44me Année. No 4,473. REVUE FOLITIQTJE. LE PROPAGATEUR. 6 fr. par an p0cr le deh0rs fr.,7-50 par ois, 2-50 pocr FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. pocr la ville 4 fr. pocr 6 m( trois mois. 14 Août. Les dernières correspondances qni parlent de la situation de l'empire turc ne sont guère moins alarmantes que les précédentes. A Constantinople, le gouvernement est obligé de prendre des précautions extraordinaires pour prévenir une explosion des fureurs de la populace musulmaue. On craint h Alep une seconde édition de Damas, si, dit un autre correspondant, le gouver nement faiblit ou demeure impuissant. On est également très-inquiet pour Jérusalem. Ces nouvelles détruisent d'abord l'assertion des feuilles anglaises qui s'obstinent ne voir dans les lamentables événements de Syrie qu'un réveil des haines séculaires qui animent les Druses contre les Maronites. Elles ne permettent pas ensuite d'avoir une grande confiance dans les assurances des mêmes feuilles, qui prétendent que la Porte est assez forte pour rétablir seule l'ordre et la paix dans ses provinces asiatiques. Il est fortement question, dit la Presse, d'une alliance offensive et défensive entre les gouverne ments de Naples et de Rome, et de la coopération de M. le général de Lamoricière la défense du royaume de Naples. Dans la position acceptée par M. de Lamoricière, cette combinaison nous paraît probable; elle loi semble imposée par la nécessité dès qu'il a la certitude d'être attaqué après le roi de Naples. La Patrie, qui rapporte le même bruit, le rap porte comme tout-k-fait invraisemblable. L'in tervention du Saint-Siège dans les affaires de Naples, dit-elle, ne pourrait, comme le fait remar quer l'Opinione que compliquer la situation déjà si critique, do gouvernement napolitain, car le Piémont jugerait peut-être k propos d'intervenir son tour, et, en tout cas, il lui deviendrait iropos- «jjçyjLOi i MAUVAISE NOUVELLE C'était en 1811. Dans un appartement au cinquième étage de la rue Dupbot, k Paris, deux femmes veillaient k la clarté vacillante d'une chandelle, près d'un feu où deux tisons fumaient saos jeter de flamme. La plus âgée raccommodait du linge; sa jeune compagne, entourée de godets et de pinceaux, peignait une boîte k thé, sur laquelle voltigeaient déjà des papillons et des oiseaux, rivaux de ceux que la Chioe nous envoie sur ses laques et ses éventails. Il y avait du malheur autour d elles; il était écrit sur cet ameublemeut pauvre et incomplet, sur ce foyer glacial, et surtout sur la figure iuquiète.et fatiguée des deux femmes. Elles tressaillirent en eutendaut un pas'sur l'escalier. La porte s ouvrit; un homme d'uu âge mûr, presque un vieillard, entra avec une démarche et uo visage qu'il s'efforçait de rendre calmes. Il baisa au front la jeune fille, qui s'était avancée vers lui, et s'assit k l'angle de la cheminée sans dire un mot, sans lever même les yeux; mais ses mains crispées, qu'il sible d'empêcher les expéditions contre Rome, ainsi qu'il l'a fait jusqu'k présent. M. Farini n'a pas eu longtemps k se féliciter de son succès auprès de Bertani, s'il faut croire k la nouvelle suivante que le Pays a publiée La teutative d'une bande garibaldiste k San-Stefano, dans les Etats de l'Église, a été repoussée par les troupes du général de Lamoricière. Il aurait fallu, au reste, une grande dose de bonhomie pour croire que la révolution pût consentir k s'arrêter sur une parole du ministre de Victor-Emmanuel. Garibaldi est décidé k renverser, s'il le peut, tous les trônes italiens pour marcher ensuite sur la Vénétie; et tous ses séides lui obéiront, k lui qui n'écoute pas les conseils du Roi. Le corréspondant napolitain du Journal des Débals tient même pour certain qu'il ne se contentera pas de la délivrance de Venise. Nice l'atteud, l'appelle, comme Rome et Naples! Oui, Nice qui veut être affranchie elle aussi! n'eu doutez pas. Suivant ce correspondant, Garibaldi, dans une réceote entrevue, a déclaré au général Clary qu'il n'acceptait aucune trêve; que l'Italie devait être une; qu'il était décidé k envahir les Marches, déli vrer Venise et après reprendre Nice k la France et la rendre k l'Italie. Le même correspondant ne laisse pas que de voir sous des couleurs assez sombres la position de la monarchie sarde, débordée, dotnioée, entraînée par la révolution. Il parle, k outi tour, des démon strations qui ont eu lieu k Palerme, que la garde nationale a réprimées et qui ont coûté la vie k i4 personnes. Puis il ajoute L'administration