No 4,467.
MADEMOISELLE LEGRAS,
44me Année.
7P?.3S, 25 Juillet.
REVUE POLITIQUE.
FÊTES NATIONALES A BRUXELLES
A huit heures, le son des cloches et l'artillerie
de la place annoncent de nouveau la célébration du
29' anniversaire de l'inauguration du Roi.
LE PROPAGATEUR.
pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr
4 fr. pour 6 mois, 2 50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6
trois mois. pour 3 mois.
Si jamais il y eut, pour les nations de l'Europe,
et surtout pour la France, des motifs impérieux de
mépriser les lentes précautions de la diplomatie, et
de marcher en avant, malgré les appréhensions et
les jalousies réciproques qui paralysent l'action de
l'Europe, ce fut en présence de ces massacres qui,
chaque jour, se renouvellent en Orient. La France,
qui a su braver l'opposition évidente de la plupart
des cabinets européens appuyés sur les nations
mêmes, quand il s'agissait de l'annexion de la
Savoie, c'est-à-dire d'une question d'ambition et
d'intérêt, ne sera pas moins forte contre quelques vai-
Des défiances des gouvernements, dont les peuples,
cette fois, désapprouvent et déplorent la résistance,
alors que chaque instant de relard coûte des flots de
sang.
Une correspondance de Damas, en date du 2
juillet, adressée au Moniteur, donne des détails
sur le rôle joué par l'émir Abd-el-Kader pendant
les journées qui ont précédé les tristes événements
dont cette ville a été le théâtre le 9 de ce mois
Pendant que l'autorité, dit cette corres
pondance, se renferme dans une inexplicable
inaction, l'émir Abd-el-Kader ne cesse d'agir
auprès des ulémas, des notables et des chefs des
difTéreots quartiers pour prévenir les malheurs dont
les chrétiens sont menacés. Par son attitude, par
son énergie, par sa parole éloqueute, on peut dire
que l'émir a déjà sauvé deux fois la ville, car deux
fois déjà uo mouvement a dû éclater, et c'est lui
qui a réussi le faire échouer. Sa conduite, dans
ces circonstances critiques, est admirable. Nuit et
jour il ne cesse de veiller la sûreté générale et de
donner les preuves les plus évidentes d'abnégation
personnelle et de dévouement pour la cause dont il
a si noblement pris la défense.
(Suite.) Voir le n° 4)466 du Propagateur.
Néanmoins il leur donna on règlemeut, néces
saire pour des filles qui devaient vivre plusieurs
euserable, et disposer de sommes considérables
doot elles devaient rendre compte au monde qui
ne les leur donnait que pour les donner aux autres.
Voici comment il s'explique sur leur institution.
Vous ne faites poiut de voeu devant l'église,
et dès la vous n'êtes point religieuses. La multi-
plicité de vos occupations vous empêcherait d'en
bien remplir les devoirs. Vous êtes de pauvres
filles réunies pour le soulagemeot des pauvres,
pour les assister dans leurs maladies et les
soigner le jour et la nuit jusqu'à la mort.
Cependant, mes filles, vous devez vivre dans
vos maisons avec la même piété et la même
édification que les religieoses dans leurs cloîtres.
Vous souvenant que vous, vous n'avez pour
n cloître que les rues de la ville et les salles des hô-
pitaux; pour monastère qu'une pauvre chambre
de louage; pour grille l'obéissance; pour voile la
modestie; pour règlement la crainte de Dieu, etc.»
Le Morning- Post avait donné hier cette nou
velle dérisoire, que la paix était conclue entre les
Maronites et les Druses, et le journal anglais ajou
tait On espère que cette pacification va rendre
inutile toute intervention. Il n'y a jamais eu guerre
entre les Maronites et les Druses; une série de tra
hisons et d'assassinats n'est point une guerre; et
tout en massacrant les Maronites, les Druses, aidés
de la perfidie turque, n'ont pas cessé de tendre des
embûches leur confiance, et de leur promettre ce
que le Morning-Post appelle la paix.
Aussi doutons - nous avec le Constitutionnel,
que l'Europe admette que l'on passe ainsi l'éponge
sur le sang répandu, que l'on assure au crime
l'impunité, et que tout soit dit.
Garibaldi ne peut parvenir organiser son admi
nistration civile et militaire, et encore moins
établir l'ordre, si fortement ébranlé en Sicile. Il
rend décrets sur décrets, et dément le lendemain
l'ordre qu'il a donné la veille. Lc Journal officiel
du j 3 contient un décret du dictateur qui déclare
le service des volontaires obligatoire pendant la
guerre; mais que pourra cette mesure contre des
gens qui ne savent, comme leur chef, faire d'autre
guerre que celle des buissons?
