YPRES. Avant-hier a eu lieu en cette ville l'élec tion d'un conseiller communal en. rempla cement de M. Ernest Merghelynck. 367 électeurs étaient présents; M. Vanheule, Louis, a été nommé membre du conseil communal par 260 voix contre 103 don nées son compétiteur M. Capron, Jules. voulu faire comprendre aux hommes qui se soot emparé du pouvoir, qu'ils n'ont point se faire illusion. L'avertissement pourrait bien avoir été compris; car, il est facile de s'eu apercevoir, il y a de la gêne, du malaise dans les régions élevées de la politique. Le Roi n'a pu ouvrir la session législative en personne, soit mais cela n'empècbait point qu'il y eût un message royal, un discours d'ouverture lu par un ministre. Serait-il vrai que le nabioet s'est divisé sur la rédaction de semblable document. Eosuite la Chambre des Représentants De trouve pas de Président. M. Dolez n'en veut pios, M. Orts n'en veut pas encore, de la prési- deuce bien entendu. Le ministère devient vieux, il a trois ans, et c'est un grand âge par le temps qui court, pour un ministère; puis il a tant lutté, tant lutté contre les moulins à-vent, nous voulons dire contre ces maudits cléricaux et les abus d'un autre âge, qu'en vérité la lassitude n'a rien qui doive surprendre. Mais on se résigne si difficilement descendre les marches dorées du pouvoir, comme le disait naïvement, il y a quelques jours, le corres pondant wervicquois d'un journal de la localité, que l'on se cramponne la rampe aussi longtemps que l'on peut, et au risque de faire la culbute. Les despotes, surtout les petits, sont si tenaces! Toute sorte de bruits circulent Bruxelles sur les motifs réels qui ont fait supprimer la séance royale l'ouverture de la session législative. Que Sa Majesté souffre d'un rhume, personne n'en doute; mais on prétend qu'avant la réunion des Chambres, il y a eu des discussions très-vives entre le Roi et ses minisltes. Ceux-ci, dit-on, voulaient faire déclarer dans le discours du Trône t* que le projet de loi introduisant le vote par ordre alpha bétique serait présenté et volé dans la présente session; 2° que la législation sur les cimetières et les fabriques d'église serait changée; ils voulaient en outre d'une déclaration positive concernant la révision prochaine de la loi sur l'enseignement primaire. Ces desseins révolutionnaires, le Roi, prétend- on, n'a pas voulu les adopter; M. Frère, dit-on encore, a engagé ses collègues patienter, se disant sûr d'obtenir de sa persévérance ce que le chef de l'État refusait maintenant une espèce de mise en demeure. Ou le comprend, nous 11e pouvons garantir l'exactitude des bruits qui circulent; mais nous voulons du moins les mentionner, afin de tenir nos lecleuis au courant de ce qui se dit au sujet de la brusque résolution de supprimer le discours de la Couronne. [Patrie.) Nous lisons dans la correspondance bruxelloise de la Gazelle de Liège Un certain nombre de décorations de l'ordre de I.éopold ont été accordées la ville de Liège la invasion; les citoyens défendirent leurs foyers mais, écrasés par le nombre, ils moururent sur le seuil de leurs maisons, où leurs femmes, leors filles, et leurs sœurs, n'attendaient que l'outrage et la mort. Parmi ceux qui se levèrent les premiers pour la défense de la ville, se trouvait un jeune et noble seigneur, nommé Lanrelot van Bistboven, marié depuis nne anoée peine. Le souvenir de sa jeune femme et du petit enfant qui leur était né redou blait son courageet il combattait comme un homme qui défend tout le bonheur de sa vie. Hélas! ce fut en vain... Frappé mortellement, non loin de sa demeure, son corps fut laissé parmi l'immense mêlée des inorts, et ceux qu'il aimait restèrent livrés aux plus affreux périls. Son hôtel fut envahi par une bande de soldats espagnols altérés de pillage; cette vue, quelques vieux ser viteurs entraîuèreot leur jeune maîtresse, et em portèrent son petit enfant; égarée d'angoisse et d'épouvante elle courut dans les rues, appelant son mari le suppliant de venir la défendre. Ses cris, sa beauté, la richesse de ses vêtements, atti rèrent l'attention d'un soldat espagnol, et déjà il mettait la main sur elle, lorsqu'on jeune homme de la même nation vint au secours de la malheureuse veuve. 