civile marche mal; les cours de justice n'ont pas pu être rétablies depuis quatre mois. Combien la Sicile doit bénir son libérateur Une dépêcbe de Vienne teçue k Londres annonce que le conseil de l'Empire a adopté, dans une séance secrète, par 18 voix contre 3 pour pro gramme l'organisation de toutes les provinces d'Autriche en confédération, d'après le système proposé par les délégués hongrois. étendait machinalement vers un feu qui ne brillait pas, trahissaient son agitation intérieure. Eh bien mon ami,... hasarda enfin la femme âgée, en déposant l'aiguille, que ses yeux troublés et sa main hésitante ne guidaient plus. Ma chère Elisabeth, j'ai perdu ma dernière leçon l'élève est parti pour le lycée; nous n'avons p!us de ressources, et bientôt nous n'aurons plus de pain. O mes pauvres enfants! s'écria la mère. La figure du vieillard avait pris une expression de tristesse désespérée. Ils souffriront et ils mourront, dit-il; il n'y a plus de place pour nous ici-bas. Julie! Anaïs! A ce nom, prononcé tout haut, la tête blonde d'une petite fille sortit d'un berceau placé au fond de la chambre, et l'enfant dit M'avez-vous appelée, maman? La sœur aîuée se rapprocha du berceau, en ar rangea les couvertures, embrassa l'enfant déjà len- dorraie, et murmura Dors, mon amour! Puis, se rapprochant de ses vieux pa-ents, elle resta un instant debout, recueillie en elle- même. Enfin, elle prit la main de son père, la baisa, et dit d'une voix calme: IL FAUT UiN MINISTÈRE NATIONAL! Veut-on que le pays soit grand et fort? Il faut qu'on en revienne franchement l'unionde i83o! Il faut un ministère composé de trois hommes franchement libéraux et de trois autres franche ment catholiques! Il faut alors que ce ministère national retrempe la nation dans l'esprit qui a présidé notre Constitution en i83o! Mositeor de Louvàin du 8 juillet. Ilya un temps d'arrêt dans les luttes des partis qui, malheureusement, divisent la Belgique: que cette espèce de trêve tacite provienne des circon stances solennelles qui ont accompagné le 290 anniversaire de l'inauguration du Roi, ou soit le résultat d'une lactiquedes partis qui s'observent, peu nous importe; nous la constatons pour en féliciter le pays, si nos gouvernants veulent et savent en tirer les avantages qu'elle comporte. Mais nous ne voulons pas le dissimuler, il s'agit pour eux de changer de système, Je dire adieu aux errements qui les ont guidés jusqu'ici, de se confor mer aux traditions nationales de 1800, d'exécuter la Constitution dans le sens que lui a donné le Congrès national, de se mettre k la tête du gouver nement et non pas k celle d'un parti, en un mot, d'adopter les priucipes si hautement préconisés par le Roi dans ces derniers temps et de ne jamais oublier, comme le disait Sa Majesté, que l'union fait la force. C'est 1k une tâche fort difficile, nous l'avouons pour les ministres actuels; mais le salut de la nation demaude qu'elle soit remplie, et si nos gouvernants croient ne pouvoir s'en acquitter, ils doivent avoir assez de patriotisme et de désintéres sement pour remettre leurs portefeuilles au Roi, dont les vues ne s'accordent pas avec les leurs et alors il sera possible de former un ministère vraiment riatioual. A cet égard, il n'y a pas de doute possible: comme l'établissent on ne peut plus clairement les discours prononcés le mois dernier par notre Papa, si vous le permettiez, je crois que je pourrais trouver un remède k notre position. Le silence que gardait son père l'encourageant, elle continua Vous souvenez-vous, cher père, de cette place de sous-maîtresse, h Mantes, que l'on m'a proposée ilya deux mois? Je crois que je serais en état de la remplir; et si ma mère et vous le permettiez, je pourrais du moins alléger vos charges. Oui, pour le pauvre, les enfants sont des charges! répondit-il amèrement. Et tu voudrais te faire sous-maîtresse, toi, ma chère Julie? Oui, mon père, dit-elle résolument. Je souf frirai bien en vous quittant; mais je souffre bien plus encore en vous voyaut, ou accablé par le tra vail, ou réduit aux plus dures privations. Dépendre des autres! toi, une... Une Berthaud, papa. Et puis, dépendre pour vous servir, n'est-ce pas une gloire? A ce prix, j'irais au Sénégal. oyons, papa, faisons nos comptes. On m'a promis six cents francs par an; je deman derai k l'avance le paiement de la première année, je vous le remettrai. Je n'aurai besoin de rien car grâce k tua marraine, tua toilette est au complet.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1