ANGLETERRE.
FRANGE.
ITALIE.
Vendredi, la nommée Sophie Franke, ouvrière
h Oostoieuwkerke, est tombée accidentellement
daos un fossé eu cette commune et en a été retirée
se donnant pins sigDe de vie. Cette femme avait
souvent des attaques d'épilepsie et on présume
qu'elle sera tombée l'eau pendant une de ces
attaques.
La semaine dernière deux jeunes gens de
Tbielt sont encore partis de cette ville pour prendre
du service dans l'année pontificale.
On écrit de Bossuyt près de Courtrai que
jeudi le bateau nommé le Modèle, chargé de chaux,
venant de Tournay, en destination pour Bruxelles,
et appartenant M. Rambaut-d'Ancoing, a sombré
dans les eaox de l'Escaut, ne laissant plus voir què
le mat. Le navire a coulé après avoir heurté
violemment contre un mur de l'écluse. Le chiffre
des pertes n'a pas pu être constaté jusqu'il présent.
Oa assure toutefois que le bateau ainsi que la chaux
étaient assurés pour un millier de francs.
Le comité central qui a recueilli en Belgique
les souscriptions en faveur des chrétiens d'Orient,
vient de ée dissoudre. Il résulte du compte-rendu de
ses opérations, que le montant des souscriptions qui
lui ont été adressées s'élève h fr. 17,193,09, que
les frais d'impression des circulaires et listes ont été
de fr. 225,90, et que la somme de fr. 16,967-19
formant l'excédant, 'a été versée au ministère des
affaires étrangères et transmise directement h M.
Duchène, consul de Belgique^ Beyrouth.
L'ouragan qui a éclaté Londres dans la nuit
du 21 février a produit de terribles effets. Parmi
ceux déjb connus on cite la chute de l'aile nord du
Palais de Cristal h Sydenham, celle d'un grand
atelier de fabrique h South- Lambeth, et enfin celle
d'une maison h Kensington. Dans ce dernier acci
dent plusieurs personnes ont péri et plusieurs autres
ont été plus ou moins grièvement blessées.
La Patrie dément que M. Maret, évêque nommé
de Vannes, aurait donné sa démission de ce siège.
Mgr. Landriot, évêque de La Rochelle,
nommé h l'archevêché d'Auch, a prié l'Empereur
d'agréer son refus de cet avancement, et a donné
pour raison la position délicate que ses opinioos
modérées et libérales lui ont faite au sein de
l'épiscopat.
Mgr. l'évêque d'Orléans a adopté deux fils
de l'émir maronite Schaab, petit-fils de l'émir
Beschir, si célèbre par son dévouement la France.
L'illustre évêque va les placer dans son petit
séminaire.
D'après une correspondance parisienoe,
l'amendement suivant h l'Adresse, sera présenté au
Corps Législatif par la fraction catholique de cette
Assemblée. Inutile d'ajouter que cet amendement
sera rejeté par la majorité serviie.
Sire, qu'elle que soit la future organisation de
l'Italienous avons la confiance que Votre
Majesté continuera de défendre la papauté, et
que la souveraineté lempoielle du S'-Père,
condition absolue de son indépendance spiri-
tuelle, sera l'une de vos principales préoccupa-
lions.
Le général de Lamoricière est arrivé samedi
dernier Paris, où il doit passer la fin de l'hiver.
Oo dit que M. Ernest Renan sera le succes
seur de M. Scribe l'Académie française.
Par suite de l'incarcération de M. Mirés, sur
33 maisons de Marseille en relation avec le célèbre
banquier, 5i ont suspendu leurs paiements.
On lit dans une correspondance particulière
La catastrophe de la maison Mirés absorbe
toutes les imaginations. Elle a une telle portée, elle
touche tant de bourses, h tant de personnes et
tant de réputations, qu'b côté d'elle il n'y a plus de
place pour aucune préoccupation.
M. Miiès était la tête non-seulement d'une
Caisse de spéculation, qui, fondée au capital de
vingt-cinq inillious, avait été autorisée, il y a trois
ans, h porter son capital au chiffre colossal de
cinquaute inillious, mais encore il était le banquier
ou le fondateur de dix 'entreprises, telles que
les chemins de fer romains, les mines de Portes et
Séoécbas, les chemins de Parapelune et les ports de
Marseille, qui, il y a s<x mois, lui avaient valu
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la décoration de la Légion-d'Honneur. Le capital
engagé dans ces affaires est évalué par les uns h six
cents millions, et par les plus modestes h quatre
cents millions. On estime que ces actions se répar
tissent au moins sur cent mille têtes. M. Mirés
faisait appel surtout aux petits capitaux.
