43me Année.
No 4,453.
PARIS ET LES PABISIEMS.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR.
POUR LA VILLE 6 FR. PAR API,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
7F3.ES, 6 JUIN.
La capitulation,signée entre le général Lanza
et Garibaldi, la suite de rentrée de ce dernier
dans Palerme, stipulant Cabandon de la ville
et des forts par l'armée napolitaine, qui, de son
côté, serait partie avec les honneurs de la guerre,
embarquant son matériel sur l'escadre royale,
ria pas été ratifiée par le Roi François II,
Suivant les dernières nouvellesle feu
repris avec une énergie croissante, aurait jeté
la terreur dans Palerme, violentée par les révo
lutionnaires qui s'inquiètent fort peu de sa
ruine. On ne sait encore, quelles que soient les
assertions contraires, qui restera la victoire,
les forces royales étant loin d'avoir dit leur
dernier mot. Garibaldi et ses volontaires pour
raient fort bien être repoussés et alors, les
honnêtes gens qui sont en Sicile seraient même
de. leur demander un compte sévère du mal
affreux qui vient d'être fait.
Les journaux italiens donnent, sur l'attitude
des commandants des stations navales devant
Palerme, des détails qui expliquent la conduite
des troupes napolitaines. Les chefs de toutes ces
stations, sans en excepter la station autri
chienne, ont vivement insisté pour que le bom
bardement ne continuât pas. Moralement para
lysés par celte intervention, les Napolitains ont
pris le parti de se retirer en exigeant les hon
neurs de la guerre.
Quatre mille insurgés, armés de canons, ont
attaqué Catane, le i" juin; mais ils ont été
repoussés par le général Clary, qui avait sous
ses ordres le 5* bataillon de chasseurs, des lan-
fiers et de Cartillerie. Le combat a duré huit
(Suite et fin.) Voir le n° du Propagateur.
Oo reproche Londres d'être trop peoplé
d'Anglais; toutes les oatioDs peuplent Paris. Lisez
les enseignes tous verrez des tailleurs et des bot
tiers allemands, des pâtissiers suisses, desopiicieos
italiens, des fourreurs norwégiens; depuis la paix,
le Pré Catelan est fréquenté par des Russes plus
ou moins princes. Les Américains, les Irlandais,
les Suédoisoccupent nos principaux hôtels; les
Monténégrins ont fait place aux Bavarois; quant
aux Turcs et aux Egyptiens, ils sont trop nombreux
pour les compter; d'ailleurs, ils oot pris nos mœurs,
nos habitudes et n'ont gardé que leurs calottes
rouges; ils ont abandonné le costume oriental
nos zouaves. La Perse est depuis longtemps repré
sentée a Paris. Au passage Jouffroy oo paie
encore, il est vrai, pour voir et pour manger des
chinois; mais le buruous africain est tellemeot
connu qu il ne produit plus aucuoe seosaliou sur
le boulevard. Les colonies nous eovoieot tous les
ans une foule de coloos blancs, noirs et jaunes;
depuis Louis XIV les Pyrénées n'existent plus:
aussi les Espagnols s'empressent-ils de quitter
avec joie le pays du Cid et des emprunts. Ce que
'on rencontre le moins k Paris, ce sont des Pari
siens de Paris.
heures. On sait que Catane est au fond du
golfe auquel elle donne son nom, sur la côte
orientale de la Sicile. La ville a été déclarée
en état de siège.
Le Corriere mercantile de Gênes, ainsi que
plusieurs correspondants de journaux français,
transmettent sur les opérations de Garibaldi
des détails fort intéressants sur les faits qui
ont précédé et amené l'entrée Palerme qui
expliqueraient en même temps les bulletins de
victoire du gouvernement napolitain et les
succès de l'insurrection. Garibaldi aurait su,
d'après celte version ménager aux troupes
royales quelques succès fictifs, dans l'intention
de les attirer loin de Palerme. Son stratagème
aurait eu le plus entier succès, et a permis la
population de se prononcer et de prendre part
ta lutte.
Il est assez probable que les faits, matériel
lement, se sont passés ainsi; mais ce qui est
beaucoup moins vraisemblablec'est que les
échecs de Garibaldi aient été volontaires. Un
succès partieldans un pays dont la popula
tion se soulève n'est pas décisif les troupes
avancent, et insurrection se rejormant der
rière elles elles sont obligées de revenir sur
leurs pas et de reconquérirpour le retour, le
passage qu'elles ont forcé pour se porter en
avant tandis que les avantages remportés
par les troupes sont sans importancela
moindre défaite, au milieu d'une population
révoltée, a des conséquences terribles.
Quoi qu'il en soit, il résulte des faits que
nous venons de mentionner que le gouverne
ment napolitain a pu se tromper, mais qu'il
ri a pas sciemment trompé C Europe.
