44me Année. Ko 4,40». MADEMOISELLE LEGRAS. TPF.Z3S, 1" AOÛT. LE PROPAGATEUR. POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, i-50 POUR TROIS MOIS. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. REVUE POLITIQUE. L'acquiescement de la Porte l'intervention française est positivement obtenu. La décision prise par le cabinet anglais, et consistant autoriser lord Cowley s'entendre avec le gouvernement impérial pour l'intervention militaire en Syrie, accuse un recul de lord Palroer- ston et le triomphe de la politique, plus impartiale cette fois de son collègue lord John Russell. Il en résulte que la France va s'engager dans une entreprise glorieuse, dont les dernières consé quences peuvent échapper saus doute la pré voyance humaine, mais qui du inoins, telle que la présente son objet immédiat, a droit la sympathie de tous les hommes de cœur et de toutes les nations chrétiennes. On sait que MM. Mauca et Winspeare, envoyés de François II, ont été reçus par Victor-Emmanuel. Le Constitutionnel tésttme l'entrevue delà manière suivante: Accueil bienveillant, acceptation en principe du projet d'alliance, mais ajournement de toute réponse précise jusqu'à la réunion des Cham bres napolitaines. Nous ne pouvons encore sonder les mystères de l'entrevue de Toeplitz. On est assez unanime considérer cette rencontre comme uo événement heureux pour l'Allemagne entière, en ce qu'il peut détruire d'anciens ferments de division entre la Prusse et l'Autriche, et réunir ces puissances dans l'intéièt de la paix et de l'intégrité des communes. Le Courrier du Dimanche nous apprend que M. de Cavour réclame pour la Sardaigoe sa part d'action dans les mesures prises par les grandes puissances en présence des événements du Liban. Le chef du cabinet piémontais appuiesa demande sur l'article du traité de Paris de 1856 qui veut que toute mesure relative la Turquie soit prise d'un commun accord par les puissances signataires de ce "w*—M-w,"rw11m a— (Suite et fi».) Voir le n° 4,468 du Propagateur. L'hôpital est fondé et établi. L'homme qu'il doit recueillir est si malheureux dans sa condition qu'il est réduit souhaiter la souffrance et la mala die; et pour ia première fois on le voit sourire la fié vre et a la douleur. Le boulet est déposé au seuil de la porte hospitalière et au pied de la croix bien faisante, et il entre dans cet asile avec une joie qui fait pleurer. Des soins lui sont prodigués, il se voit entouié d un respect et d'une douceur filiale et maternelle. Partout des visages doux devant lui, partout la croix, partout le nom du Seigneur. A ce changement de vie, ce repos qu'il croyait perdu, le coupable rentre souvent lui-même. Ce séjour de paix lui rappelle le ciel qu'il avait oublié, et lui fait penser l'enfer qu'il a mérité. Souvent sa foi profar.ee renaît toute saiote et sacrée an milieu du calme et du bonheur qu'il retrouve au nom de la rengion, et il est très-fréquent de voir dans les hôpitaux des galères une infinité de ces malheu reux rendus également |a vertu et la foi. traité. En attendant que la Sardaigoe obtienne satisfaction sur ce point, le Roi a donné ordre deux bâtiments de guerre de se porter sur la côte du Liban. Ces bâtiments auraient, quant présent, pour mission de recueillir leur bord les sujets sardes qui résident en Syrie. Les événements de Syrie ont produit en Grèce une impression profonde. Des souscriptions ont été organisées pour les malheureux chrétiens du Liban, et l'on a recueilli des sommes énormes, relative ment la pauvreté du pays. Le gouvernemeut a donné l'ordre son cousul Beyrouth de faciliter le transport en Grèce de tous les Maronites qui voudraient s'y rendre. La seconde Chambre des états-généraux de Hollande a adopté le projet de loi sur les chemins de fer. Tous les amendements, au nombre de 22, qui tendaient changer les tracés arrêtés par le gouvernement, ont été rejetés. C'est pour ce dernier un succès qui dépasse toutes ses espérances. Le Sénat hollandais sera convoqué sans retard pour ratifier le vote de la Chambre, et son adhésion ne paraît pas douteuse. Les nouvelles les plus récentes de Sicile s'ac cordent présenter l'état des choses sous un aspect déplorable. Il parait évident que Garibaldi ne trouve pas les Siciliens aussi révolutionnaires et ennemis du Roi de Naples qu'il s'y attendait. La réaction lève la tête, son administration ne parvient pas s'établir et le massacre des prisonniers de Milazzo pourrait avoir des conséquences terribles pour le dictateur. La situation presque désespérée des affaires du Roi de Naples, la chute si rapide de cette monarchie