paraissantralliait lui ses légions qui
avaient combattu sous ses ordres sur tant
de champs de batailles. Quoi d'étonnant
cela? En 1860, c'est Garibaldi qui joue ce
grand rôle. Le rapprochement de ces deux
noms, Napoléon et Garibaldi, en dit plus
que nous n'en saurions dire. Voilà où nous
sommes tombés! Voilà la distance qui sé
pare les deux époques! Où il fallait un
grand homme, un aventurier suffit.
Remarquez que cet aventurier ne tient
pas seulement en échec le roi de N'aples,
mais Rome, mais l'Autriche, mais le Fié-
mont même, et, avec le Piémont, la France
et l'Angleterre, et par suite l'Allemagne et
la Russie. Toutes ces puissances, en effet,
sont dans l'attente par la prévision des
complications qui peuvent naître. Aucune
ne songe prévenir le péril en courant
sur le foyer de l'incendie et en l'éteignant.
Quand Napoléon, ce redoutable évadé
de l'île d'Elbe, rompit son ban, on n'atten
dit pas. La déclaration des puissances
européennes le mil hors les relations civi
les, lança contre lui l'excommunication
politique et prescrivit de lui courir sus. On
traita ainsi le grand homme en aventurier.
Aujourd'hui, au contraire, on traite l'aven
turier en grand homme. On le loue dans
le Parlement d'Angleterre, on vend son
portrait en France côté de celui de l'em
pereur Napoléon III, et l'Autriche, l'Alle
magne et la Russie, qu'il a nominativement
menacés, semblent ne pas oser prononcer
son nom.
Savez-vous ce que cela prouve? Que
Garibaldi est grand? Non, cela prouve
que notre époque est petite. Cela prouve
encore que le sentiment du juste et de
l'injuste que la notion du droit sont sin
gulièrement affaiblis sur la terre. Les jeux
de la force et du hasard ont tout remplacé.
La grande loi du jour est le succès. Le
plus juste, c'est le plus fort: Vive le roi
Garibaldi!
C'est l'effet des révolutions dont les
sanglantes saturnales ont si profondément
altéré la morale publique. A force d'avoir
vu le droit violé, et ses succès scandaleux
qui font gémir la conscience et sont une
insulte pour la vertu, on s'y accoutume. Le
sens moral s'énerve; les lumières de la
conscience s'éteignent, la sensibilité s'é-
mousse. Il arrive en grand la société
européenne ce qui arriva sur un théâtre
plus restreint, la société française, quand
aux plus mauvais jours de la révolution,
la terreur maintenait la guillotine sur les
places publiques. Il y avait dans ce temps-
là des gens qui allaient voir passer la
charetle fatale, et qui rentraient chez eux
presque heureux de ce que la proscription
n'était pas encore arrivée jusqu'à eux.
Aujourd'hui ce sont les gouvernements
qui regardent passer la charette qui em
porte chaque jour une monarchie. Dans
leur stupeur, ils diraient volontiers aussi
Qui sait? la Révolution nous oubliera
peut-être! Comme si la Révolution ou
bliait les gouvernements qui l'oublient!
comme si son succès de la veille n'était
pas pour elleun encouragement marcher
au succès du lendemain. Jde Brux
L'indisposition grave qui a atteint M"
l'évêque de Bruges le vendredi 17 août et
qui paraissait guérie le 18, a repris le
mercredi 22 avec une telle intensité, que
le 24 les médecins songeaient faire admi
nistrer Monseigneur les derniers Sacre
ments.
Mais grâces sans doute aux nombreuses
jrières qui ont été adressées au Ciel pour
a guérison de l'illustre malade, une amé-
ioration sensible s'est produite dans la
nuit du vendredi au samedi; de sorte que
dans la journée du samediles jours de
Monseigneur ont paru sauvés. Depuis lors
sa convalescence continue et n'inspire
plus d'inquiétude.