11 la prit dans ses bras au moment où elle perdait coooaissacceet la porta au travers de la On peut voir 1rs détails de cette .tireuse journée daus les histoires Yau Mctereu, Strada, Rooft, Beutivoglio, suite de la visite faite récerumeol par le Roi et son auguste famille votre grande et belle cité. Il en est une qui a dooné lieu bien de* commentaires dans la capitale. Vous avez déjà deviné que je veux palier de la croix de chevalier qui a été accordée M. Lamaye, avocat. Ou s'est étonné bon droit que ce libéral ait pu accepter une semblable faveur du Roi, loi qui, en 1849, s'opposa au sein du cooseil communal de votre ville, au vole d'une adresse eu l'honneur du Roi. Cependant c'était le moment, cette époque, de montrer son attacbemeot la dynastie de notre choix et nos libres institutions. C'est encore M. Lamaye qui, daos un plaidoyer laissa échapper ces mots, en parlant des RR. PP. Jésuites: il faut les traquer comme des bêtes fauves. Enfin, il a quelques années, M. Lamaye, alors puritain, incapable de fléchir le genou même devant une majesté royale, dans un mouvement de démo cratique indignation contre les décorations et ceux qui les reçoivent, composa une chanson en patois liégeois avec ce refrain C'est al botuir qu'on ruoknoti' les plaqueu*. Cela signifie: c'est la boutonnière que l'on reconnaît lesplaqueurs. c'est-à-dire ceux qui vont frotter la manche pour obtenir des faveurs. Aujourd'hui l'ordre de S. M. le Roi I.éopold brille la boutonnière de M. Lamaye; aussi sa chanson, exhumée vient elle d'être retirée de l'oubli où elle était tombée. Est-ce pour le punir ou pour le récompenser que le cabinet a nommé M. Lamaye chevalier de l'ordre de Léopold?... NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. M. Van Daele, curé Kerckhove, est nommé cuié Wackeo, en remplacement de M. Van Wtbergbe, qui a donné sa démission. Il a pour successeur Kerckhove, M. Muylle, vicaire Swevezeele. M. Talpe, prêtre au séraiuaire, est désigné vicaire Oyghem, eu remplacement de M. Van der Beke, qui est nommé chapelain du S'-Sang Bruges. Monseigneur l'é*êque de Bruges vient de nom mer Monsieur Bossut, prêtre au Séminaire, clerc- spirituel de l'église de Saint-Pierre, Ypres,, en mêlée, marchant sur les mourants et sur les morts, jusque chez sa mère, la douairière de Almata. Ce fut ainsi que Catherine de Ghistelle, la veuve d'un des défenseurs de l'indépendance flamande, trouva un asile chez les mortels ennemis de son pays et de son lignage. La vieille dame espagnole la reçnt comme sa fille la combla des plus tendres soins pendant une longue maladie qui suivit ce jour fatal; ruais, lorsque la veuve de Lancelot revint la raison et la santé, il fallut lui apprendre qu'en quelques heures elle avait tout perdu. Les serviteurs qui l'avaient accompagnée dans sa fuite avaient péri; et la jeune enfant, unique fruit de son maria ge, avait sans doute péri avec eux; car, quelles que fussent les démarches entreprises par le comte de Almata et sa mère, od ne pot retrouver nulle trace de son existence. Catherine était orpheline dès son bas âge; sou mari lui-même était le dernier de sa maison; il ne leur restait tons deux que des parents éloignés, dispersés d'ailleurs par l'exil et les proscriptions. Sa fortune était réduite peu de chose, par la confiscation et les pillages. Elle n'avait donc pour appui, pour pfotecleur en ce monde, que la famille de Almata, et ce fut sans trop de répugnance qu'elle se résigna