43me Année. No 4,462. BEAUTÉ ET LAIDEUR. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7PF.3S, 7 Juillet. Le nouveau ministère napolitain parait avoir re'solumeot entrepris sa lâche. La Constitution de i848 a été proclamée; les lois sur la presse de la même époque ont été rétablies. Les Chambres sont convoqaées pour le septembre prochaio, et l'on s'occupe de reconstituer provisoirement la garde nationale. Une dépèche adressée au Nord porte que le cabinet de Turin aurait décidé, relativement aux propositions d'alliance faites par le gouvernement napolitain, de ne les accepter ni de les repousser, mais de garder une attitude expectaote. M. de Cavour continue donc ce système de temporisation qui lui a si bien réussi jusqu'ici. Mais les conditions ne sont plus les mêmes qu'au trefois. L'enthousiasme faiblit dans les pays annexés. L'armée, dont les meilleurs soldats vont en Sicile, se désorganise par les détestables éléments que lui apportent les contingents de l'Italie centrale. D'un autre côté, il se confirme que les instances de la diplomatie pour imposer Victor - Emmanuel l'alliance napolitaine deviennent de plus en plus pressantes. D'après la même dépêche, le Souverain-Pontife aurait leuu une conférence laquelle assistaient le cardinal Antonelli, le général de Lamoricière, Mgr. de Mérode et l'ambassadeur d'Autriche, dans le but de délibérer sur un plan de réformes. Cependant, la révolutiou poursuit ses plans avec énergie. Le journal de Mazzini, VUnita itatiana, rappelle que le but de la lutte est l'unité de la Péninsule, et non d'acheter par le sang de ses meilleurs enfants l'annexion de quelques palmes de terre h un Étatd'un joyau de plus h une cou ronne. Il faut combattre, ajoute -1-il, non en se coufiantaux gouvernements, mais en les surveillant, (Suite.) Voir le u° 4»4^' Propagateur Caroline parla longtemps encore sans s'aperce voir que Blanche ne répondait pas. Elle était profondément absorbée dans de profondes réflex ions. Peu peu, la rose de ses joues arrondies fît place une pâleur mortelle. Ses yeux étaient pleios de larmes; elle éprouvait celte crise où se trouve quelquefois le cœur, lorsque des souveoirs douloureux se pressent eu foule autour de lui. Qu'avez-vous? lui dit son amie. Ce que j'ai, dit Blanche? je me souviens et je compare! Je vous écoute, je vous vois, propos de moi dans la même erreur où sont tous les autres, et je me décide, si vous voulez, vous faire connaître le fond de mon âme. Mystère de douleurs et de sacrifices, qui ne devaient être conuus que de Dieu seul; mais je vous servirai peut-être. Eo vous les faisant con naître, je vous ramènerai a des peusées plus rési gnées, plus raisonnables, surtout plus dignes d'une âme chrétienne. Quoi! lui dit Carolioe avec étonnement, et eo se séparant du parti modéré, ce parti misérable qui a arrêté l'Italie Villafranca qui l'a arrêtée a la Cattolica, et qui l'a chassée de Nice... Plusieurs membres de la Chambre des Lords ont pris part une conversatitn parlementaire sur Garibaldi. Lord Norraanby a flétri les excès dont la révolution s'est souillée Palerme; les autres orateurs ont pris la défense du chef sicilien. L'Assemblée fédérale helvétique a ouvert, le 2 juillet, sa session d'été ordinaire. Les premières séances, tant du Conseil national que du Conseil des États, ool été absorbées par la nomination des membres des bureaux. Deux partis, que sépare surtout la question savoisienne, quoique d'autres causes, d'un intérêt plus matériel, puissent avoir contribué les former, étaient eo présence. Le parti de la modération, représenté par MM. Dubs, de Zurich, et Peyer - Hof, de Bâle, l'a emporté sur le parti des mesures extrêmes, qui a pour chefs principaux MM. Stsempfli, de Berne, et Fazy, de Genève. Dans sa séaoce du i juillet, la Commission royale d'histoire avait, entre autres objets, son ordre du jour, l'audition du rapport de ses com missaires, sur les renseignements demandés par M. le ministre de l'intérieur, au sujet de la conti nuation du célèbre recueil des Acta Sanclorum. On sait que, dans l'une des Jernières séances de la Chambre des Représentants, cette œuvre, si glo rieuse pour le pays, a été l'objet des critiques amè- res de M. Hyruans, représentant de Bruxelles. La commission a entendu successivement ses deux rapporteurs, Mgr. de Ram et M. Borgnet. Dans une longue et savante dissertation, le premier a envisagé l'œuvre des nouveaux Bollandistes sous toutes ses faces; il en a fait ressortir les qualités émioeotes; il a