Borysthène, ou sous les homicides remparts de
Smolensk. Mm" Godefroy lut, mais nul ne put de
viner ses sentiments; seulement, elle semblait de
plus en plus pâle et souffrante; la vie se retirait
d'elle... Le médecin lui ordonna l'air de la cam
pagne; elle se soumit et dit
Allons b Val v il le
V.
VALVILLE.
Ce fut par une belle soirée du mois de mars que
la calèche de Mm° Godefroy entra dans la cour du
château de Val ville. Julie, assise près d'elle,
regardait avec une attention profonde ce vieux
manoir normand, dont les nombreuses fenêtres,
incendiées par le soleil couchant, brillaient au
travers des arbres encore dépouillés. Les voyageu
ses mirent pied terre devant le perron, franchirent
une porte, ornée autrefois d'un écusson armorié,
brisé en 92 par le marteau de quelque patriote bas-
normand, et arrivèrent au salon, disposé en bâte
pour les recevoir; mais, peine M0" Godefroy eut-
elle levé les yeux, qu'elles'écria d'une voix étouffée
Je vous avais commandé d'enlever ce tabieau
Elle désignait une jolie toile signée Proudbon et
Nos lecteurs auront apprécié comme oous le
savant exposé de motifs par lequel l'honorable M.
Dumortier appuie sa proposition de donner cours
légal b la moonaie d'or française.
L'honorable député de Roulers vient de rendre
au pays un immense et nouveau service, en jetant
un jour aussi éclatant sur la grave question que les
sophistes de la finance s'attachent, depuis deux ans,
obscurcir. On peut dire que le travail de M.
Dumortier ne laisse debout aucun des arguments si
péniblement entassés par ses adversaires pour main
tenir un état de choses qui entrave et compromet
toutes nos relations commerciales.
A la lecture du rapport de M. Dumortier, on se
demande comment il est possible de résister b
l'évidence des faits mis en lumière par le savant
écrivain. Et certes, si nous n'avions pas affaire un
pacba aussi despotique et aussi eutêlé que M. Frère,
on pourrait dire qu'à partir de ce jour, la question
est gagnée devant la Chambre comme elle l'est
déjb devant le pays.
Malheureusement nous craignons bien que le
grand-visir des finances belges n'oppose cette fois
encore une résistance opiniâtre b l'adoption de la
mesure si vivement réclamée par l'opinion publi
que. M. Frère sait qu'il peut compter sur sa
majorité, et selon les doctrines parlementaires,
quand un ministre a la majorité, il est dispensé
d'avoir raison. Bien public.)
D'après une feuille flamande, qui se dit bien
informée, la régence de Courtrai aurait posé un
fait vraiment incroyable.
MM. Parent et Schaken, concessionnaires du
canal de Bossut b Courtrai, voulaient remettre b la
régence de cette ville une somme de 25,000 fr.,
b l'effet de contribuer aux fêtes qui seraient don
nées b l'occasion de l'inauguration dudit canal, et
b condition que la ville, de son côté, fixerait dans
le même but une somme indéterminée.
La régence a répondu aux généreux donateurs
qu'elle acceptait les 2â,ooo fr., mais que la ville
n'y aurait rien ajouté.
représentant deux beaux enfants, frère et sœur
sans doute, jouant avec un daim.
Le concierge, effrayé, s'empressa de décrocher le
cadre; et Mm" Godefroy répétait b voix basse
Ils me feront mourir! Qu'ai-je besoin de les
voir tels qu'ils étaient, sachant ce qu'ils sont?...
Cela me tue
Julie voulut s'approcher.
Relirez vous, mademoiselle; je ne veux que
la solitude; j'ai besoin de repos: ne poutrai-je pas
l'obtenir?...
