FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
7??.SS, 26 MAI.
On a trouvé expédient, faute de mieux,
d'exciter contre la commune de Langhemarck,
la rivalité des autres communes des cantons
d'Ypres, pour détourner des votes de M.
Joseph de Patin. Nous avons déjà fait remar
quer qu'il n'est pas possible que les commu
nes se partagent exactement tes places de
conseillers provinciaux, et qu'il faut prendre
ceux qui conviennent le mieux ces fonctions,
n'importe quelle commune ils appartiennent.
Nous ajoutons qu'il y eut une époque où les
quatre conseillers provinciaux étaient tous les
quatre habitants d'Ypres, sans que personne
songeât y redirepas même les apôtres du
Progrès. Il y a plus, si, de bonne foi, l'on
voulait répartir les sièges au conseil provincial
entre les différentes communes de nos trois
cantons, il faudrait en assigner deux au pre
mier canton d'Ypres, deux encore au second,
et un tout au moins au canton d'Elverdinglie,
dans lequel Becelaere n'est pas plus compris
que Langhemarck.
REVUE POLITIQUE.
43me Année.
No 4,450.
LE PROPAGATEUR.
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 5 MOIS.
La candidature de M. le vicomte Joseph
de Patin, conseiller communal Langhe-
marck, pour la cinquième place de conseil
ler provincial des cantons d'Ypres, répond
évidemment aux vœux du corps électoral.
Aussi rencontre-t-elle, en ville comme la
campagne, l'adhésion la plus décidée.
Quant l'opposition de ce noyau de gens
qui mettent de la politique et de l'égoïsme
partout qui s'empareraient si c'était
possible, de toutes les positions élevées,
pour distribuer ensuite jusqu'aux plus
modestes emplois ceux qu'ils appellent
sans façon les nôtres quant cette
opposition là on la connaît depuis long
temps, on sait qu'elle est inévitable tout
homme de quelque valeur et on ne s'en
soucie plus elle ira tant qu'elle ne tom
bera pas sous les sifflets du public.
Les scribes stipendiés de ces grands
faiseurs ont adressé M. de Patin les
interpellations que voici qui êtes-vous?
d'où venez-vous? Il nous semble que
les questions sont au moins indiscrètes, de
la part de quelqu'un qui ne dit pas lui-
même qui il est, ni d'où il vient. Toutefois
M. de Patin peut répondre simplement
Je suis conseiller communal, et je ne
viens pas de plus loin que de Langhe-
marck. Nous ajoutons Pour ne pas le
connaître, vous devez être un savanlasse, et
venirde partoulailleursque des Flandres.
Ce qui est moins bouffon, sans être plus
sérieux c'est le parallèle que l'on établit
entre M. de Patin et un candidat de la
coterie exclusive et répulsive. On fera
d'inutiles efforts nul ne peut l'emporter
sur M. de Patin en exquise urbanité, en
impartiale serviabilité, en intelligente
pratique des affaires administratives. Il
dispose de tout son temps, ce que ne peu
vent point ceux qui exercent une profes
sion. surtout un office ministériel.
Si les capacités, les talents sans noblesse
ouvrent aujourd'hui l'accès aux places, les
avenues n'en sont pas fermées ceux qui
ont des parchemins et des ancêtres mar
quants; en vérité, il ne siérait pas mal
certains bourgeois d'avoir, dans le langage
et dans les actes, un peu de cette noblesse,
attrayante la fois et digne, qui dislingue
la personne de M. de Patin.
Que les électeurs libres, ceux qui ne
sont pas assermentés l'Association atili-
libérale; que les électeurs indépendants,
ceux qui ne vendent ni leur consciei»ce
ni leur dignité personnelle, avec la mar
chandise qu ils débiient; que tout électeur
qui naime pas 1 assujélisseraentfût-il
décoré du vain nom de libéralisme, se
rende l'assemblée électorale et inscrive
franchement sur son bulletin côté des
autres noms de son choix, le nom d'un
homme d'honneur, de talent et d'expé
rience, d'un homme affable et bienveillant,
sans arrogance et sans dédain, quoique
noble, le nom de 1£. rCS3?S 23
CONSEILLER COMMUNAL A LANGUE-
MARCK.
Le gouvernement napolitain a fait connaître,
par son journal officiel, que le nombre des partisans
de Garibaldi débarqués a Marsala s'élevait 800
hommes, commandés par leur chef en personne, et
que bientôt après ils ont été attaqués au-delà
d'Alcamo par le général Landi, qui les a vaincus a
deux reprises; cependant des insurrections ayant
éclaté autour des colonnes napolitaines, celles-ci
sont rentrées Palerme. Le journal officiel con
firme aussi que le roi François II a envoyé
Palerme le général Lanza, en qualité d'aller ego
avec mission de rétablir l'ordre par tous les moyens
possibles.
