44me Année.
No 4,516.
———■a
pour LA ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 8 fr. pour 6 mois, %'fp
pour 3 mois.
TPIRSS, 12 Janvier.
REVUE POLITIQUE.
QUESTION MONETAIRE. - BROCHURE
DE M. JULES MALOU.
LE PROPAGATEUR
Une dépêche de Turin annonce, d'après la
Gàzetle de Turin, que les hostilités contre Gaëte
sont suspendues jusqu'au 19 de ce mois, dans le
but de oégocier la reddition de la place avec
François I!. Si cette tentative d'éviter l'effusion
du saog échouait encore, dit la Gazette de Turin,
les opérations du général Cialdini seraient secou -
dées vigoureusement par la flotte italienne. t> Cela
veut dire que la flotte fraoçaise abandonnerait
Gaëte et François H.
Nous touchons donc h de grands évéoertieDts, h
des événements décisifs.
- L'insurrection s'élargit toujours dans les Deux-
Sieiles, et tootes les nouvelles des provinces sont
déplus en plus défavorables aux Piémontais; leurs
colonnes mobiles ont beau se multiplier, le feu de
la révolte se rallume partout derrière elles et
l'incendie les enveloppe de toutes parts.
Le Piémont pousse ses armements sans relâche.
Les rnurS' de Turin sont tapissés d'appels aux
fournisseurs, et les marchés doivent toujours êtrè
faits pour le printemps.
L'Allemagne méridionale, éveillée et blessée par
la revendication de Trieste, se serre autour de
l'Autriche et se prépare b la sootenir au besoin.
Le manifeste du nouveau roi de Prusse Guil
laume I", empreint de cet esprit de religion grave
et d'onction patriotique particulier aux princes de
sa famille, n'est pas sans porter la trace de quel
ques doutes assez sombres sur l'avenir prochain de
l'Europe.
En Hongrie, la ville de Pesth a nommé le comte
Ladislas Teleky au Dombre de ses représentants.
Eu réponse b uoe motion présentée h la seconde
Chambre de la Diète de Saxe par M. Braun, au
sujet des affaires du Schleswig- Holstein M. de
Beustministre des affaires étrangèresa déclaré
que la question serait prochainement résolue
Francfort et que les propositions de la Prusse
seraient généralement appuyées, tous les gouver
nements fédéraux étant disposés b agir de coocert
avec cette puissance, et a en venir, comme elle le
demande, b une exécotioo par la force.
Une correspondance de Belgrade parle d'une
adresse que les chrétiens de plus de 200 villages
des provinces ottomanes voisines de la Serbie ont
fait parvenir aux consuls étrangers résidant daDs
cette capitale au sujet des exactions de toute sorte
dont ils sont victimes de la part des pachas turcs.
La Gazette officielle de Turin vient de publier
le décret royal qui décharge M. Farini de ses
fonctions du lieutenant du Roi b Naples, et celui
qui l'élève b la dignité de ministre d'État. L'organe
du gouvernement vient de publier également le
décret qui nomme pour successeur b M. Farini, le
prince de Carignan, ainsi que le décret qui appelle
M. le chevalier Nigra aux fonctions de secrétaire
général de la lieutenance royale b Naples.
L'Empereur d'Autriche vient de proclamer une
amnistie en laveur de la Hongrie, de la Transyl
vanie, de la Croatie et de la Sla.onie. Celte arn-
nistie, qui est pleine et entière, est accordée pour
tous les actes commis dans ces pays, jusqu'au 20
octobre de cette année, en vue d'amener un chan
gement dans le système du gouvernement.
Les élections b la Diète sont terminées dans le
Schleswig, et le parti allemand peut compter sur
une majorité de 2? voix contre 16 du parti dannis.
Les dernières correspondances de New-Yotk
font pressentir que la résolution de la Caroline du
Sud de sortir de l'Union De lardera pas b être
imitée par d'autres Etats b esclaves, et que l'instal
lation de M. Lincoln b la Maison Blanche sera fe
signal de graves événements. Le parti aboliliou-
niste, enivré par le succès, se refuse b toute conci
liation, et les hommes les plus modérés du Sud eu
sont arrivés b n'avoir plus le moindre espoir d'ob
tenir un compromis qui leur permette de combatter
dans leurs États la rupture du lien fédéral,
De récents avis d'Athènes indiquent des tendan
ces qui ne seraient pas, croit-on, dans celle capi
tale, sans connexîlé avec tes projets attribués au
parti révolutionnaire en Italie et en Hoogrie. Ces
tendances se sont révélées b propos de la dissolu-
lion de la Chambre des députés, dans plusieurs
réunions qui ont eu lieu en vue des prochaines
élections générales.
Un correspondant du Pays dit que la ctise
ministérielle en Grèce a prisdepuis quelques
jours, un caractère plus sérieux; cependant il ne
doute pas que le gouvernement du roiQihon, cé
dant b de sages conseils désintéressés, ne par vienne
b triompher des difficultés.
