra le nommé Charles Elle, d'Handzaeme, devant la même cour, accusé d'avoir assassiné sa femme; on se rappelle encore les nombreux détails que nous avons fourni sur cet horrible drame. Prochainement, il sera procédé b l'adjudica tion publique de l'entreprise des travaux de dévasement b effectuer, cette année, b la partie de la Lys située dans la Flandre occidentale. M. le gouverneur de la province de Flandre occidentale, par-devant qui cette adjudication aura lieu, en annoncera ultérieurement lejour et l'heure. Un écrivain, bien connu b Bruxelles dans le monde du journalisme et de la littérature, M. M..., se trouve en ce moment dans une position assez bizarre. M. M... avait commencé sa carrière par l'état militaire. Un beau jour, il abandonna la gloire des armes pour celle des lettres, l'épaulette qu'il avait déjb conquise pour les conquêtes de la plume et, sa démission donnéeil vint se fixer dans la capitale. L'an dernier, notre confrère reçut la visite d'un de ses anciens camarades de régiment, M. E... S..., qui avait en même temps que lui qui'té spontané ment le service et dont l'existence n'avait été, depuis lors, qu'une odyssée grosse d'aventures et de vicissitudes de tout genre. S..., volontaire d'abord de la campagne de Crimée, puis attaché ensuite b nous ne savons quelle expédition d'aven turiers, s'était marié au Nicaragua. N'ayant pas, b ce qu'il paraît, trouvé le bonheur dans cette hymen transatlantique, il avait senti renaître en lui un impérieux besoin de locomotion et était parti pour New-York en oubliant de faire ses adieux b sa moitié. A New-York, les beaux yeux et les dollars d'une jeune veuve française, arrivant en ligne droite de la Californie, avaient triomphé de son aversion pour le mariage, et, médiocrement sou cieux des conséquences d'une bigamie, il svait contracté une seconde union, b la suite de laquelle il avait, avec sa nouvelle épouse, repris le chemin du sol natal. Débarqué b Londres, S... en arriva bientôt b reconnaître que décidément il manquait de voca tion pour l'état matrimonial. Sous prétexte d'affai res de famille, il vint seul b Bruxelles, où l'une des premières connaissances qu'il retrouva fut M. M... S..., enchanté de la rencontre, se fit un plaisir de confesser ses péchés b son ancien camarade, et, comme uotre aventurier était assez pauvrement fourni de papiers et de documents pouvant lui servir de certificats, il jogea opportun de glisser discrètement dans sa poche, b la faveur de la con fiance avec laquelle il était reçu chez M. M..., le brevet d'officier de ce dernier, exhumé comme ancien souvenir du tiroir où il était enfoui depuis plusieurs aonées. Celte pièce décida de la nouvelle destinée de S..., qui en sa qualité à1 ex-officier de l'armée belge, s'empressa d'aller prendre, sous le nom de M..., du service aux Iodes néerlandaises. Ce fut le dernier exploit de l'incorrigible pour - chasseur d'aventures: atteint d'uue maladie mortelle, il succombait, il y a quelques mois, b l'hôpital de Batavia, d'où la notification de son décès était régulièrement transmise au gouvernement belge. Or, Mm' S..., ayant appris par voie indirecte la mort de Son raaii, s'est empressée de réclamer son acte de décès, indispensable, aux termes de la loi, pour qu'elle puisse recourir b la consolation d'un nouvel hyménée. Mais voyez la déception Mms S... n'est pas légalement veuve de M. E... S..., mais bien de M. M..., puisque c'est sous ce nom que son mari a succombé b Batavia. Le seul acte mortuaire que l'on puisse lui délivrer est donc celui de M. M... De son côté ce dernier n'est pas sans appréhen sion sur les conséquences de son trépas par voie de procuration. Au premier jour le Moniteur va officiellement le déclarer mort et enterré aux Iodes; la Belgique voudra-t-elle encore le tenir pour vivant? Et si l'on allait le considérer comme contumax et le mettre en demeure de se soumettre b l'arrêt de son état-civil?... Provisoirement M. M... a pris le parti de la résignation il vient de se commander des cartes de visite portant pour ins cription Feu M... et, comme après tout il est bon de tirer d'une mauvaise affaire tout le profit possi ble, il s'occupe de solliciter, b titre de défunt, sa radiation des contrôles de la garde civique. P. S. M. M..., dont nous racontons plus haut le décès par substitution de personne, nous prie de publier la petite rectification suivante ses papiers ne lui auraient pas été soustraits par M. S..., mais se seraient trouvé parmi d'autres papiers apparte nant b celui-ci qui ne les a sans doute emportés que par mégarde, non l'année dernière, mais il y a plus de trois ans. Indépendance Nous lisons dans le