Les feuilles révolutionnaires ne manquent pas
de représenter dans leurs dépêches la Sicile entière
comme tombée au pouvoir de Garibaldi et ce
dernier revêtu de la dictature. Aussi le monde des
nouvellistes et des curieux ne sait trop 'a quoi s'en
tenir au milieu de ces affirmations contradictoires.
Mais le public ne sait pas assez que celte contradic
tion vient de ce que c'est le comité révolutionnaire
italien qui reçoit, rédige et transmet la plupart des
dépêches datées de Gênes, Palerme et Turin. Or,
pour le comité, les garibaldiens sont toujours
vainqueurs; l'on annonce même leurs victoires
l'avance c'est aiosi que VIndépendance belge a
pu faire cette réflexion naïve; Les renseignements
ont précédé les faits.
Jusqu'à présent la tranquillité règne a Naples et
dans les parties continentales de la monarchie
sicilienne. Un cordon de troupes garde le littoral de
la Terre de Labour et surveille toute la frontière
romaine pour empêche» les volontaires de pénétrer
dans les Abruzzes. Le gouvernement romain, de
son côté, a échélonné son armée depuis Corneto,
dans la province deCivita-Vecchia jusqu'à Ancône.
Cette armée possède des positions stratégiques
avantageuses, et elle a des colonnes mobiles qui
parcourent le pays pour empêcher les volontaires
d'envahir les États de l'Église.
Les volontaires de la révolution n'ont pas été
heureux dans le début de leur entreprise sur
les États-Romains. Un détachement de 35o hom
mes, venant de Toscane, a été surpris et mis en
déroute par 60 80 gendarmes pontificaux, sous la
conduite du colonel de Pimodan.
Le général de Lamoricière est de retour Rome.
Une correspondance de celte ville rapporte qu'il
est fort satisfait de son inspection générale des
troupes. L'esprit des régiments est excellent; les
soldats sont pleins d'ardeur et de bonne volonté, et
la majeure partie d'entre eux peut être considérée
comme une excellente troupe laissant fort peu
désirer. L'esprit des populations, dans les pro
vinces, est très-bon, et tous les habitants des
campagnes sont entièrement dévouées au S'-Père.
Le général, ajoute la correspondance,a également
acquis la certitude que la possession des Romagues
par Victor-Emraauuel n'est rien moins que solide.
La conduite intrépide du cardinal Corsi, arche
vêque de Pise, lors de l'entrée dans cette ville
du Roi Victor-Emmanuel, a vivement froissé
MM. Cavour et Farini. On rapporte qu'un cham
bellan s'étant présenté chez le courageux prélat
pour l'engager recevoir le Roi dans la cathédrale,
obtint cette réponse Allez dire votre maître
que je ne le dois et ne le puis pas. Il est pécheur
public, usurpateur du domaine de l'Église, excom
munié. Et comme le chambellan insistait, le
cardinal reprit s'il m'y force, il me trouvera sur
le seuil de ma cathédrale revêtu de mes habits
pontificaux et prêt le recevoir comme saint
Ambroise reçut Théodose.
Le gouvernement piémontais a répondu sa
manière, en faisant conduire Turin par la
gendarmerie le courageux confesseur de la foi.
Ainsi, observe la Gazette de France, on empri
sonne les plus hautes sommités du clergé en Italie
parce que les évêques et les prêtres ont refusé
d'enfreindre les ordres de leur chef suprême, mais
on laisse s'organiser la rébellion garibaldienne.
Une correspondance française rapportait der
nièrement un mot qui décèle bien la politique ainsi
que les vues ultérieures du cabinet des Tuileries.
Le duc de Bassano, dont on connaît la haute
position auprès de l'Empereur, racontait dernière
ment que lord Cowley étant venu avertir celui-ci
qu'il pouvait se présenter telle complication qui
obligerait le gouvernement anglais d'accorder son
patronage la Sicile; Napoléon III lui répondit
froidement: Mousieur l'ambassadeur, je vous
remercie de cette communication, j'en prends acte
et je vous priede venir m'avertir le jour où l'Angle
terre aura pris définitivemeul son parti, car le soir
même j'irai coucher Bruxelles.
Je n'aperçois pas très bien, poursuit le corres
pondant cité, pourquoi la Belgique payerait les
frais de l'ambition de l'Angleterre. Mais, enfin, si