IX. Eo vertu des pouvoirs spéciaux qoe Notre Saiot-Père le Pape Noos a accordés, Nous perroet- lonsà tous nos diocésainsde faire celte année usage de la viande, même plusieurs fois, les jours de saint Marc et des Rogations. Ne nous étonnons donc poiot que Dieu permette encore de nos jours que ses élos soient éprouvés; et s'il nous destine uoe part de ces épreuves, acceptons-la au moins avec résignation. Les pre miers chrétiens, incarcérés pour la foi, baisaient leurs chaînes et priaient pour leurs bourreaux leur exemple acceptons non seulement avec résignationmais même avec joiela part des souffraoces que Dieu nous réserve dans le but d'accroître la somme de nos mérites. Le Seigneur permet le triomphe des méchants pour éprouver les bons, il le permet aussi pour en tirer le bien. Dieu ne permettrait pas le mal, dit saint Augus tin, s'il ne savait en tirer le bien. C'est au moment où les hommes croient tout perdu, qu'éclate le plus souvent la puissance de son bras, et que l'homme aveugle aperçoit les conseils de son infinie sagesse. Poor prouver cette vérité, faut-il remonter bien haut? non il suffit de jeter un regard autour de nous. Il est douloureux sans doute le spectacle que cous offrent depuis deux ans la malheureuse Italie et les Étals de l'Église; mais si nous portons la vue un peu plus loin quel admirable tableau ne nous présente pas l'émotion générale du monde catholique et la manifestation éclatante de son inébranlable unité? Quel contraste entre l'attache ment universel que les catholiques montrent au jourd'hui au Saint Siège et la froide indifférence où plusieurs nations semblaient eusevelies, il n'y a pas longtemps? N'est-ce point l'a un bien mani feste, un triomphe de la vérité, une victoire pour l'Église, victoire qui résulte du mal que nous avons sous les yeux et que nous déplorons. Qu'avons-nous besoin de vous rappelerN. T. C. F.le touchant intérêt qu'ont excité jusqu'au sein des églises protestantesles injustices et outrages, dont notre Saint Père le Pape, a été tout récemment l'objet? Ces faits et beaucoup d'autres, qui se présenteront d'eux-mêmes vos souvenirs, prouvent a la dernière évidence que Dieu, daDssa sagesse, sait tirer le bien du mal, et que par con séquent nous durions tort de nous troubler la vue du triomphe des méchants. Tout en acceptant pour nous les épreuves que Dieu nous destine continuons cependantN. T. C. F., prier le Seigneur afin qu'il abrège, selon les voés de sa miséricorde, celles que notre Sainte Mère l'Église et notre Saint Père le Pape subissent en ce moment. Cependant s'il plaît au Seigneur de les prolonger encore, ne méritons jamais le repro che que le Sauveur adressa a S'-Pierre, marchant sur les eaux Homme de peu de foi, pourquoi doutez-vous? Mats ayons toute confiance dans le bras du Tout-Puissant et soyons assurés qu'après ces jours de tentation et d'épreuve, luiront, pour l'Église et pour nous, des jours de triomphe et de joie. En attendant, envisageons les circonstances pù nous sommes, du point de vue où nous les verrons au grand jour des justices du Seigneur, en ce jour où les montagnes seront abaissées et les vallées seront comblées, en ce jour où Dieu rendra cha cun selon ses œuvres. Il nous reste, N. T. C. F., vous faire part des obligations que l'Église vous impose pendant le saint temps du Carême. Les adoucissements accor dés les années précédentes dans l'exercice de la pénitence étant maintenus cette année, nous espé rons que les fidèles ne manqueront pas de suppléer h l'indulgence de l'Église, en se distinguant plus que jamais par la fermeté de leur foi, par l'ardeur de leur charité, et par la multiplicité de leurs bonnes œuvres. Voici les dispositions suivre DISPOSITIONS DU CARÊME. I. II est permis de'se servir de laitage tous les jours, excepté le Mercredi dès Cendres et le .Vendredi-Saint. - 2 II. Il est permis de manger des oeufs tous les jours, excepté le Mercredi des Cendres, les trois jours des Qualretemps et les trois derniers jours de la Semaine Saiote. Les dimanches il est permis d'en manger plusieurs fois (ce qui est aussi permis tous les jours a ceux qui sont exemptés du jeune, ou qui n'y sont pas obligés), mais les autres jours une seule fois, et cela ou repas principal, et nou h la collation; ce qu'on doit aussi observer aux jours de jeûne pendant l'année. Il est h remarquer néanmoins que, hors le Mercredi des Cendres et le Vendredi-Saint, cette défense ne s'étend pas aux œufs qui servent, en petite quantité, préparer d'autres mets; mais seulement ceux que l'on sert séparément et comme un rneté particulier. III. Il est permis de mauger de la viande les dimanches, lundis, mardis et jeudis de chaque semaine, le Jeudi-Saiot seul excepté. Nous ne doutons poiot que tous les fidèles ne se rappellent que l'abstinence, dont ils ont obtenu la dispense pour les samedis ordinaires de l'année, est maintenue aux jours de jeune, et que par conséquent elle doit être rigoureusement observée tous les samedis du Carême et des Qualretemps, et aux Vigiles des fêtes. IV. Il est défendu de manger de la viande plus d'une fois le jour, excepté le dimanche. V. Il est défendu, même le dimanche, de manger de la viande et du poisson dans le même repas. VI. Les fidèles qui ne profiteront pas de la permission que nous accordons h certains jours de manger de la viande, pourront, aux dits jours, user de bouillon, au dîner seulement. Nous permettons