YPRES.
44me Année. Samedi 10 Novembre 1860. N° 4,498.
LE PROPAGATEUR.
pour la ville 6 fr. par an, p0cb le dehors fr. 7-50 par
i fr. pour 0 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5^fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois. pol'r o mois.
TP.2S 10 Novembre.
REVUE POLITIQUE.
Uoe dépêche annonce que Victor-Emmanuel a
fait son entrée Naples, le 7 au matin, sons une
pluie torrentielle. Le roi galant homme était en
touré de ses officiers généraux et de quelques-uns
de ses ministres. Aussitôt après son entrée, il a
rendu un décret par lequel est déclarée accomplie
l'annexion de la Sicile et de Naples au royaume
d'Italie.
Il n'est plus permis de prendre au sérieux le
plébiscite napolitain. C'est uue mauvaise cotnédie
dont la Revue contemporaine, qui n'est pas sus
pecte se moque après tant d'autres d'une façon
assez plaisante Il était facile de prévoir, dit-
elle, que le vote des paysans de la Calabre aurait
besoin d'être éclairé et que d'obligeants conseillers
se chargeraient d'offrir b ces électeurs encore
novices les lumières qui leur étaient nécessaires.
Tout bien considéré, c'était favoriser la liberté du
scrutin. La liberté suppose l'examen. Voterait-on
en connaissance de cause si l'on ne connaissait pas
bien les conséquences de son vote? Et n'était-ce
pas rendre service certains électeurs, par exem
ple que de les avertir qu'ils risquaient d'être
roués de coups s'ils faisaient une malsonnanie et
fâcheuse exception an milieu de l'enthousiasme de
leurs concitoyens?
Les succès de la Révolution l'enhardissent et
chaque jour elle proclame plus ouvertement ses
desseins. Maintenant qu'elle regarde comme assuré
son, triomphe a Naples, elle reporte ses yeux vers
Rome, et déjà Garibaldi, dans un discours ou plutôt
une série de discours adtessés aux Hongrois de ses
bandes b propos d'une remise de drapeaux, a si
gnalé de nouveau la ville éternelle b l'effort de
leur haine. C'est le Pape-Roi leur a-t-il dit,
qui retarde le mouvement de la complète libéra
tion de l'Italie. Le seul obstacle, le véritable
obstacle, c'est lui Après Rome, Venise. Les
Italiens seront libres, s'est écrié le dictateur, tous
et bientôt. Passant b la Hongrie Garibaldi a
ajouté ces paroles significatives h L'indépendance
et la liberté de la Hongrie sont étroitement liées
l'indépendance et la liberté de l'Italie Les peu
ples libres sont solidaires entre eux; les Italiens
libres ne peuvent pas, ne doivent pas décliner cette
solidarité!Hongrois! vous saurez défendre ces
drapeaux vous les conduirez dans la lutte contre
l'Autriche, jusqu'à l'heure de votre victoire. Je
prends l'engagement, quand le moment sera venu,
de faire flotter près de la vôtre la bannière italienne,
car votre cause est la nôtre, et je vous jure que je
ne l'oublierai pas.
Au sentiment du Constitutionnel et du Siècle,
l'Autriche n'est pas attaquée par de pareilles pro
vocations et par ces déclarations de guerre terme,
et si elle iutervenait pour se défendre, elle pren
drait Voffensive
Nous avons quelques détails intéressants sut les
événements qui ont marqué les dernières rencontres
des troupes napolitaines et garibaldierines. Voici
d'abord eu quels termes le Journal des Débats
rend çompte de l'affaire du 29 octobre: Le 29,
il y a eu un combat très vif entre les troupes royales
napolitaines et "les Piémontais. Ces derniers vou
laient jeter un pont sur le Garigliano. Ils n'ont pu
réussir dans celte opération, et ils ont été repou^sés
avec une assez grosse perle. Le géuéral Negri,
commandant de l'artillerie napolitaine, a été tué
pendant cette affaire, où les soldats napolitains ont
montré uoe graude solidité en face de leurs enne
mis. Donc les Piémontais ont bien été battus,
comme oous l'avons dit. Cependant Turin a été
illuminé en l'honneur de la victoire de Cialdini,
que les feuilles sardes vantent encore.
