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l'administration des hospices et secours, la chambre
de commerce, le directeur et les administrateurs de
la Banque de Belgique, le conseil d'administration
de l'université de Bruxelles, la société royale de
Philanthropie, la société centrale d'agriculture, les
étals-majors et les officiers de la garde civique et
de l'armée.
MM. les ministres et les grands officiers de la
maison royale, les officiers des maisons de LL. AA.
RR. assistaient h la réception.
A s heures et demie ont été reçues les personnes
présentes.
Le comité central de la souscription ouverte dans
notre pays pour l'épée d'honneur offrir au géné
ral de Lamoricière et en faveur des volontaires
belges de l'armée pontificale, publie les détails
suivants sur l'emploi donné aux fonds recueillis par
les divers journaux.
Désireux avant tout de rencootrer les inten
tions du général de Lamoricière, le Comité central
a cru devoir, avant de prendre les mesures néces
saires l'acquisition de l'épée d'honneur, consulter
le grand soldat de Castelfidardo. Une des plus
proches parentes du général s'est acquittée de cette
mission avec tout le tact et toute la délicatesse
qu'on était en droit d'attendre d'elle. M. le vi
comte Anatole Lemercier (du Corps Législatif),
membre du Comité de Paris, a, dans une des der
nières séances du Comité central de Bruxelles, fait
connaître la réponse attendue. Cette répouse est
négative.
M. de Lamo'icièrfe, pour des raisons que nous
n'avons pas apprécier, décline l'honneur que la
catholicité s'apprêtait îi lui décerner. On conçoit
aisément qu'il serait malséant d'iosister et d'infli
ger a l'héroïque défenseur du Saint-Siège,uu hon
neur que sa modestie et des raisons de l'ordre le
plus respectable l'empêchent d'accepter.
Pourtant les souscriptions sont recueillies et
les nations catholiques veulent perpétuer le sou
venir des glorieux combattants de septembre 1860.
Aussi est-ce avec empressement que le Comité
central de Bruxelles s'est rallié h l'idée exprimée
dans une circulaire émanant des principaux mem
bres de la noblesse et de la bourgeoisie romaines.
Un monument catholique sera élevé avec les
souscriptions catholiques dans la basilique de
Saint-Jean-de-Latran, h Rome, la première et la
plus ancienne de l'Église universelle, en mémoire
rlu courage chrétien déployé par les soldats catho
liques de Castelfidardo. De cette façon, toutes les
susceptibilités nationales disparaissent et la capitale
du monde chrétien couservera sur le marbre et
l'airain l'impérissable gloire de la légion thébaine
du xix* siècle.
Nous ferons toutefois remarquer que c'est la
quote-part qui eut été attribuée l'épée qui sera
seule affectée h l'érection du monument de Saint-
Jean-de-Latran. L'autre, et c'est la plus grande,
continuera h servir les intentions de nos généreux
souscripteurs, c'est-à-dire secourir les soldats
pontificaux. Patrie de Bruges.)
Le Rév. P. Jérôme de sainte Térèse, provincial
des Carmes déchaussés, h Gand, vient de recevoir
du Souverain-Pontife la lettre suivante,en réponse
h celle qu'il avait adressée Sa Sainteté, le 35
Janvier de l'année dernière:
Nous avons reçuavec beaucoup de satis
faction, votre très respectueuse lettre du 35
Janvier dernier. Fous avez voulu y témoigner
et professer, tant en votre nom qu'en celui de
tout le saint Ordre du Carmel, votre dévoument,
votre piété filiale et voire fidélité envers Nous
et ce saint Siège de saint Pierre, avec d'autant
plus d'énergie, que les circonstances étaient
plus déplorables. Si, dès leur commencement,
nos tribulations et nos malheurs vous ont vive
ment touchés, cher Fi/s, Rév. Père, vous et tous
les membres de votre Institut religieux, en
Belgiquevotre douleur a dû infiniment
s'augmenter, quand vous avez vu un fils dé
naturé de l'Eglise, excité contre Nous par la
haine et l'envie, consommer, la face du
monde, par des armes parricides, l'usurpation
de notre domaine Pontifical. Tout l'univers
catholique déteste un attentat aussi criminel,
parce qu'il est évident, que iusurpateur et ses
complicesen Nous enlevant notre souveraineté
temporelle, ont pour but de Nous enlever aussi
la liberté d'action, si nécessaire pour remplir
nos Jonctions Apostoliques. Que le Seigneur
très miséricordieux, fléchi par les vœux et les
prières de toute l'Eglise, daigne bientôt re
garder, d'un œil propice, notre affliction et la
vôtre, afin que Nous soyons dignes d'être dé
fendus, pendant ce violent orage, par sa main
toute puissante.
Invoquons sans cesse cet effet la protection
de Marie, sa très sainte Mère et Fierge Imma
culéeet vous, cher Fils, Rév. Père,persévérez
avec zèle exciter et stimuler, pour cette
bonne œuvre, tous les membres de votre saint
Ordre, avec l'aide de la bienheureuse Fierge,
moment dans cette attitude, et se relevant tout h
coup, il s'écria
Il n'est pas mort.
La femme du colonel, jeune Espagnole qu'il
avait épousée Madrid, et qu'un grave effroi fai
sait errer autour des ambulances, examinant la
figure de chaque soldat blessé, entre subitement,
pousse un cri d'angoisse, et se précipite vers son
mari; il commençait reprendre ses sens, il la
rassura d'un regard, tandis que, toute en larmes,
elle se jetait h genoux pour remercier le Ciel.
