nés, il ne mourra pas encore.' Non, il ne sera
pas dit que Cinstitution de Charlemagne aura
traversé dix siècles, fondé l'Europe, éclairé ou
consolé le monde avec Grégoire EII Alexandre
IIIInnocent IIILéon XPie E, Pie EII,
Pie IX, pour finir étranglée dans un guet-
apens
O sainte Église de Rome, 6 vous qui êtes,
après tout, la divine patrie de l'honneur et de
la liberté, on n'a vraiment pas de mérite vous
demeurer fidèle au jour de vos tribulations, on
est trop sur que vous vaincrez! C'est vous qui
tirez perpétuellement les sociétés de l'abîme, où
quelques insensés se jurent les uns aux autres
de vous précipiteret aujourd'hui encore, qui
ne le sait s'il nous fallait assister quelque
débordement terrible, la barque de Pierre,
chargée de promesses infaillibles et du dépôt de
la civilisation, apparaîtrait au dessus des flots
comme l'arche d'alliance.
Humainement parlant, la cause catholique eo
Italie est dans une situation désespérée le Saint-
Père n'a plus que Rome et un jardin, celte stopide
position rêvée par un despote couronné, qui brave
le monde entier et qui a peur de quelques sicaires
de bas étage. L'Autriche, affaiblie par la dernière
guerre et par le misérable état de ses finances, ne
peut exécuter a l'égard du Saint-Père ses géné
reuses intentions; elle doit concentrer toute son
attention sur la Vénétie et la Hongrie. La Russie,
favorisant toujours et partout le schisme, ne se
soucie pas beaucoup d'aller défendre le droit euro
péen que le Saint-Père seul défend et que le Pié
mont foule aux pieds. La Prusse nage dans les
eatix de l'Angleterre, révolutionnaire par calcul.
Restent quelques puissances secondaires, qui prê
teraient volontiers la Papauté le secours de leur
bras; mais qui ne peuvent rien eo présence de
l'hostilité ou de l'indifféreoce des puissances de
premier ordre. Nous ne parlons pas de la France:
ses calineries hypocrites envers le Saint-Siège, son
entente cordiale avec la révolution, nous permet
tent de la ranger parmi les plus détestables et les
plus dangereux ennemis de la Papauté.
Ainsi de quelque part que le Saiot-Pére se
tourne, il ne rencontre qu'ennemis, hypocrites ou
indifférents.
Eo présence d'une pareille situation, on devrait,
ce semble désespérer de la cause catholique, dire
que le trône de Pie IX renversé par un Roi catho
lique, par un Roi italien, par le descendant de ces
monarques et de ces saints qui doivent tout au
Saint-Siège court grand risque de ne plus jamais
être rétabli.
Eh bien, cette heure solennelle dont la révolu
tion sonne depuis longtemps le glas, cette heure
que nos alarmes légitimes pressentaient, et contre
laquelle Louis Napoléon multipliait ses assurances
hypocrites, cette heure suprême, dis je, est arrivée.
Eh bien c'est précisément cette heure, lorsque
tout, humainement parlant, semble désespéré, qu'il
naît dans notre cœur une espérance enthousiaste,
une espérance invincible. Notre devise est celle de
Bossuet Contra spem in spe! dans celle-là ce
grand génie résumait la suite ordinaire des desseins
de Dieu sur l'Église et sur le monde. Contra spem
in spe! Et nous disons avec un des plus éloquents
écrivains de France, M. Henri de Riancey
Pie IX nous reste. Pie IX avec les inspirations
de sa grande âme, Pie IX avec la piété et la séré
nité de son cœur. Toutes les correspondances qui
arrivent de Rome s'accordent nous montrer cet
auguste Pontife dominant sa douleur par une
placidité dont lui-même est comme étonné et qoi
n'a rien d'humaio. C'est bien cet état de calme au
milieu des plus cruelles tempêtes qui est le conseil
ler favorable des hautes résolutions.
Confiance doncchrétiens! Notre conscience
attristée, mais inébranlable, proteste coDtre les
attentats qu'elle n'a pas été libre de prévenir,
qu'elle n'est pas, hélas! maîtresse de réprimer.
Elle laisse chacun de ceux qui gouvernent les
affaires de ce moude la responsabilité de leurs actes
ou de leur inaction. Elle s'élève au-dessus des
vicissitudes et des souffrances du présent, et elle
se repose avec on abandon absolu en Celui qui
juge les justices, et qui a prononcé en faveur de
Pierre ce mot devant lequel les siècles passeront et
qui ne passera pas, ce mot, notre sécurité: Tu
es Pierre et contre cette pierre les puissances des
ténèbres ne prévaudront pas! (Patrie.)
Sous le litre de le portefeuille du géné
ral de lamoricière, on lit dans le Journal de
Bruxelles
Si nous sommes bien informés (et nous croyons
l'être) voici la véritable cause de tout le bruit fait
autour du portefeuille du commandant en chef de
l'armée pontificale.
S. M. l'Empereur des Français croyait que ce
portefeuille contenait encore la note que M. de
Gramout, l'ambassadeur français Rome, avait
adressée M. le général de Lamoricière, note dans
laquelle il était dit: i* que le gouvernement
français s'opposait absolument l'entrée de l'armée
sarde dans les États pontificaux, et que par consé
quent le général n'avait rien craiudre de celle
armée; 2' qu'en tous cas une armée frauçaise de
25 mille hommes venait au secours du général de
Lamoricière, pour faire face toutes leséventualités;
5° une promesse était faite dans cette note par
rapport Ancôoe; mais ce que l'on nous commu
nique sur ce dernier point n'est pas assez clair pour
quç nous osions parler avec plus de précision.
