44me Année. Samedi 17 Novembre 1860. No 4,500. - PROPAGATEUR poer la ville 6 fr. par an, 4 fr. poer 6 mois, 2-50 poer trois mois. FOI CA.TBOLIQIE. CONSTITUTION BELGE. poer le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. poer 6 mois, 2-75 poer 3 mois. 7PF.3S, 17 Novembre. REVEE POLITIQUE. Le siège de Gaële se prolonge saris aucon incident remarquable. L'Opinione annonce que si la résis tance de François II continue, les assiégeanls bom barderont la place. La cbule de ce dernier rempart de la royauté uapolitaioe doit être atlèndue par Victor-Emmanuel avec un redoublement d'impa tience, s'il est vrai, comme nous l'apprend la Gazette de Cologne, que le cabinet de Saint-James et celui des Tuileries se soient dès présent entendus pour reconnaître !e nouveau royaume d'Italie aussitôt après le départ du roi François II. La Gazette du Midi garantit l'authenticité d'un fait qui prouve combien les troupes napolitaines sont loin d'être découragées. Le Roi, voyant l'impossibilité de nourrir quarante k cinquante mille hommes daus l'étroit espace qui lui reste, et l'im possibilité de les diriger sur les Abruzzes dont les défilés sont gardés par l'armée piémontaise, appela les chefs de corps pour offrir des congés k leurs hommes. Mais presque tous les soldats refusèrent. Il s'en trouva k peine un sur vingt pour accepter ce renvoi dans leurs foyers. C'est alors que le Roi dut se résoudre k envoyer daus les Etats romains les 28,000 hommes qui n'ont fait encore, dans cette circonstance, qu'obéir k la volonté de leur souverain. Ainsi s'expliquerait, k l'honneur de François II et de ses défenseurs, cette présence des troupes napolitaines sur le territoire pontificat, qui donne Iteu, depuis quelques jours, aux commentaires les plus divers. La fidélité des troupes royales qui occupent la citadelle de Messine n'est pas moins digne d'admiration. Depuis l'entrée des bandes de Gari- baldi dans cette ville, excitations, menaces, fausses alertes, séduisantes promesses, ou a tout rais en œuvre pour corrompre ou lasser ces braves soldats. Tous ces manèges sont demeurés stériles. Le commandant a déclaré qu'il ne livrerait la citadelle que sur un ordre de son Roi, et il tient depuis longtemps parole. La caisse militaire étant épuisée, il s'agissait de se procurer les objets indispensables k l'entrelieu de la garnison et k la défense de la citadelle. Les troupes ont mis leur argent personnel k la disposi tion de l'intendant. Quel cootrasle avec le désintéressement des patriotes qui montent k l'assaut des fonctions administratives, et se disputent, k Naples et a Païenne, les biens de la familleroyaieet les richesses du trésor public! Le drame qui se joue en ce moment k Gaële est le digne pendant du drame oon moins glorieux qui s'est déroulé sous les murs d'Ancône. Au milieu des déclamations mensongères de la presse garibaldienne, de l'indifférence ou de la complicité des gouvernements,c'est une consolation pour l'âme honnête de voir uu jeune Roi, trahi par les uns, abaudouné par les autres, protester, les armes k la main, contre l'application brutale des théories spoliatrices. François II, k la tête de quelques soldats fidèles, est en Euiope le généreux représentant des principes de justice, de droit public, de dignité morale, de grandeur d'âme. La Bavière, la Saxe, le Hauovre, le Wurtemberg, le grand-duché de Bade, la Hesse-Electorale, le grand-duché de Hesse, Nassau et le Meckletuboorg- Scbwério ont arrêté k Wurzboutg les bases d'une convention qui vient d'être rendue publique. Elle a pour but d'obtenir, le cas échéant, une prompte réunion des forcesaliemandes. Lesgouvernemeuts, dit le projet, dans les circonstances présentes et eu égard k la possibilité d'un danger de guerre, sont pénétrés de la nécessité de protéger, autant qu'il est en eux, l'intégrité et le bien-être de l'Allemagne. Si les deux grandes puissances germaniques entrent en lice, on leur confiera avec la plus grande con descendance le choix du commandement supérieur de l'armée allemande. Il en sera de même aussi pour le cas où une seule des deux grandes puis sances prendrait part k une guerre avec toutes ses forces, tandis que l'autre n'y participerait qu'avec son contingent fédéral. Si elles ne peuvent s'en tendre sur le choix d'un généralissime, la Diète prouoncera. La Chambre des Représentants s'est réunie mardi, k une heure, dans la salle habituelle de ses séances. Les représentants présents étaient assez nombreux. M. Daotrebaude, doyen d'âge, a pris place au fauteuil de la présidence, assisté des plus jeunes membres de l'Assemblée en qualité de secrétaires. Le bureau ainsi constitué. M. Ch. Rogier, ministre de l'intérieur, a donné lecture de la lettre suivaote, qui lui a été adressée lundi par S. M. le Roi Laeken 13 novembre 1860. Mon cher ministre, J'ai espéré jusqu'au dernier moment qu'un rhume assez violent, céderait k des soins et me permettrait d'ouvrir les Chambres comme cela avait été mon intention; mais ma toux est restée si opiniâtre qu'il m'eût été très-difficile