rencontré et réfuté toutes les objec tions, tontes les critiques injustes, que la Chambre des Représentants a été dernièrement condamnée entendre. vous n'êtes donc pas heureuse? Non, dit Blanche en lui serrant la main. Écoulez-moi un instant; je vais vous parler de moi, puisqu'il le faut pour vous guérir. Ma vie s'écoula paisible dans mon enfance; mon père et ma mère, deux sainIs qui sont maintenant au cielm'avaient eutourée de tout ce qui peut rendre la vie riante et heureuse. Pieux, retirés, dédaignant le moode où ils ne vivaient plus, mes parents m'apprirent ne compter le bonheur qu'autant que je saurais l'unir la vertu. Ils m'enseignèrent beaucoup penser Dieu et fort peu moi-même, me parlant rarement d'une beauté laquelle je ne songeais jamais, et s'atta chèrent surtout in'iuspirer une conscience droite et une résignation entière aux malheurs qui pour raient peut-être m'atleiudre un jour. Cette rési gnation est tout ce qui me reste de bonheur au jourd'hui. A l'âge de 16 aus je rencontrai chez une de mes tantes un jeune homme qui fît sur moi une profonde impression. J'avais déjà entendu beau coup de louanges, et je ne les avais nullement appréciées, c'est-à-dire, je les écoutais avec plai sir et les oubliais ensuite. Mais dès qu'elles tintent Les conclusions de Mgr. de Ram étant entière ment conformes celles de M. Borgnet, la commis sion, l'unauimité de ses membres, a décidé de faire imprimer les rapports et de prier M. le ministre de l'intérieur de continuer porter au budget de l'État un subside suffisant pour la con tinuation d'une œuvre qui honore le pays. La publication des rapports prouvera que les nouveaux Bollandistes sont restés 'a la hauteur de leur tâche et qu'ils méritent tous égards les encouragements de la représentation nationale. Le projet de loi abolisaot les octrois, a été discuté et volé en dehors de tout esprit de concilia tion de la part du ministère, qooique celui-ci eot fait appel au concours, aux lumières et au dévoue ment de tous. Daus les longs débats qui ont eu lieu b cette occasion, M. Frère a fait preuve d'une raideur et J'une obstination qui a révolté jusqu'à ses propres amis, et de là le mécoutentemeul qu'on a remarqué dans la gauche, toujours si disposée cependant soutenir le cabinet. Ce ruécooteotemeot s'est répandu dans le pays, et il s'accroît au fur et mesure que l'on s'aperçoit mieux des conséquences funestes qu'entraînera le projet de loi. Ces conséquences seront très préju diciables aux communes rurales, qui deviendront solidaires des folles dépenses faites par les villes et auront contribuer leur liquidation. On prétenddonnerauxcommunesune indemnité en répartissaulentr'elles la somme de troismillious; mais c'est d'abord une souveraine injustice de faire contribuer ces communes la formation da fonds pour 61 p. c. et de ne leur en donner que 17 p. c., tandis que les villes octroi ne paieront pas ce fonds 38 p. c. et en retireront plus de 28 pour cent. Une autre injustice est d'avoir assis la répartition de la portion congrue des communes rurales sur des bases tellement injustes, qu'il en résultera les inégalités les plus criantes. M. Frère n'a voulu admettre comme hases de cette répartition que les patentes et les contributions de luielles changèrent toutes mes peosées. Ce jeune homme, c'était M. de Les vil le. Vous le connaissez; vous savez tout ce qu'il vaut tout ce qu'il a de séduisaut dans son extérieur et d'en traînant dans son esprit. Il n'avait point de fortune alors; la mienne était considérable. Je dis aussitôt ma mère l'impression qu'il avait faite sur moi mais je ne pus J'en avertir qu'alors que je m'en aperçus: il était déjà trop tard pour lui obéir; car elle m'ordonna de n'y plus songer. Elle me parla de son caractère léger et frivole; de soo peu de fortune et de l'intérêt tout personnel qui l'amenait mes pieds. Caroline, si j'eusse été laide, j'aurais cru ma mère; niais j'étais belle, et je me crus aimée Je me résignai la volonté de mes parents, et je sentis que j'en mourrais. Il m'écrivait quelqnefo s des lettres où il dépeignait le plus grand désespoir. Le chagrin de ne plus voir Alphoose m'aurait tuée, sans doute, si mon père n'eût enfin plié devant des circonstances plus fortes que sa piu- deoce paternelle. A dix huit ans j'épousai donc M. de Lesville, Les premiers mois de mon mariage furent heureux. J'en bénissais Dieu. Mes pensées religieuses s'agrandirent dans ma félicité, au lieu de s'en

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1