ÉTAT-CIVIL D'YPRES, résulte, pour le plus grand nombre des officiers pensionnés, de très-dures privations. Ceux-ci demandent donc, et avec raisoD, la Chambre, la révisioo de l'arrêté de t8i4, dans le but d élever les traitements de réforme au taux où ils étaient alors proportionnellement fixés. M. le comte Ch. de Mootalembert est arrivé mardi Bruxelles. L'illustre orateur est descendu a l'hôtel de Mérode. On lit da os Y Ami de Ordre, de Namttr Samedi dernier, une verdurière de l'un de nos faubourgs, conduisant sa brouette gu marché, s'arrête devant la demeure de l'un de MM. les curés de la ville. Elle sonne. A la personne qui vient lui ouvrir, elle remet un sac de toile en disant Tenez, c'est pour le Pape. Puis, elle reprend sa brouette, et continue son cbemio. Le sac contenait une somme de 55 fr. Don considérable, qui ne laisse pas seulement admirer la générosité du sacrifice, mais qui, offert avec tant de délicatesse et de modestie, atteint le degré du sublime. Qu'il y a de grandeur et de véritable noblesse dans le cœur des plus humbles chrétiens! DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Paris, 28 juin. Lesobsèques du prince Jérôme auront lieu mardi. Marseille, mardi 26 juiu. On annonce de Rome que le Pape, l'occasion de l'auoiversaire de son couronnement, a nommé le général Lamoricière grand'croix de soo Ordre. Marseille, 27 juin. Une dépêche datée de Naples, 26 juin, dix heures du malin, confirme la concession d'une Constitution, d'une amnistie générale, d'une alliance avec la Sardaigue, du drapeau tricolore et d'un ministère Spinelli. Des institutions aoalogues sont coucédées la Sicile, avec le principe d'une vice-royauté. Gênes, mardi soir, 26 juin. La municipalité de Palerme a envoyé une Adresse au dictateur demandant l'annexion immé diate de la Sicile au royaume italien. Gênes, jeudi soir, 28 juin. Une dépêche de Naples apprend que ie 27 un événement déplorable est arrivé. M. le baron Brenier, ministre de France, passant dans la rue de Tolède, où régnait une vive agitation, a reçu sur la tête un coup de canne plombée et est tombé sans connaissance. Le ministre a été rapporté aussitôt au palais de faim, mille autres craintes effrayantes la saisirent un tel point qu'elle se sentit mourir. Tonine! s'écria-t-elle en essayant encore de sonner (elle n'en avait plus la force). Enfin une oppression prolongée lui ôta la vie; elle expira dans une agonie horrible, délirante; sans avoir vu personne son lit de souffrance. Personne pour lui fermer les yenx! Tonine, qui ne voulait jouer son rôle que pour mieux obtenir, rentra au bout d'une heure dans la chambre de sa maltresse. En voyant ses yeux ouverts et fixes, elle crnt qu'elle était en colère, et se mit lui tire au nez, se disposant sortir jusqu'à ce qu'une meilleure humeur fût revenue. Mais, en l'examinant de plus près et voyant qu'elle ne faisait aucun mouvement, elle approcha, et vit qu'elle était morte. Ces yeux fixes et méchants, ce visage contracté, ces dents blanches et pointues qui se faisaient voir tout entières par le rétrécissement des lèvres, tout cela effraya tellement la misérable que, lui jetant le drap sur le nez, elle se sauva chez une voisine qui demeurait de l'autre côté de la route, et y resta jusqu au lendemain, laissant le corps de la morte ainsi abandonnésans prièrecar la méchaote femme n'en savait pas sans larmes, sa maîtresse n'en méritait pas! 3 la légation où les plus prompts secours lui ont été prodigués. ANGLETERRE. Ces jours derniers, un campagnard de Crew- kerne, en Sossex, portait un fagot sur ses épaules, quand il sentit quelque chose de froid s'enrouler autour de son cou. L'homme posa son fagot et, portant la main sa gorge, en arracha une grosse couleuvre qu'il jeta terre avec terreur. Le reptile chercha un refuge dans le fagot dont sans doute il était sorti, et il put ainsi être pris et facilement détruit. Ou lit daos le Morning- Chronicle On nous assure que pendant son séjour Bade, l'Empereur Napoléon a fait la déclaration suivante aux rois