44me Année.
No 4,483.
Qu'elles ont été fugitives, mais bien
remplies, ces quelques heures que le Roi
vient de passer parmi nous! Nous n'essaie
rons pas ici une description forcément
décolorée.
Dès la veille de l'arrivée de S. M., une
aflluence considérable d'étrangers donnait
déjàà la ville uneanimation extraordinaire.
Dans notre numéro de samedi, nous avons
dit quelque chose des décorations riantes
et pittoresques qui de toute part couvraient
nos rues et nos places publiques. Le
dimanche matin, la foule allait toujours
grosissant, les populations environnantes
dégorgeaient grands Ilots sur la ville.
Vers l'heure de midi, les autorités civiles
et militaires attendaient la station l'arri
vée de la famille royale. On y remarquait
également le Préfet du département du
Nord, accompagné du sous-préfet d'IIaze-
hrouck, ainsi qu'un général français, com
mandant la 3" division territoriale, venus
pour complimenter le Roi de la part de
l'Empereur des Français. La garde civique
et un bataillon du 11e de ligne étaient
rangés en bataille dans la gare; l'école
d equilation formait au dehors une garde
d'honneur. Versmidi, 50,lecanon annonce
l'approche du train royal. Le train s'arrête
en face des bâtiments de la station. La
Brabançonne se fait entendre.
Le Roi, qu'accompagnent LL. AA. RR.
le Duc, la Duchesse de Brahant et le Comte
de Flandre, reçoit les félicitations îles
autorités et monte dans les voilures de la
Cour. De chaleureux vivats annoncent que
S. M. a f ranchi l'enceinte de la ville.
Le Roi porte l'uniforme de lieutenant-
général les Princes celui de général-major.
Nous remarquons parmi les personnages
de distinction qui accompagnent la famille
royale, M. le Cw Vanderstraelen-Ponihoz,
maréchal du Palais, M. le comte d'Hanins
de Moerkerke, grand-écuyer du Roi, M. le
général de Lannoy, aide-de-camp de S. M.,
Mm" la Comtesse de Griïnne, dame d'hon
neur de S. A. R. et I. Mm* la Duchesse de
Brabant, le géuéral Ahlay, commandant
militaire de la province, les ministres des
affaires étrangères et de la justice, le gou
verneur de la Flandre-Occidentale.
Cependant le cortège royal s'avance
entre deux haies de peuple, au bruit des
salves d'artillerie, aux majestueuses sonne
ries de toutes les cloches et du carillon.
Mais plus haut que la voix des bouches
feu, plus puissante que le son des cloches,
éclate l'enthousiasme populaire. Tout le
long de l'immense parcours, de la station
la demeure de M. le sénateur Baron
Mazeman, où le Roi daigne accepter l'hos
pitalité, s'échelonnent les corporations
ouvrières, les gildes, les sociétés littéraires
de la ville et des environs, les divers corps
de musique qui prennent part au festival
du jour. Lt derrière eux, derrière celle
ligne se déroulant au loin, se masse une
formidable agglomération de peuple. Des
cris mille fois répétés de Vive le Boi! Vive
la Famille Botjale! ne cessent de retentir.
Vers 2 h. 30 de relevée a lieu l'inaugu
ration des statues des Comtes de Flandres,
dernièrement replacées la façade des
Halles. Devant S. M. et LL. AA. RR., qui
ont pris place au kiosque dressé sur la
Grand'Plaee, défilent successivement, en
bon ordre, musique en tète, les nombreuses
corporations et sociétés accourues l'appel
de l'autoritécommunale. Nous n'essaierons
pas de dépeindre l'enthousiasme qui. cette
fois encore, commeà chaque fois que le Roi
s'est montré la population, a salué la
présence des augustes visiteurs. C'est ici
d'ailleurs le vrai cachet, la véritable portée
de la fête, que cette joie, cet indicible élan
de toute une population la seule vue de
son Roi.
Immédiatement après celte cérémonie,
S. M. a reçu dans les élégants salons de M.
le Baron Mazeman les autorités civiles,
judiciaires, ecclésiastiques «t militaires de
la ville, les fonctionnaires, les administra
tions publiques, le corps des officiers de
l'armée et de la garde civique.
S. G. Mgr l'évêque de Bruges s'est pré
senté la tète de son clergé. Voici, au
rapport d'uue correspondance de la Patrie
de Bruges, comment Mgr Malou se serait
exprimé.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE.
CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour G mois, 2-75
pour 3 mois.
7PF.SS, 19 Septembre.
REVEE POLITIQUE.
