Dans sa séance d'avant-hier, le Sénat, après une discussion assez animée, a rejeté l'amendement de MM. Spitaels, de Rasse de Rodes et Dupont d'Ahérée, par 3t voix contre 24, et adopté l'article 2, toté par 45 voix contre 9. On sait que l'amendement de M. Spitaels et consorts, consistait réduire de 4 fr. 5 fr. le droit d'accise que le projet de loi proposât d'établir sur la fabrication des bières et des vinaigres. Dans la séance du 6 juillet du Conseil provincial de la Flandre-occidentale, l'ordre du jour appelait l'élection de quatre membres de la députation permanente: i° En remplacement de M. Vrambout, élu pour l'arrondissement d'Ypres, nommé gouver neur; 2* en remplacement de M. Van de Walle- Vermeulen, nommé pour l'arrondissement de Bruges, sortant en 1860; 5* en remplacement de M. Brasseur, sortant en 1860 4" en remplacement de M. Gheysens, sortant en 1862, mais dont le mandat comme conseiller proviucial a été renou velé le 28 mai 1860. Le premier scrutin est relatif au remplacement de M. Vrambout. Le nombre des votants est de 63. M. Merghelynck obtient 54 voix. Il y avait y billets blancs dans l'urne. Eo ccnséquence M. Merghelynck est proclamé membre de la députation permanente de l'arrondissement d'Ypres. Le second scrutin a pour objet la nomination d'un membre pour l'arrondissement de Bruges. Même nombre de votants. M. Van de Walle- Vermeulen obtient 55 voix. Il est proclamé membre de la députation permanente. Il est procédé au remplacement de M. Brasseur; ce membre peut être choisi indifféremment dans un des quatre arrondissements. M. Brasseur obtient 60 suffrages et est de nou veau proclamé membie de la députation. Il est procédé ensuite au scrutin pour le rempla cement de M. Gheysens. Cette nomination peut également se faire parmi les membres d'un des qoatre arrondissements. Il est procédé au dépouillement du scrutin. M. Gheysens, ayant obtenu 5o suffrages sur 62 votants, est proclamé membre de la députation permanente. Le Conseil proviucial delà Flandre occidentale, dans sa séance du 7 juillet, a émis par'appel nomi nal et k l'unanimité des voix un avis favorable: 1* Sur la demande de l'administration communale de Reninghe, tendant a pouvoir établir un marché hebdomadaire de comestibles, le vendredi de cha înes Venez moi, vous tous qui êtes chargés et qui travaillez, et je vous soulagerai, s 0 bonne religion elle a des baumes pour toutes les douleurs! Blanche était sublime en parlant ainsi; Caroline ne pouvant détacher ses yeux de ce visage céleste qui semblait celui d'uu ange de Dieu venu sur la terre pour- parler de lui et pour le faire aimer. Elle était si simple daos sa vertu, elle croyait tant oe rien faire et ne rien dire que d'ordinaire! c'était un de çes êtres d'une organisation délicate et frêle, dont le moral, toujours d'accord avec le regard, n'en dérangeait jamais l'harmonie. C'était la fictiou du poète réalisé; la jolie création du tableau de Gérard, dégagée de toute l'expression mythologique, rem placée par la modestie chrétienne. Au bout de quelque temps les deux amies se séparèrent pour une longue absence. Caroline partit pour faire un voyage en Italie et en Angle terre, et ne revint qu'au bout de trois années. Son premier soin fut de retrouver Blanche. En eotrant chez elle, 1 horrible changement de son amie la frappa, elle ne put presque la reconnaître. Ses traits étaient amaigris, son visage n'était plus que semaine; 2* sur la demande de la commune de Roosbrugghe-Haringbe, tendant pouvoir rétablir son marché hebdomadaire aux grains, qui se tenait le samedi; 3* sur la demande du conseil communal de Menlebeke, tendant pouvoir fixer au deuxième mercredi de juillet, sa foire annuelle aux chevaux et au bétail qui se lient actuellement le deuxième mardi du même mois. La discussion a été ensuite ouverte sur les con clusions de la 3ra® commission, proposant au conseil d'allouer un crédit extraordinaire de 45,000 fr.,b répartir par tiers sur trois exercices, k l'effet d'aider les communes construire des bâtiments d'école. Les conclusions de la 3m° commission ont été admises a l'unanimité. ARRIVÉE A GAND DIJ ROI h ET DE LA FAMILLE ROYALE. On écrit de Gand, dimanche, 8 juillet A onze heures 10 minutes, le Roi, accompagné de S. A. R. et I. Mm* la duchesse de Brabant, du duc de Brabant et du comte de Flandre, est arrivé 'a la station, où se trouvaient les autorités pouj recevoir Sa Majesté. Un bataillon de la troupe de ligne et la compagnie d'artillerie de la garde civique faisaient le servicekl'iotérieur de la station. A la descente de voiture, le Roi et la famille royale ont été salués par des vivats prolongés. Dès que le Roi arriva sur la place de la station, où se trouvaient les voitures de lu Cour, S. M., la surprise générale,n'y monta pointmais se dirigea pied devaut le front de la garde civique réuoie sous les armes. Immédiatementun immense bourrah et des acclamations prolongées retentirent dans les airs. Chaque compagnie, chaque bataillon, voulait se distinguer c'était k qui fêlerait mieux le Roi. L'ovation se prolongea duiaut toute l'inspec tion de Sa Majesté, qui se montra heureuse d'un accueil aussi enthousiaste, aussi cordial, aussi spontané. Les cris de Five le Roi! ne suffirent bientôt plus tous les shakos furent mis au bout des baïonnettesou les agitait en présentant les armes au Souverain de la