44me Année.
Samedi 23 Février 1861.
No 4,528.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-ft>
pour 3 mois.
21 février 1809. Prise de Sarragosse par
Lannes.
22 1493. Entrée des Français
Naples,sous Charles VIII.
23 1833. Occupation d'Ancône par
les Français.
7FEBS, 23 Février.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR.
ÉPHÉMÊRIDES.
j lu
Le ministère sarde a présenté avant-hier an
Sénat de Turin nn projet de loi accordaot le titre
de roi d'Italie b Victor-Emmanuel et b ses sncces-
ieors.
S'il faut en croire la Patriele roi et la reine de
Naples quitteraient Rome le 25 février, pour se
rendre en Bavière par Trieste. S. M. Sicilienne
aurait renoncé b son excursion en Espagne.
L'amiral Persano et le général Cialdini sont
partis avec des troupes pour Messiue.
Le général Mezzacapo s'est dirigé avec ses
troupes sur Civitella del Tronto. L'attaque ne
tardera pas b commencer, si les commandants des
deux forteresses refusent de se rendre.
En attendant, l'autorité piémontaise a Naples
s'occupede l'abolition de plusieurs ordres religieux,
mesure qui sera inévitablement suivie de la confis
cation des biens des ordres supprimés. C'est une des
conse'quences ordinaires de l'affranchissement.
La Patrie annonce, d'après une dépêche de
Vienne, que les affaires de Hongrie devenant
graves, beaucoup de districts seront mis en état de
siège.
Une dépêche de Pesth nous apprend que l'em
pereur François-Joseph ouvrira en personne, le 2
avril prochain, la Diète hongroise. S. M. sera
couronnée en qualité de roi de Hongrie.
La conférence relative b la Syrie s'est réuuie le
19, au ministère des affaires étrangères h Paris. On
pense qu'une noovelle réunion aura lieu prochai
nement et qu'elle amènera la conclusion d'une
convention qui sera soumise immédiatement h la
ratification des puissances.
La question de la réforme parlementaire et
électorale, qui a, pendant un temps, si vivement
agité l'Angleterre et que le cabinet a ajournée, a
été soulevée avant-hier la Chambre des commu
nes, propos de deux bills que M, Locke Kiog et
M. Baioes demandaient l'autorisation d'introduire,
'un tendant réduire de 20 a 10 livres le cens
électoral dans les comtés, l'antre h baisser jusqu'b
6 livres la franchise dans les bourgs.
Lord Phlmerston s'est expliqué, au nom du
gouvernement, sur la question ainsi posée devant
a Chambre. Il a déclaré que son opinion n'était
jas changée sur le principe de la réforme, mais
qu'il ue croyait pas le moment favorable pour agir.
I a engagé ses amis b ne pas s'opposer b la prise en
ionsidération mais il s'est refusé b toute autre
toncessiou, et il a averti MM. Baioes et Locke-King
ju'il userait du droit que lui donne le règlement en
te laissant discuter leurs projets que les mercredis,
:e qui équivaut b un ajournement indéfiui.
Un télégramme, daté de Madrid le 19, dit que
la Epoca annonce qu'entre l'Espagne et le Maroc
il a été convenu que les Marocains compléteront
immédiatement les 200 millions de réaux dos au
gouvernement espagnol.
Les donanes de Tanger et de Mogador seront
hypothéquées en garantie des paiements restants.
L'évacuation deTélouan aura lieu dans un délai
déterminé.
Le vice-roi d'Egypte, accompagné d'une suite
nombreuse, est arrivé le 23 janvier b la Mecqoe,
venant de Médioe. Il a fait son entrée dans la ville,
accompagné de S. Exc. Abdallah-Pacha, grand
shériff de la Mecque, et du Belad-el-Haram, qui
s'était porté b sa rencontre jusqu'b Akaba, b la
tête de sa garde.
Le prince s'est rendu immédiatement a la Kasba
pour faire sa prière, et il a été reçu l'entrée de la
mosquée par les olémas et par les membres du
Vookch, qui l'ont vivement félicité d'avoir entre
pris le pieux pèlerinage qu'il accomplit en ce
moment. Le vice-roi devait rester dix jours b
la Mecque et rentrer en Egypte dans les derniers
jonrs du mois de février.
La Chambre des Représentants, on peut le dire,
parle d'or, mais très b son aise.
Jeudi elle a entendu d'abord M. Rodenbach
l'un des plus constants défenseurs du vœu popu
laire; l'honorable membre ne se paie guère de
belles paroles; il vent des faits et le cours légal
d'une monnaie qui ne permette pas aux grands
d'exploiter les petits.
M. Sabatier a demandé le rétablissement du
système de i832.