et princes réunis Je désire sincèrement la paix avec toute l'Eu- rope; les journaux français l'ont toujours déclaré, et je le déclare vos MM. et A A. Les journaux étrangers, qui ne cessent de m'accuser do désir de vouloir agrandir mes territoires et de faire la guerre mes voisins, sont dans les intérêts de mes adversaires, et ne méritent, par conséquent, pas une attention sérieuse. Le ministère est fort ému par les enrôlements irlandais. Ils partent par centaines pour Rome, et le jour où on leur annoncera que le général Lamo ricière forme une légion irlandaise, le mouvement sera plus grand encore. On lit dans le Globe L'Angleterre compte maintenant ibf mille hommes disponibles pour le service immédiat; 70,000 de ces hommes sont les meilleurs soldats du monde, et io5,ooo, après quelques semaioes, se raient en état de figurer en ligne comme bous sol dats. Nous ne parlons pas ici des milliers d'hommes solides qui, dans une crise nationale,constitueraient une réserve. FRANCE. S. A. I. le prince Jérôme Bon.paite, qui vient de mourir Paris, était né Ajaccio, le i5 novembre 1984. Il était le plus jeune des buit enfants de Charles Bonaparte et de madame Letizia Kamolino. Il accompagua eu France toute sa famille et fit ses études au collège de Juilly, qu'il quitta, après les événements du 18 brumaire, pour entrer dans la marine et suivit Saiut-Domingue sou beau-frère, le général Le Clerc, commandant l'expédition. De retour en Europe, porteur de dépêches, il fut euvoyé la Martinique; puis vers la fin de 1802, la reprise des hostilités avec l'Angleterre, le jeune olficier de marine établit une croisière devant la rade de Saiut-Pierre et l'île de Tabago. Quelques mois après, il se re lira aux États-Unis, New-York, où il époosa, en i8o3, la fille d'un riche négociant de Baltimore, miss Elisabeth Patler- son. Ce mariage fut cassé, et Jérôme revint en Frauce en i8o5. Il fut chargé de se rendre Alger pour y réclamer deux cent cinquante Génois reteuus eu esclavage; il réussit daus sa mis sion et fut nommé capitaine de vaisseau, puis commandant d'une escadre de huit vaisseaux de ligue qu'il conduisit en 1806 a la Martinique. Rentré eu France, il fut promu au grade de contre-amiral et déolaré prince frauçais. Eu 1807, il fut mis la tète d'uu corps de Bavarois et de Wurtembergeois qui s'empara de la Silésie, fut nommé général de division et obtint la couronne du nouveau royaume de VVestphalie, créé la suite de la paix de Tilsit. Sou inauguration eut lieu le 18 août 1807, et le 22, il épousa la princesse Frédérique-Cathe- riue, fille du Roi de Wurtemberg. En 1812, le Roi Jérôme commandait un corps allemand dans la grande armée; il repartit pour Cassel, sa capitale, la même année, et fut renversé du trôue en septembre i8i3 par uu corps russe commandé par le général Tcbernitchef. 11 se ré fugia Paris et alla rejoindre, eu avril 1814, l'impératrice Marie-Louise Blois. 11 quitta la France après la redditiou de Paris et se rendit a Triesle avec sa famille. Ayant appris le retour de l'Empereur eu mars i8i5, il s'embarqua eu secret sur une frégate napolitaine et était Parisenavril.il com mandait une division Hougouurout et a Waterloo. Rentré Paris avec les débris de ses troupes, il quitta eu secret celte capitale et se rendit en Suisse puis s'établit au château d'ElIwaugen dans le W urtemberg; au mois de juillet, il fut créé pr ince de Montfort par le Roi de Wurtemberg, son beau- père. Il résida eusuite alternativement dans uue terre près de ■Vienne, Triesle, dans la Marche d'Aucôue, Rome et Florence. Il perdit sa femme daus cette dernière ville, le 28 novembre. En 1841, il maria sa fille la princesse Mathilde au comte Anatole Demidorfï, créé prince romain de San Donato, et vécut très-retiré Florence qu'il quitta brusquemeut eu r 844. En 1847 résidait Ixelles, avec son fils le prince Napoléon, et occupait la maison de campague construite par M. de Bé- riot, maintenant la maison communale. Vers la fin de la même année, il obtint l'autorisation de rentrer en France