44me Année.
No 4,512.
LE PROPAGATEUR.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
T 9 B. S3 S
29 Décembre.
REVUE POLITIQUE.
A la date du 24, la canonnade redoublait contre
Gaëie et ne cessait ni le jonr ni la nuit. La place
re'pondait a»ec force au feu de l'ennemi.
Le Pays a des renseignements qui lui permettent
de croire que le parti garibaldien triomphera dans
les prochaines élections pour le Parlement italien.
D'après le même journal, M. de Cavour aurait
l'intention de sortir des affaires, au moins provisoi
rement. Pour que cet homme d'Étal prenne cette
résolution, il faut qu'il ait bien peu de confiance
dans la future majorité du Parlement.
Une des principales préoccupations actuelles du
gouvernement piéinontais est l'organisation de la
marine sur une vasteéchelle. On établit trois grands
commandements maritimes, qui auront leur siège
Naples, Gênes et Aucône, et seront placés
chacun sous les ordres d'un vice-amiral. Cette
organisation fonctionnera partir du i" janvier
prochain, et l'une des premières mesures que le
cabinet de Turin doit prendre au commencement
de la nouvelle année consistera, dit-on, dans une
le.ée extraordinaire de marins.
Dans l'allocution prononcée par Notre Saint-
Père le Pape dans le consistoire tenu a Rome le 17
décembre, Sa Sainteté a flétri eu lecmes énergiques
les doctrines folles pt absurdes de certains écrits
publiés en Fraoce dans ces derniers temps, aiusi
que les mauvais traitements infligés aux évêqoesde
la Péninsule, les confiscations opérées par le gou
vernement de Victor-Emmanuel au détriment des
communautés religieuses, la non-exécution du
concordat conclu avec le gouvernement du grand-
duché de Bade, etc.
Dans la circulaire de M. de Schmerling, deux
pensées y dominent celle de l'établissement d'un
gouvernement représentatif pour tout l'empire,
et celle du libre développement des nationalités;
c'esl-'a-dire que le nouveau ministre d'État autri
chien se propose de concilier la centralisation de la
direction politique avec la décentralisation de
I action administrative. Nous persistons croire que
cette voie est bonne; mais il faut voir de quel pas
y marchera le cabinet de Vienne. Eu attendant,
remarquons que M. de Schmerling est déjà attaqué
aussi vivement par les organes de la Révolution que
son prédécesseur, le comte Goluchowski. On s'est
servi du premier contre le second. De qui va-t-on
maintenant se servir contre le premier?
Une correspondance adressée de Vienne au Pays
dit que le gouvernement autrichien a adressé
différents cabinets de l'Europe une protestation au
sujet des mouverueritsqui se préparent ouvertement
sur le te/ritoire italien, en vue d'une action com
mune avec les chefs garibaldieos contre la Hongrie.
Cette même correspondance nous apprend que le
général Benedek, commandant général en Vénélie,
vieut d être appelé Vienne pour recevoir des
instructions plus éteodoes que celles qui lui avaient
été données il y a deux mois.
Uueletireaussiéiraugequ'iustruciivedeRossuth
est adressée un comité garibald.en d'Angleterre.
Cette lettre trahit la vraie pensée de la Révolution.
Pour que la liberté de la Péninsule soit
assurée, dit le célèbre agitateur, il faut que l'Au
triche soit réduite l'impuissance... L'existence de
l'Autriche comme grande puissance est one suite de
discordes et de révolutions, a Et M. Grandguillot
qui nous donnait, avec une brochure fameuse,
l'assurance que la cession de la Vénélie contenterait
tout le monde, garantirait éternellement la paix
et ramènerait l'âge d'or!
- Une dépêche de Syrie nous apprend que la
commission mixte qui a siégé pendant quelques
jours Damas est rentrée le 24 Beyrouth. A cette
date, la Syrie était parfaitement calme et l'ordre
était raaiotenu partout, grâce l'activité déployée
par le général en chef du corps expéditionnaire
français et au concours de Fuad-Pacha, qui a
secondé le général de Beaul'ort dans toutes les
mesures d'ordre et de justice que les circonstances
commandaient.
i.i.
On lit dans la correspondance parisienne do
Journal Jrançais de Francfortsous la date
du 20:
On assurait aujourd'hui dans une grande
ambassade, que la réponse du Roi de Naples la
lettre de l'Émpereur était arrivée hier au soir,
apportée par le même officier qui avait été chargé
de remettre François 11 la communication auto
graphe de Napoléon III. Le jeune Roi remercierait
l'Empereur de ses conseils et lui exprimerait toute
sa gratitude pour l'appui que lui a prêté jusqu'ici
l'escadre française, mais il témoignerait en même
temps ses regrets de ne pouvoir se rendre aux dé
sirs du cabinet des Tuileries. Il parlerait assez
longuement des mouvements réactionnaires des
Abruzzes qui lui paraissent inspirés par un senti
ment très-louable d'autonomie, bien plus que par
le brigandage et la cupidité, comme on le prétend
généralement, et sur lesquels il se croit a même
d'avoir des renseignements aussi précis, sinon plus
dignes de foi, que ceux qui vieonent de Turin.