La principale quesiion en ce momentest de
savoir si la ietlre de Garibaldi au peuple de
Palernie contient le dernier mot de l'homme que
les événements ont investi d'uoesi grande influence
sur les événements de l'Italie et qni se trouve au
jourd'hui plus roi que Victor-Emmanuel. Ou fait
observer que celle lettre, où Rome es! indiquée
comme le but prochain de la révolntion, est anté
rieure l'intervention sarde, et on pense que les
dernières résolutions de M. de Cavouront pu mo
difier celles du dictateur de l'Italie méridionale.
C'est le voeu de tous les défenseurs du gouverne
ment sarde, et les journaux anglais, notamment,
malgré leur hostilité contre le régime pontifical, le
Morning- Posl aussi bien que le Times, adjurent
Garibaldi, dans les termes les plus pressants, de ne
rien entreprendre contre Rome ni contre Venise.
Mais on ne sait pas encore jusqu'à quel poiut le
dictateur peut être accessible aux conseils du de
hors, et lui-même pourrait-il les suivre, sans être
débordé par la révolution? D'ailleurs, on ne peut
nier qu'il agisse comme uo homme ayant sa poli
tique lui, et qui lient rester maître de la situa
tion qu'il a créée. Ses prochainsmonvementsauront
donc la plus hante gravite' au point de vne des des
tinées futures de l'Italie et peuvent avoir des con
séquences incalculables dans l'Europe entière.
Le général Cialdini serait parvenu séparer le
général de Lamoricière de la ville d'Ancône qu'il
voulait rejoindre, et lui en défendrait l'entrée,
appuyé sur des positions formidables mais les
dépêches de Turin sont toujours un peu sujettes
caution.
Le Constitutionnel publie, sons la signature
Grandguillut, un article contre le parti extrême
qni, après avoir conseillé au Pape une politique sans
concessions, lui conseille aujourd'hui une fuite sans
honneur. Il rappelle que les troupes françaises
présentes Rome sont la garantie de la personne et
de I autorité du Pape; il souhaite vivement que le
Saint-Père ne quitte point Rome.
En exprimant ce souhait, dit le Constilulion-
nel, nous nous préoccupons uniquement de
l'intérêt de la papauté; car ce qui, aujourd'hui,
complique la situation de la France, c'est sa
présence Rome; si l'occupation pouvait cesser,
tout serait simplifié, du moins au point de vue
politique. Ce n'est pas Rome que nous occupons,
c'est la papauté que nous défendons. Noire
occupation ne saurait, en aucun cas, prendre un
carnctère politique; la première conséquence de
U fuite du Pape serait l'évacuation de Rome; et,
eo partaut.nous emporterions une grande inqnié-
tnde sur le sort de l'autorité temporelle du
Pape.
La Gazelle des Postes pense qu'il a déjà été
question de négociations entre la Russie et la France
au sujet du Monténégro. Ces négociations, qui ont
en effet lieu, sout dues l'initiative de la Russie,
qui met en question In validité de l'élection du
nouveau prince monténégrin, enlièreinçnt préparée
par 1 influence française,.et trouve le moment actuel
essentiellement propre pour régler une fois pour
toutes les rapports politiques du Monténégro.
Od assure qu'une protestation motivée va être
remise par l'Autriche aux puissances contre les
événements qui se passent en ce moment dans les
Étals de l'Église.
C'est toujours la réconciliation de l'Autriche et
de la Russie qui a la meilleure part «tans les
préoccupationsde la presseallemande. Aujourd'hui,
la Gazette de Cologne prétend qu'uu premier
point a été convenu entre les cabinets de Saint-
Pétersbourg et de Vienne; d'une part, le gouver
nement autrichien ne mettrait pas d'obstacle la
révision du traité de 1856de l'autre, le gouver
nement russe n'entreprendrait en Oiient rien qui
fût contraire aux intérêts de l'Autriche. Les
négociations se poursuivent, ajoute la feuille alle
mande. Il s'agit de décider si la Russie pourra
intervenir seule dans les provinces turques.
Les dernières dépêches de Beyrouth nous appor
tent la nouvelle de l'exécution qui vient d'avoir
lieu Damasde trois personnages importants
compromis dans les massacres.
Le général Ahmed-Pacha a été fusillé avec
d'autres officiers Damas même, sur le théâtre des
massacres auxquels il a présidé. De tels exemples
seraient bien faits pour faire réfléchir le fanatisme
musulman,si le fanatisme était capable de réflexion.
Le roi des Pays-Bas a ouvert lundi la session
législative des Chambres dè son pays.
Sire,
Je m'estime heureux de pouvoir exprimer
Votre Majesté, au sein de ma ville uatale, les senti -
meots de dévouement et d'affection qui animent le
clergé de ce diocèse pour Votre Majesté et pour sou
auguste famille.
Les membres du clergé, Sire, sont membres aussi
du peuple belge; de ce peuple qui n'a jamais sépai
dans son cœur l'amour qu'il porte s.i fti de
l'amour qu'il porte sa pan le.