avec sa famille et babita Paris. Lors de l'élévation du prince Louis-Napoléon la prési dence de la République, le prince Jérôme, son oncle, fut nom mé maréchal de Frauce et gouverneur de l'hôtel des Invalides. Le prince Jérôme avait un fils, du meme nom que lui, né Trieste, le 24 août 1814. En 1837, il perdit ce fils. Ses autres enfants sont M"1® la princesse Mathilde-Lœtitia-Wilhelmine, née le 27 mai 1820 et le prince Napoléon Joseph.Charles-Pau^ né le 9 septembre 1822, général de division, ancien membre de l'assemblée dite constituante et de l'assemblée législative. On écrit de Paris au Journal de Rennes On sait qu'un de'cret a décidé que les membres de la famille impériale recevraient la sépulture dans les caveaux de l'église de Saint-Denis, là où ont été placés les corps des rois, reines, princes et princesses des trois premières dynasties. Eu 1790, tous ces caveaux ont été ouverts et les restes biûlés. Au mois de juillet i846, le gouvernement de Louis-Philippe a fait placer, daus une petite armoire en pierre, portée sur deux chapiteaux du XIII" siècle, quelques parcelles que l'on supposait appartenir aux corps de Henri IV, de Marie de Médecis et de Louis XIV. Daos le caveau des Bourbons se trouve, droite, le cercueil de Louis XVIII, et, au-dessous, un vase de cuivre qui renferme les entrailles de ce monarque. Deux autres cercueils contiennent les restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette. En face sont les cercueils des priocesses Victoire et Adélaïde de France, du duc de Berry, assassiné en 1820, et de deux de ses enfants, qui n'ont vécu que quelques heures. Les tombeaux de Saint-Denis sont au nombre de 129, depuis le roi Clovis I"1 jusqu'au roi Louis XVIII. Des trois petits- fils de Louis XV, Louis XVIII est le seul qui soit mort aux Tuileries, et dont les obsèques aient éié célébrées Saint-Denis avec le cérémonial usité pour les rois ses prédécesseurs. Le roi Charles X, morteoexil, repose dans les caveaux du couvent des capucins, Goritz; le corps de Louis-Philippe est en Angleterre. Ce prince ne s'était pas réservé les honueurs d'une sépulture daus les caveaux de Saint- Denis, et voulait reposer côté des membres de sa famille, dans la chapelle funèbre qu'il a fait élever au milieu des ruines du château de Dreux. Par suite du décret qui décide que les mem bres de la famille napoléonienne seront ensevelis Saint-Denis, des travaux ont été commencés pour préparer les tombes de la quatrième dynastie. On assure qu'une imposante cérémonie aura lieu pour y transporter les corps de NapoiéoD Ier et de son frère Jérôme. Le gardien qui montre aux visiteurs les caveaux où chaque souverain avait préparé sa sépulture ne manque jamais de terminer ses expli cations par ces paroles: L'homme propose et Dieu dispose! Le Moniteur contient un décret impérial du 2Ô juiu qui proroge la session du Corps-Législatif jusqu'au i4juillet inclusivement. Depuis deux jours ou signale dans Paris de nombreux cas de morts subites,occasionnées par les variations de l'atmosphère. On lit dans la Gironde: Voici un curieux procédé pour rendre le papier électrique prendre un carré de papier blanc ordinaire le soumettre uue complète dessiccation en ie plaçant, devant le feu, et le frotter ensuite longs traits et pendant cinq minutes avec un gros tampon de ouate parfai tement sèche. Ainsi préparé, le papier s'élecirise négativement il attire toute espèce de corps légers, fait dresser sur la tête les cheveux non enduits de pommade, et si on le frotte avec les doigts, dans l'obscurité, il eu jaillit des étincelles. DU 23 JUIN AU 29 INCLUS. Naissances 6. Sexe ntasc. 3, id. fémin. 5. DÉCÈS 3. Depuydl, Angélioe, 83 ans, sans profession, célibataire, rue du Corbeau. Carltiy, Jean-Baptiste, 78 ans, blanchisseur, époux d'Isa belle Pinseel, rue des Boudeurs. Devicq, Marie- Thérèse, 71 ans, dentellière, veuve de Pierre Schoonheere, rue de Meuin. Enfants au-dessous de 7 ans 6. - Sexe mas. 3, sexe fémin. 3.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 3