44me Année. Mercredi 28 Novembre 1860. No 4,503. PAPE ET EMPEREUR. Sancho commentant la brochure qui a paru sons ce titre Paris, où elle obtient une grande vogue, écrit de sa plume acé rée quelques dures vérités l'adresse du despotisme impérial. Les voici LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7??.33S,_28 Novembre. SOUSCRIPTION en l'honneur du général de lamoricière et des soldats belges de l'armée pontificale. Moulant de la liste précédente, fr. 55-oo MM.Slruye Provoosl30-00 B. Welvaert, curé-doyen 5o-oo Rycx-Prieur10-00 Nap. Meersseruao 10-00 B. Scbeemaeker, curé b Brielen a 10-00 Une servante a 1-00 Total fr. 136 00 REVUE POLITIQUE. Le décret impérial du novembre continue naturellement préoccuper les esprits. Les journaux français cependant sont en général très - sobres de commentaires, et cela se conçoit: avec la législation qui régit la presse chez nos voisins, il serait dangereux de dire ce que l'on pense, surtout si ce que l'on pense n'est pas conforme aux idées qu'on voudrait accréditer Laide de mesures peut-être plus libérales en apparence qu'en réalité. Mais si la presse pari sienne hésite se prolonger sur tes changements que le gouvernement impérial vient d'intro duire dans la constitution de i852. par contre les journaux étrangers la France se donnent carrière sur ce thème. Jamais du reste un champ plus vaste ne fut ouvert aux hypothèses et aux suppositions. D'après les uns, les con cessions qu'implique le décret du 3 5 ne seraient que le prélude d'autres réformes qui toutes annonceraient un retour vers une ère de paix d'après les autres, au contraire, les changements introduits dans le régime politique et adminis tratif du pays, auraient une tout autre signifi cation, et il faudrait s'attendre a voir le gouvernement impérial entrer plus avant que jamais dans les errements de la politique suivie depuis quelques mois en ce qui concerne MHJJYEIN] ©LARA. 11. (Suite.) Voir le n° 4>5oi do Propagateur. CLAIRE. Le souvenir de la petite orpheline poursuivit obstinément la comtesse de Almata, et aviva encore je profond souci de son cœur. Enfin, pressée par celte préoccupation, elle conçut le désir de voir de plus près la belle enfant dont l'image lui appa raissait si souvent, et elle se résolut aller dans la maison des Orphelines. Dès que la directrice eut appris quelle noble dame venait visiter l'établisse ment commis ses soins, elle se rendit au parloir, et la saluant humblement, elle lui dit Quel honneur pour notre maison, que la comtesse de Almata daigne visiter de pauvres enfants orpheliuesl En quoi pourrais je servir Votre Seigneurie? Je désirerais voir vos enfants l'ouvrage, ma tnère, répondit la comtesse. Volontiers, madame; veuillez me suivre, je vous conduirai aa lieu où elles se trouvent. Elles traversèrent une cour, et entrèrent daos les affaires de l'Italie. La vérité est qu'il serait difficile de se prononcer cet égard avec quelque certitudeil faut attendre des actes qui d'ailleurs ne peuvent tarder se produire. Des dépêches de Naples, en date du 22, parlent de manifestations hostiles faites dans cette ville par les garibaldiens licenciés ou mécontents et de nouveaux soulèvements dans des provinces. L'anarchie gagne aussi de plus en plus les provinces dans les Abruzzes et la Pouille, des bandes armées se forment sur tous les points. A Piscina, le peuple armé de faux aurait remplacé la garde nationale. En outre trois villes, Magliano, Celano et Tagliarozzo, au raient été ravagées. Le gouvernement, ajoute la dépêche, aurait répondu une demande de secours, qu'il manquait de troupes. Enfin la situation de Gaète n'est point telle que l'indi quent des correspondances mal renseignées. Le journal les Nationalités mentionne un ordre du jour du ministre de la guerre du roi de Naples, qui déclare que les munitions abondent et que la place possède des vivres pour dix mois encore. La Gazette de Prusse confirme que les agents diplomatiques qui avaient accompagné le roi François II sont partis de Gaète pour se rendre Rome où ils resteront probablement accré dités près de Sa Majesté, Le Journal de Coustaniioople affirme qu'il est faux que les troupes turques aient favorisé la fuite des Druses dans le Haouran. Que devient ce démenti, dit la Patrie, en présence des correspondance de Syrie, toutes unanimes reconnaître que c'est précisément travers les rangs des soldats turcs