François II se déclarerait enfin décidé conti
nuer la lutte, et si, ajouterait-il en terminant, la
nationalité napolitaine devait un jour disparaître,
il regarderait comme un devoir de la représenter
jusqu'au bout, dut-il s'ensevelir sous les ruines de
Gaëte, lui, la Reine et l'enfant qu'elle porte dans
son sein. On donne ces derniers mots comme
textuels.
Quant la présence de l'escadre, il ne paraît
se dissimuler qu'elle soit de nature soulever d'as
sez vives objections de la part de certaines puis
sances. Aussi se boruerait-il demander que,
sui>ant uue promesse faite antérieurement, l'amiral
le prévint vingt-deux jours avant de quitter la
rade, afin de laisser le temps aux officiers de son
intendance de compléter les approvisionnements
de la place.
Je suis loiu de garantir les termes mêmes de
cette lettre, et encore moins, cela va sans dire,
l'ordre des phrases et l'enchaînement des idées; je
me borne constater que tel doit en être le seus
tiès-exact, suivant la version la plus accréditée et
la plus répandue dans le monde diplomatique.
Le langage attribué au Roi s'accorde d'ailleurs
assez bien avec l'attitude que lui prête UDe lettre
toute récente de Gaëte dont j'ai eu communication.
Elle est d'un Français qui a pris du service dans
l'armée napulilaiue et qui est très-connu Paris
où sa famille occupe une position considérable.
L'auiettr de cette lettre a en, le i3 on le t4,
une audience paniculièie de François II. Il le
trouva dans son cabinet, écrivant plusieurs lettres
et les cachetant lui-même la cire, avec des éclats
d'obus piémontais sur sa table. Après quelques pa
roles relatives l'attitude des puissances européen
nes, le Roi dit d'un ton calme, mais ferme Si
elles m'abandonnent, au moins ne fai 11 irai - je
pas mon devoir. Je vous garantis l'authen
ticité de ces paroles.
La même résolution fut plusieurs fois expri
mée par le Roi dans le cours de la conversation, et
il ajouta notamment qu'aussi longtemps qu'il lui
resterait un homme de cœur, une gargonsse et un
morceau de pain, il ferait son métier de Roi. Ceci
encore est peu près textuel.»
La circulaire suivante a été adressée aux gouver
neurs de province
Bruxelles, le |3 octobre 1860.
Aux gouverneurs provinciaux.
Monsieur le gouverneur,
Je crois devoir attirer votre attention et celle de
la députation permanente sur les allocations que
les conseils communaux proposent en faveur de
l'enseiguement primaire pour l'exercice de 1861.
Il importe, M. le gouverneur, de veiller ce que
les budgets scolaires soient réglés de manière
assurer une réinuiiéraiiou convenable aux institu
teurs. De plus, on doit examiner si les communes
qui réclament des subsides affectent 'a l'instruction
toutes les ressources dont elles peuvent disposer,
conformément la loi du 2.3 septembre 1 842.
Une plus forte intervention des communes dans
les frais du service ordinaire aurait nécessairement
pour effet de diminuer le déficit combler par
l'État. Mais le gouvernement ne profiterait point
de cette circonstance pour économiser sur le crédit
alloué jusqu'ici votre province. Le crédit con
tinuera d'être liquidé en totalité. Si, après qu'on
aura pourvu au déficit des budgets scolaiies, il reste
n excédant, nous l'appliquerons la construction
de maisons d'écoles dans les localités les plus pau
vres et où l'organisation matérielle de l'enseigue
ment laisse le pins désirer.
Le ministre de l'intérieur,
Ch. Rogier.
actes officiels.
Un arrêté royal du 20 décembre porte
Attendu qu'il y a lieu d'appliquer la fabrica
tion des alcools, h l'aide du sucre brut et de la
mélasse exotique, une augmentation de droit pro
portionnelle 'celle qui a été décrétée par la loi
précitée du 18 juillet 1860;
Sur la proposition de Notre Ministre des finances;
Nous avons arrêté et ariêtons
Article unique. L'article 16 de Notre arrêté du
5 mai i855, est remplacé par la disposition ci-
après
Indépendamment du droit de 10 centimes par
hectolitre de contenance imposable, fixé par l'art.
7 de la ioi du 3o novembre i854, la prise eu
charge au compte du distillateur est établie sqr le
pied de la loi du 27 juin 1842 modifiée, savoir
Pour le sucre, h raison de 32 5o|ioo centimes
par kilogramme et par hectolitre de contenance
imposable
Pour la mélasse, h raison de 24 5o|too centimes
par kilogramme et par hectolitre de contenance
imposable.
La prise en charge est augmentée de 35 centi
mes par hectolitre de couteriance imposable, dans
le cas prévu par l'art. 17 de Notre arrêté du 5 mat
i855.
Uu arrêté royal du 27 décembre, nomme M.
A.-N. Fontainas bourgmestre de Bruxelles.