44me Année.
Samedi 8 Décembre 1860.
No 4,506.
LE PROPASATEUR.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
7 r 2 G 8 Décembre.
SOUSCRIPTION
en l'honneur du général de lamoricière 1
et
des soldats belges de l'armée pontificale.
REVUE. POLITIQUE.
L'anarchieconlinued'êlrel'état normale Naples.
Le théâtre Nuo»o, où s'étaient produits quelques
désordres, ayant été fermé par ordre de l'autorité,
la populace l'a rénover! de force et illuminé, en y
faisant chauler l'hymne en l'honneur des garibal
diens.
Les Dernières nouvelles du Paya nous appren
nent que l'insurrection des Abruzzes se généralise.
Le même journal nous apprend que la fermentation
gagne sérieusement les Calabres et que la position
de M. Farini a Naples est devenue si difficile qu'il
menace de vouloir se retirer pour le 15 janvier, s'il
n'y a pas un changement notable dans la situation.
Cet état de choses est le résultat du mécontente
ment des masses au sujet de l'annexion. Cependant,
d après les calculs garibaldo-piémontais, le plébis-
ciste relatif h l'annexion avait été adopté a la
presqu'unanimité, et le peuple avait voté avec
enthousiasme.
La Patrie annonce qu'un décret ordonnant une
levée extraordinaire de iâo,ooo hommes daos
l'Italie méridionale est attenduIl est aussi question
de licencier la légion anglaise qui se trouve b
Caser te et contre laquelle la population se prononce
énergiquement.
La brigade hongroise s'organise b Gènes. Les
préparatifs paraissent très-avancés. On sait géné
ralement trop dans quel .but se poursuit cette
organisation, pour que nous ayons besoin de le
rappeler. Ce qui paraît donner b cette formation
une certaine gravité, c'est que les réfugiés hongrois
tenteraient de nouer des relations avec le gouver
nement des principautés danubiennes.
Rien de nouveau, du reste, dans le siège de
Gaële. Quelques batteries piémontaises ont ouvert
le feu contré la place, qui répond avec énergie.
A Gènes, le journal de Mazziui,l'i7mla ilaliana,
a été saisi pour un article dirigé contre l'empereur
des Français, b l'occasion de l'auniversaire du
2 décembre.
On travaille très-activement au ministère de
I intérieur de Turin aux mesures b prendre avant
de dissoudre le Parlement et de faire les élections.
On ignore l'époque b laquelle la dissolution sera
décrétée.
Des lettres de Turin parlent encore de la mani
festation des étudiants et de la grève des ouvrières
en cigares. Il paraît que la chose est devenue assez
sérieuse pour que le ministère ait cru devoir
rappeler dans la ville quatre bataillons de troupes
de ligne. C'est donc qu'il craint de cueillir le fruit
de l'arbre qu'il a planté! Après avoir fomeuté
l'insurrection chez ses voisins, il la redoute chez lui.
II s'apprête b l'écraser; b la bonne heure! mais la
Montant de la liste précédente, fr. 184 -00
MM. Chavaete, curé f.augemarck. 5-oo
Vaudeputtevicaire l.angemarck a-5o
Totalfr. igi*5o
puissance de ses baïonnettes pourrait bien ne pas
prévaloir comre l'autorité de son exemple.
S. Em. le cardinal Booald, archevêque de Lyon,
a adressé au ministre de l'instruction publique et
des cultes une lettre Voccasion de la circulaire
de M. le ministre de Vintèrieur sur la publica
tion des Mandements et Lettres pastorales. Cette
lettre, datée du 24 novembre, a été livrée b
l'impression et est timbrée.
Nous croyons savoir, dit Y Ami de la Religion,
que plusieurs prélats considérables, entre autres
l'archevêque de Tours et l'évêque de Chartres, ont
douné leur adhésion b la lettre de l'illus're cardi
nal. Ce n'est pas sans le plus vif regret que nous
nous abstenons, ajoute la feuille parisienne, d'en
publier le texte dans nos colonnes. Il va sans dire
que l'abstention de Y Ami de la Religion est le
résultat d'une défense de la censure. Cependant M.
de Persigny ne dit-il pas dans sa circulaire aux
préfets que le trône des Napoléons doit protéger
n le libre exercice des libertés? Ce langage est
beau sur le papier, mais que de déceptions ou
éprouve quand on le rapproche des actes du
pouvoir impérial
Les journaux allemands et les correspondances
de Vienne continuent de présenter la situation de
la Hongrie sons un aspect assez ioquiétant. Il paraît
qu'à la suite des désordres qui ont eu lieu récem
ment dans la ville de Debreczin, le cooseil des
ministres s'est réuni pour délibérer sur la question
de savoir s'il y avait lieu de recourir aux mesures
exceptionnelles et de proclamer la loi martiale eu
Hougrie. Les membres de la chancellerie hongroise,
qui depuis les réformes constitutionnelles du 20
octobre fout partie du conseil, se seraient opposés,
dit-on, b cette mesure extiême. Finalement on
serait convenu d'attendre le retour du baron Vay,
chef de la chancellerie, qui vient de se rendre
b Pesth, et qui pourra fournir au gouvernement
toutes les lumières nécessaires pour l'éclairer sur le
véritable état des choses.
