et les accointances politiques ne convenaient
point aux novateurs du progtès indéfini. M.
Verhaegen avait, des lors, jugé opportun de
s'effacer devant l'orage. Aujourd hui, semble-
t-il, le jeune libéralisme fait un pas en arrière,
et c'est autour de M. Ferhaegen que la récon
ciliation a du s'effectuer.
Assurément dans la situation actuelle de
F Europe, au moment où les plus graves diffi
cultés peuvent d'un jour l'autre fondre sur la
Belgique, il n'y aurait qu'à s'applaudir de
voir les dissensions des partis s'appaiser partout
la voix d'un patriotisme large et généreux,
vraiment libéral, fécond en actes d'abnégation
et de dévouement. Mais est ce bien ce point
de vue que les promoteurs du banquet du 6, se
sont placés? Il n'est point possible de se faire
illusion cet égardTout, au contraire, et les
discours qui ont été prononcés et les comptes-
rendus des feuilles libéraleset surtout la
personnalité et les antécédents du héros de la
fête, tout dans cette manifestation est profondé
ment marqué au coin de l'esprit de parti tout
en déeèle les préjugésl'aveuglement, les vues
étroites. Ces observations ne s'adressent point
cependant aux paroles parfaitement convena
bles prononcées par MFonlainas dans un toast
au Roi. Mais c'est M. Louis Goblet qui s'est
chargé dans sa harangue laudative M.
F erhaegen, de donner la manifestation de la
gauche sa véritable portée.
Il serait parfaitement inutile de nous appe
santir plus longtemps sur ce point et de faire
ressortir l'aide de citations la justesse de nos
appréciations. Nous ne pouvons toutefois passer
sous silence la phrase suivante de l'orateur;
elle décèle trop bien tout ce qu'il y a encore
d'aveugles préjugés, d'incurable myopie, d ab
surdes théories, et, pour tout dire, de charlata
nisme politique chez ces hommes qui, la tête
de leur parti, prétendent régenter la Belgique
entière.
v Dans un moment, s'écrie avec un bel élan
oratoire F honorable M Louis Goblet, où le
principe éternel de la souveraineté des peuples
triomphe partout, où tout semble concourir
faire disparaître de l'Europe émancipée les
derniers vestiges du droit divin et de l'auto-
rite politique d'un clergé intolérantla Bel-
gique, la tête de la civilisation matérielle,
morale et intellectuelle, n'a rien redouter.
Le monde entier ne s'ébranle l il pas l'appel
irrésistible des idées de justice et d'équité?
Voilà ce que pense, voilà ce que proclame
tout haut, aux applaudissements du cénacle
libéral-maçonnique, l'un des oracles du parti
Le principe éternel de la souveraineté des
peuples triomphe partout! Et M. Goblet d'ap
plaudir. Evidemment les indignes jongleries
du suffrage universel, celte ignoble farce jouée
en reconnaissant le petit nombre des Lombards.
Mais peine ils ont vu Autharis, que la terreur
paralyse leurs forces. Ils fuient; ils se précipitent
an hasard sur les rochers, et sont écrasés dans leur
chute.
The'odelinde «oit le jeune ambassadeur triom
pher par la seule terreur qu'inspire sa présence, et
poursuivre les fuyards une'grande distance de la
route. Uo des soldats prisonniers fil connaître la
princesse Ions les dangers auxquels elle venait
d'échapper. Il lui apprit que Voféra, roi des Huns,
indigné du refus qu'on lui avait fait de la main de
Tbéodelinde, avait résolu de s'en emparer par
trahisoo, afin de la livrer, dans son camp, aux
insultes de ses soldats, et lui faire les plus cruels
outrages après l'avoir condamnée l'esclavage.