qui, sous le roi Ferdinand, affronta victorieusement tous les assauts de la révolution inspirent les appréciations suivantes un correspondant du Journal de Bruxelles Les historiens racontent que lorsque les Romains assiégeaient Cartbage, ils mirent pour condition préalable l'ouverture des négociations pour la Eu 1658, son retour, mademoiselle Legras s'occupa d'envoyer des sœurs de la charité l'hôpital de Calais. Le roi faisait alors le siège de Dunkerque. Quatre des plus fortes partirent pour ce pénible et laborieux emploi; mais elles suc combèrent en peu de temps, et la reinemère en redemanda promptemeot d'antres qui partirent accompagnées de mademoiselle Legras. Elle ne voulut pas manquer, cette fois, de se trouver un danger de plus. Mais sa vie était remplie, sa mission glorieuse ment terminée. Y a-t-il une âme, quelque bonne, quelque sainte qu'elle ait été, qui eût le bonheur de pouvoir, l'heure de sa mort, se rendre le témoi gnage de conscience que dut intérieurement rece voir mademoiselle Legras? Elle a soigné toutes les misères humaines; elle les a cousolées, ce qui est encore bien plus! Intérêt personnel, sacrifices de fortune, pensées d'avenir, tout cela n'occupa son esprit que pour les autres c'est elle seule qu'elle oublia. Aussi mourut-elle en paix, aussi son agonie fut- elle pa isible et douce comme celle d'une sainte. Sa dernière pensée fut pour les pauvres. Où sont-ils, l'entendit-ou murmurer sa dernière heure, et ce paix, que les Carthaginois livreraient leurs armes avec tous leurs engins de guerre. Quand les Car thaginois aux abois eurent subi et exécuté cette rigoureuse condition, les Romains leur signifièrent l'injonction de sortir de leur ville et d'aller s'éta blir trente lieues dans l'intérieur des terres, c'est dire de renoncer être une puissance maritime, de renoncer être Carthage. Alors les Carthaginois, saisis d'une fureur désespérée, rompirent les négo ciations; ils improvisèrent des armes, les femmes coopèrent leurs cheveux pour fabriquer les câbles nécessaires a la fabrication des machines. La lutte recommença plus furieuse et plus implacable que jamais, mais elle devait tourner contre les Cartha ginois, qui s'élaieut eux-mêmes désarmés. N'est-ce pas là l'histoire du jeune et infortuné roi de Naples? N'a-t-il pas livré ses armes la révolution, le jour où il a sacrifié son drapeau, pac tisé avec ceux qui l'a'taquaientmis la révolution au pouvoir, et éloigné de la capitale les tioupes qui lui étaient le plus dévouées? Les Romains ne se contentaient pas de l'humiliation de Carthage, ils voulaient sa ruine; la révolution ne se contente pas de l'humiliation de la royauté, elle veut sa destruc tion. Delenda est Carthago, c'est là aussi sa devise. Les armes que le Roi lui livre, elles les tourne immédiatement contre lui. Quand un homme vous arrête sur uo grand chemin et vous demande la bourse ou la vie, on peut lui donner la première pour sauver la seconde. Mais quand c'est votre vie qu'il en veut, il n'y a qu'une chose faire,c'est de la défendre outrance. A quoi bon les concessions? Elles ne font qu'en courager l'agresseur. Plus vous reculez, plus il avance, plus vous cédez, plus il exige. En vain attendriez - vous un défenseur; les hommes qui se livrent ne trouvent pas de défenseurs. C'est ce que le jeune et malheureux roi de Naples n'a pas compris. II a écouté les représenta tions des Anglais, qui ont mis l'Inde feu et sang pour y maintenir un des pouvoirs les plus iniques et les plus oppresseurs qui aient pesé sur l'humanité, mmmmm souvenir fut probablement la cause de la tranquil lité d'âme avec laquelle elle mourut. C'est qu'à cette heure où tout s'oublie une seule pensée domine encore sur toutes les autres qui viennent de s'éteindre ce qui s'est fait et ce qui va suivre. Pour elle le passé préparait la récompense de l'avenir, elle n'avait rien craiodre desjugements éternels. Elle allait être jugée par celui qu'elle avait aimé dans ses œuvres. Jésus aitné et servi, voilà l'explication et le principe de la charité de la sainte veuve. Par un rapprochement extraordinaire, elle mourut le 1 5 mars 1660, même année que Vincent de Paule. Elle ne le précéda que de quelques mois. Comme si placés tous deux sur la terre et pour l'accomplissement d'un grand dessein de Dieu, tous deux devaientaprès leur mission remplie aller au moins ensemble chercher le bonheur auprès de celui pour qui seuls ils avaient agi et qui consacra cette parole féconde en miracles Je vous le dis en vérité, un verre d'eau ne perdra pas sa récompense.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1