Plusieurs journaux ont parlé des relations secrètes
qui se seraieui établies entre l'émigration hongroise
et le gouvernement des provinces danubiennes. Un
journal de Hambourg, la Bœrsenhalle, en confir
mant ces biuits, se borne a les rectifier sur un poiut.
Selon ce journal, il serait taux que le cabinet de
Vienne ait cru nécessaire, au moins jusqu'à présent,
d'adresser une note b la Porte pour se plaiudre de
l'attitude hostile prise par le gouvernement romain
b l'égard de l'Autriche. Mais ce journal croit savoir
que le comte de Recbberg, dans une conversation
récente qu'il aurait eue avec le leprésentaut de la
Turquie, aurait appelé sou attention sur les iucou-
véuieuts qui pourraient résulter pour la Porte
et pour les principautés des encouragements et de
l'appui que le parti lévolutionnaire de Hougrie
reçoit du prince Couza.
Le Moniteur publie le rapport adressé au
ministre de la guerre par le général de Moutauban
sur la bataille de Chang-Kuwait. On se rappelle
que les alliés furent traineosemeDt attaqués sur ce
point le 18 septembre par l'aimée tartare, b quel
ques lieues de Toug-Tcboo; c'est ce combat, dans
lequel les alliés, forts seulement de 2,000 hommes
ont mis en pleine déroute plus de 20,000 euueinis,
en leur prenant 80 pièces de canon et une grande
quaotité de drapeaux, qui a eu pour conséquence
la marche en evant de la petite armée fraoco-
anglaise et la victoire décisive de Palikiao.
La sectioo centrale qui a été chargée d'examiner
l'amendement proposé b l'article 48 du budget du
ministère de l'intérieur par MM. Orts, De Fré et
Van Hunibeeck, l'a adopté b ('unanimité et a pro
posé la rédaction suivante
Frais de coocours et d'expérieuces pour arrêter
no type d'arme de guerre uniforme b indiquer
aux sociétés de tir et aux compagnies spéciales de
la garde civique, fr. 10,000.
La Chambre a adopté cet amendement.
La sectioo ceotrale, chargée d'examiner le bud
get des voies et moyens, après avoir pris connais
sance des tenseigoements fournis par M. le ministre
des finances, a adopté, b i'nnaniiuiié des membres,
le projet du gouvernement.
Les arts od! au Parlement belge de très-ardents
et surtout de très-loquaces défenseurs. Malgré les
orateurs qui sont revenus b la charge dans la séance
de mercrediM. Rogier se refuse absolument b
construire le moindre palais des beaux-arts. Pour
tant si les phrases étudiées de M. Jamar n'oot pu
N le convaincre, il aurait au moins dû se laisser
toucher par les prières de M. E. Vandenpeerebooni,
qui l'a supplié de ne pas permettre que la généra
tion de i83o s'éteignît sans laisser sur le sol belge
une marque éclatante de son passage. M. Vanden
peerebooni ne veut pas que lexix' siècle soit jaloux
de ces temps du moyeo-âge où des communes,
souvent même des corporations, élevaient des
cathédrales et des hôtels-de-ville.
M. Vandenpeerebooni croit-il de bonne foi,
que M. le ministre de l'intérieur y puisse changer
quelque chose? Le xili" siècle coustruisait des
églises, le xix* fait des chemins de fer, des hôtels
gigantesques, des cafés,des prisons cellulaires et des
théâtres. Le Xiii" siècle croyait et priait; le xix°
doute et veut jouir. Les cathédrales ne rapportent
pas de dividendes, et M. Rogier n'y peut rien.
tyim
La Chambre des Représentants s'est occupée
avant-hier de la question des ateliers d'appren
tissage.
Il n'y a eu, pour ainsi dire, aucuoe opposition
sérieuse au crédit, que le gouvernement avait ré
duit de 60,000 fr. b 54,000; la singulière manière
d'agir de M. le ministre de l'intérieur seule a sus
cité quelques réclamations et a failli donner lieu b
de vives discussions. Il avait été entendu que le
crédit demandé pour les ateliers d'appreotissage
continuerait b figurer parmi les charges extraordi
naires; que seulement l'année prochaine, il serait
porté comme charge ordinaire; uu amendement fut
proposé daDS le but de maintenir le statu que
mais aussitôt M. Rogier change d'avis et demande
que le crédit soit porté immédiatement dans la
catégorie des charges permanentes. Plusieurs dé
putés, partisans des ateliers d'apprentissage, ont
vainement insisté pour que le ministre renonçât a
son idée, et la suite de la discussion qui allait être
close, a été renvoyée au lendemain.