Ses souscriptions publiques, annoncées par les
journaux, appuyées par une immense publicité,
chauffées par le produit réel ou factice des premières
années, agissaient puissamment sur les masses,
pénétraient jusque dans des couches réputées
inaccessibles h la spéculation, et attiraient b elles
l'épargne des portiers, des domestiques et des
ouvriers. Chaque fois que la maison Mirés ouvrait
une souscription, on voyait stationner rue de
Richelieu des femmes aux vêtements flétris, aux
quelles on eût offert l'aumône, des cuisinières
portant au bras le papier dont l'anse faisait les frais
des premiers versements, des hommes de peine en
habits de travail. Les petits brocanteurs, dont
l'espèce est si variée h Paris, avaient un engouement
tout particulier pour ces souscriptions, qui leur
offraient des chances aléatoires eo rapport avec
leurs goûts et leurs professions. Le cataclysme qui
vient de frapper cette maison puissante aura donc
un effet bien plus grand que celui de plusiears
banques réunies. La maison de Rothschild elle-
même croulerait qu'elle toucherait moins de bourses
et ferait crier moins de victimes.
M. Mirés, directeur et créateur des entreprises
qui se rattachaient b sa maison, n'était pas seul
responsable de leur gestion. Il avait près de lui un
conseil de surveillance auquel la loi impose des
devoirs, et ce conseil se compose ainsi Le vicomte
Siméon, sénateur; le vicomte Alfred deRichemont,
receveur particulier des finances b Paris, le baron
de Chassepot, le comte de Porret, le baron de
Pontalba. M. Solar, co gérant et secrétaire général
de la compagnie, remplacé récemment par M.
Avond, avocat, et par M. Balbrono, auront h
justifier de leur administration. Comme il arrive
daos toutes les affaires de ce genre, l'opinion
publique, devançant ou exagérant l'action de la
justice, se laisse entraîner aux rumeurs les plus
sinistres. Ajoutons, toutefois, que ces sombres pré
occupations sont justifiées, jusqu'à un certain point,
par le suicide du vicomte de Richeroont, qui s'est
brûlé la cervelle dans la nuit de mardi b mercredi.
M. de Richemont était allié aux plus hautes nota
bilités de la politique et de la finance; des membres
de sa famille figurent au Sénat, au Corps-Législatif
et daos les administrations de chemins de fer.
Des dames du faubourg S'-Germain et du
faubourg S'-Honoré se sont réunies pour faire un
cadeau b la Reine de Naples. Une fraction de
l'aristocratie anglaise en fait autant sous le patro
nage de lady Jersey. Des dames de Poitiers, avec
des souscriptions recueillies dans toute leur pro
vince, ont acheté dans le même but un reliquaire
en or massif du XII* siècle qui a dit-on, appartenu
b la maison de France. Elle y feront placer une
relique de sainte Radegonde, patronne de Poitiers.
Nous détachons d'une lettre écrite de Rome,
le 16, b la Gazette du Midi, quelques passages
qu'il suffit de citer. Le premier, surtout, demande
b être élu avec attentiou et médité avec recueille
ment. Le voici
On s'étonne que le Pape juge aujourd'hui de
la situation présente mieux qu'aucune autre per-
sonne;rien cependant de moins étonnant. A mesure
que les ressources humaines s'épuisent et font
défaut autour de lui, la lumière divine dont il' est
éclairé apparaît davantage,et jette un plus vif éclat.
Dans son discours aux prédicateurs du carême, ou
a surtout été frappé des paroles suivantes
Depuis deux ouits, toute la vérité m'est con-
nue. Je sais qu'b cause des scandales qui rcm-
plissent le sauctuaire (ici Sa Sainteté entra daos
d'épouvantables détails), la colère de Dieu va
fondre sur nous. Ceux qui ont soif du sang des
prêtres, vont pouvoir s'en désaltérer. Il y aura
y des crimes inouïs. Celte pierre sur laquelle je
suis assis, ils se rueront contre elle, pensant
pouvoir la détruire; mais après qu'ils l'auront
nettoyéedeses scories,c'est elle qui lesécrasera.
Vous voyez que, déjà autour de nous, tout
prend un aspect soleunel et prophétique et parfai
tement en rapport avec la gravité des lieux, des
temps et des circonstances.
