DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
HOLLANDE.
FRANCE.
ITALIE.
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un arbre, quand arrivé au milieu, il tomba sur le
sol pour ne plus se relever. La mort a été instan
tanée.
Vendredi, un incendie a détruit nn moulin
situé li Stalbille, et appartenant au laboureur Claeys;
les flammes éclatèrent b 8 heures et h 10 le moulin
était converti en cendres. La cause de cet incendie
ne nous est pas encore connue.
Le nommé D. Doyvers, charpentier, âgé de
32 ans, est tombé mercredi matin des échafaudages
de l'école des Frères de Charité, en construction,
rue vieille de Gand Bruges. On l'a relevé dans un
misérable état, cependaut toute crainte pour ses
jours est passée.
Vendredi soir on a trouvé b Bruges
près de l'endroit dit Boogsten, le cadavre du
nommé Adrien Valckenaere, âgé de 55 ans, ancien
employé de l'église Notre-Dame. On présume que
le malheureux sera tombé et dans sa chute se sera
fait une grave blessure b la tête qui aura occasionné
sa mort.
On écrit d'Anvers, 29 janvier
Jud est décidément b Anvers, c'est du moins ce
que croit la police, car depuis quelques jours elle
pe donné l'ordre b tous les aubergistes d'avertir
immédiatement le commissaire de l'arrivée des
voyageurs. Enfin, hier après-midi, immédiatement
après le départ do steamer anglais Tiger. l'ordre
arrive b M. le commissaire maritime de s'embarquer
bord de son canot et de faire force de rames pour
atteindre le steamer qui amène Jud. Le rusé coquin
s'est embarqué b son atrivée dans la ville sans
s'arrêter b l'hôtel, et il faut absolument qu'il soit
pris. M. le commissaire maritime parcourt environ
25 kilomètres et rejoint le Tiger b Doel où
il avait jeté l'ancre. Arrivé b bord, M. le commis
saire maritime passa minutieusement en revue tous
les passagers, tous les coins les plus secrets du
navire furent scrupuleusement visités, et l'infortuné
commissaire rentra b Anvers b deux heures du
matin, sans avoir pu saisir l'insaisissable Jud.
On nous assure, dit un journal d'Anvers,
que les passeports seront supprimés en Belgique, b
partir du 1" février prochain.
Le Roi et le comte de Flandre sont rentrés
hier matin au château de Laeken, de retour de
l'excursion de chasse que S. M. et S. A. R. ont
faite dans le domaine d'Ardenne.
Son Exc. le "général de Bonio^ envoyé extra
ordinaire, chargé de notifier, b la cour de Bruxelles
la mort de S. M". Guillaume IV et l'avénement de
S. M. Guillaume I°r au trône de Prusse, se trouve,
b Bruxelles depuis deux jours, et a rendu visite au
ministre de Prusse et aux membres du corps
diplomatique.
On assure que M. de Mootessuy, ministre
plénipotentiaire de France près notre cour, est
rappelé et va être nommé sénateur. Il serait pro
chainement remplacé par un ambassadeur.
Les journaux de province publient la note
suivante: Nous avons déjb dit qu'une souscription
avait été ouverte, pour les inondés de la Hollande,
parmi les membres de la Chambre des représentants.
Nous apprenons que la souscription, b raison de 25
fr. par tête, a produit 2,900 fr.
Ou assure que les sénateurs, dès qu'ils re
prendront leurs travaux, ouvriront une liste de
souscription qui sera fixée b 5o fr., afin que
le chiffre souscrit par ce corps atteigne le total
produit par la Chambre des représentants.
L'Indépendance et l'Écho du Parlement
font mourir, b l'âge de 78 ans, IV1. Ch. Delcour,
professeur b l'Université catholique. Ce n'est pas
le savant jurisconsulte qui fait taut d'honneur b la
faculté de droit de Louvain qui a succombé, mais
son honorable père.
Ou parle beaucoup b Bruxelles d'une ren
contre qui aurait eu lieu sur la frontière entre deux
artistes dramatiques appartenant l'un an théâtre
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de la Monnaie, l'autre b celui des Galeries. Il n'y
a pas eu d'issue funeste, dit-on.
Uo des officiers de police de la 3° division, b
Bruxelles vient d'embrasser la carrière dramati
que il a débuté ces jours derniers au théâtre du
Cirque.
Un journal de Bruxelles a estimé b 20 fr.
le prix d'un coup de canon de campagne b âme
lisse, et" au double le coup d'un canon rayé. Il y a
Ib, dit une'autre feuille, une erreur trop grossière
pour que nous ne la relevions pas un coup de
canon b âme lisse revient b 5 fr.et celui d'un
canon rayé b moins encore.
On écrit de Charleroi Cinq ouvriers qui
étaient occupés b battre une mine dans les travaux
souterrains du charbonnage de Falisolles, ces jours-
ci, ont été atteints par un coup de grisou et ont
reçu d'horribles brûlures b la figure et sur le corps,
mais par un bonheur aucun d'eux n'est mort.
Cet accident est dû, nous dit-on, b l'impru
dence d'une des victimes, qui se serait servi d'une
mèche trop courte pour faire sauter sa mine, de
sorte qu'ils n'auraient pas eu le temps de s'éloigner,
et entretemps le feu de la mine avait communiqué
au grisou et déterminé l'accident.
Un incendie a détroit l'immense fabrique de
laine, située b Verviers et appartenant b M. Hau-
zeur-de Siinony. On ignore les causes de ce sinistre.
D'après la rumeur publique, les pertess'élèveraient,
rien que pour les laines brûlées, b une somme de
5o,ooo francs.
