44me Annëe. Mercredi 10 Octobre 1860. No 4,489. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. 7?r.3S, 10 Octobre. REVUE POLITIQUE. La Chambre des dépotés de Turin a repris lundi sesséances. Le député Ferrari a fait nn long discours contre l'annexion immédiate da royaume de Naples au Piémont, discours mêlé de raison et de folie, où l'on rencontre la fois les idées sages de confédé ration et d'autonomie locale, le rêve de Rome capi tale et de la Vénétie délivrée. Un aveu curieux enregistrer c'est que M. Ferrari reconnaît la supé riorité des lois de Naples sur celles de la Sardaigne. Mais uoe des assertions de M. Ferrari, entre autres, a le droit de nous étonner. Il affirme que l'ordre règne a Naples, que Garibaldi suffit b son gouver nement, et fait un grand éloge de l'administration da dictateur. Nos lecleors savent quoi s'en teoir sur l'état intérieur des Deux-Siciles. L'esprit public ne vaut guère mieux, semble-1-il, que le gouvernement. Le décret rendu b Naples pour donner, a litre de récompense Dationale, une pension b la famille du régicide Milano pouvait être le fait d'un seul hom me, mais voici une de ces manifestations qui désho norent un peuple Le commandant de la garde nationale a convoqué les officiers sous ses ordres. Ils se sont rendus ensemble au cimetière pour dé poser des couronnes d'immortelles sur la tombe de Milano, l'assassin. Nous apprenons en outre que pour combler la mesure, le même commandant de la garde natio nale organise uoe souscription dont le produit sera consacré élever Naples un mooumeot la mé moire du régicide Milano. Il suffit de mentionner de pareils actes pour que la conscience publique en fasse justice. Un télégramme de Turin annonce que le 4 les troupes royales ont fait une sortie pour dégager la brigade bavaroise cernée et séparée du reste de l'armée par les garibaldiens, dans l'affaire de Vol- HISTOIRE DE THÉODELINDE, REINE DE LOMBARDIE. (Scitb.) Voir le n® 4,1^7 du Propagateur. Cependant le jour fixé pour le départ de la princesse venait de naître, et vit couler bien des larmes. Tbéodelinde ne pouvait s'arracher des bras de son père, de ceux de sa tante, et de ceux des compagnes de son enfance. Elle songeait avec effroi ce roi des Lombards qu'elle allait voir pour la première fois, et qui peut-être formerait un douloureux contraste avec les brillantes qualités de Cléphoé. Elle pleurait; et ses pleurs n'étaient suspendus quelques instants que par l'idée qu'elle allait fairé un long voyage avec le héros auquel elle devait la vie et dont elle admirait les vertus. Le premier jour du voyage donna au jeune roi la certitude des sentiments que Théodelinde avait cru devoir cacher. Autharis, plein de la plus vive joie, se félicitait de son stratagème, et conduisait comme en triomphe celte épouse qui devait faire son bonheur et celui de son peuple. Plusieurs fois, il fut sur le point de se faire connaître, de trahir son secret; mais il fut retenu par le désir de jouir turno, mais qu'elles ont été repoussées. Il d'ajouté pas que la brigade se soit rendue. Le prodictatenr de Sicile a convoqué les collèges électoranx pour le 21 octobre, pour procéder b la nomination des députés, li est au moins singulier qiie pour discuter la question d'annexion, on n'al- tende pas que le pays qi'il s'agit de réunir au Piémont soit représenté tt puisse exprimer ses vœux au moins avec une pparence de légalité. En même temps qu'il s'occupe de ses défenses extérieures, l'empereur d'Autriche, comprenant sans doute qu'un Etat n'est véritablement fort que lorsque des institutions aimées de la nation per mettent au gouvememen' de s'appuyer sur les peuples, semble résolu de n etlre la maio A l'œuvre sans perdre de tempsour réaliser les plans d'améliorations élaborés pi le Conseil de l'Empire. On écrit de Vienne que la publication des statuts d'organisation des repré.entations provinciales aura lieu probablement aoj mrd'hui. La Prusse dous semble beaucoup moins bien inspirée, en remettant sur le tapis, h propos de son rapprochement avec l'Aut iche, son interminable différend avec le DaDemaick au sujet des duchés allemands. Que les Alterna rds commencent par se mettre d'accord entre eux, ils pourroot ensuite s'occuper plus librement de leurs frères du Nord. Une dépêche de VAgence Reuier, de Londres, fixe au 20 octobre l'arriv>' .Je l'empereur JLUxau- dre Varsovie, au 22 celle de l'empereur d'Au triche et du Prince-Régent. En même temps que ces souverains leurs ministres des affaires étran gères, MM. Gortschakoff, de Rechberg et de Schleiuitz, les ambassadeurs de