On sait apprécier en Autriche les mesures libé
rales et constitutionnelles que prend chaque jour
le gouvernement. On a vu il y a quelque temps la
lettre écrite par l'empereur François-Joseph au
président du conseil de l'Empire, et dans laquelle
le gouvernement prend dans la question financière
des engagements de nature satisfaire les exigences
les plus légitimes.
A L'OCCASION
DE L'ANNIVERSAIRE DE L'INAUGURATION DU ROI.
Bruxelles a eu samedi ses fêtes nationales. Elles
ont été surtout remarquables par l'enthousiasme
que la présence du Roi a excité, par les déroon-
Il leur enjoint une douceur inaltérable auprès
des pauvres, un grand détachement de coeur même
pour leur propre famille, où il ne leur permet de
retourner qu'en supposant qu'elle ait d'elles un
besoin indispensable.
Les pauvres, mes filles, leur dit-il, voilà désor-
mais votre monde et votre famille. Cela suffit.
Ariêtons-nons un moment pour considérer les
travaux que Vincent vient de commencer de con
cert avec mademoiselle Legras.
Quinze établissements de Sœurs de la Charité
sont déjà dans Paris.
Trois hôpitaux desservis par elles.
Les prisonniers visités et soignés.
Les soldats blessés, soignés dans leurs ambu
lances et les hôpitaux.
Les pauvres dans leurs domiciles.
Les enfants instruits et élevés aux frais des
bureaux de charité.
Des ouvroirs, des ateliers pour les plus âgés.
Les galériens voyant arriver dans leurs bagnes
des secours et des consolations.
Rien ne peut donner l'idée de la misère et de la
souffrance que Vincent de Paule trouva dans les
galères de Toulon. Pour en juger, écoutons le
técil qu'en fait mademoiselle Legras qu'il y avait
envoyée avec une de ses compagnes.
t. 7-50 par
mois, 2-75
strations patriotiques qui ont eu lieu et qui ont
prouvé une fois de plus que la Belgique veut rester
libre et indépendante.
Toute la ville s'est réveillée en fête, pavoisée
aux couleurs nationales dans tous les quartiers,
dans toutes les rues, chaque maison. Les édifices
publics, les navires du port, des milliers d'habita
tions sout splendidement pavoisés.
De chaque côté, aux entrées des Galeries S'-
Hubert, des inscriptions en lettres colossales
portent les mots Vive le Roi. Il en est de même
aux façades d'une foule de sociétés et d'établisse
ments publics. Les dames comme les hommes
et jusqu'aux enfants portaient la décoration adoptée
pour la solennité du jour. Les étrangers arrivaient
encore en masses compactes; la population était
triplée.
Les membres de la milice citoyenne s'apprêtent
pour la revue et les troupes étrangères comme
celles de la garnison sont déjà réunies, toutes d'une
admiiable tenue. La revue laquelle près de
25,ooo hommes prennent partse fera aussi
rapidement que possible avant le défilé, la garde
civique et l'armée occupant les emplacements
désignés sur les boulevards, etc., en colonnes
serrées.
Le Roi, le duc et la duchesse de Brabant, arrivent
de Laeken de bonne heure pour se rendre au
palais de Bruxelles. Partout, sur le passage des
augustes personnages, la foule fait retentir de
formidables hourras et les cris universels de
Vive le Roi!
De bonne heore aussi les corps constitués, les
grands corps de l'État, les fonctionnaires, la
magistrature de tous les degrés viennent occuper
les places qui leur sont réservées dans l'église
collégiale pour assister la cérémonie du Te Deum.
Ils sont couchés sur la terre humide, malgré
la pluie qui tombe depuis six semaines et le froid
de cet hiver. Une fièvre affreuse les atteint pres-
que tous, et ils meurent faute de soins et de
secours très-faciles leur donner. Sans linge,
presque sans habits pour se couvrir, sans argent
pour se procurer les moindres remèdes, sans
■n au're nourriture que du pain si noir et si dur
qu'ils ne peuvent l'avaler. Aigris par leurs souf-
frances et surtout par la dureté et l'injustice des
hommes, ils blasphèment Dieu au lieu de le
prier,et font de leurs douleursun crimede plus.
Mais l'exécution du plan de l'hôpital général fut
ce qui coûta le plus de peines la vie de Vincent
de Paule. On s'effrayait de voir commencer un
projet si vaste, si dispendieux, sans antre appui
fondamental qu'un pauvre piètre obscur et des
filles pauvres et obscures comme lui.
Marie de Médicisqui en avait eu le dessein
dans des circonstances bien moins difficiles, y avait
échoué (1). Les dames de charité opposaient tou
jours cet exemple Vincent de Paule qui répondait
toujours
Mesdames, il faut do courage, et nous réussi
rons.
(1) C'était du temps de la Fioude.