suivre en Espagne la généreuse femme qui lui servait de mère. Au bout d'uoe année, la douairière tomba malade, et elle seotit qu'elle touchait sa dernière heure. Appelant alors auprès d'elle Catheriue, qu'elle nommait souvent sa bieo-aimée fille, elle remplacement de Monsieur Bottelier qoi a demandé quelque temps de repos. NOUVELLES DIVERSES. Les bateaux circuleot déjà dans le nouveau canal de Bossuyt. Les écluses fonctionnent facile ment. On verra bientôt arriver Coortrai, en quelques heures, les charbons et autres matières pondéretises des charbonnages et des carrières do Hainaut qui n'arrivaient jusqu'ici qu'après huit jours de navigation. Il y aura lutte Tournai, le 22 de ce mois, ponr la nomination d'un sénateur. M. Sacqtteleu est le candidat de l'Association libérale. Le comte Octave d'OuItremont, frère du prince de Ligne, est porté par le parti catholique. Nous avons répété, d'après d'autres journaux, que la dame Chantre, fille du généra! Moreau, décédée dans la misère l'hôpital Saint-Jean, vivait Bruxelles par les soins d'un voisin chari table. C'est une erreur que M. le président de la Société française de bienfaisance nous prie de rectifier. Pendant longtemps, Mm' Chantre a vécu d'une pension que loi faisait sa fille, et qoaod elle lui a fait défaut, la Société française de bienfai sance s'est empressée de la prendre sous sa protec tion. La Société doit donc revendiquer l'honneur d'avoir pu rendre moins pénibles les dernières années de cette digne dame. [Moniteur.) BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE. Turin vendredi soir, t5 novembre. Les journaux publient un ordre du jour du Roi déclarant que l'armée de Garibaldi a bien mérité de la patrie, et que le gouvernement déterminera sa réorganisation. Naples, 18 novembre. Uoe commission militaire franco-sarde sous la présidence des généraux de Goyon et Cialdini réglera la question des soldats napolitains qui se sont reudus sur le territoire romain. FRANCE. Le général de Larooricière a dû quitter Paris le 17 du courant, pour se rendre en Anjou. On peut dire que tout Paris s'est inscrit depuis huit jours chez l'illustre général. Le maréchal Pélissier lui a rendu visite des premiers, et, après l'avoir cordialement embrassé, est resté plos de deux heures causer fraternellement avec lui dans son cabinet. Le géttéral Cbangarnier est également - lui dit: Mou enfant, j'ai une grâce 'a vous demander; je vais vers Dieu; mais avant de quilter la terre il me serait doux d'assurer votre sort... Consentez épouser Calisto; je mourrai rassurée sur votre avenir tous deux. La jeune veuve hésita longtemps, car ses pre mières affections vivaient au fond de son cœur; elle ne pouvait oublier ni son jeune mari, ni leur petite enfant, ni les jours d'un bonheur fugitif qui avaient lui pour elle. Mais elle ne put résister longtemps aux instances de Calisto et de sa mère, et Catherine de Gbistelle devint comtesse de Airoata. Cette union fut paisible, car les deux époux craignaient Dieu et chérissaient leurs devoirs mais, quoiqu'ils s'aimassent l'un l'autre avec une véritable et sérieuse tendresse, un voile de mélan colie semblait peser sur eux. Leur mariage était resté stérile, et ce malheur ravivait plus fréquem ment dans le cœur de la comtesse le souvenir de ses premières années, et du bonheur maternel dont elle avait si peu joiri. Ces regrets élevaient une secrète barrière entre elle et sou mari; et, quoi qu'elle s'efforçât de les vaincre et de tourner vers Dieu son âme avide d'affections sa santé s'altéra sous le poids d'une préoccupatiou continuelle. Ce fut alors, après dix ans de mariage, que le comte, suivant les Conseils des médecins, ramena sa femme daus sou pays natal, et s'installa avec elle dans une maison voisine de l'hospice des Orphelines. La

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 2