Russie Berlin, Turin et Vienne, ainsi que les ambassadeurs de Prusse et d'Autriche a Saiot-Pétersbourg, serout réunis b Varsovie. La même agence a reçu des nouvelles de Chine du commencement de juillet. Ces informations ne disem rien encore des opérations des alliés coutre la cour de Pékin, si ce n'est que les populations, ■Il IIIM de la surprise de Tbéodelinde en voyant sur le trône de Pavie le guerrier qui lui avait sauvé la vie et qu'elle avait appelé dans le sanctuaire de la religion. Toutefois Autharis remarquait l'inquiétude de Théodelinde qui croissait mesure qu'on appro chait des frontières de la Lotnbardie il engagea la jeune princesse lui en faire conoaître les causes. Cléphoé, lui dit-elle enfio, ne vous est-il pas facile de vous faire une idée du trouble qu'éprouve une princesse en approchant des lieux où elle va voir pour la première fois un époux que peut-être elle ne pourra chérir? Hélas! j'obéis en tremblant aux ordres de mon père. Si Autharis avait celte valeur brutale des rois ses prédécesseurs, s'il persistait daos l'idolâtrie, la triste Tbéodelinde trouverait bientôt les chagrins et la mort sur le trône des Lombards. Princesse, répondit le feint ambassadeur, vos craiutes sont peu fondées. Autharis possède un cœur élevé et capable d'apprécier vos vertus. Déjà son âme est pleine de votre image. Il a embrassé la saiote religion des ebrétieos, dans le but de faire éclater votre bienfaisance. I.'amitié ne m'aveugle point relativement au roi des Lombards; et je crois rassurées par la conduite des troupes leor égard, semblent plutôt disposées b prendre parti pour l'étranger que pour leur propre gouvernement, qui ne sait même pas les protéger contre les insur rections intérieures. Celles-ci font des progrès, DOtamment dans les provinces maritimes orientales. La milice des environs de Pékin a été convoquée dans celte ville et 6,000 soldats chinois ont été envoyés dans la direction du campement des Anglo- Français. On écrit de la Dalmatie, b la Gazelle univer selle d'Augsbourg que le meurtrier du prince Danielo, Kadich, a été condamné b mort, par suite de preuves convaincantes, malgré les dénégations opposées jusqu'au dernier moment. Le dossier avec le jugement a été envoyé b Vienne, au tribu nal supérieur. La convention de Wurzbourg sur la constitution militaire n'a été remise b Berlin que le 6 seule ment. Des négociations sont entamées entre la Prusse et l'Autriche. Les dernières nouvelles de New-York confir ment la nouvelle de l'exécution de Walker qui, fait prisonnier daos le Honduras, a été fusillé par les ordres de Guardiola, président de cet Etat. Les journaux américains, même ceux qui avaient le plus encouragé Walker, ne paraissent guère émus de cette conclusion de sa turbulente carrière. Parmi les nouvelles l'ordre du jour on signale en ce moment le banquet offert le 6 de ce mois, par les sommités du parti libéral maçonnique M. Théodore Verhaegen. Outre les membres les plus influents des deux clubs libéraux de Bruxelles, nous y voyons figurer, entre les personnes de notre connais sance, M, Hochsteyn, directeur des postes de Bruxelles, et M. Carton, commissaire d'arron dissement. Il s'agissait de cimenter l'union entre les deux fractions hostiles du libéralisme. Naguère, on s'en rappelle, l'extrême gauche avait répu dié M. Verhaegen, dont les allures peu franches qu'il tentera tous ses efforts pour se rendre digne de Théodelinde. Eb quel mortel n'entreprendrait pas l'impossible pour vous associer b sa destinée? Oui, Théodelinde, vous serez heureuse sur le trône c'est moi qui vous en fais la promesse; et j'ai le droit de vous parler au nom d'Autharis lui- même. La jeune princesse et le roi de Lombardie oubliaient dans de pareils entretiens les loogoeurs du voyage. Déjb ils étaient près d'entrer dans le Frioul, lorsqu'on vit paraître sur les rochers qui dominaient la route une foule innombrable de soldats, d'un aspect farouche et sauvage. C'étaient des Huns qui, informés du prochain passage de la princesse de Saxe, avaient cru facile d'exterminer son cortège, et de s'emparer d'elle et de ses richesses. Leurs cris terribles et menaçants retentissent dans les montagnes; et ces barbares fondent sur le cortège avec la rapidité de l'aigle qui se précipite sur sa proie. Autharis rassure la princesse; et, la lance a la main, il s'avance contre les Huns, plus nombreux que ces moucherons qui, durant les soirs d'été, eotoureot le voyageur autour des étangs et des rivières. Les ennemis croient leur entreprise facile,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1