44me Année.
No 4,488
LE PROPAGATEUR.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
7PP.23S, 6 Octobre.
REVEE POLITIQEE.
Le conrrier de Turin apporte le lexte du projet
de loi autorisant le gouvernement du Roi Victor-
Emmanuel proclamer, par arrêté royal, l'annexion
au royaume des provinces italiennes qui en manifes
teront le voeu par la voie du suffrage universel; il
apporte aussi le compte-rendu des séances des deux
Chambres du Parlement sarde dans lesquelles ce
projet de loi a été présenté.
Ce document a été très-exactement analysé dès
avant-hier par le télégraphe. Seulement on passage
avait été omis par la dépêche télégraphique, celui
où le cabinet sarde expose avec un très-grand luxe
d'argumentation la nécessité de procéder sans
retard aux votes annexionistes.
Le projet de loi avec son exposé des motifs a
été lu la Chambre des députés par le comte de
Cavonrau Sénat par le ministre de grâce et de
justice.
Des manifestations bruyantes ont précédé ou
suivi la lecture du projet de loi. Dans les deux
assemblées, on a vivement acclamé le nom de
Garibaldi, prononcé par l'orateur. A la Chambre
des députés, toute l'Assemblée debout a, par des
acclamations prolongées, salné l'entrée de M.
l'amiral Persano. Au Sénat, un ordre du jour dé
clarant que l'armée et la marine ont bien mérité de
la patrie et de la civilisation, après un rapport
emphatique de M. Marzucchi, a été voté avec un
enthousiasme digne d'une cause plus glorieuse.
Le ridicule ineffaçable de ces façons épiques de
célébrer une victoire due h la supériorité numéri
que de dix contre un, et de soldats aguerris contre
des recrues inexpérimentées, n'est dépassé que par
l'ordre du jour que S. M. le roi galant-homme a
voulu dater d'Ancôoe, lieu même de cette hon
teuse victoire. Nos lecteurs trouveront ce chef-
d'œuvre de gasconnade aux dépêches télégraphi
ques. Le trait final, où Victor-Emmanuel déclare
qu'il loi coûte de ne pas se trouver le premier là
où peut être le danger, est surtout remarquable.
Est-ce contre le roi de Naples que l'on s'en va en
guerre avec tant de fracas? Si le ridicule tuait en
Italie, Victor-Emmanuel ne serait, dès aujour
d'hui, plus possible.
Le journal de Turin VEspero apporte aujour
d'hui le texte de la convention conclue pour la
capitulation d'Ancône entre le général Fanli et le
général de Lamoricière. L'article 4 de la conven
tion porte que les officiers et les soldats de la gar
nison sortiront de la place avec les honnent's de la
guerre. Les officiers seront embarqués sur un navire
a vapeur de l'État et transportés Gênes; les
tioupes seront dirigées par terre sur Alexandrie.
Le général Fanti engage sa parole d'honneur qu'il
usera de toute son inflnence auprès de son gouver
nement pour qu'à leur arrivée Gênes et Ale
xandrie les officiers et les soldats soient immédiate
ment renvoyés dans leur patrie respective, sous la
condition que les officiers s'engageront ne pas
combattre pendant un an les troupes du Roi.
S'il faut en croire un correspondant des Débats,
Garibaldi aurait de boones raisons pour se rappro
cher de M. de Cavour. Sa popularité sans cesse
décroissante, la force vive des mazzioiens, la force
d'inertie des royalistes, beaucoup plus nombreux
en réalité que les partisans de l'annexion, l'auraient
singulièrement inquiété sor les résultats de son
œuvre; peut-être craint-il de perdre son prestige,
et le conserver mieux par une retraite temporaire
que par uue lutte obscure et sans gloire contre des
obstacles qu'on vainc par l'adresse et non par la
valeur.
Le Constitutionnel a reproduit hier matin
l'allocution prononcée par Sa Sainteté le Pape
Pie IX, dans le consistoire secret du 28 septembre
dernier. Le journal parisien dit ce sujet On
remarque dans ce document, côté de quelques
insinuations auxquelles 00 ne devait pas s'atten-
dre sur la politique française, on silence plus
inexplicable encore sur la protection dont nous
n couvrons le patrimoine de Saint-Pierre; mais,
selon nous, s'il y a quelque chose qui fait justice
de ces réticences, c'est assurément la sage réso-
lution que parait avoir pris le Saint-Père de
rester Rome sous la garde de cette grande
nation catholique dont 00 peut méconnaître les
intentions, mais non les services.
On disait la fois Paris et Londres, ces jours
derniers, que les chefs notables de l'ancien parti
carliste, désespérant de faire triompher aujourd'hui
leurs idées, ont résolu de reconnaître sincèrement
la légitimité de la Reine Isabelle H et de rentrer
dans leur patrie. De ce nombre sont les généraux
Cabrera et Ellio, et MM. Arias Tejeiro et Lamas
Paro, c'est-à-dire la tête et le bras de l'ancien
parti qui, dans le nord de l'Espagne, défendit avec
tant d'opiniâtreté les droits de don Carlos la
succession de Ferdinand VII. Sans douteces
Espagnols sont araeués cette résolution par la
conduite insensée du comte de Montemolin et de
son frère don Juan et par les circonstances où se
trouve l'Europe, et qui peuvent exercer tant d'in
fluence sur le sert de la mère-patrie.
