44me Année.
Samedi 22 Septembre 1860.
No 4,484.
On nous prie d'insérer la lettre que voici
Monsieur le Rédacteur,
Nous prions l'auteur de la lettre qui
précède de vouloir lire dans le Propagateur
n° 4,483, la 2e page, 3* colonne, l'arliculet
commençant par ces mots L'aspect général
des rues etc. et finissant par ceux-ci com
mission chargée de son ornementation; et il
verra qu'il était inutile de combler la petite
lacune que plusieurs ont remarquée, avec re
gret, dans les divers comptes-rendus de notre
magnifique fêle, attendu que cette lacune
n'existe pas.
t
LE PROPAGATEUR.
POUR LA TILLE 6 FR. PAR AT,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
I -
POCR LE DEnORS fr. 7-50 PAR
an, 5 fr. POUR 6 MOIS, 2-75
POCR 3 MOIS.
7??.3S, 22 Septembre.
REVUE POLITIQUE.
srrn
Nos tristes prévisions se réalisent. Le général de
Lamoricière, écrasé sous des forces trop supérieures
aux siennes pour lui laisser espérer autre chose
qu'une défaite sans honte après une glorieuse
résistance, s'est replié dans la ville d'Ancône après
un sanglant combat. Un grand norubrede ses soldats
ont accompli jusqu'à la mort leur héroïque dévoue
ment. Uoe autre partie de son armée s'est rendu
après s'être battue vaillamment; une autre enfin
est parvenue entrer, avec le général, dans la place
forte d'Ancône. La ville est cernée, do côté de la
terre, par les troupes sardes de Cialdini; du côté de
la mer, par la flotte de l'amiral Persano. Le général
Pimodan est mort de ses blessures dans la nuit qui
a suivi le combat.
Les dernières nouvelles de la Patrie, nous
dounent quelques détails sur le combat du 18. Les
soldats pontificaux ont fait preuve d'une valeur qui
a pu, pendant un certain temps, balaucer la supé
riorité da nombre.
Maintenant, que le sort des armes, ce dieu des
amis de la force et du hasard, a prononcé; main
tenant que les soldats de Victor-Emmanuel règoent
en maîtres dans les Marches et daos l'Ombiie, celte
terre donnée par la foi, depuis des siècles, au
premier des serviteurs de Dieu, tous les regards se
tourneot du côté du Vatican. Quelles seront en
effet les résolutions du Saint-Père? quoi se
résoudront ses pieux conseillers? Telles sont les
demandes que chacun s'adresse.
En France, dans les régions les plus rapprochées
du monde officiel on affecte toujours de penser que
le Saint-Père ne quittera pas Rome et attendra
dans la ville éternelle qu'un congrès européen
prononce entre les exigences de l'indépendance de
l'Église et les prétentions du roi Victor Emmanuel.
Toutefois des inquiétudes secrètes et poignantes ne
laissent pas de transpirer, ce qui fait ctoire que les
dépêches du général de Goyon et du duc de
Grauront ne sont pas tellesqu'on le désire. Au fond,
ou est dans un cruel désarroi.
Les lottes de Garibaldi et du comte de Cavour
ajoutent la coufusion. On cherche, il est vrai,
expliquer la lettre du dictateur aux Palermitains,
de manière faire croire que Garibaldi ne veut pas
se rendre immédiatement Rome; mais seulement
après que l'Italie entière aura reconquis sa liberté.
Celle explication tardive rassure les niais, mais
touche peu, ceux qui ont quelque intelligence.
D'après des informations que nous trouvons
daus le Journal de Mayence. l'Empereur Ale
xandre, par l'intermédiaire du prince-régent de
Prusse, a exprimé au Roi des Belges ta joie qu'il
éprouverait de lui dire en personne l'estime toute
particulière que le caractère et l'attitude du Roi
Léopold ont constamment inspirée au Czar. De la
réponse cette éclatante manifestation de l'Empe
reur de Russie, dépendra l'invitation formelle et
directe au Roi des Belges d'assister l'entrevue de
Varsovie.
On a des nouvelles de Constantinople du 12 et
du 19. Elles sont assez insignifiantes. Le général de
Beaufott d'Hantpoul s'était concerté avec Fuad-
Pacba pour faire marcher les troupes françaises sur
Damas. Il paraît qu'à Constantinople le gouverne
ment turc,appuyé par l'envoyé anglais, avait espéré
que l'énergie déployée par Fuad-Pacha dans la
répression des crimes commis en Syrie rendrait
inutile l'occupatioo de Damas, la ville sainte des
musulmans, par le corps expéditionnaire français.
Il avait même fait des démarches en ce sens auprès
de M. de Lavaletle; mais celui ci, conformément
ses instructions, a repoussé tout atlermoiement.
Permettez- moi de combler une petite lacune que
plusieurs ont remarquée, avec regret, dans les
divers comptes-rendus de notre magnifique fête.
Les comptes-reodus de l'espèce ressemblent ud peu
l'admiration égoïste de la foule: s'extasiaot
devant la splendeur des décors, saos songer
l'intelligence ni la main qui odi créé tout cela.
