Le Prince Colibri, le héros de la Foire, est an nain de 60 centimètres. Il a les membres bien proportionnés, le front large, bombé, ses regards quoique de prime abord paraissant un peu ternes, ne manquent point de refléter de la vivacité, b mesure qu'on s'accoutume b le voir. Ses cheveu! châtain clair lui donnent un air de jeunesse que ne viennent point démentir l'agilité de ses mouve ments et sa démarche a la fois coquette et légère. Son teint pâle donne b sa physionomie un air de distinction. Tout chez lui accuse de l'intelligence et, en prenant le mot dans sa boooe acception, aussi une certaine dose de malice. Bref, c'est an joli garçon, tout propret, mis avec distinction et qui sait prendre au sérieux son rôle de Prince. Le Prince Colibri fait de la prestidigitation, il en exécute les tours en vrai conoaisseor. Il est aussi acteur, on en jugera demain dans la pièce du Petit Poucet. Mm* la Princesse, est un pen plus grande que le Prince, elie est robnste et bien faite. Sa physiono mie a quelque chose de grave et de mélancolique en même temps, qui toutefois ne manque pas de plaire. M. Valentin est on ventriloque de première force, sa ventriloquie est fort goûtée du public; aussi, celui-ci aime-t-il le voir paraître sur la scène. Il en est de même de M. Willim, l'homme la bouleet du jongleur anglais, etc., qui con tribuent puissamment aux succès qu'obtient de plus en plus le théâtre du Prince Colibri. Quant b la Ménagerie de Madame Chevrier, elle inspire naturellement b ses nombreux visiteurs un grand et bien légitime intérêt. Qui n'admirerait le sang-froid, voire même l'audace d'une faible femme, de Mademoiselle Pauline De Bigore, se promenant avec un sans-gêne inconcevable, avec une insouciance inonïe, au milieu des loups dont les hurlements seuls font frisonner les spectateurs d'épouvante, imposant <1 ces carnassiers d'un geste impérieux et plein de grâce sa volonté et les faisant, en humbles sujets, ramper b ses pieds. M'11* Pauline De Bigore paraît se complaire dans sa témérité. Elle confie sans crainte sa tête la gueule gloutonne de ces voraces animaux. Elle l'en retire sans la moindre égratignure. Ne dirait-on vraiment pas que les sujets de cette Reine reconnaissent non- seulement son empire mais encore apprécient sa beauté? ACTE OFFICIEL. Par arrêté royal du 10 février M. J. Den Abt, receveur de l'enregistrement et des domaines b S'-Nicolas, est nommé conservateur des hypothè ques b Courtrai. NÉCROLOGIE. Le télégraphe annonce de Rome la mort de S. Era. le cardinal Délia Genga. BELGIQUE. Dans la nuit de jeudi b vendredi, un vol a été commis au préjudice du sieur Leenknegt,, bouti quier b Ingelmunster. Les objets volés consistent en coton, peignes, etc. Trois jeunes gens de bonne famille sont partis jeodi de Thielt pour Rome, afin d'aller prendre service dans l'armée pontificale. Vendredi matin a eu lieu b Bruges le tirage au sort pour la milice. Trois frères, dont deux jumeaux, nommés Deltombe, ont tiré au sort et tous les trois ont obtenu un numéro heureux. Ils ont été, sur la Grand'Place, l'objet d'une ovation. La princesse Louise-Marie-Améliefille première née du mariage du duc de Brabant et de l'archiduchesse Marie-Henriette d'Autriche, a ac compli avant-hier sa 3* année. S. A. R. est née b Bruxelles, le 18 février 1853. Beaucoup de personnes refusent positivement d'accepter en paiement la monnaie d'appoint de nickel, et il en résulte de fréquents conflits, malgré le cours légal de cette malencontreuse monnaie. Ou oous assore que le gouvernement a décidé de retirer de la circulation la nouvelle moooaie de nickel. Si cher que coûte au trésor l'expérience faite par M* le ministre des finances, nous croyons qu'on lui saurait généralement gré de voir disparaître les nouvelles pièces d'appoint, pourtant si nécessaires au commerce. [Étoile.) Après une discussion en comité secret, le Conseil communal de la capitale a voté, samedi, b l'unanimité des membres présents moins deux abstentions (MM. Tielemans et Orts), une augmen tation de subside de 30,000 fr. en faveur de l'Université libre de Bruxelles. Un journal dit que la direction générale des beaux-arts, au ministère de l'intérieur, prépare uu projet de loi tendant b accorder 110 demi-million de francs pour la décoration artistique de l'église de Laeken. Le duc d'Arenberg, qui se trouvait indisposé depuis quelque temps, a vu son état s'empjrer ces jours derniers, b tel point qu'il a fallu l'administrer vendredi. Aujourd'hui, il y avait un peu de mieux dans l'état du malade. Mgr Sacré, aumônier des zouaves franço- belges, a dû quitter la Belgique le 8 c' pour retourner b Rome, afin d'y continuer ce courageux et noble ministère qu'il a exercé, d'une manière si digne et si dévouée, pendant la première campagoe des défenseurs du S'-Siége. Il est accompagoé de M. Gilbert, dont la mère est la sœur de M. Faider, ancien ministre de la justice en Belgique. Ce jeune homme, plein de courage et de dévouement, va se réunir b cette armée pontificale qui se grossit chaque jour de recrues nouvelles, en présence des malheurs extrêmes dont la violence révolutionnaire menace la Papauté. Une cérémonie des plus émouvantes a eu lieu dans une des