aussi, ces jours-là, l'usage plus fréquent de graisse fondue au lieu de beurre, quand même, au lieu de la viande, on mangerait du poisson. VIL Nous enjoignons nos diocésains, de réciter trois fois Notre Père, et trois fois Je vous salue, Marie, et uoe fois les actes de foi, d'espérance, de charité et de contrition chaque jour qu'ils profileront de la permission de niaoger de la viande, accordée par le présent mandement. Ils pourrool cependant se libérer de cette obligation, en versant une aumône, selon leur dévotion, dans le trône du Carême, qui doit être placé dans toutes les églises. Tous les motifs qui Nous ont obligé, l'année dernière, prier avec instance les fidèles de s'acquitter généreuseiueot de cette dette, subsistent encore celle année. Nous les prions donc de nou veau d'offrir leur aumône ou leurs dons, pour l'amour de Notre Seigneur, et avec la douce persuasion, qu'en accomplissant ce devoir, ils acquièrent le double mérite de satisfaire aux prescriptions de l'Église, et de contribuer au moins pour une petite part,l'entretien denosinstilutions chrétiennes, qui font le bonheur de beaucoup de familles et la gloire de la religion en Belgique. Comme l'omission de ce devoir n'a le plus souvent d'autre cause que l'oubli, Messieurs les Curés auront soin de le rappeler plusieurs fois leurs paroissiens, surtout vers la fin du Carême, et après la fête dq Pâques. Et afin que les fidèles puissent s'acquitter aussi facilement de cette obligation qoe de toutes les autres qui leur sont prescrites, pour le saint temps du Carême, on aura soin de la publier par affiche, jusqu'au dimanche après Pâques. VIII. Comme les militaires de tont grade, leurs femmes, enfants et domestiques, ainsi que les autres personnes attachées de fait1 au service militaire, sont soumis notre juridiction, et que leur état exige des égards particuliers, Nous leurs accordons par extension de dispense, la permission de faire gras tous les joursde l'année,excepté le Vendredi- Saint, où ils devront se conformer aux autres fidèles. Comme les gendarmes et les employés de la douane, eu service actif, exigent les mêmes égards, cause des fatigues auxquelles ils sont astreints, la nuit aussi bien que le jour, Nous les assimiloos aux militaires. - Nous désirons que les fidèles, qui profiteront de cette dispeose spéciale, fassent aussi une aumône particulière poor le soutien des bonnes œuvres du diocèse. Sera la présente lettre pastorale lue au prône, dans les églises et oratoires poblics de ce diocèse, le dimanche qui en soivra la réception. Fait Bruges, dans notre Palais épiscopal, le 25 janvier 1861. JEAN-BAPTISTE, Êvêque de Bruges, Par mandement de Mgr. l'Évêqoe, F Nolf, Cban. Secrét. L'Association dite libérale de Bruxelles s'est réunie samedi eo assemblée générale, dans son local de la Maison des Brasseurs, pour délibérer sur la proposition qui lui était faite par plus de vingt de ses membres et dont voici le texte Les membres de l'Association libérale et Union constitutionnelle sont invités réunir leurs efforts pour obtenir par tous les moyens constitutionnels la réforme de Dotre système monétaire en ce qui concerne la circulation de la monnaie d'or. L'assemblée, qui était très-nombreuse, a adopté l'unanimité celte proposition, tout en entendant laisser aux élos de la capitale la plénitude de leur libre arbitre daDS l'appréciation de la question qui leur est soumise. Le meeting convoqué par l'Association générale belge pour obtenir le cours légal de l'or en Belgique a eu lieu dimanche dr, une heure, en la salle gothique de l'hôtel-de-ville de la capitale. La manifestation a été imposante. Plus de mille personnes avaient répondu l'appel du comité central. La vaste salle que M. le bourgmestre avait eu la délicate attention de mettre la disposition du comité pour la réunion, pouvait peine contenir la foule de commerçants, d'industriels et de finan ciers accourus l'hôtel-de-ville, l'effet d'appuyer de leur sigoature et de leur vote une mesure que l'intérêt général réclame depuis longtemps, et au sujet de laquelle le pays ne cesse de réclamer avec énergie et persévérance. Jusqu'ici, M. le ministre des finances a fermé l'oreille toutes les plaintes, toutes les réclama tions; il semble même prendre plaisir résister aux vœux les plus légitimes de l'opinion publique. La manifestation de la salle gothique le fera sans doute réfléchir. L'unanimité que les propositions du comité central ont rencontrée dans cette nombreuse réunion, prouve toute évidence que le cours légal de l'or est uoe mesure d'intérêt public que l'on ne peut ajourner cette unanimité prouve de plus qoe M. Frère ne doit pas pousser plus loin son opiniâtre et injustifiable résistance. a On remarquait dans l'assemblée des délégués de Gand, Bruges, Mons et du Couchant de Mons, Charleroy,Menio, Loheren,Ypres, Deynze,Eecloo, Enghien, Iseghera, etc. De nombreuses pétitions ont été signées séance tenante. Le comité a déclaré qu'il siégerait en permaneuce jusqu'au moment où aura triomphé l'opinion économique acclamée par le pays entier. Le 5 courant, il y avait grande fête eo la com mune de Neuve-Eglise. C'était le jour de l'iostal- lation de M. le notaire Van Eecke en qualité de nouveau bourgmestre. Dès l'aube, tous les habitants étaient sur pied pour faire les préparatifs de la réception. Sous l'active action d'une émulation

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2