Il'est évident qu'il était du plus grand intérêt
pour S. M. l'Empereur des Français de faire
disparaître cette pièce. Ordre fut donc donné de se
saisir du portefeuille de M» de Lamoricière. On s'en
est eo effet saisi, mais on n'y a pas trouvé la note
de M. de Gramont. Cette note, ce qu'on nou9 dit,
est eu lieu sûr; qu'on ne s'éloune donc plus de la
foreur delà presserévolutionuaireounapoléonienne,
ce qui est tout un, contre le maudit portefeuille,
Ce portefeuille, lorsqu'il a été remis par Cialdini
aux hommes de coufiaoce de S. M. Napoléon III,
avait le graud tort, non pas de contenir des pièces
compromettantes pour le défenseur du S'-Siége,
mais de ne plus renfermer la note de M. de
Gramont.
Les historiens pourront constater, pièces en
main, que la boucherie de Castelfidardo fut un
affreux guet-apens préparé par la diplomatie d un
souverain français des Français.
Des personnes dignes de foi, qui, dans ces der
niers temps, ont parcouru la France, nous assurent
que, dans la plupart des départements, il règne une
indignation contenue et une irritation comprimée
dont on n'a point vu d'exemple depuis 1843.
La France se sent humiliée du rôle qu'on lui fait
jouer en Europe. Les anciens libéraux eux-mêmes
déclinent toute responsabilité dans la politique
hypocrite, deux faces, que le gouvernement
pratique sans pudeur.
L'armée française a été profondément-blessée
des proclamations de Cialdini et de Fanti, et plus
encore de leurs bulletins injurieux et menteurs.
Elle ne comprend pas comment le gouvernement a
pu prêter la main la série de trahisons qui ont
livré l'armée pontificale aux canons des Piémontais,
ni comment il a pu permettre qu'on égorgeât tant
de Français valeureuxl'ombre du drapeau
français.
On cite un mot du général de Lamoricière qui
peint d'un trait les derniers événements Mon
armée, a-t-il dit, n'a pas été vaincue, mais
assassinée!
Chacun comprend l'aversion que doit inspirer
tout cœur français la moindre complicité dans uu
pareil crime.
Nous laissons 'a la Nouvelle la responsabilité des
renseignements suivants, que uous lui empruntons
Des renseignements particuliers que nous
recevons de Belgique noos autorisent annoncer
que les préparatifs se font en ce moment Bruxelles
pour y recevoir Sa Sainteté le Pape, dont l'arrivée
dans cette ville serait prochaine.
Quelque confiance que nous avons dans la
source d'où nous vient cette nouvelle, nous croyons
devoir l'annoncer sous toutes réserves.
Notre correspondant ajoute que l'hôtel de
Mérode serait destiné recevoir Sa Sainteté; que
de nombreux ouvriers sont employés aux répara
tions de l'hôtel, et l'on va jusqu'à nous donner le
chiffre des dépenses que ces réparations exigeront.
La ville de Bruxelles aurait été choisie par Pie
IX pour lieu de refuge, comme capitale d'un État
catholique et d'un Etat neutre dans lq division
politique de l'Europe.
Malgré la réserve que nous commande la
publication d'une si grave nouvelle, nous avons cru
devoir, tout en laissant la responsabilité notre
correspondant belge, la signaler nos lecteurs, n
nominations ecclésiastiqués.
Mgr l'évêque de Bruges a nommé vicaires
A Menin, M. Van Steenkisle, élève du collège
Belge Rome;
A Gheluwe, M. Van den Bussche, vicaire de
Cachtem
A Cachtem, M. Benoot, vicaire d'Houthem,
arr. de Furues;
A Houthem, M. Van de Vyvere, vicaire de
Westoutre;
A. Westoutre, M. De Backer, coadjuteur de
Westoutre.
nécrologie.
M. Speelmao receveur de l'enregislremeot et
des domaioes Poperinghe, y est décédé le 7
octobre, l'âge de 54 ans.
M. Schottey, bourgmestre de Zarren, est
décédé lundi, après une courte maladie.
NOUVELLES DIVERSES.
C'était avant-hier le 10" anniversaire de la
mort de notre bien-aimée Reine Louise.
Le 2 de ce mois, la nommée Marie Pouceele,
jeune fille, âgée de 20 ans, née et domiciliée
Proven, est accouchée dans uu bois situé Pope
ringhe. Arrêtée par la gendarmerie, elle prétend
que son eufaot était inort-në et qu'elle l'a caché
dans le bois sous des feoilies. On fait des recher
ches pour retrouver le cadavre.
Une discussion qui a son côté intéressant, et
que les habitants de nos côtes sont même de
comprendre, s'est élevée entre M. Bortier et M.
Sheridan. Suivant M. Bortier, la pêche côtière
n'est pas réglementée, et c'est pour cela qu'elle
court sa ruine. M. Sheridan avoue que la pêche
est eu pleine décadence, mais il ne voit pas de
remède au mal dans la réglementation. Pour tâcher
de se mettre d'accord, M. Bortier et M. Sheridan
vont instruire une enquête officieuse, et pour com-
meucerils se transporteront sur les lieux en se
faisant accompagner de quelques hommes com
pétents.
On annonce que M. le bourgmestre est
décidé a refuser la candidature aux prochaines
élections. (Feuille d'Ostende.)
Un journal dit savoir de bonne source, que
ces jours derniers le gouvernement du Roi a reçu
une communication du gouvernement piémontais,
concernant nos héroïques compatriotes, victimes
du guet-apens des marches et actuellement prison
niers Alexandrie, Gènes et Livourne. Il était
d abord question de quatre prisonniers, puis de
dix maintenant on estime qu'ils sont une centaine.
Le gouvernement piémontais, qoi, par sa con
duite honteuse, s est mis hors le droit des gens,
demandait ce que le gouvernement du Roi était