Belgique, qui veut rester libre et indépendante, malgré toutes les velléités annexionnistes de Paris. a J'ai vu très-souvent le Roi en pareilles cir constances; mais jamais je n'ai vu Sa Majesté aussi heureuse, aussi satisfaite de l'affection de son peu ple. Sur la figure de ses deux fils. LL. AA. RR. le duc de Brabant et le comte de Flandre, qui sui vaient leur auguste père, se lisaient l'expression des mêmes seutiments. De la place de la station, le Roi et la famille royale se sont rendus k la place d'Artevelde, où ni blanc ni rose; une teinte jaunâtre avait remplacé cette délicatesse de fraîcheur qui était une de ces grandes beautés. Ses beaux cheveux blonds étaient tombés après d'horribles maux de tête, et ses dents, ses jolies petites dents d'ivoire, étaient gâtées et détruites. Elie n'avait conservé que sa taille élégante et gracieuse, et cet augélique son de voix qui disait toute son ârue. Tout le reste avait disparu. Mais au milieu de toutes ses ruines désolaotes, elle avait une expression de bonheur que Caroline ne lui avait jamais vue. Bonjour, lui dit-elle, eo l'embras sant. Vous me trouvez bien changée, n'est-ce pas ajouta-t-elle eu voyant la surprise de madame de Blagoac. Oui, dit sou amie, je l'avoue. Oh dites, dites, sans crainte, dit Blanche en souriant. Je n'ai pu tésister k tant de souffrances morales j'ai manqué mourir, mais Dieu m'a conservée pour ma fille, et, contioua-t-elle eo rougissant de bonheurpour Alphonse, car il m'aime k présent, Caroline, il m'aime. Il a été touché du mal qu'il me causait. Mous sommes bien heureux maintenant. Caroline l'embrassa avec joie. Commeot, vrai ment, dit-elle? Étrange nature que notre nature une magnifique tente éfait dressée pour les recevoir. Devant cette lente ont défilé et la garde civique, qui de nouveau a acclamé Sa Majesté, er toutes les troupes de la garnison. A midi et demi, Sa Majesté et LL. AA. RR. entraient k l'hôtel du gouvernement; sur tout leur passage, l'ovation a été magnifique. Après avoir déjeuné, nos augustes hôtes ont été assister aux courses de chevaux, k la plaine de S'- Denis. Sa Majesté le Roi et sa famille ont ensuite assisté au banquet qui leur était offert par la ville de Gand. Mgr. le comte de Flandre a quitté Bruxelles, lundi, pour se rendre k l'étranger. S. A. R. va consacrer quelques semaines k un voyage d'agré ment eo Suède. Oo écrit de Paris k la Gazelle de Liège Un prophète constaterait que le temps se précipite Eo effet, examinons. Deux seules unités sont pos sibles. L'unité par l'esprit de Dieu, l'unité catho lique, et l'unité par l'esprit contraire, l'unité... du mal. Ceile-ci avait rencontré jusqu'alors mille entraves provenant partie d'elle-même et partie de résistances extérieures. L'ordre semble se faire aujourd'hui dans le camp immense du mal. Le mal triomphe et se développe en même temps qu'il s'unifie. Depuis que la papauté est en cause, on dirait que d'un bout k l'autre de l'Europe les inté rêts les plus disparates se prêtent un concours instinctif pour donner la victoire définitive a l'esprit du mal. Les souverains eux-mêmes renon cent k être une famille spéciale et un principe; ils s'individualisent et se jettentdegaieté de cœurdans la bagarre où ils doivent périr. Il est dix mille fois impossible que le grand drame qui se prépare et dont aucune volonté humaine ne saurait plus arrêter la marche, n'ait pas pour dénouement des coups de foudre providentiels terribles. Il y a quelques années, M. Frère, ministre des finances, se faisait gloire d'avoir vu le jour dans la loge du portier d'une loge maçonnique, de ne pas avoir été bercé sur les genoux d'une duchesse et appelait les décorations de vains hochets. Cette parade de vertu démocratique était-elle au moins sincère, et cette vertu elle-même était-elle de bon aloi? La croix de grand-officier de la légion d'honneur, celle d'officier de l'ordre de Léopold et bien d'autres encore, qu'étale complaisamment sur sa poitrine M. Frère, disent assez si k ses yeux ces décorations sont encore de vains hochets. M. Frère quoique n'ayant pas été bercé sur les genoux d'une duchesse est aujourd'hui plus hautain, plus Oh! oui, dit Blanche, bien étrange? Il m'aime, et je ne suis plus belle; et quand je l'étais il ne m'aimait pas. Bizarrerie du cœur humain, qui ne s'explique qu'en disant que ce n'est pas le plus ou le moins de beauté qui uous fait aimer, mais le caprice et la légèreté du cœur, et que, pour n'avoir pas de mécomptes, il faut s'établir en Dieu, altendaot égalemeut les bons et les mauvais jours. Blanche ne perdit pas ses soins et l'intérêt qu'elle portait k son amie. Elle eut le bonheur de la ramener k des pensées chrétiennes et meilleures pour son salut et sou repos. Du moment qu'elle fut k Dieu, elle devint plus heureuse en devenant meilleure. Sa laideur perdit au reflet de son âme l'âpreté qui en faisait la principale disgrâce: elle consacra la plus grande partie de sa fortune k des œuvres de charité. Le bien qu'elle fait se devine plutôt au calme actuel de son visage que par ses discours; car elle sait que le bien conté a déjà disparu. Un jour, étant dans une salle de malades de l'hôpital Saint-Louis, portant des secours aux pauvres, elle entendit de grands éclats de rire et des railleries sur son extérieur difforme et désa gréable.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 2