Julie obéit; mais, en fermant la porte, elle en
tendit un profond soupir. Émue par cette scène et
par ses propres pensées, elle parcourut, distraite, un
long corridor, où ses pas reteutissaient comme sous
la nef d'uue église. Il aboutissait b une porte de
chêne noirci. Julie hésita un instant; elle tourna
la clé rouillée, et pénétra dans une salle haute et
voûtée, dallée en marbre et éclairée par des fenê
tres ogivales, qui avaient conservé quelques-uns de
leurs vitraux aux splendides couleurs. C'était l'an
cienne chapelle du château. Julie, les mains jointes,
recueillie, absorbée dans une iotime pensée,s'avan
çait lentement; elle franchit les degrés de marbre
qui menaient au sanctuaire. L'autel était encore
On comprend que MM. Parent et Scbaken ne
considéraient pas cette réponse comme sérieuse,
car en agissant daos le sens de cette réponse,
Courtrai aurait brillé au moyen de leurs plumes b
eux. Néanmoins, ils proposèrent de faire don de la
somme de 25,000 fr., b condition que les fêtes
fussent données en leur nom et non pas eu celui
de la ville. Le croirait-on? Cette proposition fut
également rejetée par la régence de Courtrai.
On préteud aujourd'hui que MM. Parent et
Schaken ayant acquis la certitude que les fêtes
d'inauguration du canal seront honorées de la pré
sence du Roi et de la famille royale, ont résolu de
donner des fêtes magnifiques, dod pas b Courtrai,
mais b Bossut, situé b trois lieues de celte ville.
Tels sont les faits révélés par la feuille flamande.
Ils sont de nature b exiger de la part de la régence
courlraisienne des explications, afio qu'il soit dé
montré qu'elle n'a pas lésé gratuitement les intérêts
dont la gestion lui est confiée. [Patrie.)
ACTE OFFICIEL.
Un arrêté royal du 18 août, approuve le
budget de la Flandre-occidentale, pour l'exercice
de 1861, arrêté par le cooseil provincial, daos sa
séance du i4 juillet dernier, b la somme de fr.
1,698,671 5o c., tant en recettes qu'en dépenses.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Parmi les condamnations prononcées par le tri
bunal correctionnel de Bruges, chambre des vaca
tions, dans ses audiences des 24, 25 et 27 août
nous remarquoos
i° Corn il le Van Dycke, 29 ans, de Zillebeke, et
2* Charles Vergarde, 33 ans, de Zillebeke, le 1"
b 1 mois de prison et 27 fr. d'amende; la 2* b dix
jours de prison, du chef de mauvais traitements.
nouvelles diverses.
Le bruit a couru en notre ville que, dimanche
soir le convoi de Courtrai qui arrive b Bruges b 8
heures, avait déraillé entre Rumbeke et Roulers;
or, il résulte d'apiès dos informations prises b
debout; mais le tabernacle était vide. Autour de
l'autel, des pierres sépulcrales portaient en lettres
noires ces mots
D. O. M.
ICI REPOSE NOBLE HOMME
PIERRE DE VALVILLE
MESTRE-DE-CAMP DES ARMÉES DU ROI,
MORT AU SIÈGE DE LILLE, EN 1708.
DIEU FASSE PAIX A SON AME.
D. O. M.
ICI DORT, D ANS L'ATTENTE DE LA RÉSURRECTION,
LOUIS NOMPAR DE VALVILLE,
TUÉ A LA BATAILLE DE MARIGNAN.
ANNO 151 5.
R. I. P.
A LA MÉMOIRE DE NOBLE SEIGNEUR
JEAN DENIS DE VALVILLE,
CAPITAINE DE FRÉGATE,
MORT EN LA MER A LA SUITE DE SES BLESSURES,
REÇUES AU SIÈGE DE PONDICHÉRY.
ANNO 1761.
[En peu de temps, il a fourni une longue
carrière. Eccles.)
La jeune fille s'agenouilla sur les tombes délais
sées des anciens maîtres de ce château, et, se cour-