Parmi les industries nouvelles de notre
siècle, il en est une qui a pris, depuis une dizaine
d'années surtout un essor extraordinairement
rapide nous voulons parler de la fabrication du
sucre de betterave.
On fabrique actuellement en Europe environ
5i2 millions de kilogrammes de ce sucre. Les
principaux pays de production sont la France,
i3t millions de kilogrammes; l'Allemagne, 80
millions; l'Autriche, 5o millions; la Russie, 3o
millions; la Belgique, i5 millions. Cette produc
tion a triplé en dix ans.
Marseille, 26 janvier.
La flotte, dans la matinée du 23, après avoir fait
taire presque toutes les batteries de mer, s'est retirée
pour réparer ses avaries et se mettre en état de
recommencer le feu dans la soirée du même jour.
Ces nouvelles out été apportées b Gêoes, par
VAulhion, bâtiment b vapeur de guerre.
Madrid, samedi, 26 janvier.
La Correspondencia assure qu'il est faux que la
Reine ait envoyé de l'argent b Gaëte. Elle ajoute
que le ministre d'Espagne restera b côté du Roi
François II tant que celui-ci ne s'éloignera pas du
territoire napolitain.
4 Tétouan doit être occupé jusqu'à l'entière exécu
tion du traité avec le Maroc.
Pesth, 28 janvier, au soir.
Il y a ici une grande agitation populaire. On
propose l'abolition des lois allemandes introduites
depuis t85o et le remplacement de ces lois par
celles de i848.
Vienne, samedi, 26 janvier.
L'Empereur d'Autriche a noraméleRoi François
II et les princes ses frères chevaliers de l'Ordre de
Marie-Thérèse.
Le Roi, outre les dons de toute nature qu'il a
fait parvenir aux victimes des inondations, a mis b
la. disposition de la commission de secours la
somme de quarante-cinq mille florins.
Le 20 courant a eu lieu b La Haye, au
ministère des affaires étrangères, la ratification da
traité conclu le 11 décembre dernier entre les
gouverements néerlandais et belge, et arrêtant un
règlement de police pour la navigation b vapeur
sur la partie de la Meuse qui parcourt les deux
pays. {Slaals-Courant.)
Tous les rapports adressés par les préfets au
ministère de l'intérieur et l'ensemble des rensei
gnements qui résultent des lettres privées attestent
dans toutes les parties de la France un grand désir
et un grand besoin de la paix.
Nous lisons dans la Patrie:
Une dépêché télégraphique privée donne des
nouvelles extraites du Corriere mercantile de
Gêoes, et apportées de Mola di Gaëta par le navire
sarde Authion, qui a quitté celte ville le 23 au
soir. D'après cette dépêche, l'escadre piémontaise
aurait gravement endommagé les ouvrages de mer
de Gaëta, et le succès de l'attaque de terre serait
tel qu'une batterie de brèche aurait pu être con
struite b 3oo mètres de la place, qui devra capituler
dans trois ou quatre jours au plus.
Noos, avons des renseignements particuliers sur
les journées du 22 et du 23. Ils ne sont pasK
entièrement d'accord avec la dépêche en question.
Le tir de l'escadre sarde n'a pas produit les
résultats indiqués. Des frégates et des, canonnières
ont tenté de s'approcher, mais le feu des batteries
de la place leur a fait éprouver des avaries graves.'
Quant aux batteries de terre des Piémontais, elles
ont tiré avec beaucoup d'ensemble, de précision, et
doivent avoir produit sur la ville de grands effets
de destruction. L'emplacement de ces batteries
est convenablement choisi et elles sont bien con
struites.
Les assiégés, tout en ménageant les approvi
sionnements, ont vivement répondu. Leur tir a été
juste et dirigé presque exclusivement sur les
batteries d'approche, les seules qu'ils aient intérêt
b contrebattre.
Quant b une batterie de brèche que les Piémon
tais auraient établi le 23 b une distance de 3oo
mètres du front bastionné de la place, le fait semble
complètement impossible. D'après les détails offi
ciels fournis par les Piémontais eux-mêmes, leur
ouvrage le plus rapproché de la ville, le 22 an
matin, était la grande place d'armes établie sur la
droite desattaques,b 600 mètresdn front bastionné.
C'est de ce point que devait partir le prolongement
de la troisième parallèle. Or, il n'est pas possible
d'admettre queles assiégeantsaient dans les journées
du 22 et 23cheminéde 3oo mètres et construit une
batterie sous le feu si rapproché de la défense. Un
pareil fait ne se discute pas.
La chute de Gaëte, malgré l'énergie de ses
défenseurs, peut être regardée comme certaine, mais
pour arriver b ce résultat, qui est dans la force des
choses, il faut un temps matériel dont les exagéra
tions de certains journaux italiens ne diminueront
pas la durée.
On écrit de Turin, 24 janvier, b la Patrie
Les nouvelles du siège de Gaëte ne sont pas fort
explicites. Après la trêve de dix jours, il y en a eu
une de trois jours, qui a fini le 22. Le général
Cialdini aenvoyéun parlementaire; il afaitdéclarer
au,Roi François II qu'il ne recommencerait le feu
qu'après un laps de trois jours. Il offrait deux
frégates pour conduire le Roi, la Reine, et les
officiers qui lui resteraient fidèles, aux ports qu'ils
voudraient choisir. La garnison, en se rendant,
aurait six mois de paie.
Mais cette proposition, qui aurait eu peu de
probabilité de succès en tout autre temps, en avait
encore moins depuis l'arrivée du corps diploma
tique, qui, le 16, était allé complimenter le Roi e
la Reine.