Moniteur de Louoain L'instruction concernant les scènes scandaleuses qui se sont passées lors du carnaval b Louvain continue et plusieurs prévenus ont déjb été enten dus. L'éditeur du Progrès a dû comparaître avec ses ouvriers devant le juge d'instruction, ainsi que les auteurs présumés des chansons ordurières. Le steamer Alster, qui est arrivé hier dans le port d'Anvers, venant de Londres, avait b bord, outre son chargement, 35 Irlandais, qui vont s'engager sous les drapeaux du général de Lamo- ricière. ANGLETERRE. On peut dèsaujourd'hui commencer b apercevoir les résultats du nouveau traité de commerce avec la France, d'après les chiffres que commence b publier la douane anglaise. En mars i85g,il avait été importé en Angleterre, pour la consommation intérieure, 635 mille gallons de vins, 100 mille gallons d'eau-de-vie, et 2 mille gallons de ge nièvre. En mars 1860, ces quantités se sont élevées b i47 mille gallous pour les vins; 211 mille gallons pour les eaux-de-vie; 5i raille gallons pour les genièvres. Il résulte de Ib que l'importation a plus que doublé pour les deux premiers articles. Pour les raisins secs et les gants, la progression a été b peu près la même. [Progrès international.) FRANCE. Il paraît, dit le Progrès de Lyon, que M. le duc de la Rochefoucauld n'abandonne point son projet d'offrir plusieurs canons au Souverain- Pon tife; il en a commandé cinq, de divers calibres, b la fabrique de Liège, avec leurs armatures,caissons, etc. Nous lisons dans le Mémorial cl'Amiens Mgr. Parisis, évêque d'Arras, est parti pour Rome le 8 mai, accompagné de M. Scott, camérier de Sa Sainteté, et d'un certain nombre d'ecclésiastiques. Le but de ce voyage est, pensons-nous, l'accom plissement des formalités préalables b la béatification de Benoît Labre. Le Courrier de Limoges assure que le Glaodier, tristement immortalisé par Mme Lafarge, vient d'être acheté par des moines appartenant b l'ordre des Chartreux. La forêt serait comprise dans cette vente. Avant la révolution, cette propriété appartenait b un ordre religieux qui faisait un grand bien dans les pays environnants; aussi dans tous les villages voisins, a-t-on appris cette nouvelle avec plaisir. Outre les secours pour les pauvres, les soins donnés b domicile aux malades, la liqueur des Chartreux sera, dit-on, fabriquée au Glandier. ITALIE. D'après des renseignements que nous avons tout lieu de croire exacts, on s'occuperait b Rome de l'organisation d'une légion composée de volon taires et d'officiers belges. Un grand nombre de volontaires prussiens se sont également présentés, mais comme on n'admet que des hommes qui peuvent fournir la preuve d'avoir accompli tous les devoirs militaires exigés par leur patrie, et que les Prussiens, après leur service actif sont incorporés dans la landwehr, tous les Prussiens qui jusqu'b présent se sont pré sentés n'ont pu être acceptés par le gouvernement romain. On sait que le comte Potocki, l'un des plus grands seigneurs de la Gallicie est venu offrir ses services au Pape b la tête de 1,200 hommes armés, équipés et entretenus b ses frais. Le comte Potocki a reçu de Pie IX une commission de colonel de ce régiment polonais. Un antre gentilhomme polonais ayant sollicité du Pape l'honneur de servir dans ses troupes, au lieu de recevoir la prime d'engagement que la loi alloue b tout soldat volontaire, a ajouté au don de sa personne une offrande de 25o,ooo fr. Le duc Salviati (prince de Borghèse) s'occupe de I organisation d'un corps de cavalerie où les jeunes gens des meilleures familles romaines solli citent d'être admis. Huit gardes nobles de Sa Sainteté ont donné leur démission de ce brillant corps d'officiers pour entrer dans le service actif. L'un d'eux, le marquis Lepris, a été attaché comme aide-de-camp b la personne du général Larnoricière. Le prince Chigi, colonel de la garde palatine a donné sa démissiou de ce grade pour entrer comme simple soldat dans le régiment d'artillerie. Le prince Ruspoli, l'unique héritier d'un des plus beaux noms de Rome, a enfin obtenu de son père la permission d'imiter l'exemple du prince Chigi. Le comte Ostrowski, ancien président de la Diète polonaise, annonce qu'il a résolu d'entrer au service du Pape. Il veut être incorporé dans l'artillerie sans grade ni distinction; cette résolu tion du vieux gentilhomme polonais sera d'une grande influence sur la jeuDe aristocratie polonaise dans la cause de Rome. On annonce que le séminaire du diocèse de Plaisance a été fermé parce que l'évêqne n'a pas voulu être présent a l'arrivée de Victor Emmanuel. On lit dans le Courrier des Alpes Le

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 3