dont le caractère indépendant provoque
leurs défiances. Au reste, il faudra bien,
conformément la loi générale des choses
humainesque celte puissance finisse un
jour ou l'autre par s'user, quelque soit
son habilité exploiter la faiblesse de
ceux-ci, la cupidité de ceux-là. Ce n'est ici
évidemment qu'une question de temps.
Quant aux électeurs ruraux d'autres
moyens d'influence ont été mis en jeu au
scrutin d'avant-hier pour capter leurs
suffrages. La veille encore un appel aux
électeurs libéraux d'Ypres, répandu profu
sion par les soins des chefs du parti, signa
lait les électeurs campagnards comme les
servilesinstrumentsdel'ambition cléricale,
et conviait les libéraux de la ville se
serrer autour de l'urne afin de frapper
d'impuissance le choc de ce slupide trou
peau. Au 28 cependanton les a choyés
ces mêmes campagnards, on leur a fait
fête, les voiturant la ville et les alléchant
par l'appât d'un dîner quelconque.
Ceux-là du moins qui malgré le mau
vais temps sont venus, leurs propres
frais, voter pour le candidat conservateur,
ceux là (et c'est la majorité des électeurs
de la campagne) peuvent se rendre ce té
moignage de n'avoir obéi qu'à leur con
science, et l'on ne révoquera point en
doute la sincérité et la liberté de leur vote.
A Passcheudaele, M. Demeuleoaere a été réélu.
M. Verlez, bourgmestre Moorslede l'a emporté
sur M. Comyn, membre sortant.
r-g a on tt»
Voici le résultat des élections provinciales qui
ont eu lieu a Bruges. Ont été élus
MM. Vicomte de Nieulandt i845 voix.
Vande Walle-Vermeulen i84i
Jooris-Borre 1821
Baron Peers 1811
FI. Roels 1201
Goupy-Rotsart 1111
De Tillegbeui-De Man 1074
Valckenaere-Thoroas io64
Les quatre premiers élus étaient portés par les
deux partis; MM. Valckenaere, Goupy et de
Tilleghem figuraient sut la liste libérale, tandis que
M. Roels était le candidat de Wnion consti
tutionnelle.
nulle part vous ne compterez tant de badauds et
tant de gens d'esprit; tant d'affairés et tant d'oi
sifs; tant de dopes et tant de charlatans; tant de
mains disposées k applaudir le talent et tant de
sifflets prêts k leur répondre; tant de frivolité et
tant de philosophie; tant de luxe et tant de pau
vreté; d'incrédulité et de superstition.
Le jour où l'Académie distribue le prix-Mon-
thyoula cour d'assises juge un voleur ou un
assassin. Le libraire met en vente on nouveau
livre, et le premier qui voit cet ouvrage est un
passant qui ne sait pas lire.
Cet homme qui marche devant vous est nn
poète dont vous savez les vers par cœur; cette
voiture qui passe est celle d'un millionnaire de la
veille qui a tout volé... excepté sa réputation. Ce
jeune homme qui se promène d'un air distrait et
ennuyé est uu oisif qui trouve les journées trop
longues et les nuits trop courtes.
A chaque pas, vous rencontrerez un sujet d'études;
sujet toujours nouveau; tantôt gai, tantôt triste.
Voulez-vous rire? allez a l'Odéon voir jouer
uoe tragédie; voulez vous pleurer? allez au vau
deville voir jouer Dalila.
Voulez-vous rire? regardez les petits jeunes
gens de notre époque dépenser tout lenr esprit et
Uo ballottage a dû avoir lieu entre MM. De
Busscbere, Serweyteos, Goddyn, De Schryver,
Tavernier et Van Ockerhoul.
Les trois premiers ont été proclamés.
A Bruxelles MM. Barbanson, Fontainas, Anne-
mans, Riche, Broustiu, Joues, Callard, Delporte,
Piroo-Vanderton, Goillery, Veldekens, Lehardy
de Beaulieu, Gorrissen et J. Oppenbeim, tous
caudidats de Y Association libérale et Union
constitutionnelle, ont été proclamés conseillers
provinciaux.
ACTE OFFICIEL.
AUTORISATION DE PORT D'iNSIGNE D'ORDRE
ÉTRANGER. Par arrêté royal du 4 mai, le
docteur Verhaeghe, médecin k Ostende, est auto
risé k vporter la décoration de quatrième classe de
l'Ordre de l'Aigle Rouge, qui lui a été décernée
par S. M. le Roi de Prusse.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Vendredi comparaissait devant la cour d'assises
séant Bruges, le nommé Pierre Van de Kerk-
hove, âgé de 28 ans, ouvrier, né et domicilié
k Vive-S'-Bavon. Cet individu était dominé par la
passion régnante du jour: l'anuexioo.
Chez le cultivateur Plaukaert, k Saint-Génois,
où il demeurait depuis quelques jours, il s'annexa
le 16 mars i85g, les effets d'habillement du
domestique, ainsi que son livre de prières.
Dans la nuit du 6 au 7 avril, il s'annexa chez les
enfants Van der Plaocke, cultivateurs k Dessel-
gem, des chaussures et trois francs en espèces,
appartenant au domestique Van Fleteren.
Le 2Ô du même mois, eogagé chez les enfants
Dupont, k Reckem, nouvelle annexion d'un gilet,
de quatorze pièces de 5 fr. et de dix pièces de 2
francs, encore une fois au préjudice d'un autre
domestique. Van deKerckbove avait pris Ik le nom
de Pierre Van Houtte.
