44me Annee. Mercredi 5 Décembre 1860. No 4,505. 7 G 5 Décembre. SOUSCRIPTION TOODiriiK] O.ARÀ. LE DENIER DE SAINT PIERRE. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par as, 4 fb. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. ï'Ol CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par as, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. (Suite et fin.) Voir le n° 4i5°4 du Propagateur. IV. DON CALTSTO. Une heure après, le comte de Alcuata attendait, dans le parloir de l'bospice des Orphelines, la petite Claire, qu'il avait fait demander. Un secret de'sir l'avait poussé celte entievue; il voulait voir quelle était celle enfant, qui, disait on, lui appar tenait par des nœuds si étroits, et contre laquelle, en dépit de son noble cœur, il éprouvait un sentiment répulsif; celle enfant sous les traits de laquelle le passé a'Iait renaître pour Dana Cataliua, ce passé dont tant de fois il avait été jaloux, comme d'un rival que toute son affection u'avait pu faire oublier! Ce fut avec un regard froid et grave qu'il accueillit l'orpheline celle-ci accourut, et le regarda avec siuiplesse, levait sur lui des yeux étonnés et' doux, tandis qu'un sourire angélique éclaircissait son visage. La péuible jalousie du comte fondit cet aspect, au contact de cet'e innocence; des pensées pins sereines se fireot jour dans son âme, et prenaut la maiu de Claire, il lui dit avec dooceur en l'honneur du général de lamoricière et des soldats belges de 1,'aRMÉE pontificale. Montant de la liste précédente, fr. 167-00 MeIle Millecamp2-00 Un anonyme i5-oo Totalfr. 184-00 REVUE POLITIQUE. Une dépèche nous apprend que la flotte anglaise a salué le départ de Victor-Emmanuel de Naples et qu'elle est ensuite partie pour accompagner sans doute S. M. jusqu'à Pater me. Le télégraphe nous dit que ce fait a produit une certaine sensation Naples. Il parait que les troubles sont apaisés dans la capitale des Deux-Sicites cependant les troupes sont consignées dans leurs casernes. y'oublions pas de mentionner que le Roi galant bontme vient de promettre monts et mer veilles la population siciliennedans une proclamation caressante qu'il lui a adressée, et qui nous est signalée par le télégraphe. Il faut que cette partie des pays annexés soit bien agitée et bien peu satisfaite surtout du nouvel état de chosesipour que S. M. ait cru devoir faire des promesses dont il ne sera tenu aucun compte par la suite, on n'en saurait douter. Des avis de Gaè'le, la date du 1" de ce mois, démentent le bruit qui a couru qu'un accident serait arrivé au roi François II. On avait parlé, on se rappelle, de la rupture d'une veine. Les mêmes avis nous apprennent que S. M. ri abandonne point son système de résistance. Le jeune roi est inébranlablement déterminé, au contraire, défendre jusqu'au bout le dernier boulevard de l'indépendance de son pays. Le Siècle trouve très- légitimés les mesures exterminatrices ordonnées dans les Abruzzes par le général Pinelli. Une lettre de Rome nous apprend que le bataillon franco belge est parti dans les der niers jours de novembre pour la frontière toscane, où il doit séjourner quelques semaines afin de purger le pays des bandes de pillards qui l'infestent et de protéger les habitants des campagnes contre les suggestions et les tenta tives des agents révolutionnaires. Le comité unitaire poursuit, en effet, sans relâche la réalisation de ses desseins. Loin de se ralentir après les inespérés succès qu'il vient d'obtenir, il travaille les compléter par de nouvelles victoiresseulement il se transforme, et dans une réunion tenue Gênes il vient de décider qu'il s'appellerait dorénavant Comité d'approvisionnement pour Rome et Venise, et qu il continuerait de recueillir de l'argent et de recruter des jeunes gens pour le printemps prochain. Le Pays dément le bruit qui a couru que des négociations étaient entamées pour la cession de la Fénélie par l'Autriche. Ce journal affirme que pareille question n'a jamais été posée dans les conseils d'aucune puissance. L'Autriche, on rien peut douter, ne fera pas litière de ses droits. Les questions d'argent ne la feront pas dévier du plan quelle s'est tracé. M. Baroche, président du conseil d'Etat en France, prend le titre de ministre sans porte feuille. Le Moniteur universel annorce que l'impéra trice Eugénie, pendant son excursion en An gleterre, fera visite la cour de Windsor. Puis, constatant la réception chaleureuse faite h l'auguste voyageuse par toutes les villes que S. M. vient de parcourir, le journal officiel fait observer que ces