La Gazette du Midi a un correspondant
Gaëte qui lui parle de l'ordre- donné l'armée
napolitaine, après la retraite des vaisseaux français,
de se replier sur Mola et sur Istri, sans laisser
échapper un seul mol qui puisse faire soupçonner
que ce mouvement ail été l'occasion d'un combat
ou seulement d'une escarmouche. La lettre se
termine ainsi Les napolitains ont été obligés de
se replier vers Mola. Ils paraissent toujours animés
de la plus graude ardeur.
Le 4, Mola était encore occupé par les trocpes
de François II, et les Piémontais n'en avaieot pas
approché de plus de deux milles. Traetto n'a pas
été non plus abandonné par les soldats du roi. Une
bombe, lancée par les vaisseaux de l'amiral Persano,
dans la matinée du 3, est tombée sur la teule du
comte de Caserte qui, par un hasard miraculeux,
n'a reçu aucune blessure.
Dansson mouvement deconcentrationsurGaëte,
l'armée napolitaine a du se séparer d'une partie de
sa cavalerie, qui devenait inutile et qui pouvait
être une cause d'encombremeot. Le roi, en consé
quence, a ordonné cinq régiments de se rendie a
Terraciue dans les États romains. C'est de l'exécu
tion de cet ordie que le Daily News, au rapport
de la télégraphie privée, a fait une victoire
piémontaise. Nous p'avons pas besoin d'ajouter que
l'effectif de ces cinq régiments est bien loin de
s'élever i5,ooo hommes. La dépêche du Daily
News est b la fois exagérée et fausse.
On assure que M. Orts se désiste de la prési
dence de la Chambre des Représentants; M.
Vervoort le remplacerait; M. Muller remplacerait
M. Dolez. Uue concession serait offerte b la droite
dans la uoininatiou de M. le vicomte Vilain XIIII,
comme second vice- président. La droite acceptera-
t-elle cette coucession?
On nous assure qu'elle la repoussera comme
tardive. Écho de Bruxelles
Les électeurs sont convoqués pour se rendre le
lundi 19 de ce mois, b dix heures précises du
matin, b l'Hôtel-de-ville, b l'effet de procéder b
l'élection d'un membre du Conseil communal, eu
remplacement de M. Ernest Mergbelynck, élu
membre de la Députation permanente du Conseil
provincial de la Flandre Occidentale.
L'Admiuistratioucommiinaleareçu pour compte
d'un auouyme, par l'inleimédjaire d'un ecclésias
tique, unesumme de 55o francs autre de reslttuliou
b la ville d'Ypres.
Cette somme a été versée b la caisse contmuuale
et sera renseignée par rappel en lecettes au budget
et au compte de l'exercice 1862.
acte officiel.
Un arrêté royal du 8 novembre convoque le
collège électoral de l'arroudissemeut de Touroay
pour le 22 de ce mois, b 10 heures du matin, a
l'effet d'élire uu sénateur eu remplacement de M.
Ch. Sacqueleu, décédé.
nécrologie.
M. Louis Bogaert, né Meyghem le 17 novembre
l8u5, et, depuis le mois de juin 1858, desservant
b Gramme, vieut d'y mourir.