Le gouvernement sarde vient de décider
l armement immédiat de tous les navires de
D'après l'annuaire do bureau des longitudes, il
naît enviroo 34,980 enfants par ao, chiffre qui est
loin de prouver la fin du monde, ajournée pour
celte fois-ci encore. Que deviennent ces 34,980
Parisiens et Parisiennes? où vont-ils? C'est un
mystère que je n'ai jamais pu éclaircir; mais ce
dont je suis certain c'est qu'ils disparaissent de
Paris. Lorsque vous vous trouverez dans une
réunion de vingt personnes, demandez k chacune
d'elles le lieu de sa naissance; si parmi ces vingt
persoooes, trois sout nées Paris, ce sera une
grande exception; lisez la biographie des hommes
célèbres, ils sont tous nés en Province; J. Janin est
né a S'-Êtieone; Balzac était né en Touraine;
Frédéric Soulié, Jans la Mayenne; Lamartine est
Bourguignon, Georges Send Borrichon,Maogin,
l'illustre Mangin a du naître.... qnelque part, mais
pas k Paris, dans une mine de plomb, sans doute.
La femme du monde ne connaît de Paris que
les Italiens, l'Opéra et le bois.
Si on lui préseote la photographie de la colon
nade du Louvre, elle s'extasie en disant qu'elle se
souvient parfaitement avoir admiré ce palais k
Rome ou k Naples. Les femmes du monde ont
toujours visité l'Italie, Londres quelquefois, l'Alle
magne assez souvent; Paris, jamais. Les vrais
flâneurs seuls apprennent k connaître Paris; Paiis
leur appartient; ils savent par cœur la situation
guerre piémontais en état de prendre la mer
Par suite de cette mesure, le Piémont, en
comptant l'escadre qui se trouve dans les eaux
de la Sicile, possédera 32 navires de guerre
armés.
La question d'Orient vient, dit-on, de rece
voir une solution pacifiquemais toujours une
solution provisoire. L'enquête turque se substi
tue décidément l'enquête proposée aux puis
sances européennes par le général Gortchakoff.
Une dépêche de Fienne de l Ostdeutsche-
Post nous informe que les ambassadeurs de
France et de Russie c'est-à-dire ceux-la
mêmes dont l'opposition la Porte eût été,
d'après les rumeurs qui avaient d'abord couru,
le plus craindre, ont adhéré officiellement
aux offres du gouvernement turc. L'ambassa
deur de France a exprimé la satisfaction de
son souverain, et l'ambassadeur de Russie n a
pas voulu se déclarer moins satisfait.
Notre correspondant de Bruxelles,dit le Journal
d'Anvers, nous mande que le bruit s'accrédite a
la Chambre, parmi les membres appartenant aux
deux opinions, que le ministère posera la question
de cabinet, k propos de la base des sucres qui fait
partie du projet de loi sur les octrois. On ajoute que
M. le ministre des finances et ses collègues n'enten
dent faire aucune concession sur cette base et que,
partout, ils repousseront la proposition annoncée
par M. H. De Brouckere.
Notre correspondant nous fait remarquer que
c'est peut-être k dessein que le ministère propage
ce bruit. Il espère sans doute par cette tactique,
amener plusieurs membres de la majorité k aban
donner l'intérêt bien entendu de l'industrie des
sucres pour se rapprocher du système si désastreux
de M. Frère.
des ruesdes maisonsles noms des habitants et
celui des passants; c'est une chose si agréable que
la flânerie! elle n'est possible qu'k Paris. - Paris
est la seule ville dans laquelle on puisse voyager,
D'après ce que je vois, répondis-je k mon
ami, vous connaissez bien Paris.
Personne ne connaît Paris; Paris, comme
le fils de Neptune, change de forme k tout instant;
le Parisien est un comédien qui joue tous les rôles
le Paris d'aujourd'hui ne ressemble pas au Paris
d'hier; le Paris de demain ne sera plus celui
d'aujourd'hui. Depuis un an que je l'habite, j'ai k
peioe compris sa surface; mais je forcerai la ville
géante k nie dire un jour soo secret; profitons de
la rencontre que nous a procurée le hasard, le
hasard, la main gauche de la Providence, soyez
mon compagnon de voyage k travers les rues et les
maisons de Paris.
J'accepte votre offre avec plaisir; je vous
sqivrai partout où vous irez.
- A demain dooc!
Où vous trouverai-je?
Où l'on rencontre tout Paris.
Le convoi venait d'entrer dans la gare de la place
du Havre...... Oreste s'élança k la poursuite d'une
Parisienoe qui venait de descendre d'un waggon.
Les journaux de ce soir m'apprendront où tout
Paris ira demain. Octave Marilly-