La jeune princesse et sa tante frëmisseot en
écoulant ces odieuses révélations. El c'est encore
Clépboé disait Théodelinde, que je dois ce
noaveau bienfait: il me sauve l'honneur après
m'avoir sauvé la vie. Avez-vons remarqué, ma
chère tante, comme les Huns ont fui dès qu'ils l'ont
reconoo? Le feu de ses regards semblait les terras
ser. Ah convenez, tna seconde mère, convenez que
mou âme doit être pleine de la plus vive recou- j
successivement, Milan,Florence, Bologne,
par une populace versatile et égarée, sous la
pression des baïonnettes piémontaisescette
comédie dont les tréteaux sont deja dressés
Naples et Ancône, réalisent bien ce principe
éternel de la souveraineté du peuple tel que
F entend un prétendu libéralisme. La souve
raineté du peuple, ce principe éternel, qu est-ce
donc si ce n'est un tour de passe-passe, un
expédient quelconque, toujours parfaitement
légitime, parfaitement honorable, parfaitement
sérieux, pourvu qu'il assure la souveraineté des
loges?
Et ces derniers vestiges du droit divin, de
l'autorité politique d'un clergé intolérant dont
la disparition présumée excite la grande joie et
provoque les dédaigneux sarcasmes de M.
Louis Goblet, c'est la chute du pouvoir temporel
du Saint Siège, ce sontces sacrilèges agressions
du gouvernetnent Sarde contre les domaines de
rEglise, d'abord entourées de quelques ména
gements hypocrites, puis consommées force
ouverte, au mépris des prescriptions, des for
mes les plus élémentaires du droit des gens,
c'est, en un mot, la négation la plus audacieuse
du droit des faibles, de F honnêteté politique et
de la morale publique qu acclame le pané
gyriste de M. F erhaegen!
Et, tout en applaudissant aux attentats d une
puissance cupide contre un voisin qui n'a pour
lui que la sainteté et la justice de sa cause, M.
Goblet déclare, de par son infaillible perspi
cacité, que la Belgique, elle, n'a rien craindre!
Et dans ces jours de douloureuse épreuve,
que nous traversons, alors que, pour un peu de
temps c'est notre conviction et notre force), le
dol et la violence prévalent partout sur la
loyauté et sur la justice, alors que les dévoue
ments les plus héroïques ne peuvent rien contre
les calculs d'un cupide égoïsme, alors que
Gariba/di est Naples et Fictor-Emmanuel
Ancône, que Lamoricière est aux mains de
Cialdini, et Pie IX.un législateur
Belge s'écrie dans un banquet Le. monde
entier ne s'ébranle -1 il pas l'appel irrésis-
tible des idées de justice et d'équité! 01
dérision.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal, en date du 2 octobre, M.
V. Winaud, directeur de la maison d'arrêt h
Furnes, est désigné pour passer en la même qualité
a la maison de sûreté d'Arlon, en remplacement de
M. Gille, décédé, et M. P. Bisschops, instituteur b
la maison de correction de Saint-Bernard, est
nommé provisoirement directeur de la prison de
Furnes.
Par arrêtéroyaux du 5 octobre, sont nommés!
Procureur du Roi près le tribunal de i" instance,
naissance pour ce jeune guerrier, et que personne
ne peut blâmer les sentiments qui régnent b jamais
dans mon cœur.
N
Chère Tbéodelinde, répondit Mélire, oui, sans
doute, tes sentiments sont inspirés par la nature.
Mais, hélas! queje les trouve dangereux, eteombien
j'en redoute les suites! Songe, Sooge que tu es
l'épouse d'un roi qui ne doit point trouver un rival
dans son sujet.
Ces paroles émurent vivement Théodelinde. Ses
yeux se remplirent de larmes. Elle se reprochait ces
seotiments qui charmaient et tourmentaient son
cœur. Elle projetait de renoncer désormais b tout
entretien avec le jeune ambassadenr; et, lorsque
Cléphoé revint auprès d'elle, au moment où il
croyait être accueilli par les regards de la recon
naissance, il ne put obtenir que des pleurs. Il ne
lui fut pas difficile d'en deviner la cause, et son
cœur y vit une nouvelle preuve d'un sentiment qui
faisait son bonheur.