L'amiral anglais sir Charles Napier vient de
moutir. C'est lui qui avait enlevé Saint-Jean
d'Acre aux Egyptiens en i84o. Ou sait que, parti
pour la Baltique pendaut la guerre de Crimée, b la
tête d'une escadre anglaise, il n'obtint pas dans
cette mer les résultats qu'on attendait. Croustadt,
qu'il avait presque promis de prendre, ne fut pas
pris; et la flotte russe, commandée par le grand-
duc Constantin, resta intacte b l'abri des canons de
cette forteresse. L'amiral Napier eut du moins
occasion de se venger de ce mécompte par un bon
root. Après la guerre il s'était rendu b Saiut-
Pélersbourg Pourquoi n'êtes-vous pas entré
dans Cronstadt lui dit legrand-dnc Constantin,
croyant l'embarrasser beaucoup. Pourquoi n'en
êles-vous pas sorti? répliqua aussitôt sir Charles
Napier.
nouvelles diverses.
On nous écrit de l'operinghe, en date du 9 de
ce mois
Au marché de ce jour, le houblon s'est vendu b
raison de fr. 355 les 5o kilogrammes.
La petite commune de Bas Waruèton(Flandre
occidentale), vieut d'être témoin, ces jours derniers,
d'une scène des plus touchantes.
Un vieux bûcheron, le nommé La Fleur, s'était
vu frappé, il y a quelques années dans ses intéiêts
les plus chers, par l'appel de son fils sons les
drapeaux. Affaibli par les ans et par les labeurs,
l'infortuné n'avait cessé, mais en vain, de solliciter
par les intermédiaires les plus puissants, le retour
de ce fils, l'unique soutien de ses travaux. Or,
pendant son dernier voyage dans les Flandres, le
Roi passa par ce microscopique village et y fit une
courte halte. Les habitants de l'endroit avaient
rivalisé d'eulhousiasuie, mais le vieux bûcheron
avait voulu les surpasser tous: Au péril de ses
jours, il était parvenu fixer le drapeau national
au sommet du plus élevé des arbres qui longent la
route. S. M., dit-on, voulut savoir quel était
l'audacieux qui avait osé mettre b exécution nri
projet aussi hardi, et il voulut en récompenser
l'auteur eo lui rendant son fils. Le bûcheron,
heureux autant que surpris de revoir celui qu'il
avait attendu depuis si longtemps en vain, le pressa
dans ses bras, et, en pleurant de joie, s'écria
Mon fils... c'est mon drapeau qui t'a ramené au
pays; viens, et qu'au sommet de cet arbre qui nous
a sauvés tous, il flotte pour toujours en souvenir de
l'heureux évéuement! Tous les voisins s'em
pressèrent d'accompagner l'heureux père, et tous
ensemble s'en allèrent joyeuseineut replanter le
drapeau aux cris répétés de Vive le Roi
On écrit d'Osteode Un jeune homme s'est
tué d'une façon aussi rare que singulière le nom
mé de Brouwer, employé chez le sieur Xavier Fevs,
d'Oslende, labourait un champ, lorsque tout b coup
un lièvre ayaut débusqué, de Brouwer se mit a sa
poursuite croyant pouvoir l'attraper a la course.
Ayant fait un faux pas, de Brouwer tomba la face
contre terre et la région du cœur ayant donné
avec violence sur une motte de terre, le malheu
reux fut tué sur le coup.
Une messe solennelle sera célébrée mardi
prochain, b neuf heures, b Bruxelles, en l'église de
Saint-Jacques sur Caudeoberg, paroisse royale,
afio d'appeler les bénédictions du ciel sur les futurs
travaux de la législature, b l'occasion de l'ouver
ture de la session ordinaire de 1860- 1861.
On nous a raconté aujourd'hui, qu'on
avocat, qui est en ce moment le gros bonnet de la
scission, étudie les opérationsélecto-aies de Bruxel
les, ao point de vue de la question de savoir si elles
n'offriraient pas matière b nullité. (Écho de Brux.)
Pendant le mois d'octobre 1860, 3.986
lettres sont tombées au rebut par suite de vices
d'adresse. De ce nombre 2,544 ont pu être réex
pédiées aux destinataires ou restituées aux auteurs
b la suite de !eur ouverture; 1,442 sont restées eu
souffrance b l'administration. (Moniteur