Le 17 juillet, sous le nom de Pierre Hermaos, il
s'annexa chez le sieur Mestdag, k Luigne, plusieurs
objets d'habillement, appartenant au domestique
De Waele.
Le 24 décembre, disant s'appeler Charles D'Helft,
il obtint la permission de loger dans la ferme des
enfants Verbrugge, k Wevelghera; le lendemain
matin il disparut après s'être annexé les effets
d'habillement des domestiques Bodyn et Spiesens.
Le 27 suivant, nouvelle annexion, sous le nom
leur aigeot pour attirer l'attention des dames du
demi-monde; voulez-vous pleurer? songez quels
hommes feiont un jour ces jeunes gens perdus de
vices.
Voulez-vous rire? voyez ce parvenu d'hier qui
joue au grand seigneur et se fait appeler comte on
■uarquis Voulez-vous pleurer? entrez k la
Bouise et voyez les victimes de ce joueur heureux.
Voulez-vous rire? regardez au bois, aux courses,
cette femme élégante dont ou admire la riche
toilette et le brillant équipage, voulez- vous pleurer?
entrez le lendemain chez son mari vous le verrez
triste, abattu, maudissant sa faiblesse, se demandant
qui dounera du pain k ses enfants, quand il aura
vendu ses meubles pour apaiser les créanciers de sa
femme?
Voulez-vous rire? écoutez cet élégant médecin
parler avec grâce de ses cures merveilleuses, de ses
clieoles, de ses tableaux; voulez-vous pleurer?
allez voir ses malades.
Voulez-vous pleurer? allez k l'Académie; vous
y appreodrez la perte qu'elle vient de faire d'un
littérateur, d'un poète charmant; voulez-vous rire?
voyez les noms de ceux qui se présentent pour le
remplacer.
Voulez-vous savoir comment l'on mange k
de De Walle, des vêtements, des domestiques
Verteyn et Verkiest, k Ouckene.
Le 11 janvier, sous le nom de Pierre Goossens,
il s'annexa chez le cultivateur Thiers, k Deerlyk,
des objets d'habillement et quelque argent, appar
tenant aux domestiques de celle-ci, Jean D'HuIst
et Joseph Eggermonl.
Le i5 janvier, il s'annexa la blouse du cultiva
teur Morean k Heestertoù il était engagé
provisoirement et disparut.
La carrière annexionniste de Van de Kerkbove
ne se serait pas bornée Ik, mais ses égaux dépossé
dés donnèrent l'éveil k la police qui l'arrêta, muni
de quelques-uns des objets annexés.
Il fit l'aveu de ses annexions, et on découvrit
que jadis il avait encore été condamné k 6 ans de
réclusion pour vol.
Déclaré coupable par le jury, l'annexandre a été
condamné k 1 2 années de travaux forcés, k l'expo
sition publique et k 12 années de surveillance.
NOUVELLES DIVERSES.
A l'occasion de la fête de la Pentecôte, les
églises de celte ville, ont été très-fréqneotées k la
grand'messe et an salut.
Avaot-hier, une véritable tempête a régné
sur cette ville et ses environs. Par intervalles,
il pleuvait k verse tandis que le vent soufflait avec
une grande violence. Aussi les toits ont-ils eu
beaucoup k souffrir. Des toits ont perdu grand
nombre des tuiles dont ils étaient recouverts et
qui sont venues tomber avec fracas dans la rue.
Heureusement qu'on n'a eu aucun malheur k
déplorer. Sur le chemin d'Ypres k Dixmode, plus
de trois cents arbres qui bordent cette route ont
été déracinés par le vent. A Brielen, une génisse
a été tuée par la foudre non loin du moulin dit
Steenen Mo /en.
Le duc de Brabant, de retour k Bruxelles,
après être descendu au palais, s'est rendu au
château de Lnekeu, pour rendre visite au Roi.
On écrij de Bruxelles, que la promulgation
d'un arrêté royal réorganisant le service du corps
des ponts et chaussées et des mines, si imminente
il y a peu de temps, peut-être considérée comme
ne devant pas maintenant voir le jour.
Si nous sommes bien renseignés, quelques modi
fications essentielles, entr'autres des suppressions
d'emplois, seraient une des causes principales de
cet état de choses.
D'après le rapport de M. Orban sur le
budget de la guerre pour 1861, la force de notre
Paris? regardez ce pauvre enfant qui dévore des
yeux ces primeurs arrangées si artistement derrière
la glace de ce grand restaurant. La porte
s'ouvre; un habitué sort de dîner, et pendant que
le maître de la maison s'iuclioe devant son client,
une voix tonte tremblante lui demande bien bas, de
peur que le sergent de ville ne l'entende, un petit
sou pour acheter un morceau de pain.
Où est la richesse? ou est la misère?Cet homme
vêtu plus que simplement, et dont le regard semble
convoiter la pièce de monnaie renfermée dans
la poche de votre gilet, est un usnrier dont l'or a
rouillé l'âme. Cette jeune femme k demi cou
chée dans celte élégante voiture, qu'un loueur
prudeota fait payer d'avance, se demande comment
elle paiera le lendemain sa blanchisseuse.
Ce grand magasin, si brillamment éclairé, est k
la veille de faire faillite, tandis que cette misérable
boutique tout enfumée, dans laquelle vous oseriez
k peineentrer,enrichit chaquejour son propriétaire.
Si vous rêvez l'égalité, vous la trouverez du
moins en apparence dans ce salon d'argent
de change. I.'habit noir et la cravate blanche
rendent les hommes e'gaox. Le banquier ressem
ble a l'artiste, au bureaucrate priais l'égalité
n'existera jamais chez les femmes. La femme d'un