44me Annëe.
Mercredi 14 Novembre 1860.
No 4,499.
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LE PROPAGATEUR.
nouai
i.D iïr* a
POLR LA VILLE 6 FR. PAR AU,
4 FR. POL'R 6 MOIS, 2-50 POL'R
TROIS MOIS.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
ah, 5 fr. pol'r 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
TPÂ3S, 14 Novembre.
REVUE POLITIQUE.
M. le général de Lamoricière est arrivé hier soir
Paris. Un grand nombre d'amis s'étaient rendus
la gare pour le recevoir, et, dans la cour de son
hôtel, plus de trois ceots personnes s'étaient spon
tanément réunies pour lui offrir des témoignages de
leur respectueuse sympathie et de leur admiratioo
reconnaissante.
L'illustre général a paru profondément touché
de cet accueil, et il en a exprimé ses xemercime'nts
par quelques paroles éaioes.
Dans la soirée et aujourd'hui, un nombre con
sidérable de personnes se sont fait inscrire chez le
glorieux défenseur de l'Eglise.
L'Ami de la Religion publie le rapport du
géoéralde Lamoricière sur lesévénemeolsmilitaires
du mois de septembre dernier dans les Etats de
l'Eglise. Ce document n'occupe pas moins de dix-
sept colonnes du journal parisien. Ou verra en le
lisant par quels miracles d'habileté, l'illustre com
mandant en chef des troupes pontificales, suppléant
soudainement l'absence de toutes ressources
militaires organisées, a pu prolonger et honorer
une lébislauce que tout autre aurait certainement
estimée impossible.
La mission du général de Lamoricière, il convient
de le rappeler, consistait dans l'organisation de
forces suffisantes pour prévenir et combattre les
invasions des bandes révolutionnaires qui tenteraient
de soulever les populations des Etats pontificaux
contre le pouvoir du Saint-Père. Elle avait aussi
pour but la répression des insurrections partielles
que des émissaires étrangers parviendraient y
provoquer. Elle ne pouvait s'étendre jusqu'à l'or
ganisation d'une armée capable de lutter avec
succès contre des forces aussi imposantes que celles
qui ont été opposées.
Eo rappelant, comme nons le faisons ici, le
caractère de la mission qu'avait acceptée le vaillant
et généreux défenseur des droits sacrés du Saint-
Père, nous mettons nos lecteurs même de mieux
apprécier les détails de ce rapport et de se rendre
compte aussi bien de la nature des efforts de
l'illustre général, avant et pendant la lotte qui s'est
te-minée Ancône, que des ressources dont pouvait
disposer le gouvernement pontifical contre une
agression coupable et jamais odieuse.
Les renseignements contradictoires ne permet
tent jusqu'à présent ni d'affirmer ni de nier que des
négociations soient ouvertes pour la capitulation
de Gaëte. A défaut d'autres nouvelles d'Italie, les
journaux anglais mentionnent deux circonstances
qui ont de l'intérêt la première, c'est que Gari-
baldi, avant de partir pour Caprera, a voulu faire
visite l'amiral Mrindy; la seconde, c'est que le
coosui de France Ancône, M. de Courcy, est
rappelé. Le nom de M. de Courcy a beaucoup
retenti ces jours derniers dans l'affaire des dépê
ches, qui a été si vivement débattue entre M. de
Gramont et Mgr. de Mérode.
Uoe correspondance particulière de Berlin
adressée VAmi de la Religion, nous annonce de
prochains incidents la Diète de Francfort. Il y est
dit que cette assemblée déclarera que la possession
de la VéDétie par l'Autriche est un intérêt alle
mand, et que le cabioet de Berlin s'est mis com
plètement d'accord sur cette grave question avec
celui de Vienne.
Il vient d'être publié une ordonnance royale qui
accorde tous les sojets suédois appartenant au
culte .israëlite le droit d'acquérir des propriétés
foncières et de s'établir dans toutes les provinces
du pays.
M. Farini est nommé lieutenant du Roi galant
homme Naples. Quant S. M., elle a quitté la
capitale du roi François II, le n, pour faire une
excursion en Sicile; elle sera de retour Naplesle
17. Le lendemain il y aura de grandes fêtes.
Garibaldi vient de faire ses adieux aux Napoli
tains dans une proclamation qui aunonce un conflit
pourlemoisde mars 1861.On levoit, l'ex-dictateur
dirige les événements au point de pouvoir assigner
là date laquelle ils s'accompliront. Il recommande
ses compagnons d'être prêts le suivre quand cela
sera nécessaire. Il lui faut pour le mois de mars
prochain un million d'homines armés. Rien que
cela
Le gouverneur général de la Finlande vient
d'adresser ses subordonnésunecirculaite curieuse,
pour empêcher la publication dans celte province
russe des faits et gesies de Garibaldi et consorts. On
voit que, même sous les glaces du nord, on oraiut
d'être atteint par les flammes de Tiucendie qui
ravage eu ce moment l'Italie méridionale.