Passant aux affaires de Gaëte, le correspondant
reproduit la dépêche télégraphique qui a été
adressée par François II b son oncle, le comte
de Trapani, au moment de la capitulation, et qui
est ainsi conçue Abandonné de l'Europe, je
crois devoir conserver le sang de mes sujets qui
me sont restés fidèles. Envoyez-moi deux vais-
t> seaux espagnols. Puis il ajoute no peu plus
loin
Nous appreoons b l'instant que le Roi François
II ne s'est décidé b quitter Gaëte que profondément
convaiocu qu'il ne pouvait échapper b la trahison
qui l'entourait de toutes parts. La poudrière de la
place venait de sauter sans qu'one bombe eut été
lancée de ce côté du camp de Cialdini; il est donc
évident que l'Achille du Piémont met d'autres
armes que ses flèches au service de sa gloire. Cent
hommes de la garnison ont sauté avec la poudrière.
Le Roi n'a pu tenir, on le conçoit, devant de'pareils
adversaires; car c'est le coup de poignard dans
l'ombre, le poison secret, l'assassinat par derrière,
c'est l'arme classique de ce beau pays qu'il faut
rendre heureux b tout prix. Ah! si j'avais donné
une seule goutte de sang ponr lui, comme je
la regretterais, et de quelle robuste sympathie ne
faut-il pas que certains journaux soient doués
pour prodiguer tant de veilles b la défense d'une
telle révolution I
A peine arrivée b Rome, la jeuoe Reine de
Naples, délivrée des visites étrangères, voulut voir
le plus jeune des enfants do feu Roi. Et comme il
était couché, elle entra daos sa chambre et se
dirigea vers son lit pour le contempler. Ce bel
enfant est la joie de la maison royale par son
caractère et son esprit. Mais une camériste ayant
par iuadvertaoce approché un flambeau, le feu
prit aux rideaux et le lit fut b l'instant enveloppé
par les flammes. La jeuoe Reine, avec la vivacité et
la présence d'esprit qui ne l'abandonnent jamais,
se jeta sur l'enfant et l'emporta dans sou manteau.
Le feu se communiqua b on autre lit qui était
proche, mais les gens de service l'eorent bien yite
éteint. Par une de ces bizarreries superstitieuses
que le peuple de Naples conserve en dépit de tous
les efforts de la raison chrétienne, il est reçu que le
feu est un signe certain de bonheur. Ainsi l'acci
dent n'a guère troublé que la famille du Roi. n
Oo écrit de Rome que le Roi et la Reine de
Naples quitteront cette ville vers le 28 février.
LL. MM. iront habiter le château de Bans, près de
Lichtenfels, en Bavière. Cette propriété, b une
faible distance de Munich et formée de l'ancienne
abbaye du même nom, est un des plus beaux mo
numents de l'art gothique. Elle appartient au duc
Maximilien de Bavière, père de la jeune Reine.
Pendant leur séjour b Romele Roi et la Reine
ont reçu une députation chargée de leur remettre
une adresse de la ville de Munich.
Un transport b vapeur de la marine espagnole,
mouillé dans le port de Civita-Vecchiadevait
partir le 25 pour Trieste, chargé de porter les
bagages du Roi et des personnes de sa maison.
Nous venons d'apprendre, dit le correspon
dant turinois des Débatsqu'un aide de camp de
François II, sous le nom supposé de Leccequ'où
dit être le comte de Dino ou peut-être le colonel
de Villamatta, est arrivé le t3 b Messine sur le
Capitole, venant de Civita-Vecchia, et qu'il a
réussi b pénétrer dans la citadelle. Les soldats de
la police maritime de Victor-Emmanuel ont tenté
de s'en empaier, une colision a failli avoir lieu,
mais l'aide de camp s'est sauvé, protégé par deux
barques qui sont sorties de la citadelle.
On lit dans la Gazette de Turin
La femme d'un nommé Riberi, ouvrier ébé
niste, était allée an bal masqué malgré la défense
de son mari. Riberi, indigné de ce procédé, se mit
b parcourir la ville et les cafés, décidé b se venger
de sa femme s'il la retrouvait. Après l'avoir cher
chée en vain toute la nuit, il entra vers le malin au
café Biffo, rendez-vous habituel des masques qui
sortent du bal, et Ib il en vit un grand nombre
parmi lesquels il crut reconnaître sa femme. Il
se précipita sur elle et leva la main pour la frapper;
mais au lieu de sa femme, cette personne se trouva
être la marquise de C..., qui était venue au café
avec son mari en sortant du bal de la marquise
d'Oria.