C'est ainsi qu'eo parlant de la magnificence d'orne
mentation qui, sans cooteste, a distingué la rue de
Lille eulre toutes, on a oublié de citer les noms de
Messieurs Bôbtn frères, au remarquable talent
desquels celte ornementation avait été confiée. Ce
sout eux également, qui ont donné l'hôtel de M.
le sénateur Baron Mazeman, ce spleudide et har
monieux aspect qui a émerveillé tout le monde.
C'est justice de s'en souvenir. \u fait, peut-être les
chrouiqueurs ont-ils pensé qu'il était superflu de
nommer Messieurs Bôhtn la beauté de l'oeuvre
attestant assez la main des maîtres.
Agréez, etc.
Voici le compliment qu'avec une intelligence
singulière et des nuances d'intonation fort délicates
et fort gracieuses,nne élève de l'Institution Royale
de Messines (la fille du capitaine Matiau, de la
gendarmerie), âgée de neuf ans, a débité au Roi,
lors de la visite de la Famille Royale au susdit
établissement, le 17 de ce mois:
Sire, Marie-Thérèse a fondé cet asile,
Ce nom, madame, aussi doit plaire votre cœur.
Enfants de votre armée, en ce séjour tranquille,
Nous aimons notre Roi, le travail et l'houueur.
Jamais nous n'ouhli ons la royale visite
Dont Votre Majesté nous honore en ce jour.
Quand on doit un bienfait, c'est le cœur qui l'acquitte
A vous donc jamais, Sire, tout notre amour.
Et vous, madame, et vous, vous que l'ou dit si bonne,
Comment vous exprimer notre joie et nos vœux?
Vous, piinces bieu-aimés, que l'amour environne,
Que pouvons-nous pour vous qui faites tant d'heureux
Mais ne séparons pas ceux que le ciel rassemble,
Dans uu suprême élan et d'ardeur et de foi
Confondons tous nos vœux, mes sœurs, di.-ous eusemble
Dieu protège le Roi!
On nous écrit de Poperinghe, en date du 21 de
ce mois: Le houblon de la récolie de i85g,?'cst
vendu, au marché de ce jour, raison de 23o fr.
les 5o kilogrammes. Les prix pour le houblon de la
récolle de 1860 ne sont pas encore fixés.
La distribution des prix aux élèves de l'école
communale de celle ville, aura lieu au local des
Halles, lundi 24 de ce mois, 2 i|2 h. de relevée.
acte officibl.
Un arrêté royal du 19 septembre porte ce qui
suit
Voulant, par un nouveau témoignage de notre
bienveillance, reconnaître les services rendus par
le sieur Ch. Devaux, fonctionnaire de l'administra
tion provinciale de la Flandre occidentale depuis
1817 et greffier de la même province depuis i856,
le sieur Ch. Devaux est promu au grade d'officier
de l'Ordre de Léopold.
nécrologie.
On écrit de Berlio que le poète Burchart, auteur
de la célèbre tragédie Jane Grey, vient de mourir
dans un des hôpitaux de cette ville. Burchart, âgé
de 4o aus environ, était tombé dans une profonde
misère.
nouvelles diverses.
Le Roi a daigné décorer de son ordre pendant
son séjour Ypres, M. le statuaire Pnyenbroeck,
auteur des statues qui décorent l'Hôtel—de-Ville
d'Ypres.
En passant par Conrtrai de retour de son
excursion Ypres, le Roi a remis la croix de
chevalier de son ordre M. Chantrell, directeur
des chetnius de fer de la Flandre-occidentale.
Le 17 de ce mois, les nommés d'Haze,
cultivateur Mouscron et Pannekoek, ouvrier,
eu revenant la ferme, étaient assis sur un tombe
reau chargé de trèfle. Arrivés au grand chemin qui
conduit au hameau de la Marlière, le cheval
s'effraya et prit le mors aux dents le domestique
en tombant eut la jambe gauche prise entre la roue,
et le fermier traîné par son cheval tomba
quelques pas plus loin, où on ne le releva ne
donnant plus de signe de vie.
D'après la déclaration du médecin, d'Haze serait
mort de saisissement, et l'amputation de la jambe
de PaDnekoek serait inévitable.
Lundi dr, le nommé Piette Sezier, ouvrier
Woumen, est tombé dans un puits et s'est uoyé.
La 4" session pour 1860 de la Cour d'assises
de la Flandre occidentale s'ouvrira Bruges le 12
novembre prochaio, sous la présidence de M.
le conseiller Vuylsteke.
Un cruel accident est survenu samedi après-
midi dans la rue du Persil Broges. Un cultivateur
de Sysseele, du nom de Jean Coene, se trouvait
dans ladite rue avec chariot et cheval où il déchar
geait un fardeau; l'animal se cabra et le paysan
qui se trouvait sur le véhicule, voulut calmer
l'animal en lui donnant quelques coups de fouet,
mais il perdit l'équilibre, tomba terre et eut le
cou traversé par une des roues de la voiture. Ce
malheureux, qui donnait-encore quelques signes de
vie, reçut les derniers sacrements, et fut transporté
au Lion Rouge, près de la porte de S" C-nix.
Le cultivateur Coene, de Sysseele, qui avait