Déj'a on était b peu de distaoce de la capitale de
la Lombardie. Le trouble, le chagrin et les larmes
de Théodelinde croissaient b mesure qu'elle appro
chait de Pavie. Rien oe pouvait désormais calmer
sa douleur. Pâle, muette, elle suivait en tremblant
séant b Audenaerde, en remplacement de M. Dael-
ruelle, décédé, M. D. Grandjeao, procureur du
Roi b Ypres.
Procureur du Roi près le tribunal de i" instance,
séant b Ypres, en remplacement de M. Grandjeao,
M. P. Tempels, substitut du procureur du Roi b
Tournai.
Par arrêté royal, en date du 6 octobre, M. L.
Renard, docteur en droit et notaire b Ingoyghem,
est nommé en la même qualité b la résidence
de Courtrai, en remplacement de M. Wolfcarius,
décédé.
M. J.-V. Glorieux, docteur en droit et candidat-
notaire b Dottignies, est nommé notaire b Ingoy
ghem, en remplacement de M. Renard.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
M. Ryckewaert, vicaire b Menin, est nommé
curé b Anseghem.
M. Vramhout, vicaire b Gheluwe, est nommé
curé b Haudzaeme, en remplacement de M. God-
dyn, qui a donné sa démission.
NOUVELLES DIVERSES.
Vendredi matin le nommé Charles Minnebo,
âgé de 9 ans, s'amusa dans la rue aux Oies b Bruges
b se laisser peodre b un chariot, quand tout b coup
le chariot se renversa, avec la suite fatale que le
garçon fut écrasé. Quand on le releva, il donnait
encore des signes de vie, et transporté b l'hôpital
Saint-Jean il y est décédé le soir au milieu des
peines les plus atroces.
MM. les curés des églises paroissiales de
Bruges ont annoncé dimaoche dr au prône que
Mgr l'évêque célébrera vendredi prochain b neuf
heures un service solennel, b l'église cathédrale de
S'-Sauveur, pour les soldats de l'héroïque armée
pontificale qui ont succombé dans les combats.
Toutes les chaloupes ostendaises étant ren
trées de la pêche de la morue nous sommes en
mesure de faire connaître le produit exact et offi
ciel de la campagne d'été.
138 chaloupes ont apportésavoir de Dog-
gersbank, 8,629 'onnes; de Féroé, 1,019 id.;
ensemble 9,648 tonnes.
La campagne de pêche de 1859 a donné par
i54 chaloupes, savoir de Doggersbank 8,598
tonnes; de Féroé, 5,769 id.; ensemble, 12,337 t.
Il y a donc, pour l'année courante, une diminu
tion de 2,689 tonnes.
Les bains d'Ostende ont été visités cette
année par 10,010 personnes.
la route qui la conduisait auprès du trône; et,
Théodelinde, au moment de prendre le sceptre,
ressemblait b la triste Iphigénie, conduite b l'autel
où l'attendait Chalcas.
Bientôt on est près des murs de la capitale. Un
peuple immense se presse sur le chemin pour
contempler la jeune princesse dont le nom retentit
dans les acclamations de la multitude. Le nom de
Théodelinde et celui d'Autharis sont unis dans les
festons de fleurs qui décorent les murs de la ville.
Les principaux seigneurs de la Lombardie vienneut
bientôt au-devant de la jeune princesse, qui semble
ne pouvoir répondre que par des pleurs aux témoi
gnages de leur respect et de leur soumission.
Le jeune ambassadeur avait quitté le cortège
pour aller dans le palais donner des ordres pour
la fête du couronnement solennel. Dès lors Théo
delinde se croit seule dans l'univers et la mélancolie
l'accable. Vainement la princesse sa tante veut
calmer sa douleur, «eut arrêter ses larmes. Le
peuple remarque tant de tristesse dans celle qu'il
accueille avec tant de joie.
[Pour être continué.)