de lire mou discours. J'ai éprouvé les regrets les plus vifs de ce contre-temps", car, après les démon- 1» strations si unanimes, si affectueuses, si patrioti- ques dont le 29* anniversaire de mon règne a été l'occasion daus la capitale comme dans les pro- vinces, il m'eût été particulièrement agréable, en demandant k la législature son concours bien- veillant pour mon gouvernement, de témoigner une fois de plus aux représentants do pays combien j'aiété louché des preuves d'attachement et de fidélité de toutes les populations. Recevez l'assurance de mes sentiments très- distingués. LÉOPOLD. Cette communication, dont il est inutile de faire ressortir l'importance, a été accueillie par la Cham bre aux cris tépétés de Vive le Roi! Sur la proposition de M. le ministre de l'inté rieur, l'Assemblée a décidé que le budget de ce département serait porté en première ligne k l'ordre du jour de ses travaux. Elle a ensuite renvoyé au lendemain la constitution de sou bureau définitif et elle a ad mis k la prestation du serment constitu tionnel M. D. Mouton, récemment élu par l'arron dissement de Liège. Le Sénat a ouvert mardi, k une heure, sa session de 1860-1861. Dans cette première séance, il a reçu de M. le ministre de l'intérieur communication de la lettre royale que nous publions plus haut. La lecture de cette lettre a été accueillie par des applaudissements répétés et des cris unanimes et prolongés de Vive le Roi! M. le ministre de l'intérieur a également informé l'Assemblée que le gouvernement avait demandé k la Chambre des Représentants d'entamer, aussitôt son bureau con stitué, la discussion du budget de l'intérieur. Après ces diverses communications, le Sénat a procédé k la formation de son bureau définitif et de ses questeurs. Out été uommés: piésideut, M. le •prince de Ligne; vice-présidents, MM. de Renesse Breidbach et d'Omalius d'Halloy; secrétaires, MM. Spitaels et de Thuin; secrétaires suppléants, MM. du Trieu de Terdonck et de Rasse; questeurs, MM. Van Schoor et le marquis de Rodes. La séance s'est terminée par la nomination de huit des dix commissions permaoentes du Sénat. Le résultat du scrutin ouvert pour ces diverses nomi nations proclamé, le Sénat s'est ajourné jusqu'à convocation ultérieure. La séance de mercredi, k la Chambre des Repré sentants, a été consacrée k la formation du bureau. M. Dolez, ayant renoncé a toute candidature, M. Orts a été élu par 44 voix contre 21données k M. de Theux; le nombre des votants était de 84; quelques voix se soot disséminées. Il y a eu 9 bulletins blancs. Les deux vice-présidents sont MM. Vervoortet E. VandenpeereboomMM. De Boe,de Florisonne, De Moor et Snoy, secrétaires. NÉCROLOGIE. Mercredi matin, est morte k l'hôpital Saint-Jean, k Bruxelles, la fille de J.-C. Moreau, général de brigade sous Napoléon Ier et baron de l'empire. Elle était veuve de Jacques Chantre, qu'elle avait épousé k Lyon le 25 juin 1811, et habitait Saint-Josse-ten-Noode depuis un certain nombre d'années. En proie k la plus extrême misère, elle ne se soutenait que par les secours d'un voisiu charitable. Mercredi matin est décédé k Anvers, M. H. Retsin, seconde victime de l'explosion du bateau k vapeur, k la Tête de Flandre, le jour de la Tous saint, et daus laquelle sou frère P. Retsin perdit la nouvelles diverses. Nous apprenons qu'à l'occasion de la S'®-Cécile, Messieurs les amateurs du jubé de l'église S' Jacques, assistés de quelques artistes, exécuteront jeudi 22 novembre, k 5 heures du soir, un salut solennel sous la direction de M. Brevne. Dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, un incendie a éclaté dans la fabrique de chicorée appartenant au chirurgien Van Acker, k Dixtnude. Le feu a pris naissance dans la place où les ouvriers font les paquets. On suppose que le soir, en étei gnant leurs lumières, une flammèche aura atteint les sacs de papier. La toiture a été entièrement consumée; les machines ont pu être sauvées. Les pertes en chicorée sont d'environ 4,800 fr. et quant k celles de la fabrique elles ne sont pas encore connues. Le tout était assuré. On écrit d'Osîende, i4 novembre La com mission chargée d'examiner les travaux du puits artésien, s'est de nouveau réunie a Ostende samedi dernier. Nous ne savons pas au juste ce que cette commission a décidé; uous ignorons même si une décision définitive a été prise. Il paraît cependant, que la commission a engagé l'administration com munale k examiner le nombre de sources ou de nappes qui fournissent de l'eau et k faire séparer ces diverses nappes selon leurs qualités, ce qui n'entraînerait pas, assure-1-on, une dépense importante. L'indisposition du Roi a été pour plusieurs personnes l'occasiou d'un grand désappointement. Bien des personnes qui n'avaient jamais assisté k une séance royale étaient venoes exprès k Bruxelles. Aussi murrourait-on beaucoup dans les tribuoes d'être privé du spectacle espéré on disait assez haut que le ministère était plus malade que le Roi.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1