églises de Bruxelles, voisine de la station du Midi, b Notre-Dame-de-Bon-Secours. Les jeunes geos dont nous avons fait connaître, samedi, le départ pour Rome, s'y étaient rendus, accompagnés de leurs parents et amis, pour y assister b une messe avant de se mettre en roule par le convoi de Paris partant b 8 heures. Tous y ont reçu le pain des forts. Aux noms que déjà oous avons cités, nous pouvons joiudre ceux de MM. Walerand, Meeus-Vaudermaelen, baron de Leëo, Thibaut, fils du membre de la Chambre des Représentants; Victor de Relies, Descié, Lison, etc. Ils ont dû arriver b Rome aujourd'hui. Uoe actioo civile en dommages-intérêts est intentée, paraît-il, b qui de droit par le jeune homme de Bruxelles qui a été arrêté pour Jud b Châtelet. A la date du 36 mars prochain, dit un jour nal un nombre assez considérable d'officiers de notre armée seroot admis a faire valoir leurs droits b la retraite. On écrit de Tournay, t8 février M. Glaesener, capitaine au 3* de ligne était allé hier, vers dix heures du matin faire une promenade b cheval hors la porte Sept-Fontaines avec un de ses amis, capitaine au 3' régiment de lanciers. Arri- vésbRamegoies Chin, le cheval du premier, irrité, dit-on, par les aboiements d'un petit chien qui le harcelait, s'emporta, se mit b ruer avec violence, désarçonna son malheureux cavalier peu habitué b l'équitatioo, le précipita contre un arbre et enfin loi brisa le crâne d'un coup de pied. La mort de l'io- fortuné capitaine fut pour ainsi dire instaotaoée. Il y a uu mois, des irrégularités graves étaient commises dans le service de la poste b Froid-Chapelle. Des habitants de la commune avaient confié de l'argent au facteur, pour être remis en mandat b des miliciens au service. L'argent n'était pas arrivé en destination. Quelques jours après, une lettre contenant deux effets de commerce, montant ensemble b environ 4,5oo fr. et adressée b on marchand de la commune, était détournée, et les effets étaient escomptés le i5 janvier, chez M. Dutrout, banquier b Beaumont. Uoe enquête s'ouvrit et amena l'arrestation du facteur de poste de la commune, qui n'a pas tardé b faire des aveux. Les parents de cet individu ont remboursé l'argent détourné. DÉPÉCUES TÉLÉGRAPHIQUES. Turin, 18 février. Un décret royal porte cessation de l'autonomie administrative de la Toscane. Le journal Nazionale de, Naples aononce qu'une conspiration muratiste a été découverte. Uu procès sera commencé b ce sujet. Rome, i5 févriet. Hier deux batteries ont s^uté; alors la capitula tion a été sigoée et le bombardement a enfin cessé; c'est la place qui a tiré le dernier coup. Depuis le moment où la place a demandé b capituler jusqu'b la signature, les Piémootais ont lancé du côté de terre 5o,ooo projectiles creux. La garnisoo est prisonnière deguerreavec les honneurs militaires. Le Roi est libre. Les Piémontais ont occupé la moitié de la ville b 8 heures du matin. Aujourd'hui la Reine, les princes, la maison royale et les ambassadeurs se sont embarqués b la même heure sur le vapeur Mouette. Le Roi a passé devant les troupes napo litaines sous les armes; c'était un sublime spectacle; les soldats, présentant les armes, pleuraient. La foule faisait cortège et toute la population était en larmes. D'immenses acclamations ont salué le Roi, pâle d'émotion. Les honneurs royaux Ini ont été rendus b bord de la Mouette. Quand le navire est parti, la batterie du port a salué de vingt et un coups de canon, les drapeaux se sont inclinés trois fois sur les remparts, et la garnison a répété cent (fois les cris de Vive le Roi! en face des Piémon tais occupant déjb Gaëte. Le Roi et sa famille débarquent b l'instant mêmeb Terracine, se rendant b Rome. Rome, i5 février. Hier soir, venant de Terracine, sont arrivés b Rome le Roi et la Reine de Naples. Ils sont descendus au palais pontifical du Quirinal. Les frères du Roi et le général Bosco sont également arrivés. Aujourd'hui le Pape a rendu visite au Roi et b la Reine. Sur la place du Quirinal, des accla mations enthousiastes ont salué le Saint-Père, le Roi et la Reine. Rome, 16 février. Gaëte pouvait encore résister vingt jours, quoi que les fortifications eussent été littéralement cri blées par l'artillerie eonemie, très-supérieure b celle de la place. Le Roi, par sentiment d'humanité, a ordonné la capitulation. La garnison demeurera prisonnière de guerre jusqu?b la reddition de Messine (officiel). Les officiers des garnisons de Gaëte, de Civitella et de Messine conserveront leurs grades s'ils s'in corporent dans l'aruiée sarde. Ils toucheront leur solde entière, s'ils sont mis b la retraite. Le i4, b midi, après le départ du Roi, Monte- secco, du côté de la terre, a été occupé par les Piémontais. La garnison, sortie de la place avec les honneurs de la guerre, a déposé ses armes b Mootesecco. Elle demeure prisonnière jusqu'b nouvel ordre. ANGLETERRE. Londres, 18 février. Le budjet de la marine anglaise a été déposé sur le bureau de la Chambre des Communes. Il présente une diminution d'environ 800,000 liv. st. sur le budjet de l'année dernière. Cette diminution, ex pliquée par la fia de la guerre de Chine, porte sur

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2