manifestations sympathiques de la nation anglaise ne peuvent que resserrer les liens des deux peuples et prouvent combien le bon sens des masses sait faire justice des attaques violentes et irréfléchies d'une partie de la presse. Cette observation s'applique aussi bien certains journaux de Londres qu'à des feuilles françaises fort anglophobeselle est en Pourquoi donc, enfant, me regardez-vous ainsi? Vous êtes, m'a - t-ou dit, le comte de Al ma ta, répondit-elle; vous le meilleur ami d'une noble dame, ma piotectrice elle vous aime, et ne dois - je pas aussi vous aimer, seigneur comte? Le comte la regarda encore; la tendresse et une espèce de reconnaissancé se lisaient dans ses yeux. O Cataliua! se dit-il, quel lien entre nous! Tu aimeras celui qui mettra ta fille entre tes bras! Enfant, reprit-il haute voix, embrassez- moi l'époux de votre prolecliice veut être aussi votre ami, l'aimerez-vous? O! toujours! Adieu, ma douce Claire, vous serez heu reuse Don Calisto baisa le front de l'enfant, et lui fit un signe d'adieu; puis il alla trouver l'auinôtiier de II», il se rendit l'Hôtel-de- Ville, et il en sortit portant un rouleau de papiers auquel pendait un sceau de cire ronge. Revenu chez lai, il entra dans le salon de sa femme et lui baisa la main. Je ue vous ai pas vu de toute la journée, Caiisto, lui dit-elle avec douceur. Il est vrai, j'ai beaucoup refléchi a une affaire qui pourrait, ce me semble, ajouter notre bonheur. même temps un démenti indirect donné ceux qui prétendent que L Empereur, en Jaisanl par son décret du 24 novembre des concessions aux sentiments de la nation française, aurait uni quement en vue de mieux s'assurer son appui pour une prochaine rupture avec l'Angleterre. Voilà l'ecueil contre lequel vont actuellement se briser toutes les attaques de la francmaçonnerie belge, de cette Garibalderie indigène, qui a ses émissaires clair-semés, jusqnes dans les plus petits recoins du pays. Dans notre patrie catholique, où peine il existe un sur dix de ces courageux patriotes, qui ne rougissent pas de comparer notre glorieuse année de i85o, cette révolution forcée de la Lombardie, qui convoitée par un voisin ambitieux, et a ppnyée sur les bras d'un plus puissant, secoua le joog de celte Autriche, qu'on a tant accusée, sans connaissance de cause, ici dans cette Belgiquec'est la loi du plus audacieux que la majorité supporte, et qu'en suit- il? Tout est permis aux soi-disant libéraux franc- maçons; rien aux catholiques, c'est là le raisonne ment qui est mis eu pratique. Il est défendu aux catholiques, et pour eux, c'est inconstitutionnel, de quêter pour le Pape, d'insti tuer des comités pour percevoir le denier de Sc-Pierre; que les soutiens du denier de Garibaldi répondent quelle différence il y a entre fournir de l'argent au souverain des États de l'Eglise, et eu procurer Garibaldi, ou pour mieux dire Victor- Entmauuel par l'intermédiaire de son général. Certainement, quant au but que ces deux souve rains se proposent en acceptant cet argent, tout diffère, tout est contraire; l'un veut défendre d'une manière légitime ses États, que l'autre, qui souille le nom de fils de l'Église, veut lui enlever par la force, aidée de la révolte; mais soit par le denier de Saint-Pierre, soit par le denier de Garibaldi, ne fouruit-on pas l'argent deux rois, pour subvenir Quelle est votre pensée? Vous la partagerez avec moi, je l'espère, ma Catalina; souvent nous avons déploré la stérilité de notre mariage, et vous-même, je m'en souviens, vous avez fait des vœux a la Vierge Mère de Dieu, pour obtenir le cher gage que nous désirions.... Dieu ne nous exauça poiut: que sa volonté soit faite! Mais j'y ai songé sérieusement pourquoi ne préparerions-noos pas un appui notre vieillesse, en adoptant on enfant, qui nous chérirait comme ses bienfaiteurs? Qu'en pensez-vous, Catalina? Hélas! Calisto, ce serait toujours l'enfant d'une étrangère! Serait-ce un obstacle, si son cœur est dous? Ce projet me sourit.... Qu'il soit donc exécuté; car je ue veux qoe ce qui vous rend heureux.... J'ai préparé un acte, d'adoption voudriez- vons eu prendre connaissance, ma chère Catalina? Il lui tendit le parchemin, la regardant avec une mystérieuse joie. Elle lut les premières lignes, ses traits s'altérè rent;... elle poursuivit; ses mains tremblaient con vulsivement... Enfin elle tombe aox genoux de Calisto, sanglotant tout haut, et s'écriaut: AIoo enfant, ma fille a moi, retrouvée! vi vante et c est Ci ait e, Claire Eat ce possible? Que

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