M. de Haerne, si compétent dans cette matière,
s'est prononce pour le cours légal de l'or; il a
insisté spécialement sur la hausse de l'argent, sur
son exportation en grande quantité vers l'extrême
Orient et sur l'impossibilité qui en résulte de
choisir l'argent comme étalon monétaire.
Un ami très au courant des phases diplomatiques
parcourues par la question romaine, nous écrit une
lettre dans laquelle il noos est permis de citer les
passages suivants
J'ai lu la brochure Laguéronoière. C'est une
déclaration de guerre b coups de pluine faite b la
cour de Rome. Je plains Napoléon III si le Sou-
verain-Pontife croit devoir répondre au maître,
civilement et moralement responsable des actes
de son serviteur. Car Sa Sainteté a en mains de
quoi faire justice accablante de toutes les calorn-
nies et insultes napoléouniennes. Que le Saint-
Père ouvre seulement la main, et les vérités qui
eu échapperontseront de nattlre a écraser ses
ingrats détracteurs. Assurément Napoléon III a
n compté sur la clémence et la mansuétude de Pie
IX, mais si le joUr de la justice avait lui n
[Patrie.)
Les dernières nouvelles de Paris indiquent que
les cris de réprobation^ élevés partout contre la
brochure de Laguéronoière ont produit dans la
sphère impériale une profonde sensation la
Patrie nie, par ordre, que la politique française
tend b abandonner le pouvoir temporel du Pape
et b retirer les troupes qui protègent le Saiut-
Père.
Nous lisons dans le Courrier de C Escaut:
Il paraît certain que la trahison qui a si bien
suppléé b la bravoore des Piémontais en Italie n'a
pas été étrangère b la chute de Gaëte.
Les canons Cavalli et autres sont iooocents de
l'explosion des poudrières. Ici encore, la main d'on
filon a fait sans doute ce qo'nn million de projec
tiles incendiaires n'avait pu faire. Ici encore, l'or
de M. de Cavour a montré sa toute-puissance.
Voici nn détail qne nous puisons dans nne
correspondance particulière datée de Rome et dont
nous pouvons garantir l'exactitude
François II ce héros de 20 ans que le monde
entier admire, se promenait, pendant nne nuit de
fièvre et d'insomnie, près des travaux de défense
de la forteresse qu'il snrveillait sans cesse avec la
sagacité et la prudence du général le plus expéri
menté. Il dirigea ses pas vers une batterie dont il
trouva tons les canons encloués. Le lendemain,
justice était faite de cet acte infâme de trahison;
l'officier qui s'en était rendu coupable était fusillé
par des soldats fidèles, heureux de veoger leur
jeune et bien aimé Roi.
Le Piémont, dans cette honteuse conquête dont
il vient de souiller ses annales a audacieusement
violé toutes les notions d'honneur, de droit et de
justice.
Il a fusillé, bombardé, pillé, incendié, assassiné,
corrompu, volé. Les félons ont été ses auxiliaires,
les bandits ses agents.
Ils n'ont pas pris Gaëte ils l'ont détruit, ruiné.
Les traîtres et les bouches b feu ont toute la
gloire de ce beau fait d'armes accompli b distance.
COUR D'APPEL DE GAND.
AFFAIRE ANNA-BELLA KHORSCH.
Tonte l'audience de mercredi dernier a été con
sacrée b la lecture des dépositions des témoins- M.
le conseiller Van de Velde a terminé son rapport,
et l'affaire a été continuée b mardi 26 de ce mois,
pour entendre le ministèrereprésenté par M.
l'avocat-général Keymolen.
Après avoir visité les campagnes, nous pouvons
dire, en connaissance de cause, qu'elles offrent un
meilleur aspect qu'avant les fortes gelées. La neige
les a si bien préservées que les jeunes céréales pré
sentent déjà une verdure d'une augnre excellente.
Chose curieuse, nous avoos observé que sur certai
nes parties de terres ensemencées b l'entrée de
l'hiver le grain avait germé sous la neige, de sorte
que l'on était surpris que ces champs se fussent
entièrement garnis sous cette couverture naturelle.
Loin d'avoir occasionné des dégâts, il est certaia
que les fortes gelées ont fait beaucoup de bien aux
terres eusemencéesles cultivateurs ayaut été
obligés de les préparer par un temps très humide,
elles étaient très-compactes avant l'hiver, ce qui
était ou ne peut pins nuisible b la croissance des
céréales, heureusement la gelée ayant rendu la terre
plus meuble, elle se trouve de nouveau dans des
conditions plus favorables au développement de la
végétation.
Aux endroits où elle était bien couverte de
neige, la terre était gelée b un pied et demi de
profondeur; sur les hauteurs, où le vent avait em
porté la neige, la gelée avait pénétié b une pro
fondeur de deux ou trois pieds.