Des lettres de Beyrouth annoocenl qu'il y aurait
eu dans le Libao un commencement d'insurrection
provoquée par les Druses qui ne veulent pas payer
l'impôt. Plusieurs détachements français avaient
été envoyés sur les lieux pour rétablir l'ordre.
Nous avons lu, avec un intérêt croissant, la
Douvelle brochure de M. J. Malou sur la question
monétaire. Dans son écrit du mois d'octobre tBôg,
notre aocieo représentant avait démontré, en pre
mier lieu, que la réforme rationnelle préconisée
par la majorité de la commission dont il avait fait
partie, n'était ni juste, ni politique, ni opportune,
dî exécutable, et que, fût-elle exécutée, elle
demeurerait inefficace; en second lieu, que la
Belgique se beurte contre une impossibilité quand
elle préteod rester commune au système monétaire
avec la France quant b l'argent qui bientôt ne sera
plus en France, et repousser l'or qui seul y sera.
Dans sa brochure do 12 décembre 1860, M. J.
Malou, après avoir constaté qu'il serait inutile
d'épurer la monnaie d'argent ou d'éclairer les
masses aveuglées pour chasser l'or et l'empêcher
de retourner, se demande quelles sont les causes et
la nature du mal? Quel est le remède b essayer?
Aucun peuple, dit M. J. Malou, n'est, de nos
jours, dans une situation monétaire analogue b celle
de la Belgique.... La Belgique seule ne veut pas l'or
et prétend conserver l'argent dans des condiilons
impossibles.... Notre étalon monétaire existe donc
dans le bulletin de nos lois: il y est soigneusement
Conservé, mais impossible de le trouver autre part.
Si le gouvernement (seul il peut se permettre ce
luxe) faisait frapper pour quelques millions de
pièces de cinq franes< il perdrait de 20 b 2 5 mille
francs par million, car pièces, droites de poids et de
titre, disparaîtraient aussitôt ce serait une mar
chandise très-recherchée, puisque en l'exportant,
on ferait un bénéfice égal b peu piès b la perte que
l'État aurait subie. L'en ne peut donc créer de
'monnaie 9elon notre unique étalon, qu'à la condi
tion qu'elle ne soit pis mise- en circulation, en
d'autres termes qu'elle ne soit pas de là monnaie.
Si 00 l'émet, elle disparaît.
Cette situation monétaire est si originale que,
sans doute, le pays en rirait s'il n'avait |aot
en souffrir.
Mais survienne une crise..... La nécessité im
médiate de la crise, pour peu qu'elle soit violente,
sera le cours forcé des billets.....
L'altération en fait de ee que l'en nomme oolre
système monétaire, l'iBvasion de l'er français se
substituant de plus en plus b l'argeot qui circulait,
n'est ni contestée, ni contestable. On est d'accord
sur le diagnosticC'est déjb quelque chose, a
c Les causes de ce fait soot de deu^ espèces les
unes générales, les autres particulières notre
pays
■A'. Différence tfclalive de la production des deux
métaux; appréciations diverses de leur valeur
relative; courants commerciaux, besoins variables
de l'un on de l'antre inétal dans telle on telle partie
du mondé; intérêts tioh moins variables b se servir,
b cet effer, de l'un plutôt que de l'antte, telles me
paraissent être les causes générales, pour exprimer
en peu de mots celles dont l'action est prépon
dérante.....
Toujours est-il, quant b nous, que l'argent jouit
d'uoe forte prime, que les demandes pour l'expor
tation sout constantes, s'accroissent et dépassent les
quantités introduites et nécessaires aux besoins:
d'où cette conséquence que l'or se substitue b
l'argent partout où il est possible, en vertu de celte
loi proclamée par tous les économistes, confirmée
par l'nutotité des faits, que, deux monnaies étant
en présence, la plus faible prend la place de la plus
forte, si cette substitution peot se faire....
Elle a pu se faire en France..» Elle s'est faite
en Belgique; elle y continue, malgré les discours,
les brochures, les votes des Chambres.
Arrivant au remède b choisir, M. J. Malou pose
la question en ces termes y a-t-il lieu de recon
naître comme agent de circulation de droit notrë*
principal aged de circulation, l'or français?
Il explique, avec la lucidité qui lui est habituelle,
le mécanisme de la Banque nationale, et la défeod
contre les attaques dool elle est l'objet, en prouvant
qu'elle n'a aucun intérêt b ne que l'or français soit
proscrit de la circulation. En effet la Banque est
dans une position moins favorable qu'un simple
particulier! elle n'est pas libre d'avoir, comme
encaisse, de l'or ou d'autres métaux; seule, elle ne
peut remettre en circulation l'or qu'elle aurait
reçue; elle est obligée de l'exporter b ses frais.
Ensuite, le pays est habitué aux billets de banque,
et l'adoption légale de l'or n'en réduirait pas nota
blement la circulation. Eufio la Banque aurait
intéièt b cette adoption, en ce sens qu'elle réalise
rait un beau bénéfice sur son encaisse en argent.
M. J. Malou ajoute
Je n'a» para le boahenf, àî-je besoin de le d'ire?