Un grand nombre de journaux s'occupe des
réclamations adressées la députation permanente
de la Flaudre-Occideutale, coulre la validité des
élections communales de Courtrai, et ils sont
unanimes reconnaître que ce collège ne peut, sans
enfreindre la loi, sans rendre la liberté de l'électeur
et le secret du vole illusoires, maintenir les scrutins
dans lesquels nos adversaires ont triomphé. Un
journal libéral d'Anvers,- VAvenir, parle dans le
même sens, et il ne sera pas inutile, pensons-nous,
de répéter ici ses paroles. Après avoir reproduit
notre article, il s'exprime dans les termes suivants
Si les faits se sout en effet produits, comme
l'indique le correspondant de la feuille que nous
citons, il ne peut pas y avoir de doute sur la
décision que prendra la députation permanente de
la Flandre-Occidentale.
L'emploi de bulletins marqués, 'a quelque
système qu'on s'arrête, est une fraude qui ne doit,
en aucun cas profiter ceux qui s'en sout servis.
L'honnêteté politique, que tous les partis devraient
également tenir honneur de respecter, répudie
hautement la mise eo pratique de moyens sembla-*
bles ceux qui semblent avoir été employés
Courtrai.
Ce que doit vouloir tout ami sincère de dos
institutions libérales, c'est que l'électeur arrive
libre devant l'urne du scrutin; qu'il dépose son
vote sans contraiote, suivant l'inspiration de sa
conscience. Si les faits cités comme s'étaot passés
Courtrai sont vrais, nos amis politiques auraient
oublié ces premiers errements de la vie constitu
tionnelle et leur fraude, nous n'hésitons pas
le dire, doit être réprimée.
La répression est d'autant plus nécessaire dans le
cas actuel, que la fraude a été pratiquée au profit
d'hommes qui se trouvant déjà la tête de
l'administration, étaient par là même d'être
utiles ou défavorables un grand nombre d'élec
teurs ils tenaient en mains la boîte des faveurs
officielles, et dès-lors les billets marqués devaient
avoir et ont eu un grand effet. Nous posons, du
reste, en fait que, sans cette infraction la loi, pas
un des candidats libéraux n'eut été élu; car l'opi-
niou publique leur était hostile, et avant le scrutin,
ils désespéraient complètement du succès.
La fraude a été pratiquée sur uoe large échelle,
car dans le 2° bureau plus de 80 bulletins ont été
arguës de fraude, paraphés et annexés au procès-
verbal. Le nombre de semblables bulletius n'a pas
été moins grand dans le 1" bureau; mais malgré
les réclamations faites, ils n'ont pas été conservés.
Ce qui doit contribuer l'annulation du scrutin,
c'est qu'au premier vote, les suffrages ont été
partagés en nombre presqu'égal le bourgmestre,
M. Danoeel, n'obtient que 23 voix au-delà de la
majorité absolue; M. l'écbevin Coucke ne la dépasse
que de 6, et M. Willems de 7 M. Van den
Berghe est élu par 12 voix de majorité et M.
Quillel par 25. De leurs compétiteurs, M.
Démolie-Debien est élu une majorité absolue de
2 voix; et pour passer au premier scrutin, il ne
manque M. l'avocat Ghesquière que 4 voix; M.
le baroD Bethune et M. Soudan-Vercrnysse 6
voix; M. Debbaudt-Beck 8, et ainsi de suite. Il
y a donc là un nouveau motif l'appui de l'annu
lation du scrutin, et nons espérons que la députation
permanente fera soo devoir en dépit des sugges
tions contraires de l'esprit de parti.
On lit dans la Patrie de Bruges, du 14 courant
Contre l'attente générale, le Roi n'ouvrira pas
aujourd'hui la session législative les Chambres se
réuniront sans discours du liône. C'est une indis
position de Sa Majesté que le Muniteur attribue
cette fâcbense circonstance.
Quelques renseiguemeots qui nous parviennent
de Bruxelles, mais dont nous ne voulons pas ga
rantir l'exactitude, tendent faire croire que
l'indisposition royale n'est qu'un prétexte, et qu'au
fond il y a dissentiment profond entre le Souve
rain et ses ministres.
On parle de la demande d'un crédit de vingt
millions pour l'armement de la citadelle d'Anvers.
La Chambre serait saisie de cette demande dans sa
prochaine session. Il n'est plus question de l'emploi
du matériel des places qui seront supprimées par
le fait de la grande fortification de l'Escaut. Il
faut, sans doute, uu armement en rapport avec les
progrès de l'artillerie, qui sont considérables et
même effrayants. C'est ce qui explique le chiffre
élevé du crédit qui sera pétitionné par le gouver
nement. Journal d'Anvers.)
Le Cercle commercial et industriel de Gand
vient d'adresser la Chambre des représentants
une pétition pour appuyer de ses réclamations la
proposition qui est faite de donner cours légal la
monnaie d'or.
Récemment encore, dit le Cercle, dans un
pétitionneroent général, chaque ville et, pour ainsi
dire, chaque commune, tous demandaient avec
iostance le retrait de la loi de j853.