Cette fois, colonel, vous descendiez la garde
tout de bon, sans ce jeune sergent, dit le chirurgien
en lui montrant Jacques qui se tenait l'écart
une minute de plus, et votre sang, qui s'en allait
par une ouverture assez large, ma foi serait parti
tout h fait.
Puis il raconta comment Ghesqnières l'avait
sauvé au risque de sa vie.
Dans le transport de reconnaissance que loi
inspira ce récit, la femme du colonel s'approcha
du sergent et lui serra vivemeot la main. Ghes-
quières poussa nn cri de douleur et pâlit.
Il est blessé! il est blessé! crièrent quelques-
uns de ses camarades.
Blessé! répéta le chirurgien.
sainte Térèse. Recevez, comme un gage de
l'affection que Nous vous portons, dans le
Seigneur, et eux la Bénédiction Apostolique.
Nous vous la donnons bien affectueusement et
dans toute l'effusion de notre cœurvous,
tous vos Frères et toutes les pieuses Fierges
du Carmel, en Belgique, dans l'espoir quelle
sera une garantie des biens célestes.
Donné home, près saint Pierre, le 13
Décembre 1860, la quinzième année de notre
Pontificat. PIE IX, PAPE.
Plusieurs journaux publient une lettre que M.
Haeck vient d'adresser M. Ftère-Orban pour
revendiquer, comme sa propriété intellectuelle, le
projet d'organiser le crédit mobilier en Belgique,
au moyen d'une Banque fondée par l'Association
directe des communes. On sait que le Moniteur
Belge du 10 décembre dernier, contenait un
arrêté royal, contresigné par M. le ministre des
finances, décrétant la fondation d'une société ano
nyme du crédit communal.
Suivent de longues explications dans lesquelles
M. Haeck soutient que M. Frère lui a pris la
pensée-mère de son projet et les moyens d'exécution.
actes officiels.
Par arrêté royal du 13 décembre, le capitaine
en second A. Magnio du 3* chasseurs cheval
détaché l'école d'équitatiouest déchargé de
l'emploi d'instructeur.
Par arrêté royal du 37 décembre,des pensions
viagères ont été accordées, savoir 787 fr. M.
Wyckaerl, ancien desservant Westoutre; 787 fr.
M. Van Wtberghe, idem Wacken.
chronique judiciaire.
Un procès d'une grande importance vient d'être
porté devaut le tribunal civil de première instance
de Bruges.On sait que les agents d'affaires Bruges,
font, avec le ministère d'un huissier, des ventes
publiques et nombreuses de meublesd'effets
mobiliers, de bois, de fruits et de récoltes. La
chambre de discipline des notaires de cet arrondis
sement vient de leur intenter de ce chef, une
actioo de dommages-intérêts évaluée quarante
roilie francs, en soutenant que c'est l'a un fait
d'immixtion illégale dans la tenue de ventes ré
servées aux notaires. Comme la cause forme une
question importante pour les agents d'affaires, elle
ne sera probablement vidée qu'à la cour d'appel
ou la cour de cassation.
Dans son audience de lundi, le tribunal de
Oh! ce n'est rien... rien... dit Ghesquières,
un petit coup de feu au bras gauche, voilà tout.
Mille canons! c'est bieo assez, dit le chirur
gien. Allonsôte ton habit que je voie ça...
Avance, avarice donc, mon garçon! Crois-tu que
j'aie du temps perdre ici?
Mais, au lieu d'avancer, Ghesquières reculait
de pâle il était devenu tout rouge.
Ne me touchez pas! ne me touchez pas!
Madame, empêchez qu'on ne me touche! s'écria
Ghesquières, se débatlaut sous les tnaius du chirur
gien, qui achevait de déchirer l'habit du sergent.
Mais peine le bras fut-il découvert, que le chi
rurgien, par un mouvement dont il ne fut pas le
maître, porta la main son chapeau, et s'inclinant
avec respect devaut le jeune sergent qui, d'un air
plein de confusion et avec la main qui lui resta
libre, ramenait sur sou bras les lambeaux de sa
manche.
Mille pardons... Madame... Mademoiselle.
Puisse tournant vers les assistants étonnés de ses
paroles, il s'écria
Gloire et respect au sexe! Le sergent est
une femme!
Une femme! répétèrent l'envi jous les
soldats, une femme, qui s'en serait douté?
Une femme! reprit son tour le colonel, et
son visage, qui jusqu'alors, tourné vers son libéra
teur, exprimait la plus vive reconnaissance, s'arma
de sévérité. Comment et pourquoi se trouve-t-il
une femme dans les rangs de l'armée!... Parlez,
parlez donc, mademoiselle!
Puis, comme la pauvre fille, honteuse d'être
reconnue, n'osait ouvrir la bouche pour répondre,
la femme du colonel reprit
Bien que pénétrée pour vous de la plus vive
reconnaissance, je ne puis, mademoiselle, expliquer
et surtout excuser un déguisement aussi étrange.
Ah! madame! dit la jeune fille, en cachant
dans ses mains son visage baigné de larmes, si
vous saviez!... De grâce, n'interprétez pas mal
ma conduite.
A moins que vous ne suiviez ici votre mari
votre père ou votre frère...
Je ne suis pas mariée, madame; mon père
est aveugle, tuoojrère est resté au pays.
Serait-ce donc l'amour de la gloire qui vous
a fait ainsi braver tontes les convenances?
Oh! non, madame, dit la jeune fille avec un
accent si profond, que la femme do colonel sentit
le remords d'un interrogatoire fait sur un ton aussj
aigre. M"" Fontaine-Sainton.
{Pour être continué.)
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