que les Druses ont pu facilement se frayer un passage pour se jeter dans les montagnes. On a vu il y a deux jours par un télégramme arrivé de Londres que les hostilités étaient reprises en Chine. Ainsi que cela était démontré, ces hostilités n impliquent nullement une modi fication fâcheuse de la situation diplomatique, et elles n'ont exercé aucune influence sur le une vaste salle, où uo grand nombre de jeunes filles, d'âges divers, travaillaient en chantant un cantique: elles interrompirent leur chœur en voyant entrer la comtesse de Almata, suivie de la Directrice et de la duègne Inès. Toutes les orphe lines portaient un costume uniforme une jupe de laine noire, un corsage bleu foncé, une collerette raba'tue en toile blanche, un tablier blaoc, et un petit béguin noir sous lequel leurs cheveux étaient relevés, laissant le front découvert. Les plus âgées d'entre elles, teuant un coussin sur leurs genoux, faisaient de la dentelle; d'autres cousateut ou marquaient du linge; les plus petites tricotaient des bas de laine, et que>q>ies unes brodaient en or et en soie sur diverses étoffes. La comtesse parcourut du regard les rangs des jeunes filles, et dit voix basse a la Directrice Quelle est cette enfant, assise l'a bas, un métier, celle qui paraît si douce et si délicate? Hélas! madame, c'est une pauvre fille sans père ni mère, comme les autres.... C'est elle dont la voix argentine a attiré tout l'heure votre atleutioo.... Lisant dans les yeux de la comtesse un désir qu'elle n'exprimait pas, la Mère poursuivit: fond de l'état des choses tel que les dernières nouvelles l'ont établi. Les dernières nouvelles annoncent d'ailleurs que L armée chinoise est en pleine déroule et que les négociations se poursuivent. Il s'agit doDc de faire place nette Rome et d'en fioir avec ces Papes qui sont de si cruels embarras pour les politiques de l'école de M. Rouland et de M. Cavour. Un conclave d'évêques, nommés par César, déposerait Pie IX, qui céderait les clefs de Saint-Pierre S. M. I. Napoléon III, lequel deviendrait de la sorte le vicaire du Christ, une sorte de vice-dieu un bel avancement comme vous voyez Tous les despotismes ont compris que pour que leur œuvre fût forte et complète, il fallait b la fois dompter les âmes, les esprits et les corps. Pour les esprits et les corps, la chose était faite, on avait la censure, les lois sur la presse, les amendes, les con fiscations; pour les corps, la gendarmerie, les pou- cettes, la camisole de force et le rotin des argousins. Réunir le pouvoir spi-ituel et le pouvoir tem porel dans une seule et même main, tel a toujours été l'idéal des Sultans de l'Asie, et le Japon, Java, les Rois nègres du Congo, les souverains du Thibet, les Césars romains, Henri VIII, le Barbe-Bleue britannique, se sont parfaitement trouvés de cette ingénieuse réforme. Napoléon III pape de France et de Navarre, successeur de Saint - Pierre vicaire du Christ, source de toute vérité morale et religieuse, infail lible comme pape et omnipotent comme souverain; pontife redoutable tenant la fois dans les mains les clefs de Mazas et celles du paradis, pouvant lier et délier ici-bas et ailleurs, taDt au propre qu'au figuré, ayant l'oreille de Dieu le Père et au mieux Claire, ma fille, placez-vous devant le pupitre.... Mes enfants, cette noble dame trouvera peut-être quelque plaisir vous entendre... Vous chanterez la chanson de Noël. Les orphelines se groupèrent autour du pupitre, pendant que Dona Catalina s'appuyait sur le siège de cuir clous dorés qu'occupait ordinairement la Directrice. Claire entonna d'une voix argentine et limpide le vieux cantique dont ses sœurs répétaient le refrain. Ce refrain, bizarrement mêlé de latin et de flamand, pourrait être traduit ainsi la excelsis gloria! Et ia terris pax lioroinibus! Alléluia! Alléluia! Salut, salut, Eufaut sauveur, Vous, uotre Roi! uotre Seigueur! Salut, salut, doux Jésus! Vous êtes le chef des élus. L'air était gothique, la poésie plus qùe naïve; mais la voix de l'enfant prêtait cette composition déouée d'art uu chairne invincible. Élevant vers le ciel des yeux inspirés et candides, absorbée dans un sentiment d'adoration envers le Dieu qu'elle chan tait, elle ressemblait, non plus une créature mortelle, mais a une âme bienheureuse, exhalant devant le trône du Seigûeur les hymnes d'un

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1