SIMPLE QUESTION.
Les droits d'octroi sont abolis et depuis lors le
prix du bétail a subi, en moyenne, une baisse de
100 francs par tête; pourquoi les boucheis s'ob
stinent-ils donc ne point abaisser le prix de la
viande? Vraiment, ces messieurs, de la manière
dont ils s'y prennent, doivent réaliser un joli béné
fice! Et puisque la soif du lucre est une maladie de
notre époque, nous serions presque tentés de con
seiller aux gens sans place de se faire bouchers.
ACTE OFFICIEL.
Par arrêté royal du 12 septembre, M. L.-M.
Lebègue, receveur des contributions directes et
accises Langhemarcq, est, sur sa demande, dé
missionné de ses fouclions avec faculté de faire
valoir ses droits une pension de retraite.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
M. Van der Hougstraeleu, professeur de rhéto
rique au collège de S'-Vincent-de-Paul, Ypies,
est noiumé principal du même établissement, en
remplacement de M. Ostyn, qui entre dans l'ordre
des Carmes Déchaussés, M. Van der Hougstraeten
est remplacé C-tnme professeur par M. Nuttin,
professeur de syntaxe. M. Van Renynghe,
professeur au collège de Courtrai, est nommé
professeur au collège d'Ypres, et M. Daubresse,
également professeur au collège de Courtrai, passe
en la même qualité au collège de Menin. M.
Capelle, chapelain de la cathédrale de Bruges, est
nommé sacristain spirituel l'église de Su-Wal-
burge, Bruges.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Il est de nouveau questiou d'uoe erreur judi
ciaire Dans la séance du 29 juillet 1860, la cour
d'assises de la Flandre occidentale a condamné
Benoît Reynaert, cabaretier, Mouscron, huit
années de travaux forcés et Charles Dumorlier,
charpentier, aussi Mouscron, cinq années de la
même peine, pour vol de bijouteries. Eh bieo un
autre individu vient de se déclarer auteur du même
vol. Reynaert et Dumorlier forts de leur inuo-
cence, s'étaient pourvus en cassation il y a eu
arrêt de rejet. La justice a commeucé uue nouvelle
instruction. Journal de Gand.)
nouvelles diverses.
A partir du 7 octobre, les heures de départ des
trains des chemins de fer de la Flandre-occcidentale
et de Lichtervelde Furnes subiront des change
ments. Voir la 4" page.
Un grand nombre de miliciens viennent
d'être envoyés en congé temporaire.
Dans la nuit du 1" au 2 de ce mois, le nommé
Louis De Smui, charron, né Aerseele et demeu
rant Thiell, est tombé dans un fossé et s'est noyé.
Mercredi au soir, un grand malheur est arrivé
Bruges, près de la station un petit garçon a été
renversé par uu grand chariot; on dit que la roue
lui est passée sur la tête. La mort a été iustantanée.
On écrit de Gand, 4 octobre
Avant-hier il y a eu, l'Hospice-Guislaio, une
fête et une cérémonie très intéressantes, sur laquelle
on a bien voulu nous communiquer quelques
détails. En présence de la commission des hospices,
de la commission de surveillance des établissements
charitables, de la commission médicale de notre
province on a procédé l'Hospice-Guislain
la distribution des prix aux aliénés qui se distin
guent par leur propreté, leur bonne conduite, leur
obéissance et leur application les prix consistent
en pièces d'habillement, livres et bonbons pour les
enfants. La musique de l'établissement a joué les
meilleurs morceaux de son répertoire; les élèves de
la classe du chant ont exécuté une cantate la
mémoire de Joseph Guislain; après la cantate, on
a couronné le buste de cet homme de bieu, de
branches de laurier et de fleurs. On a représenté
aussi, avec un eusemble étonnant et un naturel
parfait, une petite pièce flamande.
Encore un des braves Franco-Belges échappé
du glorieux combat de Castelfidardo! M. Ernest
Maestraeten, étudiant l'Université catholique de
Louvain, et parti il y a quelques mois, pour l'armée
pontificale, est en ce moment l'hôpital de Gênes.
Blessé l'épaule pendant la bataille du 18 septembre,
il a été fait prisonnier avec quelques-uns de ses
héroïques compagnons d'armes M. Maestraeten
devait entrer dans le service médical; les cadres
étant formés son arrivée, il n'a pas hésité un seul
instant prendre un engagement comme volontaire.
Il était sergent-major et la veille de recevoir les
épaulettes de sous-lieutenant. On est encore sans
nouvelles des autres étudiants de l'Université:
MM. d'Arcy, Mazzorati, de Marnix, de Résimont,
etc.
On a reçu les premières nouvelles de ces
valeureux jeunesgensj appartenant h nos meilleure^